Famille Bonnasse
La famille Bonnasse est une famille de banquiers qui fondent et exploitent successivement quatre établissements bancaires privés, essentiellement marseillais, entre 1825 et 1983.
La première maison de banque de la famille Bonnasse est fondée à Marseille en 1825 par Joseph Ambroise Bonnasse I (1800 † 1881). Elle est exploitée pendant un siècle par quatre générations de banquiers qui font prospérer le nom de cette famille provençale[1] originaire du Beausset, douée pour le développement des affaires financières et attachée à une foi chrétienne vécue quotidiennement.
En 1921, sous l'impulsion de l'arrière petit-fils du fondateur, Joseph Bonnasse II (1877 † 1936), la vieille banque familiale développe ses affaires et sa clientèle en prenant le contrôle[Presse 1] d'une banque lyonnaise et parisienne, la Banque Privée, dont les soubresauts chroniques du capital inquiètent la Banque de France. À cette occasion, la banque familiale séculaire abandonne sa raison sociale originelle « Bonnasse ». La Banque Privée entretenant des liens d'affaire étroits avec l'armateur Les Affréteurs Réunis, la proximité avec cette société soumise à une direction incompétente se révèle désastreuse pour la Banque Privée qui fait faillite en 1931.
Les oncle et cousin de Joseph Bonnasse II, Léon Bonnasse I (1855 † 1933) et Eugène Bonnasse II (1884 † 1944) qui ont travaillé à ses côtés dans la Banque Privée, décident dans ces moments sombres pour la famille, de créer une nouvelle maison de banque afin de redresser le nom de la famille, gravement entaché par la déroute financière parisienne. C'est ainsi qu'une banque marseillaise « Léon et Eugène Bonnasse » est fondée et prospère sous diverses raisons sociales successives de 1928 à 1970. En 1970, le caractère familial de cet établissement bancaire réputé s'estompe lorsque la Banque de l'Union Européenne prend le contrôle de la Banque Bonnasse. Le Crédit industriel et commercial (CIC) intègre ensuite à partir de 1983 la Banque Bonnasse à une de ses filiales, la Lyonnaise de Banque. La raison sociale « Bonnasse » disparait définitivement lors d'une restructuration interne du groupe en 2008.
Le fils de Joseph Bonnasse II, Henri Bonnasse II (1899 † 1984), après avoir été agent de change, décide de se lancer plus tardivement que ses cousins dans le commerce de banque et rachète en 1941 une banque marseillaise, la « Banque Phocéenne » qu'il rebaptise plus tard « Banque Phocéenne Henri Bonnasse et Cie ». Un litige sur les droits d'exploitation du nom familial nait à cette occasion entre les deux branches familiales cousines qui exercent toutes deux la profession de banquier dans la même ville. Le litige se poursuit jusqu'en 1987 devant les tribunaux qui donnent droit aux arguments d'Henri Bonnasse II. Entre-temps, la Banque Phocéenne connait en 1980[2] une faillite qui provoque de longs développements judiciaires où droit des faillites et droit des successions se font écho dans les attendus de jugements rendus entre 1981 et 2011.
Les dirigeants de ces différentes maisons de banque, se sont souvent alliés à des familles de notables marseillais. Joseph Ambroise Bonnasse I est à l'origine de la création des raffineries de sucre de Saint-Louis, Henri Bonnasse I (1853 † 1893) a mis au service de sa banque une foi chrétienne fervente. Léon Bonnasse I développe un important domaine agricole qui lui vient de son épouse à Jouques. Joseph Bonnasse II participe à l'aventure commerciale coloniale et restructure une importante bastide marseillaise, le château de La Rouvière. Henri Bonnasse II est un bibliophile dont la bibliothèque, composée d'ouvrages romantiques, est réputée sur le plan international entre 1945 et 1982.
Généalogie familiale et financière préliminaire
[modifier | modifier le code]Arbre généalogique simplifié
[modifier | modifier le code]Généalogie simplifiée[3] de la famille Bonnasse indiquant l'implication active des personnes signalées par une pastille rouge () dans la Banque Bonnasse historique (1825 - 1921), par une pastille bleue () dans la Banque Privée (1921 - 1931), par une pastille verte () dans la banque de Léon et Eugène Bonnasse — et ses raisons sociales successives (1928 - 1970) et par une pastille marron () dans la Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie (1941 - 1980). Une pastille grise () signale les banquiers impliqués dans la faillite de leur établissement bancaire (Banque Privée en 1931[Note 1] et Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie en 1980[Note 2]).
- Joseph Ambroise Bonnasse I 1800-1881 ()
- Eugène Bonnasse I 1826-1904 ()
- Henri Bonnasse I 1853-1893 ()
- Joseph Bonnasse II 1877-1936 () () ()
- Henri Bonnasse II 1899-1984 () ()
- Pierre Bonnasse[Note 3] (ne travaille pas dans la banque familiale)
- Marie-Marguerite Bonnasse (née en 1903), épouse Roger Grand-Dufay en 1929 (ne travaille pas dans la banque familiale)
- Joseph Bonnasse II 1877-1936 () () ()
- Léon Bonnasse I 1855-1933 () () ()
- Henri Bonnasse I 1853-1893 ()
- Eugène Bonnasse I 1826-1904 ()
Arborescence financière
[modifier | modifier le code]Arborescence chronologique des différents établissements bancaires ayant appartenu à la famille Bonnasse entre 1800 et 2013. Sont également signalés, les banquiers avec leurs dates de naissance et de mort, pour chacune des banques. Les dates en gras sous les établissements bancaires indiquent la période d'exploitation de la maison de banque. Il n'y a jamais eu de liens capitalistiques entre la banque de Léon et Eugène Bonnasse et la Banque Phocéenne d'Henri Bonnasse.
Joseph Ambroise Bonnasse (1800-1881)
[modifier | modifier le code]Origines familiales varoises
[modifier | modifier le code]La famille Bonnasse est originaire du Beausset, dans le Var. Ses membres sont des bourgeois qui sont mentionnés sur les registres du conseil de la communauté de cette localité en 1574. Tournés assez tôt vers le négoce et la banque, ils font partie des notables provençaux à la veille de la Révolution qui provoque l'exil de l'un d'eux, le Révérend Père Joseph-François, et l'exécution de son frère, Jean-François, sous la Terreur, à Toulon, en 1793[4].
Le fondateur de la dynastie marseillaise, Joseph, Marie, Ambroise Bonnasse (Le Beausset, 7 décembre 1800 † Marseille, 12, boulevard du Nord, 14 mai 1881) est le fils d'un propriétaire du Beausset qui habite le domaine de Souviou, une ancienne bastide provençale à vocation oléicole et vinicole[5] accolée à une chapelle à « ailes d'ange » qui abrite les restes mortels du prédicateur bénédictin Dom Joseph Bonnasse de l'ordre de Saint Maur, mort en ce lieu le 22 octobre 1823[6]. Ce religieux est d'abord profès à La Daurade le 21 octobre 1780, âgé de 23 ans, puis professeur à Sorèze où il se trouve depuis 7 ans, en 1791. Il refuse tout serment, se réfugie à Florence d'où il revient en 1803 et se retire dans le Var. Il devient professeur au lycée impérial de Marseille en 1806[7] et demande au cardinal Caprara « sa sécularisation, c'est-à-dire de lui accorder tout ce qui lui est nécessaire pour vivre en sûreté de conscience dans le monde comme prêtre séculier, faveur qu'il demande en fils obéissant à l'Église notre mère[8]. »
Joseph Bonnasse quitte sa famille, dont il est le douzième enfant, à l’âge de seize ans, et poursuit ses études au lycée de Marseille. Cinq ans plus tard, il travaille comme apprenti chez un négociant en draperies de Marseille, Jean-Baptiste Gueirard, marchand de tissus dans la vieille ville et qui est l'un de ses oncles[9]. Il participe aux fêtes données le 1er octobre 1820, à l'occasion de la naissance du duc de Bordeaux[10]. Joseph Bonnasse épouse Adèle Ricard, fille d'un changeur de monnaies étrangères et sœur du peintre Gustave Ricard, le 28 mai 1825 à l'Église Saint-Théodore de Marseille. Ce mariage aide le jeune Joseph à s'établir. Les enfants du couple entrent par leurs alliances avec les Magnan[11], les Grandval et les Vassal, dans la bourgeoisie d'affaires locale[12]. La maison de banque Bonnasse est fondée par Joseph Bonnasse[13] 12, boulevard du Nord[Note 4] grâce à un petit héritage de son oncle religieux ainsi qu'à une dot de 13 000 francs, qui permet à Joseph Bonnasse de se lancer dans les affaires[14].
Banque Bonnasse et Saint-Louis
[modifier | modifier le code]Joseph Bonnasse crée un comptoir d'escompte, une maison de banque qui porte son nom à Marseille en 1821 d'après Henry Coston[15], en 1825 d'après Paul Gueyraud[16]. Dès 1840, il est inscrit en qualité de « négociant en affaires de banque »[17] puis comme « banquier » à partir de 1841[C 1]. Cette entreprise est exploitée par la famille Bonnasse entre 1825 et 1921 et s’établit dès 1825, sur le boulevard qui se nomme assez longtemps, après 1830, boulevard des Trois-Journées, puis boulevard du Nord, et enfin Boulevard d'Athènes dans le 1er arrondissement de Marseille. La banque est d'abord établie au 11, boulevard du Nord[18] avant de s'installer quelques années après en face au 12, lorsque Joseph Bonnasse acquiert un terrain pour y construire un immeuble. Joseph Bonnasse emploie son capital en escompte commercial et fréquente la bourse, la loge où se retrouvent tous les négociants. Sous le Second Empire, les inspecteurs de la Banque de France classent la Banque Bonnasse parmi les 4 ou 5 établissements de crédit hors pair de Marseille[14] car elle a peu d'engagements auprès de la Banque de France et ne réescompte pas ou peu son portefeuille. En 1850, Joseph Bonnasse s’associe son fils Eugène Bonnasse[19].
Joseph Bonnasse occupe une place de choix parmi les personnalités du monde économique marseillais, mais il n'a pas les charges ou les fonctions qui distinguent généralement un notable. Il n'est membre pas de la Chambre et ne figure pas dans les registres du Tribunal de commerce, il ne remplit aucun mandat électif local, il n'est décoré d'aucun ordre national. Il est néanmoins présent dans les conseils d'administration d'un certain nombre d'organismes et de sociétés. Il est ainsi administrateur de la succursale marseillaise de la Banque de France et il participe à la fondation des raffineries de sucre de Saint Louis[20] auxquelles, comme adjudicataire des raffineries Emsens, il fait un apport immobilier important en 1867. Le banquier est associé dans cette entreprise à Henry Bergasse et Charles Salles[A 1] et fait partie des 7 fondateurs de la raffinerie. Enfin, il siège comme administrateur - fondateur de la Société immobilière marseillaise en 1878[20].
Éléments financiers du comptoir d'escompte Bonnasse
[modifier | modifier le code]L'escompte d'effets de commerce, de lettres de change, est le premier métier de la maison de banque Bonnasse, comme l'indique une décision de la Cour royale d'Aix en date du 23 juillet 1839[droit 1]. Le mécanisme est le suivant : le porteur d'une lettre de change (le créancier), désireux de disposer des fonds avant l’échéance reportée sur le « papier », se tourne vers sa banque et apporte ses effets à l’escompte. Le banquier, avant d'accorder un crédit d'escompte, trie alors le papier, par échéance, par montants et par tirés (le débiteur) et très attentif au risque, il considère les signatures, les valide, sonde les débiteurs, contrôle que l’effet correspond bien à une dette réelle chez le débiteur, afin de débusquer le « papier creux », se renseigne auprès de la banque domiciliataire afin de déceler le « papier de complaisance », discute longuement avec ses homologues lorsque des échéances lui paraissent douteuses. Puis, ce travail de vérifications minutieuses effectué, le banquier accorde le crédit, il escompte le « papier »[droit 2]. Le réescompte de la Banque de France ouvre ses facilités d’escompte aux banques qui lui apportent du « papier » portant trois signatures.
