Franz Wolf
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Franz Wolf, né le à Krummau en Autriche-Hongrie et mort le à Palling, est un chef d'escouade SS allemand et un criminel de guerre condamné à huit ans de prison lors du procès de Sobibór. Son frère Josef Wolf, avec qui il sert dans un commando SS du camp d' extermination de Sobibór, est tué par des détenus du camp en fuite lors de la révolte de Sobibór.
Biographie
[modifier | modifier le code]Après une formation de forestier, Wolf travaille dans l'atelier photo de son père jusqu'en 1939. À la fin des années 1920 et à nouveau brièvement à l'automne 1938, il est membre de l'armée tchécoslovaque. Wolf adhère au Parti allemand des Sudètes en 1936. Après l'incorporation des Sudètes au Reich allemand à la suite de l' accord de Munich, il est enrôlé dans la Wehrmacht. Après le début de la Seconde Guerre mondiale, il participe à l'invasion de la Pologne et à la bataille de France[1].
Centres de mise à mort nazis
[modifier | modifier le code]En janvier 1940, Wolf est envoyé à Berlin par la chancellerie du Führer dans le cadre de l'Aktion T4[2]. De là, il est transféré au centre de mise à mort nazi de Hadamar à l'automne 1940. Il y photographie des malades mentaux avant qu'ils ne soient victimes « d'euthanasie ». À l'automne 1941, il est renvoyé à Berlin, où il poursuit son travail de photographe pour l'Aktion T4. De l'été 1942 au printemps 1943, il travaille à l'hôpital universitaire de Heidelberg[3] .
Camp d'extermination
[modifier | modifier le code]En mars 1943, Wolf est affecté au camp d'extermination de Sobibór dans le cadre de l'Aktion Reinhard[4]. Wolf et son frère, le SS-Unterscharführer Josef Wolf, ont pour tâche de récupérer les vêtements des Juifs, qu'ils devaient enlever avant de se rendre à la chambre à gaz ou à la caserne pour se faire couper les cheveux. Là, les vêtements sont triés en fonction de l'argent et des objets de valeur sous la supervision des SS[5].
Après 1943
[modifier | modifier le code]Wolf est transféré en novembre 1943 dans la zone opérationnelle de la côte Adriatique à Trieste . Après la défaite il s'enfuit en Autriche, où il est capturé par l' armée américaine et envoyé dans un camp d'internement près de Weiden. Après sa libération, il travaille comme photographe pour l'armée américaine jusqu'en mai 1946[4].
Wolf vit ensuite à Eppelheim. Il est arrêté lors d'enquêtes au début des années 1960[6]. En 1966, il est inculpé dans le procès de Sobibor, pour son implication dans le meurtre d'un nombre indéterminé de victimes — au moins 39 000 — et condamné à huit ans de prison[4],[7].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Barbara Distel (dir.) et Wolfgang Benz, Der Ort des Terrors. Geschichte der nationalsozialistischen Konzentrationslager, vol. 8, Munich, C.H.Beck, (ISBN 978-3-406-57237-1), « Sobibor », p. 376.
- (de) Jules Schelvis, Vernichtungslager Sobibór, Hambourg et Münster, Unrast-Verlag, (ISBN 3-89771-814-6).
- (en) Henry Friedlander, The Origins of Nazi Genocide – From Euthanasia to the final Solution, Chapel Hill, (ISBN 0-8078-2208-6), p. 240.
- (en) Dick de Mildt, In the Name of the people: Perpetrators of Genocide in the Post-War Prosecution in West-Germany – The ‚Euthanasia‘ and ‚Aktion Reinhard‘ Trial Cases, Kluwer law International, (ISBN 90-411-0185-3).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Franz Wolf (SS-Mitglied) » (voir la liste des auteurs).
- Dick de Mildt 1996, p. 215.
- Ayşe Sıla Çehreli, « Les exécuteurs de l’Aktion Reinhardt : les SS-Sonderkommandos de Belzec, Sobibor et Treblinka », Revue d’Histoire de la Shoah, , p. 283-316 (DOI 10.3917/rhsho.197.0283, lire en ligne )
- Friedlander 1995, p. 240.
- « The Sobibor Perpetrators », sur www.deathcamps.org (consulté le )
- Schelvis 2003, p. 82.
- (de) Ferdinand Ranft, « Ohne Scham und ohne Reue », Die Zeit, (lire en ligne)
- Willy Coutin, « Les travaux inachevés de l’historiographie de la Shoah », Témoigner. Entre histoire et mémoire. Revue pluridisciplinaire de la Fondation Auschwitz, no 132, , p. 53–61 (ISSN 2031-4183, DOI 10.4000/temoigner.9878, lire en ligne, consulté le )