Karabakh (cheval)
Karabakh alezan du complexe d'équitation du Karabagh | |
Région d’origine | |
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Région | Haut-Karabagh |
Caractéristiques | |
Morphologie | Cheval de selle léger |
Taille | 1,42 m environ |
Robe | Généralement alezane, baie ou grise. |
Tête | Légère, profil rectiligne. |
Caractère | Franc, résistant, agile et volontaire. |
Statut FAO (conservation) | En danger |
Autre | |
Utilisation | Jeux équestres |
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Le Karabakh ou Karabakhskaya en russe est une race chevaline de selle et de course originaire du Karabagh. Elle constitue la première et unique race chevaline reconnue par l'UNESCO comme patrimoine culturel de l'humanité.
Histoire
[modifier | modifier le code]La race est issue de croisements entre des chevaux indigènes de l'Azerbaïdjan et des chevaux turkmènes et Kabardins. Elle est aussi nettement influencée par l'Arabe[1]. L'influence de l'Akhal-Teké lui a vraisemblablement léguée sa robe aux reflets métalliques[1].
Le Karabakh est traditionnellement élevé dans les montagnes de Karabagh, entre les fleuves Araxe et Koura, en Azerbaïdjan[1]. L'élevage sélectif pour la selle et la course se développe dans cette région au XVIIIe siècle[2].
Le Karabakh a participé à la formation de la race du cheval du Don[1] au XIXe siècle, et certains spécialistes estiment qu'il a aussi contribué significativement à la naissance de l'Arabe[2]. Les troubles dans la région au début du XXe siècle réduisent drastiquement ses effectifs. La race est en reconstitution pour retrouver le type ancien, le stud-book a été ouvert en 1981. Il ne reste presque aucun cheval de « race pure », car les Karabakh ont été fréquemment croisés avec l'Arabe.
Description
[modifier | modifier le code]Ce cheval n'est pas grand, mais sa construction est propre et trapue. L'influence de l'Arabe se ressent dans son modèle, car c'est un cheval de selle léger. Il est possible que le Deliboz soit une lignée du Karabakh[1]. D'après l'auteur anglais Elwyn Hartley Edwards, il mesure 1,42 m en moyenne[1].
Les crins sont peu fournis mais brillants. La tête, petite et rectiligne au front large et aux naseaux évasés, montre le raffinement propre aux chevaux arabes. Les yeux sont expressifs. L'encolure est longue, arquée et portée assez haut[1]. Le poitrail est profond. L'épaule est relativement droite[1], longue et forte. Le garrot est saillant, le dos, de longueur moyenne, se termine par une croupe oblique et musclée. La queue est portée basse et peu fournie.
Edwards lui reproche, comme à beaucoup de chevaux de montagne, une conformation défectueuse des membres postérieurs, avec des jarrets souvent clos ; cependant cette caractéristique contribue vraisemblablement à sa sûreté de pieds[1]. Les membres sont minces et dotés d'os assez fins[1], mais solides et musclés. Les jointures sont fines[1], mais propres, et les tendons bien définis. Les pieds, bien formé, sont très sains et durs.
Robe
[modifier | modifier le code]La robe est généralement alezane, baie, ou sous toutes les variantes de Dun[1], parfois grise, les marques blanches étant possibles. Sa robe possède souvent des reflets dorés[2],[1].
Tempérament et allures
[modifier | modifier le code]La race est réputée pour son tempérament calme[1]. Comme tous les chevaux de montagne, le Karabakh a le pied sûr. Il se montre franc, résistant, rapide, agile, intelligent et volontaire. Son action est réputé bonne[1].
Utilisations
[modifier | modifier le code]Il est utilisé pour le jeu traditionnel tchogvan, proche du polo, où deux équipes de cinq cavaliers frappent une grosse balle avec un maillet[3],[1]. Il est monté pour le jeu équestre surpanakh, comparable à du basket-ball à cheval[1].
C'est également un cheval de course, notamment à Akdum où il est testé sur sa rapidité[1]. En 2004, Kishmish de goujon d’Agdam a couru les 1000 m en 1 min 9 s, et les 1600 m en 1 min 52 s.
Diffusion de l'élevage
[modifier | modifier le code]Ce cheval est menacé d'extinction[1]. Il reste très populaire dans sa région d'origine, le haut-Karabagh[1]. D'après Edwards, les meilleurs proviennent du haras d'Akdum[1].
La plupart des chevaux sont élevés dans la région de Chaki. Il reste en 2012 moins de 1 000 représentants de cette race[2]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de selle peu connues au niveau international[4].
Impact cultuel
[modifier | modifier le code]La reine d'Angleterre a reçu un cheval de cette race de la part de l'Azerbaïdjan en 1956. Du 10 au , un spectacle organisé par la fédération équestre de l’Azerbaïdjan avec des chevaux Karabakhs a été donné pour ses 60 ans de règne au château de Windsor, avec un vif succès[2].
En , la race Karabakh est reconnue patrimoine culturel de l'humanité dans le cadre de la reconnaissance du tchogvan, en tant que jeu équestre traditionnel de l'Azerbaïdjan. Le tchogvan devant se pratiquer sur le dos d'un Karabakh, la reconnaissance du jeu inclut celle de la race[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Karabakh horse » (voir la liste des auteurs).
- Edwards 2016, p. 103.
- Bataille 2012
- Jean-Louis Gouraud, « Une race au patrimoine mondial », Cheval Magazine, no 507, , p. 15
- (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 62..
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Dmitriez, N.G. and Ernst, L.K. (1989) Animal Genetic Resources of the USSR. Animal Production and Health Paper Publ. par FAO, Rome.
- [Bataille 2012] Lætitia Bataille, « des chevaux Karabakh pour la reine », Cheval Savoir, (lire en ligne)
- [Edwards 2016] (en) Elwyn Hartley Edwards, The Horse Encyclopedia, DK, , 360 p. (ISBN 0-241-28142-3), « Karabakh ». ..