Au 30 juin 1851, le portefeuille s'élève à 720 000 francs, ce poste représente 55 % du montant du bilan comptable. Les clients sont débiteurs de 140 000, soit environ 12 % du total du bilan et la caisse présente un solde de 150 000 francs. À cette époque le réescompte du portefeuille ressort à 6 % pour une usance[Note 5] moyenne de 60 jours. Ce réescompte est donc calculé simplement en prenant 1 % du montant du portefeuille. Les sommes dues par les correspondants (remises envoyées par le banquier Bonnasse) sont presque égales à celles dont ils sont créditeurs (remises adressées par les correspondants en recouvrement à Marseille). Les commissions de change (change de place) pour le recouvrement des effets, est de 30 à 80 centimes pour cent au XIXe siècle :
comptes | actif | passif |
---|---|---|
Clients | 140 000 | 604 000 |
Correspondants | 214 000 | 263 000 |
Caisse | 150 000 | |
Portefeuille | 720 000 | |
Effets à recevoir par anticipation | 30 400 | |
Effets à payer | 8 000 | |
Rentes sur l'État 5 % | 1 000 | |
Actions de la banque | 39 000 | |
Mobilier du comptoir | 600 | |
Capital J.B. | 75 000 | |
Capital E.B. | 25 000 | |
Compte courant J.B. | 169 000 | |
Compte courant E.B. | 16 000 | |
Compte courant madame Augustin M. | 37 000 | |
Compte courant madame André M. | 37 000 | |
Compte courant madame Veuve Ricard | 32 000 | |
Compte profits et pertes | 5 000 | 34 000 |
1 300 000 | 1 300 000 |
Il convient de noter qu'entre 1804 et 1914, la valeur du franc reste immuable, ce qui permet d'apprécier ci-dessous, la rapidité de la progression de l'établissement bancaire familial :
30.06.1851 | 30.12.1851 | 31.12.1852 | 31.12.1853 | 31.12.1854 | 31.12.1855 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Comptes courants sur place | 602 000 | 613 000 | 1 088 000 | 1 479 000 | 1 660 000 | 2 400 000 |
Comptes courants au dehors | 262 000 | 137 000 | 195 000 | 2 400 000 | ||
Portefeuille | 720 000 | 605 000 | 1 084 000 | 1 400 000 | 1 500 000 | 2 300 000 |
Caisse | 150 000 | 562 000[Note 7] | 300 000 | 380 000 | 365 000 | 322 000 |
Réescompte | 6 000 | 10 000 | 14 000 | 10 000 | ||
Compte courant Joseph Ambroise | 165 000 | 206 000 | 220 000 | 283 000 | 335 000 | 383 000 |
Compte courant Eugène | 16 000 | 27 000 | 59 000 | 75 000 | 82 000 | 101 000 |
Profits et pertes | 28 600 | 50 000 | 57 000 | 70 000 | 70 000 | 80 000 |
Total du bilan | 1 312 000 | 1 500 000 | 1 850 000 | 2 400 000 | 2 600 000 | 3 200 000 |
Les rares bilans existants de la banque, à cette époque, sont issus des archives personnelles d'André Bonnasse. |
Légitimiste actif
[modifier | modifier le code]Joseph Bonnasse est un légitimiste actif[16] qui, s'il n'apparaît pas officiellement dans les comités du parti royaliste, n'en est pas moins un de ses principaux soutiens. En qualité de banquier, il expédie les fonds de la « caisse noire » du mouvement à l'un de ses collègues parisiens chargé de les centraliser et de les placer[20]. Il est également l'un des promoteurs, au début de la Troisième République (1871), du journal légitimiste Le Citoyen, journal du peuple, journal à « un sou », aux côtés du négociant-armateur Henry Bergasse, du courtier Barthélémy Caune, des frères Emmanuel et Guillaume de Sabran-Pontevès, de l'industriel Henri Paranque et de quelques personnalités royalistes[20]. Cet organe de presse, dont les fondateurs sont tous membres de la Société des intérêts catholiques, est destiné à essayer de toucher davantage les classes populaires qui ne lisent pas l'austère Gazette du Midi[21]. Il doit aussi contrebalancer l'influence jugée néfaste du Petit Marseillais, de tendance républicaine[22]. Profondément croyant, Joseph Bonnasse soutient de nombreuses associations religieuses de charité[20]. C'est l'un des principaux souscripteurs de l'Œuvre du père Timon-David, un administrateur de l'Association des hommes de la providence, et de la Société de bienfaisance. Joseph Bonnasse est aussi membre de la Société artistique des Bouches-du-Rhône[23]. À son décès, la presse insiste sur son intelligence des affaires et sa très grande courtoisie[C 1],[Presse 2]. Il laisse une fortune importante[16] estimée à 2 073 875 francs dont 1 307 164 francs engagés sur la Banque Bonnasse (capital social et comptes divers), 553 000 francs en portefeuille (sur lesquels 292 000 francs en valeurs des Raffineries de Saint Louis et 213 000 francs du P.-L.-M.), 208 000 francs de biens immobiliers (maison du boulevard d'Athènes qu'il a fait construire et campagne à Saint-Barnabé)[20].
Eugène Bonnasse (1826-1904)
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Banque Bonnasse | |
Création | 1825 |
---|---|
Dates clés | 1850 (Joseph Bonnasse associe son fils Eugène Bonnasse) |
Disparition | 1921 |
Fondateurs | Joseph Bonnasse I |
Personnages clés | Joseph Bonnasse, Eugène Bonnasse |
Forme juridique | Société en nom collectif |
Siège social | Marseille, 12 boulevard d'Athènes France |
Actionnaires | 1851 : Joseph Bonnasse 75 % Eugène Bonnasse 25 % 1865 : Joseph Bonnasse 50 % Eugène Bonnasse 50 % |
Activité | Comptoir d'escompte, maison de banque, négoce de lettres de change |
Produits | Escompte d'effets de commerce |
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Investissements diversifiés
[modifier | modifier le code]Eugène Bonnasse né le 12 mars 1826 et mort le 22 janvier 1904 à Marseille, fait prospérer les affaires paternelles à partir de la dernière décennie du Second Empire[16] et à la mort de son père en 1881, continue à diriger la maison de banque, exploitée sous forme de société en nom collectif, avec ses fils Henri et Léon Bonnasse[C 2]. Il fait ses études au collège de Mongré à Lyon. Il épouse le 14 janvier 1850, Noëlie Marie Charlotte Guiraud (1829 † 1904). En 1882, Albert Armand fonde la Société des pêcheries de morues de Port-de-Bouc, une société anonyme au capital de un million de francs dans laquelle on retrouve les banquiers Bonnasse, Périclès Zarifi et Michel Rodocanachi[A 2],[24]. Eugène Bonnasse, son fils Henri et Paul Desbief[Note 8] sont aux côtés d'Henry Bergasse, lorsque ce dernier fonde en 1889 la Société de la sucrerie de Laudun - l'Ardoise[A 3]. Le capital social de la société est d'abord fixé à un million de francs puis porté à 1.5 million de francs dès 1891[25]. Cette entreprise est une filiale de la raffinerie des sucres de Saint-Louis. Eugène Bonnasse s'allie à plusieurs familles bourgeoises marseillaises — notamment les Régis. Comme son père, il est nommé administrateur de la Banque de France en 1877, la même année que Gustave Luce et Jules Charles-Roux[26]. Eugène Bonnasse est aussi membre du conseil d'administration de la Société immobilière marseillaise aux côtés de Gavoty de Philémon, Louis Girard, Antoine Hesse, Ernest Rondel, Alphonse Granval, Félix Touache ou Henry Bergasse. L'assemblée annuelle des actionnaires de cette société qui a lieu le 22 janvier 1903, le renouvelle dans cette fonction avec Eugène Rostand et Edmond Montamat[Presse 3].
Réputation de la Banque Bonnasse
[modifier | modifier le code]Quatre générations se succèdent à la tête de la maison de banque Bonnasse dont l’importance et la réputation ne cessent de s'affirmer. La solidité de l'établissement s'impose dans toutes les périodes critiques et, fait probablement unique dans l’histoire des banques françaises, elle n'use pas des moratoires successivement imposés par les événements de 1848, 1870 et 1914[Note 9]. En tout cas, au début de la Première Guerre mondiale, elle accroît singulièrement son prestige en maintenant, seule à Marseille, ses guichets ouverts à ses déposants[4] :
« La Banque Bonnasse a participé à la création de toutes les grandes affaires locales, parmi lesquelles nous citerons les Raffineries de Saint-Louis et la Société immobilière marseillaise[Note 10]. Sa puissance de placement s’est affirmée dans les périodes les plus critiques, notamment durant la grande guerre, et elle figure au premier rang des établissements de crédit, opérant à Marseille, pour les souscriptions de sa clientèle aux divers emprunts nationaux et aux Bons de la Défense. Mais l’extension même qu'elle avait prise, et qui en avait fait la première banque particulière de France, rendait de jour en jour plus difficile le maintien d’une gestion familiale, en face du flot croissant des affaires qui sollicitaient son activité, la transformation en société anonyme s’imposait donc, et elle vient de la réaliser sous la terme qui lui a paru la plus opportune, après avoir écarté toutes les autres combinaisons qui lui étaient offertes[28]. »
— Allocution à la Banque Privée, 1921.
Avant de fusionner avec la Banque privée en 1921, la Banque Bonnasse est opposée à la Compagnie française de navigation à vapeur Cyprien Fabre & Cie dans un litige commercial international concernant le droit maritime[29].
Acquisition du château de La Rouvière
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Quatrain d'Eugène Bonnasse au sujet de La Rouvière (1886) |
Adieu bureau, adieu tourments, |
Eugène Bonnasse habite place Félix-Baret à Marseille et achète le 30 juin 1886 la propriété de La Rouvière, au Cabot, dans les quartiers sud de la ville[30].
Son petit-fils Joseph Bonnasse II, qui vit chez lui à la mort de ses parents, restructure lourdement la propriété et son parc vers 1910, avec l'assistance du paysagiste parisien Édouard André et du sculpteur marseillais Charles Delanglade. Il ajoute une aile à la bastide qui n'en comportait qu'une.
Lorsqu'Eugène Bonnasse meurt en 1904, Le Soleil du Midi le présente comme l'un de ses amis les plus fidèles[16].
Galerie
[modifier | modifier le code]Branche Léon Bonnasse (1855-1933)
[modifier | modifier le code]Léon Bonnasse (1855-1933)
[modifier | modifier le code]Le second fils d'Eugène Bonnasse, Marie, Ferdinand, Léon Bonnasse reprend les affaires de son père dans la banque[C 2], à Saint-Louis, ainsi qu'à la Société immobilière Marseillaise, avec la collaboration de son neveu Joseph Bonnasse et de son fils, Eugène Bonnasse, du fait de la disparition accidentelle du second chef, Henri Bonnasse, en 1893. En 1914, le capital social de la maison de banque est ainsi réparti : Joseph II 50 %, Léon I 25 % et Eugène II 25 %. En 1909, les banquiers Bonnasse entrent au capital de la Société marseillaise des croiseurs aériens, constituée pour construire des dirigeables[31], aux côtés de Théodore Mante, Georges Zafiropulo, P. Zarifi & fils[B 1], Lucien Estrine et Adolphe Estier[A 4].
Léon Bonnasse épouse la fille du député bonapartiste des Bouches-du-Rhône, Calixte Bournat[32] dont la circonscription s'étend, à la fin du Second Empire, de l'actuel square Stalingrad, à Marseille, jusqu'aux rives de la Durance (Bournat est aussi maire de Jouques), noyant ainsi la Belle de Mai et la banlieue Nord de Marseille dans une immense zone rurale[33]. Il est un excellent cavalier et pratique peut-être également la bicyclette[34]. Léon Bonnasse construit la villa Lafont à Marseille sur la Corniche[35]. Léon Bonnasse se retrouve par sa femme née Claire Bournat, à la tête de 3 000 hectares et de 10 fermes à Jouques. Très pris par ce domaine, il n'intervient qu'accessoirement dans la direction de la banque.
En 1911, le renouvellement de la société se fait sous la même raison sociale (« Bonnasse ») et sous le même nom commercial (« Banque Bonnasse »)[Note 13]. Cette même année, les banquiers Bonnasse, les familles Fournier, Magnan, Rocca, Tassy, de Roux, Fabre, Borelli, Daher, Rastoin et Régis se retrouvent pour constituer la Société immobilière de Provence, au capital de 100 000 francs[A 5].
Les emprunts émis par la Banque Bonnasse sont notamment illustrés par l'affichiste David Dellepiane. Ainsi en est-il de l'appel lancé en 1919 : « Souscrivez pour la France - Emprunt national MM. Bonnasse » où une sévère Marianne se lève au-dessus des bassins de Marseille. À l'occasion de l'Emprunt national 1920 à 6 %, Dellepiane compose pour les banquiers Bonnasse, « deux affichettes qui reprennent de petits personnages qu'il affectionne : le tambourinaire aux cheveux gris se découpant sur fond de papier peint d'un intérieur provençal et le meunier quittant son village perché. Avec sérieux, ils s'en viennent apporter leur obole à la souscription ouverte à la Banque Bonnasse. Ces affiches sont imprimées par Moullot[36]. »
Lorsque le fonds de commerce de la Banque Bonnasse est cédé à la Banque Privée en 1921, Léon Bonnasse devient président du comité de direction de Marseille[Note 14].
En 1928, âgé de 73 ans, Léon Bonnasse participe à la création de la banque « Léon et Eugène Bonnasse » mais c'est son fils, Eugène Bonnasse II qui dirige effectivement l'établissement et qui restaure le prestige du nom de famille, gravement atteint par la faillite bancaire de 1928.
Eugène Bonnasse (1884-1944)
[modifier | modifier le code]Eugène Bonnasse épouse Charlotte Chancel en 1907. Bien que réformé, il s'engage en octobre 1914 et demeure sous les drapeaux jusqu'en janvier 1919. Il est administrateur de l'Hôpital Saint-Joseph, de la société Silbert et Ripert et membre du Conseil des Directeurs de la Caisse d'Épargne des Bouches-du-Rhône. Eugène Bonnasse est administrateur de la Banque Privée lorsque le fonds de commerce de la vieille Banque Bonnasse est cédé à cette dernière. Il travaille à la Banque Léon et Eugène Bonnasse, fondée le 13 juillet 1928 lors de la faillite de la Banque Privée[37]. Cette banque perdure pendant plus de 40 ans jusqu'en 1970 sous diverses raisons sociales successives.
L'établissement bancaire participe à des émissions d'emprunts. Ainsi, les Établissements Fournier-Ferrier de Marseille (anciennement Stéarinerie L. Félix Fournier) procèdent à la fin de 1943 à un emprunt de 50 millions de francs, en obligations 4 % de 5 000 francs — demi-net — amortissable en 25 ans à partir du 15 avril 1948, et émises à 4 850 francs, avec jouissance au 15 octobre 1943. Le produit de l'emprunt est destiné, en partie, au remboursement anticipé des obligations 5 % 1931, non encore amorties. La banque Worms et Cie qui possède le contrôle de cette affaire, dirige l'opération, à laquelle participent la Banque Transatlantique, les Grands Établissements de Crédit, le Crédit algérien, le Crédit commercial de France et, à Marseille, la Société marseillaise de crédit industriel et les banques privées Léon et Eugène Bonnasse et Maurel Frères et Cie[38].
-
1928 -
1929 -
1936
Eugène Bonnasse investit dans le logement social grâce à deux offices, la Société des habitations à bon marché de Marseille et la Société marseillaise de crédit immobilier, toutes deux fondées dans les années 1890, par Eugène Rostand, économiste social, père du dramaturge Edmond Rostand. La première société construit deux ensembles pour les ouvriers, dans l'anse des Catalans et à la Belle de Mai. Il est associé au brasseur Édouard Velten, à Jean Aubert ou à l'éditeur Paul Barlatier[B 2].
Eugène Bonnasse trouve aussi le temps de gérer la propriété agricole de Jouques qui lui vient de ses parents et de fonder dans ce bourg une école privée[39].
Léon Bonnasse (1909-1994) et André Bonnasse (1912-2004)
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Banque Léon et Eugène Bonnasse | |
Création | 1928 |
---|---|
Dates clés | 1970 (entrée de la banque de l'Union Européenne ; 1983 (entrée du CIC) |
Disparition | 1996 |
Fondateurs | Léon et Eugène Bonnasse |
Personnages clés | Léon et Eugène Bonnasse |
Forme juridique | Société en commandite simple puis société anonyme |
Siège social | Marseille, 8 Allées Léon Gambetta France |
Actionnaires | Famille Bonnasse |
Activité | Banque de dépôt, banque de détail, banque d'investissement |
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Léon[40], André, et Guillaume[Note 15] Bonnasse gèrent la banque familiale. Le docteur Girbal et le banquier Léon Bonnasse apportent leur soutien en 1947 aux opérations de « squattérisation » ouvrière des logements vacants pour faire face à la crise du logement. Ce mouvement parvient ainsi à articuler sur la question du logement d'anciens résistants, des militants ouvriers de l'Action catholique et des membres du Mouvement populaire des familles (MPF), dont le siège, financé par Léon Bonnasse, est partagé, rue Breteuil, avec celui d'Économie et humanisme[41],[B 3]. Les idées politiques de Léon Bonnasse sont affirmées et il milite au sein du patronat, pour une droite nationaliste aux côtés de Jean Fraissinet, Paul Fournier et André Daher[B 4]. En 1949, « Léon et Eugène Bonnasse » rachète la Banque Raphel à Martigues, qui constitue leur première succursale[C 2]. La banque des Bonnasse abrite le siège de l'« Association des amis de Saint-Blaise et de la Provence grecque », dirigée par André Bonnasse[42]. Ce dernier engage une correspondance avec le Père Jacques Loew au moment où le prêtre se voit confier la paroisse de Port-de-Bouc près de Martigues[43]. Léon, Guillaume et André Bonnasse sont membres de la société des Bibliophiles de Provence en 1946.
Mais le bilan au 31 décembre 1969 de la banque marseillaise laisse apparaître que le capital (2 100 000 francs) se retrouve entièrement absorbé par les immobilisations (1 897 420 francs) et bien au-delà si on tient compte d'un portefeuille titres de 1 809 140 francs, composé de participations (notamment EITAC) difficilement négociables. Il faut donc trouver une solution à cette situation.
Entrée de la Banque de l'Union Européenne au capital
[modifier | modifier le code]À la mort de Guillaume Bonnasse en 1969, la banque est transformée en commandite simple. Le caractère familial de la banque s'estompe puisque le capital de Bonnasse frères, banquiers, petits-fils et fils de Léon et Eugène Bonnasse 8, allées Léon Gambetta, est détenu en 1970 par la banque de l'Union Européenne, une émanation du groupe Schneider devenu groupe Empain-Schneider[44] à 50 %[C 3]. La Banque de l'Union Européenne apporte en décembre 1970 la Banque marseillaise d'escompte à Bonnasse Frères et Cie[C 4]. En 1972, la banque met en place le système Pronto (service de coursiers deux-roues)[Presse 4]. Au 31 décembre 1972, la participation de la Banque de l'Union Européenne dans la société anonyme Bonnasse Frères représente 17 494 actions pour une valeur évaluée au bilan de 4 940 927,36 francs[45]. Le bilan de la banque Bonnasse Frères se situe alors autour de 250 millions de francs[Note 16],[conflit 1]. En 1971 la banque ouvre un guichet à Port-de-Bouc en liaison avec le développement industriel de Fos-sur-Mer[C 3] auquel la Banque de l'Union Européenne collabore activement après avoir constitué avec Paribas le Groupement pour l'industrialisation de la région de Fos-sur-Mer. En 1975, la banque, représentée par Hervé Bonnasse, semble vouloir étoffer son réseau d'agences locales, notamment à Avignon[46].
Image externe | |
Marguerite Régis, épouse André Bonnasse |
L'intégration à la Banque de l'Union Européenne se fait difficilement : après une perte de 900 000 francs en 1973, un premier dividende peut être versé en 1975. Au cours de cet exercice, le capital est doublé, passant de 5 à 10 millions et la part de la BUE atteint 77 % puis 99.7 % en 1976[C 3].
André Bonnasse publie en 1980 à frais d'auteur une histoire de la banque familiale : Bonnasse, banquier : une banque privée au XIXe siècle[Note 17]. En 1981, il publie, toujours en auto-édition, un récit polémique relatant un conflit et un procès au sein de la famille concernant l'utilisation de la raison sociale « Bonnasse » par les deux banques familiales, « Léon et Eugène Bonnasse » et « Banque Phocéenne Henri Bonnasse et Cie » : L'Écharde[Note 18]. Ce conflit (traité dans une section ci-dessous) divise la famille entre 1928 et 1987. André Bonnasse et son épouse, née Marguerite Régis, vendent cette année-là le Domaine Ventre[47], célèbre îlot immobilier historique situé dans le centre-ville de Marseille et ayant appartenu aux frères Louis et Victor Régis qui y exploitent une fabrique de bonnets de Tunis ou de Fez au XIXe siècle[48].
Intégration au CIC
[modifier | modifier le code]Lors de la prise de contrôle par le Crédit industriel et commercial de l'ancienne banque familiale, en 1983, le capital est détenu à 85 % puis à 99 % en décembre 1986 par le nouveau groupe[C 3]. Léon Bonnasse, président-directeur général de 1971 à 1975 puis président d'honneur, maintient toujours une présence familiale au conseil.
« La banque exploite dix agences, huit dans les Bouches-du-Rhône et deux dans le Vaucluse avec 199 salariés et son bilan frôle le milliard de francs. Sa clientèle de particuliers sélectionnée en fonction de ses revenus et de ses capacités d'épargne, lui apporte 70 % de ses ressources mais elle consacre 76 % de ses emplois à des crédits aux entreprises[C 3]. »
En 1987, l'établissement bancaire marseillais, qui a définitivement perdu son caractère familial, change d'enseigne pour s'appeler « Banque Bonnasse », établissement dirigé par Jean-Michel Scaramanga. C'est l'époque où la banque songe à son introduction en bourse[Presse 5]. Mais ce projet ambitieux nécessite une privatisation de l'actionnaire principal, le CIC et le ministre de l'époque Édouard Balladur, ne prend pas de décision dans ce sens.
La banque connait une vive expansion dans les années 1980, son bilan atteignant les 2.5 milliards en 1990 mais la décennie suivante est « problématique », selon le terme de Nicolas Stoskopf, historien du CIC, puisque les salariés chez Bonnasse passent de 220 en 1989 à 185 en 1992. Les exercices 1994 et 1995 se soldent par de lourdes pertes se montant respectivement à 55.5 et 40 millions de francs[C 5]. La Banque Bonnasse participe cependant à des opérations de mécénat : en 1995, elle effectue par exemple un don en faveur du Musée des arts décoratifs et de la Mode à Marseille[49]. Jean-Claude L'Arnaud est nommé à cette époque, à la tête de la Banque Bonnasse[C 5].
En 1996, L'Union européenne du CIC rationalise ses filiales dans les Bouches-du-Rhône et dans l'Ain, après les conseils d'administration de deux de ses filiales réunis le 5 janvier 1996. Dans l'Ain, la Lyonnaise de Banque et la BRA (Banque régionale de l'Ain) échangent trois agences de part et d'autre, et les OPCVM de la BRA sont gérées par la Lyonnaise. À Marseille, cela se traduit par la fusion des réseaux de la Banque Bonnasse[Presse 6] et de la Lyonnaise de Banque pour constituer un groupe avec une part de marché locale de 5 %[Presse 7],[Presse 8]. La banque annonce à cette époque une perte de l'ordre de 20 millions de francs au titre de l'exercice 1995, pour un produit net bancaire de 130 millions, après un déficit de 55 millions en 1994. En 2008, la Banque Bonnasse, le « Petit Poucet » du CIC, dispose d'un réseau de onze agences et affiche une santé délicate[Presse 9]. Cette situation précaire est liée à sa petite taille et à un environnement bancaire difficile dans la région. Le CIC Lyonnaise de Banque intègre alors le CIC Bonnasse Lyonnaise de Banque par fusion - absorption[50]. La référence formelle à la raison sociale « Bonnasse » disparaît à cette occasion[droit 3] mais Bonnasse est, avec Scalbert et Dupont, une des trois raisons sociales d'origine familiale, qui survivent dans le groupe Crédit mutuel - CIC[C 5].
Branche Henri Bonnasse (1853-1893)
[modifier | modifier le code]Henri Bonnasse (1853-1893)
[modifier | modifier le code]Henri Bonnasse I est né à Marseille le 31 août 1853. Il est le fils aîné d'Eugène Bonnasse I (1826 † 1904). Entré à Mongré en 1862, il y passe huit ans et y fait sa première communion le 25 mai 1865. Quand éclate la guerre de 1870, il achève sa rhétorique[51]. En octobre 1865, Mongré rouvre pour quelques jours seulement et les bâtiments sont transformés en caserne. Eugène Bonnasse rappelle son fils Henri à Marseille et le confie à des maîtres particuliers qui le préparent au baccalauréat. Ses études achevées, à 18 ans, il prend rapidement place dans la maison de banque de son père. Engagé conditionnel en 1873 au 12e régiment de ligne à Toulon, il gagne l'estime de ses chefs. Son volontariat fini[Note 19], Henri Bonnasse reprend son travail interrompu dans la banque paternelle.
En juillet 1876, il épouse mademoiselle Marguerite Raynaud, ancienne élève du pensionnat du Sacré-Cœur, à Saint-Joseph, banlieue de Marseille[52]. Un fils, Joseph, nait un an plus tard. Marguerite Bonnasse meurt en février 1893. Elle était conseillère de la Congrégation des Enfants de Marie du Sacré-Cœur de Marseille[53].
Henri Bonnasse devient dès lors un fervent pèlerin à la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde. Dès l'âge de 24 ans, il est nommé administrateur de la basilique, fonction qu'il conserve jusqu'à sa mort. Avec le Docteur Augustin Fabre, il se fait le promoteur des pèlerinages quotidiens qui sont la gloire de la piété marseillaise envers Marie. Il provoque une souscription populaire en 1890 pour l'achèvement des mosaïques de la basilique. Il reçoit du Souverain Pontife la croix de chevalier de Saint Grégoire[54]. Henri Bonnasse est également passionné de chasse et élève des chiens de race souvent remarqués dans les manifestations canines[55]. Il meurt en présence de son fils Joseph, dans un accident de chasse[Presse 10] à Septèmes près de Marseille quelques mois après la disparition de son épouse, en septembre 1893[Presse 11].
Joseph Bonnasse (1877-1936)
[modifier | modifier le code]Jeunesse, mariage, premières affaires
[modifier | modifier le code]André, Marie, Joseph Bonnasse II est un financier marseillais et parisien, banquier, armateur et actionnaire de nombreuses affaires coloniales. Ayant perdu ses parents très jeune, il vit avec son grand-père Eugène Bonnasse I. Il n'a jamais fait de service militaire pour des raisons médicales. Il est réformé dès l'âge de 20 ans, en 1897, pour une maladie de cœur très grave dont il souffre toute sa vie et qui l'emporte à 58 ans en 1936. Il épouse Cécile Cyprien-Fabre. Il devient associé dans la maison de banque en 1900 et réside dans l'immeuble du 12, boulevard d'Athènes[Presse 12]. En 1912, il possède la moitié de la banque et son rôle devient de premier plan par l'importance des résultats acquis en 13 ans. Son oncle Léon Bonnasse et son cousin Eugène Bonnasse touchent la moitié des bénéfices qui ont fortement progressé. Ils s'efforcent et réussissent à faire refuser à Joseph Bonnasse des propositions fort intéressantes que ce dernier reçoit en 1914 de Lucien Villars, Président de la Banque de l'Union parisienne. En 1914, la Banque Bonnasse constitue avec Albert Armand, Henri Grand - Dufay et Eugène Gigandet, la Société des plantations d'Honquan - Cochinchine au capital de 1.5 million de francs pour développer la culture des caféiers robustas[A 6],[56]. Joseph Bonnasse est nommé en 1919 membre titulaire de la commission d'enquête du port de Marseille par le Préfet des Bouches-du-Rhône[droit 4]. Cette même année, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1920, il est également actionnaire dans la Compagnie marseillaise de Madagascar de Léon Besson, présidée par Lucien Estrine. L'entreprise prévoit d'engager plusieurs projets agro-industriels, notamment l'installation d'une plantation de cannes à sucre et d'une sucrerie dans la vallée du Sambirano[A 7]. Joseph Bonnasse gère encore la Savonnerie La Vierge — ex-Félix Eydoux — avec Auguste Rostand et Paul Cyprien - Fabre[A 8],[57].
Château de La Rouvière, collectionneur
[modifier | modifier le code]La famille habite dans le quartier du Cabot (banlieue sud de Marseille), le château de La Rouvière[Note 20] au début du XXe siècle. La propriété de La Rouvière a été acquise par le grand-père de Joseph Bonnasse, Eugène Bonnasse I (mort en 1904) le 30 juin 1886. Joseph Bonnasse donne ensuite une orientation parisienne à sa carrière professionnelle et s'installe vers 1920 à Paris (17, Quai Voltaire[58]) où il a 4 conseils d'administration : la Société Centrale des Banques de province, les Affréteurs Réunis, la Caisse Générale de l'Industrie et du Bâtiment et la florissante Compagnie marocaine. En 1911, Joseph Bonnasse commande à l'architecte paysagiste établi 17, avenue Carnot à Paris, Édouard André, des travaux de réhabilitation importants dans parc de La Rouvière. Les terrassements et travaux de plantations de conifères, de rehaussement des pelouses du parc à la française sont confiés à E.Berthier, paysagiste à Paris. Les travaux de construction ou de rénovation des grands bassins sont pris en charge par l'entreprise parisienne du cimentier Victor Tatoux. Les éléments de décoration sculptés du grand bassin représentant un groupe « Louis XIV » en fonte sont commandés à Charles Delanglade[59] et livrés par la Fonderie d'art du Val d'Osne. Joseph Bonnasse achète encore un domaine agricole de 84 hectares environ[droit 5] à Rians, le domaine de Saint-Maurin, avant 1917[Presse 13]. Ce domaine est l'objet d'un échange quelques décennies plus tard en 1939, entre son fils Henri Bonnasse II et la société anonyme Saint-Antoine, qui possède la propriété de Bon Abri.
Joseph Bonnasse est aussi un collectionneur de nombreux livres rares et précieux[60] qu'il réunit dans sa bibliothèque de la Rouvière[Note 21]. Cette collection semble également être exposée au 17, quai Voltaire à Paris vers 1930 et l'inventaire après décès du 14 avril 1936 indique notamment : Voltaire, Œuvres complètes, édition de Kehl, 1785, figures de Moreau le Jeune, Marillier, 70 volumes, grand in-octavo, veau, tranches dorées ; un lot de huit volumes in folio, Ovide deux volumes, Blondel architecture, deux volumes, Temple des Muses, un volume École de cavalerie, un volume recueil de dessins, un volume[droit 6]. Mais la faillite de la Banque Privée laisse des traces dans la succession du banquier. Les plus beaux ouvrages sont déposés du vivant de Joseph Bonnasse en garantie d'avance au Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie comme un livre d'heures du XVIe siècle enluminé, un livre d'heures de Philippe Pigouchet, édition de 1496 dans sa reliure originale ou un livre d'heures avec reliure en mosaïque du relieur attitré du roi Louis XV, Michel-Antoine Pasdeloup[droit 7].
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Le Château de la Rouvière. -
La bibliothèque de Joseph Bonnasse. -
Salon principal au Cabot. -
L'inventaire -
des livres -
de J. Bonnasse.
Société centrale des banques de province
[modifier | modifier le code]En 1905, environ 325 banques locales se fédèrent sous le nom de Société Centrale des Banques de Province pour se protéger, centraliser leurs opérations sur Paris et obtenir une part des grands marchés financiers[61]. Elle traite avec des particuliers, villes, départements, sociétés, banquiers et administrations publiques ou privées, États, spécialement pour le compte des membres du Syndicat des Banques de Province[62]. Joseph Bonnasse est membre de cette structure.
Banque Privée industrielle commerciale coloniale Lyon - Marseille
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Banque Privée | |
Création | 1898 |
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Dates clés | 1921 (entrée de la famille Bonnasse) ; 1928 (faillite) |
Disparition | 1931 (liquidation) |
Fondateurs | Louis Pradel |
Personnages clés | Joseph Bonnasse |
Forme juridique | Société anonyme |
Siège social | Lyon puis Paris France |
Actionnaires | Famille Bonnasse, groupe Bauer et Marchal |
Activité | Banque de dépôt, banque d'investissement |
Filiales | Affréteurs Réunis |
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Avant l'arrivée de la famille Bonnasse dans son capital, la Banque Privée connait des fortunes diverses. Elle a été fondée par Francisque Vial et Louis Pradel en 1898 à Lyon et par la Banque Privée de commerce de Saint-Pétersbourg[63]. L'établissement côtoie le gouffre parfois et la Banque de Paris doit l'appuyer de son prestige et de son argent. Avec la Première Guerre mondiale et surtout avec Frédéric François-Marsal, la situation s'améliore. Elle connait une ère de prospérité sans précédent et s'emploie à d'importantes opérations de crédit qui exigent des mouvements de fonds considérables[droit 8]. Entre 1921 et 1931, Joseph Bonnasse est l'un des dirigeants de la Banque privée Lyon - Marseille[Presse 14]. En effet, par actes sous seing privé des 29 août et 28 novembre 1921, Joseph Bonnasse, son oncle Léon Bonnasse et son cousin, Eugène Bonnasse[64] cèdent à la Banque Privée le fonds de commerce de banque dépendant de la société en nom collectif ayant existé entre eux sous la raison sociale « Bonnasse », et dont le siège est à Marseille, 12, boulevard d'Athènes[65]. Cette cession se réalise pour le prix de 13 800 000 francs, payable 5 000 000 de francs comptant et 8 800 000 francs en actions de la Banque Privée à prendre sur une prochaine augmentation de capital de ladite banque. Louis Pradel, Président de la Banque privée et futur président de la Chambre de commerce de Lyon, avait déjà accueilli le banquier-négociant phocéen Zafiropoulo dans son conseil d'administration. C'est « l'une des banques les plus importantes de la place par le nombre et la variété de sa clientèle[66]. » Joseph Bonnasse devient vice-président du conseil d'administration[28]. Le siège social lyonnais de la banque est situé 41, rue de l'Hôtel de ville[67] et un établissement existe également à Paris, 30-32, rue Laffitte[C 2]. Dès 1922, Joseph Bonnasse est nommé Président du conseil d'administration de l'établissement[68]. Un passif important n'a cependant pas été porté à la connaissance de la famille Bonnasse lors de l'achat de la banque et l'augmentation de capital prévue dans les accords de 1921 ne peut se réaliser. En 1923, la Banque de France donne son accord pour effectuer avec l'appui du groupe Bauer - Marchal, la réorganisation de la Banque Privée qui connait des difficultés. La Banque de France accepte d'escompter personnellement à Henry Bauer et Charles Marchal, 75 millions de papier de mobilisation pour permettre l'augmentation de capital ; ils prennent donc le contrôle de la banque[69]. Les financiers Bauer et Marchal renforcent ainsi leur rayonnement provincial (complété par la Banque d'Alsace-Lorraine et la Banque du Rhin)[70] :
« La réorganisation financière de la banque, intervenue entre novembre 1923 et janvier 1924, par l'apurement des pertes et le regonflement du capital ne suffit pas à dégager les incertitudes car une mini-ruée sur ses dépôts se produit en été 1925 en plein cœur de la crise politico-monétaire. (...) La Banque de France se montre un fervent militant de la sauvegarde de la Banque Privée, à laquelle elle procure un volume de réescompte que l'on peut qualifier d'énorme, en quantité puisque ce sont souvent plus de deux centaines de millions de francs qui sont mobilisés, et de généreux, grâce à un examen indulgent de la nature du papier présenté. Il faut de longs mois pour que la situation de la Banque Privée se stabilise quelque peu. »
— Hubert Bonin, « Les mutations des banques du Sud-Est dans l’entre-deux-guerres (1919-1935) », 1996[71].
La Banque Privée fait faillite en 1928[72] et en 1931 sa clientèle est vendue à la Société Lyonnaise de dépôts et de crédit industriel, filiale du CIC[C 1], qui s'installe au 12 boulevard d’Athènes à Marseille, siège historique de la vieille Banque Bonnasse[73]. Cette faillite est liée à la mauvaise santé financière et au naufrage qui s'ensuit, d'une société d'armement naval, Les Affréteurs Réunis, dont Joseph Bonnasse est dirigeant, aux côtés d'un associé peu recommandable, Jean Stern, à qui il accorde une confiance et une amitié sans limite.
Les Affréteurs Réunis
[modifier | modifier le code]Jean Stern, un associé à risque pour Joseph Bonnasse | |
Beau-frère d'Édouard Shaki mort à 43 ans, Jean Stern, homme jovial, volumineux et barbu, prend sa suite dans la société d'armement naval Les Affréteurs Réunis. Il fournit un gros effort durant la Première Guerre mondiale et augmente considérablement le tonnage de la société. Une cérémonie a lieu à Bordeaux en octobre 1920 pour le lancement du Vapeur « Jean Stern » en présence de Charles Dumont[Presse 15]. Il est membre du Conseil supérieur de la marine marchande, Conseiller du commerce extérieur, membre du Conseil de direction des armateurs de France[Presse 16], chevalier de la Légion d'honneur. Il dirige aussi la Société Anonyme de Transports Côtiers après que Fraissinet s'en soit retiré vers 1920. Une de ses propriétés a servi de meublé au prince héritier du Japon[Presse 17]. En 1923, il est incarcéré à la prison de la Santé à la suite de prévarications financières pour un montant de 5 millions de francs. |
Joseph Bonnasse est aussi armateur (il a la qualité d'administrateur-délégué[Note 22]) avec comme associé Jean Stern dans une société d'armement naval qui connait une faillite désastreuse[74].
La société Les Affréteurs Réunis est une compagnie fondée en 1902 et enregistrée avec un attendu pour une durée de 25 ans. Son capital est de 14 800 000 francs, divisé en 148 000 actions de 100 francs. Le 8 février 1919, l'assemblée générale prolonge la durée de compagnie à 33 ans. Mais le 12 août 1922, cette assemblée générale prononce la liquidation volontaire de la compagnie et le 22 septembre 1922, la Cour de justice de Commerce de la Seine déclare la faillite de la compagnie. Cette société dépose son bilan car elle se trouve depuis longtemps dans une situation difficile, tant en raison de la crise des frets qu’en raison des engagements avec une filiale, la Société des Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest ; cette dernière affaire possède sur les Affréteurs une créance de 12 millions[Presse 18]. La Compagnie des Chargeurs Français - Affréteurs Français[Presse 19] est une création de la Compagnie des Chargeurs Français (elle-même propriété de Plisson et Cie)[Presse 20]. Celle-ci signe, le 10 août 1923, avec M. Hamot, syndic de la faillite des Affréteurs Réunis, un acte protocolaire lui conférant, à de certaines conditions, la propriété du matériel naval et d’aconage de ces derniers. Parmi ces conditions figure la fondation, dans un délai fixé, d’une Société anonyme au capital de 15 millions de francs, qui se substitue aux droits de la Compagnie des Chargeurs Français, résultant de ce protocole[Presse 21]. C’est pourquoi le 6 décembre 1923, les Chargeurs Français fondent, dans les délais impartis, la Compagnie des Affréteurs Français, au capital de 15 millions, entièrement versés[75].
À la date du 5 mai 1928[droit 9], la 11e Chambre correctionnelle du Tribunal civil de la Seine rend un jugement dont il ressort que Jean Stern est convaincu de délit et d'abus de confiance et détournements de fonds au préjudice de la société Les Affréteurs Réunis ; que Joseph Bonnasse est convaincu des délits de publication de faits faux et répartition de dividendes fictifs[Presse 22]. Les associés sont condamnés solidairement au paiement de sommes importantes pour les faits qui leur sont reprochés. Jean Stern, beau-frère d'Édouard-Ezra Shaki[Presse 23], est incarcéré et Joseph Bonnasse avance une caution pour obtenir la libération de son associé. Joseph Bonnasse est lui-même condamné à 6 mois de prison[Presse 24]. L'année 1928 est une année sombre pour la famille Bonnasse. Jean Stern, Joseph Bonnasse et le ministère public interjettent appel du jugement. La Cour d'appel de Paris (9e Chambre correctionnelle) dans son jugement du 24 février 1932 retient seulement pour Joseph Bonnasse une infraction aux lois sur les sociétés et lui accorde le sursis[droit 10]. Joseph Bonnasse paye la majeure partie des découverts nés de la faillite des Affréteurs réunis à la Banque Privée (4 millions), alors que Léon et Eugène Bonnasse règlent le supplément (1.8 million). Joseph Bonnasse prend aussi la responsabilité d'un compte Association Financière pour le Commerce et l'Industrie (2 millions) qui ne lui incombe pas.
Le rôle de Cécile Bonnasse, née Cyprien-Fabre, est de tout premier plan à cette époque puisqu'elle prend en main les rênes du gouvernement de sa famille, finançant les remboursements très lourds dus par son mari, pilotant la procédure en appel qui évite la prison ferme à Joseph Bonnasse. Elle s'établit en Suisse après la disparition de son époux et soutient de façon active son fils Henri Bonnasse lorsqu'un long procès oppose ce dernier à ses cousins. C'est également depuis sa résidence genevoise 17, boulevard des Philosophes qu'elle use de ses influences en 1941 pour faire libérer son autre fils, Pierre Bonnasse, alors prisonnier de guerre. Cécile Bonnasse contacte notamment Jean Ricquebourg, qui dirige avec Jacques de Fouchier, le cabinet du ministre des finances Pierre Cathala à Vichy.
Joseph Bonnasse meurt à Paris, 17 quai Voltaire, le 5 mars 1936.
Henri Bonnasse (1899-1984)
[modifier | modifier le code]Jeunesse, mariage
[modifier | modifier le code]Henri Marie Cyprien Bonnasse (1899 † 1984) est un agent de change et un banquier marseillais issu, comme ses cousins, d’une famille de financiers et d'industriels[Presse 25], fondateurs de la banque Bonnasse en 1825. Il assiste dans sa jeunesse à la faillite de son père Joseph Bonnasse (1928) et dans ses dernières années à celle de son fils Philippe Bonnasse (1980). Il habite au Cabot dans la propriété de ses parents et 12 boulevard d'Athènes à Marseille. Il s'engage à 18 ans au 8e Génie en 1918 et il accomplit 4 ans de service militaire. Il effectue un passage à Paris comme commis chez l'agent de change Édouard Jacob et travaille ensuite dans les agences marseillaise (1er septembre 1921) puis parisienne (2 novembre 1923) de la Banque Privée où il est secrétaire de son père. Passionné de courses automobiles[Presse 26], il participe entre 1925 et 1928 à de nombreux rallyes en engageant dans les meetings une Bugatti[Presse 27]. Henri Bonnasse est admis au cercle de l'Automobile Club de France en 1925[76]. On lui connait à cette époque des adresses parisiennes éphémères 146, avenue des Champs-Élysées puis 10, avenue Hoche[77] puisqu'entre 1921 et 1930, il vit avec ses parents à Paris.
Henri Bonnasse refuse de s'associer à ses cousins et oncle qui ont fondé dès 1928 la banque Léon et Eugène Bonnasse et qui lui proposent d´entrer dans la banque nouvellement créée. Au début des années 1930, il habite 30, boulevard Dugommier à Marseille. Il est fondé de pouvoir chez un ami, ancien employé à la Banque Privée, Jean Bois, agent de change 10, rue de la Darse (actuelle rue Francis Davso) à partir de décembre 1930 puis chez le successeur de ce dernier, Georges Audibert. Durant la crise de 1929, Henri Bonnasse a des intérêts dans la société anonyme Franco-Bulgare pour la filature de la soie et le tissage des soieries, syndicat créé avec Émile Glaizal[Note 23], en Bulgarie. Tous deux subissent de plein fouet la récession des années 1930, un endettement très lourd à supporter et les frasques d'un partenaire bulgare peu fiable, l'industriel Kousma Tchekoff[78].
Son mariage avec Hélène Delanglade le 21 octobre 1930[Presse 28], fille du médecin marseillais renommé Édouard Delanglade et nièce du sculpteur-statuaire Charles Delanglade[Note 24] lui assure une notoriété certaine. À la suite de la déconfiture d’abord des « Affréteurs Réunis » puis en 1931 de la « Banque Privée », les deux branches de la famille, Léon et Eugène Bonnasse d’une part et Henri Bonnasse d’autre part, créent de nouveaux établissements bancaires séparés, « Léon et Eugène Bonnasse » pour les premiers et « Henri Bonnasse et Cie - Banque Phocéenne », pour le second[28].
Le 30 juin 1939, Henri Bonnasse échange le domaine de Saint-Maurin situé dans le Haut Var contre la propriété de Bon Abri, rue du Commandant Rolland à Marseille[droit 11]. Cette propriété appartient au début du XXe siècle à Monseigneur Durand, évêque auxiliaire de Marseille puis évêque d'Oran, avant d'être apportée à une société de gestion immobilière diocésaine, la société Saint-Antoine qui traite avec Henri Bonnasse en 1939.
La Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie
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Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie | |
Création | |
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Dates clés | 1941 - 1942 (achat Henri Bonnasse) ; 1980 (faillite) |
Disparition | 18 décembre 1980 (retrait d'agrément, radiation de la liste des banques) |
Fondateurs | Gustave Bourrageas |
Personnages clés | Henri Bonnasse ; Philippe Bonnasse |
Forme juridique | Société en commandite simple |
Siège social | Marseille, 25 rue Francis Davso France |
Actionnaires | Famille Bonnasse, famille Grand-Dufay, famille Delanglade |
Activité | Banque de dépôt (1 seul guichet), banque d'investissement |
Société mère | Le Petit Marseillais |
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Le 11 juin 1942[C 3], Henri Bonnasse achète les parts de la Banque Phocéenne à la société de presse Le Petit Marseillais, alors dirigée par Jean Gaillard-Bourrageas puis par Jean Savon-Peirron[droit 12]. La banque a été fondée le 27 décembre 1929 par Gustave Bourrageas[81] qui reprend dans cette structure les actifs de l'ancienne Banque Populaire de Marseille[droit 13]. En 1935, cette banque a un capital de 3 millions de francs[Presse 29]. La société du Petit Marseillais est rapidement dissoute (fin 1946) lorsque la dévolution de ses biens va à la Société nationale des entreprises de presse qui recueille les biens d'entreprises confisqués pour cause de collaboration durant la guerre[82]. Cet établissement bancaire est situé 25, rue de la Darse[Note 25] à Marseille.
Les actionnaires de cette banque, hormis Henri Bonnasse sont de proches parents, madame veuve Joseph Bonnasse, sa mère, Charles et Marguerite Delanglade, ses oncle et tante par alliance, domiciliés 2, rue Marveyre à Marseille ou la famille Grand-Dufay, son beau-frère. En septembre 1949, Henri Bonnasse souhaite exploiter la banque sous son propre nom[4],[droit 14]. En 1954, le nom commercial de l'établissement bancaire devient « Henri Bonnasse et Cie - Banque Phocéenne »[Presse 30]. L'affaire des piastres semble épargner sa banque[Note 26]. Il conseille la Fonderie Deberny et Peignot. Il achète la société immobilière de La Pauline et de l'Adélaïde à Sainte Marguerite. Il tente de faire libérer son frère Pierre Bonnasse, prisonnier de guerre en Allemagne[Presse 31]. Un des principaux clients de la Banque Phocéenne Charles Delanglade meurt en 1952, laissant comme héritier, entre autres, Hélène Bonnasse, sa nièce et madame Henry Bergasse. L'important mobilier de ce grand collectionneur marseillais et ami des Arts est vendu aux enchères sous le contrôle d'Henri Bonnasse entre 1957 et 1959 comme l'attestent de nombreuses ventes aux enchères à l'époque[83]. La collection d'eaux-fortes de Rembrandt Van Rijn appartenant au sculpteur-statuaire est également dispersée à ce moment-là[84]. Au début des années 1960, Henri Bonnasse est président de la SCI de La Pelle, club nautique marseillais précédemment présidé par Émile Régis. Le 7 janvier 1964, il vend la propriété de Souviou à l'actrice Danielle Darrieux qui a épousé le scénariste et écrivain Georges Mitsinkidès[85]. Les deux banques de la famille Bonnasse semblent être, selon la presse nationale, victimes en 1966 - 1967 de l'escroquerie de la Caisse Mutuelle de Crédit Agricole d'Arles qui a conduit son principal protagoniste, le notable marseillais Louis Rocca en détention[Presse 32]. Mais un démenti formel est publié à la demande d'Henri Bonnasse puis de ses cousins[Presse 33].
Litige familial sur la raison sociale « Bonnasse »
[modifier | modifier le code]Les mésententes familiales qui naissent entre ces deux branches familiales à la suite de la faillite de la Banque Privée en 1928 donnent naissance à un litige sur les droits d’exploitation du nom « Banque Bonnasse » qui oppose longuement Henri Bonnasse II à son oncle Eugène II et à ses cousins Léon II, Guillaume et André Bonnasse entre 1928 et 1987[39]. Ainsi lors de la liquidation de la Banque Bonnasse le 13 juillet 1928, les différents membres de la famille Bonnasse, Léon I, Joseph II et Eugène II, stipulent dans l'acte de liquidation qu'ils ont le droit de se réinstaller comme banquiers sans restriction d'aucune sorte (accords du 16 août 1928[droit 15]). Léon et Eugène Bonnasse usent immédiatement de ce droit sous la raison sociale « Léon et Eugène Bonnasse » et s'installent dans l'immeuble d'un parent, Alban Gavoty, au 8, allées Léon Gambetta à Marseille[Note 27]. Joseph Bonnasse lui, ne se réinstalle pas mais conserve le droit à exploiter un établissement bancaire ultérieurement[39]. Lorsque son fils, Henri Bonnasse, décide d'exploiter sa banque nouvellement achetée en 1942 sous son nom propre en septembre 1949, un litige naît du fait que ses cousins souhaitent au même moment transformer l'enseigne « Léon et Eugène Bonnasse » en une raison sociale bien plus large « Messieurs Bonnasse banquiers ». Un premier jugement du Tribunal de commerce du 19 octobre 1950[droit 16] rejette la demande d'Henri Bonnasse. Mais un arrêt de la Cour d'appel d'Aix du 28 juillet 1952[droit 17] fait droit à cette voie de recours et interdit à ceux qui avaient abusivement tenté d'en faire emploi et à, quiconque, l'usage de l'ancienne raison sociale « Messieurs Bonnasse, banquiers » ou de celui de « Banque Bonnasse » et, d'une façon plus générale, précise que dans l'usage du nom patronymique Bonnasse, comme raison sociale, ce nom devra être précédé ou suivi de telle appellation suffisamment explicite pour assurer une exacte individualisation[Presse 34]. Un arbitrage de l'Association professionnelle des banques est sollicité par les parties en 1956. Le pourvoi en cassation (1957) des cousins d'Henri Bonnasse contre l'arrêt de la Cour d'Aix-en-Provence est rejeté[39]. Après dix années de procès (1949 - 1957), le litige s'estompe entre les cousins mais resurgit en 1970. En effet, à l'occasion de la prise de contrôle du capital de la Banque Bonnasse Frères par la Banque de l'Union Européenne (Groupe Schneider - Le Creusot)[86], cette dernière utilise fréquemment le nom de « Banque Bonnasse ». Le jugement du Tribunal de grande instance rendu le 9 avril 1974[droit 18] donne droit aux demandes d'Henri Bonnasse ; ce jugement est confirmé par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence le 10 février 1975[droit 19]. En 1987, trois ans après la mort d'Henri Bonnasse, leur père, Denis et Philippe Bonnasse donnent leur accord à la S.A. Bonnasse Frères, petit-fils et fils de Léon et Eugène Bonnasse pour utiliser la raison sociale simplifiée « Banque Bonnasse »[87],[39].
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Hélène Delanglade. -
La Franco-Bulgare. -
Saint-Maurin en 1900. -
La Banque Phocéenne en 1930, signature de G.Bourrageas.
Collection de livres rares
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Naissance de la collection
[modifier | modifier le code]Henri Bonnasse est aussi un bibliophile réputé[88],[89] qui hérite de la collection de son père Joseph Bonnasse. Il constitue également une bibliothèque importante d’ouvrages précieux et rares[90], ouvrages qui sont depuis 1982, dispersés[91] dans les plus grandes bibliothèques publiques ou privées internationales, notamment à Philadelphie[92] ou New York[93] :
« What became of Wotton's books after the Sotheby sale ? Unfortunately, that is not as clear as their whereabouts from circa 1550 to 1919. The Spencer Wotton was purchased by the bookseller Sabin for the sum of £59, and its only other known owner until it was acquired for the Spencer Collection in 2008 was Henri Bonnasse, a late 20th-century French bibliophile who pasted his leather book label inside the front cover[trad 1]. »
— New York Public Library, Spencer Collection.
Henri Bonnasse est en rapport dès 1945 avec le président du Syndicat des Éditeurs de Livre d'Art, Léopold Carteret. Il est parrainé par Albert Malle, bibliophile parisien, lorsqu'il est candidat à la Société des Amis des Livres, rue Hamelin, à Paris[95] ; il y est reçu par son président, le baron Seillière en 1949. Il y rencontre de grands collectionneurs comme le descendant d'Henri Beraldi ou Georges Wendling, Président d'Heudebert et encore le Docteur Paul Banzet ou Paul Harth. Il se rend acquéreur des Quinze Histoires d'Edgar Poe de Charles Baudelaire, illustrées par Louis Legrand, que la Société des Amis des Livres publie en tirage limité. Le banquier développe sa collection grâce à un réseau de libraires parisiens (librairie Auguste Blaizot[Note 29], le libraire Jean Rousseau-Girard[Note 30], librairie Giraud-Badin), suisses (Nicolas Rauch), anglais (Frank Hammond, Martin Breslauer (de)[Note 31], Marlborough, P. and D. Colnaghi ou Francis Edwards) ou belges (Raoul Simonson). Henri Bonnasse est également membre de la société de bibliophiles Le Livre Contemporain, fondée en 1903 par Jules Claretie, société qui imprime à son attention une lithographie (no 22) de Jules Cavaillès, La Fenêtre ouverte, en 1961, réalisée pour le livre de Maurice Toesca, Le Chant du ruisseau[96]. Le banquier bibliophile se rend acquéreur d'un manuscrit du XVIIIe siècle sur l'histoire de la rareté des livres de collection, ayant appartenu à Guillaume-François Debure puis au financier Louis-Jean Gaignat, le Musæum typographicum[97].
Couillard du Pavillon, Les Antiquitez et singularitez du monde, 1557, un exemple de provenance prestigieuse | |
« La particularité de l’exemplaire Bonnasse est qu’il est très vraisemblablement celui de l’auteur : il est couvert de corrections et de ratures cohérentes, et comprend des passages biffés. Le feuillet blanc précédant le premier livre forme par exemple une réécriture manuscrite complète du début de l’ouvrage. L’exemplaire a appartenu à Jean-Baptiste-Denis Guyon de Sardière (1674-1759), capitaine au Régiment du Roi, l’un des seigneurs du canal de Briare (il était l’un des petits-fils de l’un des entrepreneurs) avec ex-libris manuscrit au titre et au dernier feuillet. À sa mort, une vente publique organisée par Marie-Jacques Barrois disperse sa collection (janvier 1760), mais l’adjudication semble n’avoir pas été faite au détail. Outre la richesse en manuscrits et en incunables de cette bibliothèque, l’un de ses intérêts réside dans ce qu’elle a récupéré une partie de la prestigieuse collection du château d’Anet, constituée par Diane de Poitiers[98]. » |
Notoriété de la bibliothèque Bonnasse
[modifier | modifier le code]Henri Bonnasse commande parfois des reliures pour les ouvrages de sa bibliothèque[99], au relieur parisien Léon Gruel (1841 † 1923), grand relieur d’art et auteur d'ouvrages sur la reliure[100]. Celui-ci possède dès 1891 l'atelier de reliure parisien fondé en 1811 par son grand-père Isidore Deforge et repris par son beau-père Godefroy Engelmann, inventeur de la chromolithographie. D'autres relieurs réputés interviennent pour le compte de la bibliothèque Bonnasse, tel Georges Cretté qui relie à sa demande Les Métamorphoses d'Ovide. En 1953, Henri Bonnasse participe activement à l'exposition organisée par la Bibliothèque nationale sur La reliure originale[101] et rencontre à cette époque son administrateur général, Julien Cain.
Le collectionneur Henri Bonnasse annote également certains exemplaires de sa bibliothèque en ajoutant ainsi dans l'ouvrage Recueil des plus Excellan[s] Vers Satyrique[s] de ce temps. Trouvez dans les Cabinets des Sieu[rs] Sigognes, Regnier, Motin, qu'autres, des plus signalez Poëtes de ce siècle (1617) les noms des poètes au bas de leurs pièces ; il inscrit également à l'encre noire sur le premier feuillet blanc l'épitaphe de la comtesse de Verrue, composée par elle-même[102] : « Ci-gist, dans une paix profonde, Cette dame de volupté, Qui pour plus grande sûreté, Fit son paradis en ce monde. » Le banquier marseillais n'hésite pas à prendre les conseils des plus grands spécialistes avant un achat important. Il contacte ainsi Howard Nixon (en), le libraire du British Museum, en 1961, pour s'assurer de l'authenticité d'un ouvrage de Madeleine de Scudéry.
La collection du banquier marseillais est constituée d'ouvrages dont la plupart appartiennent à l'époque romantique[Presse 35]. Un des livres les plus précieux de cette bibliothèque est le Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. La famille Bonnasse réussit en plusieurs décennies à rassembler quatre exemplaires de ce livre qui a appartenu au grand bibliothécaire Jules Brivois au début du XXe siècle[103].
Dispersion de la bibliothèque
[modifier | modifier le code]Cette collection est dispersée du vivant d'Henri Bonnasse, les 20 mars et 27 novembre 1982 (le libraire-expert marseillais chargé des ventes est Jacques d'Aspect)[104], lors de deux ventes aux enchères[Presse 36], qu’impose la faillite de son établissement bancaire marseillais en 1980, alors dirigé par l’un de ses fils, Philippe Bonnasse[Presse 37]. Le clou de la vente aux enchères de novembre 1982 est l'adjudication du livre Scènes de la vie privée et publique des animaux (vignettes par Granville, études de mœurs contemporaines publiées sous la direction de Pierre-Jules Hetzel en 1842). Ces fables en proses sont signées P.J. Stahl (pseudonyme de Pierre-Jules Hetzel), Honoré de Balzac, Charles Nodier, George Sand, Émile de La Bédollière, Gustave Droz, Jules Janin, Paul de Musset.
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Paul et Virginie, Jacques - Henri Bernardin de Saint-Pierre[105].
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Bigarrures et Touches du seigneur des Accords, Étienne Tabourot[106].
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The Spencer Collection's Wotton binding, vers 1550[93].
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Joseph, Paul Jérémie Bitaubé, 1786, reliure plein marocain rouge[108].
Denis Bonnasse (1933-1998)
[modifier | modifier le code]Agent de change
[modifier | modifier le code]Denis Bonnasse exerce le métier d'agent de change à Marseille et à ce titre il succède dans cette charge à Gabriel Dulongrais[Presse 38] à partir de 1961. Il est adjoint au syndic de la Bourse de 1964 à 1967. En novembre 1969 est créée la société de gestion de fonds Blisson Bonnasse, 39 b, rue Grignan à Marseille[110]. L'activité principale de Blisson Bonnasse Gestion SA est la gestion de fonds, la gestion d'autres fonds de placement, la gestion de caisses de retraite, la gestion de fonds communs de placement, la gestion des actifs des portefeuilles des particuliers, les activités de gestion de portefeuilles et de fonds pour le compte de tiers (particuliers, entreprises). Entre 1970 et 1984, il est président de la Bourse de Marseille. Le 4 décembre 1973, il est syndic délégué près la bourse de Marseille, chargé par la Commission des opérations de bourse de traiter de l’importance des bourses de province pour le fonctionnement des entreprises[111] et il résume ainsi les tendances : « la décentralisation bancaire est la condition indispensable d’une régionalisation effective. La bourse régionale est un élément fondamental du marché financier. Elle peut jouer un rôle important pour le développement équilibré de la région, à condition, bien entendu, qu’elle reçoive le concours actif des établissements bancaires[112]. » Le 18 septembre 1989, Denis Bonnasse se voit décerner l'« Oscar de France » au Palais du Pharo, pour sa carrière professionnelle d'agent de change[Presse 39].
Univers familial
[modifier | modifier le code]Denis Bonnasse vend la société de bourse[Note 32] à la Société marseillaise de crédit. Puis la Société marseillaise de crédit cède le contrôle de la société de Bourse marseillaise Blisson Bonnasse à la Banque Pallas. Cette acquisition entre dans le cadre de la politique menée à partir de 1989 par la Banque Pallas France de développer un pôle de gestion de patrimoine implanté dans toutes les grandes villes françaises. Blisson Bonnasse à Marseille complète l'ensemble contrôlé par Pallas, à savoir Nouailhetas et Richard Finance à Paris, Poitiers, Marseille et Lyon, Palladium Finance à Bordeaux et Toulouse, Gifao Investissement à Strasbourg[Presse 40]. En janvier 1985, Denis Bonnasse préface un ouvrage d'histoire financière, Les agents de change et la bourse de Marseille de 1800 a 1914[113]. Denis Bonnasse est aussi Président-directeur général de la S.A. française de réassurances[4]. Il a épousé Françoise Tourret, sœur de l’homme d’affaires Jean-Louis Tourret, 17e adjoint au maire Jean-Claude Gaudin, chargé des finances et longtemps président de la Banque populaire provençale[Presse 41],[Note 33]. Par ce mariage, Denis Bonnasse est devenu le beau-frère de Pierre Bellon, fondateur de la Sodexo, puisque Françoise Tourret est la sœur de Danielle Bellon[114]. Par décret du 31 décembre 1992, Denis Bonnasse est promu officier de la Légion d'honneur[115].
La banque paternelle
[modifier | modifier le code]Denis Bonnasse ne travaille à aucun moment dans la banque paternelle, la Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie ; il n'est donc pas impliqué dans la faillite de cet établissement bancaire en 1980. Il semble seulement concerné en qualité d'héritier[droit 20]. La charge Blisson Bonnasse et Cie est cependant mise en difficulté devant les tribunaux lorsqu'elle utilise imprudemment les bons aux porteur Bonnasse et lorsque le règlement judiciaire de la banque d'Henri Bonnasse atteint des clients communs[droit 21].
Philippe Bonnasse (1931-2003)
[modifier | modifier le code]Effondrement de la Banque Phocéenne
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Affaire Philippe Bonnasse et autres c/ Jean Astier et autres | ||||||||
Titre | Philippe Bonnasse et société de banque Henri Bonnasse c/ Jean Astier et Denis Bonnasse | |||||||
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Code | Pourvoi F 98-12.932 Arrêt no 1156 FS-D |
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Pays | France | |||||||
Tribunal | (fr) Cour de cassation Chambre commerciale |
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Date | ||||||||
Recours | Pourvoi contre l'arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence (8e chambre civile section A) en date du | |||||||
Personnalités | ||||||||
Composition de la cour | M. Grimaldi, conseiller doyen faisant fonction de président | |||||||
Autre personne | Mme Aubert, conseiller rapporteur, M. Tricot | |||||||
Détails juridiques | ||||||||
Territoire d’application | France | |||||||
Branche | Droit privé, droit commercial | |||||||
Importance | Texte appliqué Loi 67-563 1967-07-13 art. 74 | |||||||
Chronologie | Homologation du concordat Tribunal de commerce ; Tribunal de commerce ; Cour d'appel ; Cassation rejet ; Tribunal de commerce ; Cour d'appel . | |||||||
Citation | « Pour définir l'assiette du retour à meilleure fortune, il faut se placer au moment où les biens appartenant à M. Henri Bonnasse sont entrés dans le patrimoine de M. Philippe Bonnasse » | |||||||
Problème de droit | Assiette d'une clause de retour à meilleure fortune prévue dans un concordat lors d'une Cessation des paiements d'une banque | |||||||
Solution | Application de la clause de retour à meilleure fortune | |||||||
Voir aussi | ||||||||
Mot clef et texte | Règlement judiciaire, Liquidation de biens (loi du 13 juillet 1967), Retour à meilleure fortune (assiette), biens recueillis par héritage. | |||||||
Lire en ligne | Cassation Com. 23 mai 2000 | |||||||
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Le second fils d'Henri Bonnasse, Philippe Bonnasse (mort en décembre 2003, sans descendance) est un banquier marseillais qui dirige la banque familiale du 25, rue Francis Davso à Marseille. La Commission de Contrôle des banques effectue un premier contrôle sur place en 1977, constate des pratiques irrégulières qu'elle ne dénonce pas au Parquet[116]. Au printemps 1980, à la suite d'un second contrôle, la Commission de Contrôle des banques engage une procédure disciplinaire contre la Banque Phocéenne. L'utilisation de bons anonymes dit bons Bonnasse assortis de taux d'intérêt élevés, pour le financement des prêts aux clients professionnels conduit la Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie à la cessation des paiements. En 1980, Philippe Bonnasse entame des négociations pour la vente de la Banque Phocéenne au Crédit commercial de France[Presse 42] mais ce dernier se retire rapidement du tour de table lorsque l'établissement de la famille Bonnasse, en défaut de paiement, est dans l'incapacité d'ouvrir son guichet unique en novembre 1980[Presse 43]. Philippe Bonnasse est le principal responsable de la faillite retentissante[droit 22] de l'établissement marseillais familial en 1980[117]. Lors du dépôt de bilan de la banque, le tribunal prononce également le règlement judiciaire d'Henri et Philippe Bonnasse, gérants commandités, sur leur patrimoine personnel[droit 23]. Philippe Bonnasse est inculpé le 5 février 1981 de banqueroute simple et frauduleuse, de faux et usage de faux, et d'infraction aux lois sur les sociétés[Presse 44],[Presse 45]. Le banquier est condamné le 8 décembre 1989 par la 6e Chambre correctionnelle à quatre ans de prison dont 33 mois avec sursis et mise à l'épreuve[Presse 46]. Le krach de la Banque Phocéenne Henri Bonnasse et Cie provoque à l'époque des tensions très vives, les clients floués occupent les locaux du siège de l'établissement[Presse 47] et se constituent en comité de défense[Presse 48]. Quelques membres de ce comité de défense et notamment son vice-président sont mis en cause par la justice (6e Chambre correctionnelle) en novembre 1989 au motif qu'ils auraient produit de fausses créances sur la banque [Presse 49]. Gaston Defferre, alors maire de Marseille et ministre de l'Intérieur de François Mitterrand (président de la République qui a engagé un programme de nationalisation du secteur bancaire) reçoit même les épargnants lésés à l'Hôtel de ville[Presse 50]. Albert d'Ornano[Presse 51] et Yves Meunier (B.E.C.) clients et entrepreneurs bénéficiant de prêts importants, sont inquiétés[droit 24]. Parmi les victimes, le syndic de copropriété marseillais Michel de Chabannes occupe une place prépondérante[Presse 52].
Le règlement judiciaire de la Banque Phocéenne n'étant pas converti en liquidation, les banquiers décident alors de faire des propositions concordataires aux créanciers.
Concordat et clause de retour à meilleure fortune
[modifier | modifier le code]Lors de l'assemblée concordataire[Note 34] du 22 novembre 1982 au Tribunal de commerce de Marseille, Me Gérard Di Cara représente la famille Bonnasse[Presse 53]. Un concordat est voté par les créanciers de la Banque Phocéenne et de MM. Bonnasse, favorable (par 404 voix contre 62) à un apurement du passif à concurrence de 60 % des créances admises avec possibilité de compléter l'offre de concordat par l'insertion d'une clause de paiement complémentaire en cas de retour à une meilleure fortune[droit 25],[Note 35]. L'Association française des banques décide rapidement de rembourser les créances nominatives jusqu'à concurrence de 200 000 francs[Presse 54]. Ce premier remboursement s'effectue grâce à un mécanisme de solidarité professionnelle entre les banques formalisé dès 1980 et qui est utilisé également pour deux autres banques défaillantes à la même époque, les banques Gadic et Roy[118]. Un arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence du 31 janvier 1986 relève que le concordat est mené à bien et le dernier dividende est payé aux créanciers par les banquiers en décembre 1984. Un rapport de la Commission des finances de l'Assemblée nationale daté du 3 mars 1999, indique que dans la faillite de la Banque Phocéenne, due à des malversations, le taux de recouvrement des sommes évaporées atteint 70.6 %, pour un paiement total de 28 millions de francs[119].
Des procédures parallèles apparaissent dans cette affaire complexe :
Au mois de juillet 1983, des créanciers de la famille Bonnasse déposent devant le Tribunal administratif de Marseille « une requête à l'effet de demander réparation à l'État du préjudice qu'ils subissent et qu'ils imputent à une faute lourde qu'aurait commise la Commission de Contrôle des banques dans la surveillance de la Banque Phocéenne[droit 26]. » Le Tribunal administratif rejette par un jugement du 1er décembre 1988 l'argumentation des requérants[116].
La disparition accidentelle d'Henri et Hélène Bonnasse en 1984, peu de temps après l'homologation du concordat par le tribunal, donne lieu à un héritage en faveur de leur fils, Philippe Bonnasse[droit 28] :
« Ayant constaté qu'une société en commandite simple et ses gérants commandités, mis en règlement judiciaire avec constitution d'une masse commune, avaient pris, postérieurement au vote du concordat, un engagement de paiement complémentaire en cas de retour à meilleure fortune et que c'est au vu de cet engagement dont il a été donné acte aux débiteurs que le tribunal avait homologué le concordat sans pour autant en modifier la teneur, c'est sans méconnaître la nature contractuelle du concordat non plus que la portée du jugement d'homologation qu'une cour d'appel a déclaré les commissaires à l'exécution du concordat recevables et fondés à poursuivre la mise en œuvre de cette clause. »
— Cour de cassation, Chambre commerciale, 1er mars 1988[droit 27].
Les créanciers décident alors de faire jouer la clause de retour à meilleure fortune[droit 29]. La mise en œuvre de cette clause par les mandataires Mes Astier et Dureuil désignés pour la mettre en application, provoque une controverse sur l'assiette des biens reçus en héritage (rapport d'expertise Bouet en 1993) et impacte les successions d'Henri, Philippe et Denis Bonnasse durant les 20 années suivantes[droit 20]. Le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales fournit encore entre 2009 et 2013 des avis de dépôts et des annonces sur cette faillite bancaire née en 1980[droit 30],[droit 31],[droit 32]. L'affaire tentaculaire trouve un dénouement en 2009, alors que tous les protagonistes principaux sont morts, avec la signature d'un protocole transactionnel[droit 33],[droit 34], homologué par un jugement du Tribunal de grande instance en 2011[droit 35]. Les conséquences financières de cette faillite à cause de laquelle l'État se retrouve ayant droit sur certains biens personnels des banquiers défaillants conduit à la vente, en 2013, du domaine de Bon Abri, 54, rue du Commandant Rolland à Marseille[droit 36].
Groupe Louis XIV sculpté par Charles Delanglade
[modifier | modifier le code](bassin central de La Rouvière)
Un exemple de la collaboration de Charles Delanglade avec Joseph Bonnasse II est toujours visible à Marseille, dans la vaste copropriété de La Rouvière, située dans le quartier du Cabot, au sud de la ville.
Le bassin central du parc est resté en l'état, incorporé au nouvel environnement urbain créé en 1962 sur l'emplacement de l'ancien domaine de la famille Bonnasse, à proximité du centre commercial des différents bâtiments de l'ensemble immobilier qui compte 2 200 logements et 8 000 habitants.
Ce bassin se trouve dans l'alignement du château qui existe toujours et qui a été divisé en lots de copropriété.
Charles Delanglade a sculpté en plâtre un ensemble composé de Deux enfants aux dauphins et d'un groupe central dit Groupe Louis XIV en 1911 pour le compte du banquier marseillais Joseph Bonnasse II, propriétaire du château de La Rouvière.
Le 5 février 1912 puis le 17 février 1914, deux contrats d'édition en fonte de cet ensemble sont conclus avec la Fonderie d'art du Val d'Osne aux conditions suivantes :
- Un droit d'édition est concédé par le sculpteur-statuaire à la fonderie durant vingt années,
- Un pourcentage sur chaque modèle métallique est reversé à l'artiste par la fonderie,
- L'édition peut être réalisée en bronze, fonte de fer, étain, plomb, zinc ou tout autre métal,
- Le modèle original en plâtre demeure dans les ateliers de la fonderie.
Joseph Bonnasse acquiert enfin la réalisation métallique à partir de juin 1912 et l'installe dans le bassin central de sa propriété.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Les sources ci-dessous proposées sont essentiellement des sources secondaires ou des sources tertiaires. Certaines sources primaires, dont l'utilisation est déconseillée sur l'encyclopédie libre Wikipédia, sont cependant présentes et exploitées avec prudence et parcimonie : actes notariés de l'étude du notaire marseillais Malauzat, les jugements des recueils des gazettes des tribunaux, ouvrages d'André Bonnasse (1980 et 1981), les archives départementales des Bouches-du-Rhône ou les archives de la Chambre de Commerce de Marseille (dans ces deux derniers cas cependant, la source primaire est la plupart du temps citée dans un ouvrage référencé dans le présent article).
Notes
[modifier | modifier le code]- Dans la faillite de la Banque Privée, seul Joseph Bonnasse est inquiété ; son oncle Léon Bonnasse et son cousin Eugène Bonnasse, ne sont pas renvoyés sur les bancs de la correctionnelle en 1928.
- La faillite de la Banque Phocéenne - Henri Bonnasse et Cie semble ne concerner directement que Philippe Bonnasse, son père Henri Bonnasse, étant trop âgé au moment des faits et sans poste opérationnel dans l'établissement bancaire défaillant.
- Pierre Bonnasse dit Cassim habite 17, quai Voltaire à Paris avec sa mère madame veuve Joseph Bonnasse. Il est né le 25 juillet 1910 à Marseille. Il est lieutenant de tirailleurs algériens et il est fait prisonnier durant la Seconde Guerre mondiale. Il dirige vers 1960 la Société Anonyme Française de Réassurances dont le siège est à Paris 34, boulevard de Courcelles.
- Ancien nom de l'actuel boulevard d'Athènes à Marseille.
- L'usance est la durée du crédit consenti par le créancier tireur de l’effet à son débiteur tiré.
- Tableau proposé par André Bonnasse, banquier à Marseille, en 1980, dans son étude Bonnasse, banquier, une banque privée au XIXe siècle.
- Une augmentation remarquable de l'encaisse à la date du 31 décembre 1851, est visible dans ce bilan au lendemain du coup d'État de Napoléon III.
- Paul Marie Joseph Desbief est né à La Canée, en Crète, le 18 juin 1850. Il est engagé volontaire au 18e bataillon de chasseurs à pied et il prend part à la campagne de 1870, participant notamment aux combats du Plateau d'Avron, à Ville-Évrard. Libéré de ses obligations militaires, il entre à la Société nouvelle des Raffineries de sucre de Saint-Louis, dont il devient rapidement administrateur délégué. Il fait partie des initiateurs de l’introduction de la culture de la betterave à sucre en Provence. Il entre à la Chambre de commerce de Marseille en 1897, dont il devient vice-président en 1903, puis président de 1905 à 1908. Il s’investit dans la préparation de l’Exposition coloniale de 1906 et dans la création de l’Institut colonial de Marseille. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1895, il est aussi président de l’œuvre antituberculeuse de Marseille.
- Les banques françaises ont eu à affronter une longue période de difficultés lors de la Première Guerre mondiale. Dès qu'elle éclate, les banques de dépôts sont assaillies de demandes de retraits. Le gouvernement décrète un moratoire pour leur permettre de ne rembourser que très progressivement leurs dépôts, et leur image dans le public en est gravement altérée.
- La Société immobilière marseillaise est fondée en 1865, après la faillite des frères Pereire. Elle est propriétaire et gestionnaire de la rue de la République (rue Impériale) à Marseille. Les grandes familles locales reprennent à leur compte ces immeubles en 1878, lors de leur vente aux enchères. chaque jeune fille des grandes familles avait dans sa dot quelques actions de cette société. La bourgeoisie négociante y est représentée par ses plus grands noms : Étienne Darier de Rouffio, Amédée Armand, Henry Bergasse, Eugène Bonnasse, Théophile Rocofort, Étienne Zafiropulo, Ernest Rondel et Alphonse Grandval[27].
- De gauche à droite : Henri Bonnasse I, Eugène Bonnasse I (assis), Marie épouse Jules Régis, madame Léon Bonnasse (assise), Jules Régis, Léon Bonnasse I (buvant), madame Henri Bonnasse entourée de trois enfants.
- De gauche à droite : Léon Bonnasse I, Marguerite, Madeleine, madame Léon Bonnasse, Joseph Bonnasse II (derrière elle), Eugène Bonnasse II (à côté d'elle). Henri Bonnasse I et sa femme.
- Acte du 2 mai 1911, Me de Gasquet, notaire à Marseille.
- Des archives familiales non vérifiables en l'état, laissent à penser que Léon Bonnasse est très malade et ne peut gérer pleinement les affaires de la maison durant les dix dernières années de sa vie.
- Lorsque Guillaume Bonnasse meurt en 1969, son fils Hervé Bonnasse prend sa suite à la banque.
- À la même époque le bilan de la Banque Phocéenne Henri Bonnasse et Cie se situe autour de 34.8 millions de francs.
- Une étude historique de la banque marseillaise Bonnasse par un membre de la famille, André Bonnasse. Il s'agit d'un essai familial assimilable à une source primaire.
- Ce récit polémique et virulent d'André Bonnasse, qui profère des attaques graves et publié alors que la Banque Phocéenne de son cousin Henri Bonnasse ferme son unique guichet, ne repose sur aucune référence. Il doit être réservé au cadre familial et ne peut être exploité ici.
- On utilise le terme de « volontariat » notamment pour les engagés volontaires de la guerre de 1870-1871.
- La propriété de La Rouvière est vendue en 1929. Henri bonnasse peut toutefois s'y marier en 1930.
- Joseph Bonnasse est le premier bibliophile de la famille. Son fils, Henri Bonnasse, mort en 1984, développe considérablement cette collection à partir de 1936.
- Jusqu'en 1942, l'administrateur-délégué concentre les plus importants pouvoirs de direction au sein d'une entreprise française.
- Émile Glaizal, descendant d'une ancienne famille de tisseurs et de mouliniers ardéchois, dirige une première usine à Satillieu en Ardèche dès 1919, sous le nom des Établissements Émile Glaizal. Cette entreprise qui regroupe trois sites fusionne avec une société commerciale dont le siège est à Lyon, pour donner naissance à la société des Tissages de Soieries Réunis, connue sous le nom de T.S.R., en 1924 à Lyon, rue Vendôme.
- Le statuaire Charles Delanglade, oncle de madame Hélène Bonnasse, habite 2, rue Marveyre à Marseille dans une demeure prestigieuse du deuxième Prado, léguée par Victoria Desjardins et dont les salons sont couverts de cuirs de Cordoue[79]. Cette demeure se transmet ensuite par héritage à Charlotte Grawitz, tante de monsieur Bernard Maurel et nièce de madame Charles Delanglade. Deux neveux de cette dernière sont également les légataires universels du sculpteur, Henri Bonnasse et Robert Fabre.
- La rue de la Darse est l'ancien nom de l'actuelle rue Francis-Davso.
- Les rumeurs locales relayées dans l'ouvrage d'André Bonnasse, concernant l'implication du banquier dans le commerce (interdit) de l'or durant la Seconde Guerre mondiale et la pratique des compensations privées des devises avec des pays étrangers dans les années 1950 ne sont pas vérifiables.
- Alban Gavoty a épousé Mathilde Bonnasse.
- Il s'agit d'un ex-libris d'Henri Bonnasse datant de 1946. Le banquier bibliophile a probablement fait graver plus tard, un autre ex-libris, plus répandu que cet exemplaire.
- C'est par l'entremise de ce libraire qu'Henri Bonnasse acquiert en janvier 1951 un exemplaire de Paul et Virginie (Curmer) sur Chine, l'exemplaire Descamps-Scrive, pour 600 000 francs de l'époque.
- Les relations entre ce libraire-expert, éditeur d'art et Henri Bonnasse s'étalent sur 25 ans, de 1945 à 1971.
- Henri Bonnasse rencontre pour la première fois Bernard H. Breslauer, fils de Martin Breslauer, en 1963, lors de la vente du libraire suisse Nicolas Rauch.
- La charge d'agent de change se transforme d'abord en société de bourse à partir de 1989 lors de la réforme de la bourse. Puis dans un second temps, l’agrément no GP 9126 en date du 6 août 1991 délivré à la société Blisson Bonnasse Gestion devient caduc à la suite de la transformation de la société de bourse Blisson Bonnasse S.A. en société de gestion de portefeuille, cette dernière est alors agréée par la Commission des opérations de bourse le 16 mars 1992, sous le numéro GP 92-05.
- L'entreprise Tourret connait de longue date la famille Bonnasse puisqu'elle a été choisie par Henri Bonnasse pour la réhabilitation et l'extension de Bon Abri durant la Seconde Guerre mondiale.
- Le concordat, en droit des faillites, est un accord passé entre une structure en faillite et ses créanciers.
- La clause de retour à meilleure fortune est une stipulation contractuelle en vertu de laquelle un débiteur s'oblige à payer sa dette lorsque sa situation financière se sera améliorée.
Références
[modifier | modifier le code]Ouvrages utilisés
[modifier | modifier le code]- Laurence Américi et Xavier Daumalin, Les dynasties marseillaises : de la Révolution à nos jours, Paris, Perrin, , 515 p. (ISBN 978-2-262-02322-5, BNF 42209288, LCCN 2010453082)
- p. 169.
- p. 256.
- p. 251.
- p. 96.
- p. 68.
- p. 91.
- pp. 88 et 89.
- p. 211.
- Pierre - Paul Zalio, Grandes familles de Marseille au XXe siècle : enquête sur l'identité économique d'un territoire portuaire, Paris, Belin, coll. « Socio-histoires », , 315 p. (ISBN 2-7011-2633-9, BNF 37082301, LCCN 00333351)
- p. 122. « Les banquiers Bonnasse ne semblent pas faire partie des capitalistes car ils s'autofinancent, contrairement aux grecs comme Zarifi. » Cité dans : Michel Calapodis, Les Grecs à Marseille : minorité ethnique ou nation en diaspora ?, Paris, L'Harmattan, coll. « Études grecques », , 320 p. (ISBN 978-2-296-56823-5, BNF 42615548, LCCN 2012423117, lire en ligne), p. 211, note 561.
- p. 116, chapitre 4.
- p. 246, chapitre 8.
- p. 131, chapitre 4.
- Nicolas Stoskopf (préf. Michel Lucas), Un album de famille, vol. 2, Marly, La Branche, coll. « 150 ans du CIC (1859 - 2009) », , 253 p. (ISBN 978-2-35306-038-2, BNF 41498166, LCCN 2009479399, lire en ligne)
- p. 237.
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- p. 239.
- p. 229.
- p. 240.
Autres sources utilisées
[modifier | modifier le code]- Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, Paris, L'Harmattan, coll. « Chemins de la mémoire », , 554 p. (ISBN 978-2-7475-1220-6, BNF 37135471, LCCN 2001367072, lire en ligne), p. 6.
- Pour consulter une liste des défaillances bancaires au début des années 1980 et notamment de la Banque Phocéenne : Dominique Lacoue-Labarthe, Régulation et supervision des banques et du crédit depuis les années 1980 (Séminaire du Comité pour l'histoire économique et financière de la France), Paris, Bercy, (lire en ligne [PDF]), p. 17, note 41.
- Pour une généalogie plus complète, consulter : Antoine Maurin, « Arborescence généalogique de la famille Bonnasse », sur geneanet.org, GeneaNet SA, Jacques Le Marois, (consulté le )Le site GeneaNet.org est un site généalogique participatif dont l'utilisation est déconseillée sur l'encyclopédie libre Wikipédia..
- Antoine Olivesi, « Bibliographie Les Bonnasse », Provence historique, Aix-en-Provence, La Pensée universitaire, vol. fascicule 103 « tome 26 », , p. 122 et 123 (lire en ligne [PDF])Antoine Olivesi, agrégé d'histoire, a enseigné à l'université d'Aix-Marseille-I. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment La Commune de 1871 à Marseille, Géographie électorale des Bouches-du-Rhône sous la IVe République, et a collaboré, entre autres, à l'Atlas historique de Provence, à La France sous le gouvernement Daladier, au Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français..
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- À partir de 1960, lors de la vente de cette vaste propriété, un grand ensemble en copropriété, La Rouvière et Super - Rouvière, y est construit et achevé en 1971. Pour la seule Rouvière, les terrains sont très importants, 29 hectares environ. « La densité générale sur le site collinaire escarpé va être condensée en pied du relief sur 13 hectares, doublant la densité moyenne mais laissant une partie de la colline intacte. L’importance du projet nécessite de franchir toutes les commissions possibles : autorisation préalable, permis de construire et même Commission Supérieure de l’Architecture après l’obtention du permis de construire. Au départ, c’est André Devin qui est pressenti par les frères Cravero mais à la suite d'un désaccord, il est remplacé par l'architecte Raoul Guyot. » (Sources ADDE 50175 et 67652 : Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975, notices monographiques La Provence, 27 janvier 2004 et Marseille Hebdo, 2004). Le château de La Rouvière, conservé en l'état, demeure longtemps un centre administratif de la Banque nationale de Paris puis il est vendu en copropriété.
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- Pierre Guiral (dir.) et Félix Reynaud (dir.), Les Marseillais dans l'histoire, Toulouse, Éditions Privat, coll. « Les Hommes dans l'histoire », (ISBN 2-7089-9404-2, BNF 36148106, LCCN 88212188, présentation en ligne), p. 61.
- Pierre Échinard et Marie-Paul Vial (dir.), Marseille au XIXe siècle, Rêves et Triomphes, Marseille/Paris, Musées de Marseille, Réunion des musées nationaux, , 441 p. (ISBN 2-7118-2487-X, BNF 35487106), « Le temps du loisir », p. 388.
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- Françoise-Albane Beudon (dir.), David Dellepiane : peintre, affichiste, illustrateur, Marseille, Éditions Parenthèses, (ISBN 978-2-86364-098-2, BNF 37191026, LCCN 00355398, lire en ligne), p. 173 et 174.La publication de cet ouvrage est réalisé à l'occasion de l'exposition « David Dellepiane, peintre, affichiste, illustrateur », organisée par l'Office de la Culture de Marseille du 25 novembre 1999 au 15 janvier 2000..
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- Sur l'absorption de la Banque Bonnasse par la Banque Privée, voir : Michel Lescure (dir.) et Alain Plessis (dir.), Banques locales et banques régionales en Europe au XXe siècle, Paris, Albin Michel Histoire, coll. « Mission historique de la Banque de France », (ISBN 978-2-226-22505-4, BNF 39260501, LCCN 2004545541, lire en ligne), p. 227.
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- Après son mariage avec Henri Decoin en 1935, Danielle Darrieux divorce en 1941. L’année suivante elle épouse Porfirio Rubirosa, un diplomate dominicain. Le couple se sépare en 1947. Un an plus tard, l’actrice se remarie avec le scénariste Georges Mitsinkidès, avec qui elle adopte un petit garçon. La bastide de Souviou devient donc la propriété de Danielle Darrieux sous son nom d'épouse Mitsinkidès en 1964, Gérard Bernar, Var : Côte d'Azur, Verdon, Petit Futé, , 366 p. (ISBN 978-2-7469-2382-9, BNF 41435771, lire en ligne), De lieux en lieux, chap. 3 (« Bandol »), p. 65.
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Références juridiques
[modifier | modifier le code]- Les références comportent des abréviations, couramment admises, pour les revues juridiques et les juridictions : vous pourrez en trouver une liste sur le Wiktionnaire.
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- Paul Anglezi, « Le CIC clarifie ses frontières en regroupant les réseaux sur Marseille de la Lyonnaise de Banque et de la banque Bonnasse, créant une entité représentant 5 % du marché », Les Échos, Paris, s.n., , p. 25 (ISSN 0153-4831, lire en ligne, consulté le ).
- « CIC : un groupe fortement ancré dans le tissu économique régional », Les Échos, Paris, s.n., , p. 29 (ISSN 0153-4831, lire en ligne, consulté le ).
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- « Superbe dîner en ville dans des salons très artistiques », La Vedette, Marseille, s.n., , p. 31 (lire en ligne, consulté le ).
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- Les divers aspects de ce litige et ses développements judiciaires sont détaillés par Henri Bonnasse dans des articles de presse destinés à éviter la confusion entre les deux banques familiales marseillaises : Henri Bonnasse, « À propos des banques », Le Méridional, s.n., . La partie adverse, représentée par André Bonnasse, publie un récit polémique et virulent en 1981 : L'Écharde.
- Ghislaine Milliet, « Paul et Virginie peut-être adjugé 80 000 francs ! », Le Provençal, Marseille, s.n., .
- Gabriel Chakra, « Des livres exceptionnels sous le marteau d'ivoire », Le Méridional, s.n., .
- Sur la raison qui a contraint la famille Bonnasse à se séparer de l'exceptionnelle bibliothèque constituée par Joseph Bonnasse puis par son fils, Henri Bonnasse, consulter : Jacques d'Aspect, « Quand une bibliothèque est vendue à tout prix ! », Le Méridional, Marseille, s.n., « Avec cette vente forcée, la famille H.B. s'est démunie d'une partie de son patrimoine, et plus grave, d'une partie de son âme », Jacques d'Aspect..
- Sur les origines de la charge de Gabriel Dulongrais, rachetée par Denis Bonnasse, et leurs relations avec Bernard Oddo, consulter : N.A. K, « Une dynastie marseillaise présente en Bourse depuis un siècle et demi », Les Échos, Paris, Groupe Les Échos (LVMH), , p. 9 (ISSN 0153-4831, lire en ligne, consulté le ).
- Gabriel Chakra, « Quatre lauréats pour la Provence », Le Méridional, Marseille, s.n., , p. 3.
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- Yves - Michel Riols, « Les réseaux du maire », L'Express - L'Expansion, Paris, Groupe Express-Roularta, (ISSN 0014-5270, lire en ligne, consulté le ).
- Sur le taux d'intérêt exorbitant des bons anonymes émis par la banque et sur les négociations avec le Crédit commercial de France, consulter : Denis Trossero, « Le grand krach d'une petite banque », Le Méridional, Marseille, s.n., , p. 2.
- Jean-Pierre Chanal, « Les clients de la banque ont trouvé porte close », Le Provençal, Marseille, s.n., , p. 3.
- Le banquier est incarcéré 17 mois, Alex Panzani, « 17 mois après...remise en liberté de Philippe Bonnasse », Le Provençal, Marseille, s.n., ; Docteur Henri Giraud, « Marseille : la société française en accusation », Le Figaro, Paris, Socpresse, (ISSN 1241-1248, OCLC 473539292) puis il est extrait pour pouvoir régler les clauses du concordat.
- « Le président-directeur général de la banque Phocéenne est écroué », Le Monde, Paris, (lire en ligne, consulté le ).
- Luc Leroux, « Un banquier et un conseil juridique condamnés », Le Provençal, Marseille, s.n., , p. 2.
- Guy Porte, « La faillite de la Banque Phocéenne », Le Monde, Paris, s.n., , p. 36 (ISSN 0395-2037, OCLC 1758539).
- Félix Aubry de La Noe, « La Banque Phocéenne occupée par ses clients : ils se sont constitués en Comité de défense », Le Provençal, Marseille, s.n., , p. 2.
- Claude Maubon, « Faux créanciers ou vrais victimes ? », Le Méridional, Marseille, s.n., , p. 2.
- « Les victimes de la Banque Phocéenne sont toujours dans l'angoisse », Le Provençal, Marseille, s.n., , p. 3.
- Sur les conséquences de la faillite de la Banque Phocéenne et ses répercussions sur les clients professionnels de la banque, notamment la société Foremine d'Albert d'Ornano, dont le siège est aux Milles, voir : Christian Rodat, « Un trou d'un demi-milliard de centimes », Le Provençal, Marseille, s.n., , p. 3.
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- Alex Panzani, « Banque Phocéenne : des clients désespérés », Le Provençal, Marseille, s.n., , p. 2.
Traductions de
[modifier | modifier le code]- (fr) « Que sont devenus les livres de Wotton à la suite de la vente chez Sotheby ? Malheureusement on ne les localise pas avec précision entre 1550 et 1919. Le livre de Wotton appartenant à la collection Spencer a été acheté par le libraire Sabin pour le prix de 59 livres sterling et le seul propriétaire connu de l'ouvrage à la suite de Sabin et jusqu'à ce qu'il entre en 2008 dans la collection Spencer, est Henri Bonnasse, un bibliophile français du XXe siècle qui colla son ex-libris sur la première page du livre. »
Conflits
[modifier | modifier le code]- Ce montant est fourni par les documents internes de la banque et distribués lors de l'assemblée générale. Nicolas Stoskopf évoque dans son ouvrage Un album de famille (2009, édition La Branche, page 239), un montant de 150 millions seulement.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: Ce logo indique que la source a été utilisée pour l'élaboration de l'article.
- Antoine Olivesi, « Bibliographie Les Bonnasse », Provence historique, Aix-en-Provence, La Pensée universitaire, revue trimestrielle, organe de la Fédération historique de Provence, vol. fascicule 103 « tome 26 », (lire en ligne [PDF]),
- André Bonnasse, Bonnasse banquier : une banque privée au XIXe siècle, auto édition André Bonnasse, . , Une étude historique de la banque marseillaise Bonnasse par un membre de la famille, André Bonnasse. Il s'agit d'un essai familial assimilable à une source primaire,
- André Bonnasse, L'Écharde, auto édition André Bonnasse, , Un essai familial relatant le long procès qui oppose deux branches cousines de la famille Bonnasse et leurs banques respectives, entre 1928 et 1987, à Marseille. Cet essai, affichant un parti pris soutenu et parfois polémique, est assimilable à une source primaire et donc difficilement exploitable sur l'encyclopédie libre Wikipédia,
- Hubert Bonin, « Les mutations des banques du Sud-Est dans l’entre-deux-guerres (1919-1935) », Cahiers d’Histoire, Lyon, no 3, tome XLI, , p. 343-380 (présentation en ligne),
- Roland Caty, Éliane Richard et Pierre Échinard, Les patrons du Second Empire, Marseille, Paris, Le Mans, Picard, Éditions Cénomane, , 332 p. (ISBN 2-7084-0557-8, BNF 37074554, LCCN 91164675), p. 89 à 91. ,
- Pierre-Paul Zalio, Grandes familles de Marseille au XXe siècle : enquête sur l'identité économique d'un territoire portuaire, Paris, Belin, coll. « Socio-histoires », , 315 p. (ISBN 2-7011-2633-9, BNF 37082301, LCCN 00333351). ,
- Paul Gueyraud, Dictionnaire des Marseillais, Marseille, Académie de Marseille, (BNF 37715787). ,
- Nicolas Stoskopf (préf. Michel Lucas), Un album de famille, vol. 2, Marly, La Branche, coll. « 150 ans du CIC (1859 - 2009) », , 253 p. (ISBN 978-2-35306-038-2, BNF 41498166, LCCN 2009479399). , Nicolas Stoskopf exerce la fonction de Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Haute-Alsace,
- Laurence Américi et Xavier Daumalin, Les dynasties marseillaises : de la Révolution à nos jours, Paris, Perrin, , 515 p. (ISBN 978-2-262-02322-5, BNF 42209288, LCCN 2010453082).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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