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Félix Baciocchi (1762-1841)

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Félix Baciocchi
Illustration.
Portrait de Félix Baciocchi par Joseph Franque (huile sur toile, vers 1805).
Titre
Grand-duc (consort) de Toscane

(4 ans, 10 mois et 29 jours)
Avec Élisa Bonaparte
Prince de Lucques et de Piombino

(8 ans, 11 mois et 27 jours)
Avec Élisa Bonaparte
Biographie
Dynastie Maison Baciocchi
Date de naissance
Lieu de naissance Ajaccio (Corse)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Bologne (États pontificaux)
Nationalité Drapeau de la Corse République corse
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Grand-duché de Toscane Grand-duché de Toscane
(1809-1814)
Conjoint Élisa Bonaparte
Enfants Félix-Napoléon Baciocchi
(1798-1799)
Napoléon Baciocchi
(1803-1803)
Élisa Napoléone Baciocchi
(1806-1869)
Jérôme-Charles Baciocchi
(1810-1811)
Frédéric-Napoléon Baciocchi
(1814-1833)
Religion Catholicisme

Félix Baciocchi (1762-1841)
Grands-ducs de Toscane

Félix Baciocchi, né le à Ajaccio et mort le à Bologne, prince français, est un général d'Empire et homme politique français d'origine corse des XVIIIe et XIXe siècles. Époux d'Élisa Bonaparte, pour qui est créée la principauté de Lucques et de Piombino.

Félix Baciocchi, à l'arrière-plan, et sa femme sur une pièce de monnaie.
Portrait de Félix Baciocchi.

Début de carrière et mariage avec Élisa Bonaparte

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Felix Pascal (sans e) naît le . Il appartient à l'une des plus anciennes et des plus nobles familles de cette île et est le fils cadet de François-Marie Baciocchi (1716-1787), propriétaire, membre du Conseil des anciens d'Ajaccio, et de Flaminia Benielli (1719-1769). Parent de Joseph Antoine Baciocchi-Adorno qui le guide vers une carrière militaire, il entre fort jeune au service. Il est d'abord sous-lieutenant au régiment de Royal-Corse en 1778, puis lieutenant aux chasseurs royaux corses en 1788, avant de passer dans les armées du Var et d'Italie en 1794. Militaire sans génie particulier, Baciocchi vient cependant à bout d'une magnifique conquête : celle d'Élisa Bonaparte (1777-1820). Il n'est que simple capitaine d'infanterie en 1796, lorsqu'il demande à Napoléon Bonaparte, qui vient d'être nommé général en chef de l'armée d'Italie, la main de sa sœur. Napoléon refuse : le mariage n'en est pas moins célébré à Marseille le , et le général Bonaparte, alors à Léoben, accepte le fait accompli.

Sa carrière prend alors une tournure plus brillante, quoiqu'elle n'atteigne pas les sommets auxquels parvient celle de Joachim Murat, autre beau-frère de Napoléon Bonaparte. Le général Bonaparte « adopte » son beau-frère et le fait, sans qu'il ait eu à tirer l'épée, colonel du 26e régiment d'infanterie légère. Il devient ensuite membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII puis officier du même ordre le 25 prairial suivant.

Sous le Premier Empire

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Arrivé au trône, Napoléon l'envoie présider le collège électoral du département des Ardennes, qui propose sa candidature au Sénat conservateur. L'Empereur accorde à ses frères et sœurs, ainsi qu'à leurs épouses et époux, le prédicat d'altesse impériale et Baciocchi est nommé par ailleurs général de brigade le 20 brumaire an XIII (), ainsi que membre du Sénat conservateur le 8 frimaire an XIII (29 novembre 1804), et élevé à la dignité de grand-cordon de la Légion d'honneur le 15 ventôse du même an XIII ().

En 1805, Napoléon veut donner une couronne à sa sœur Élisa : il lui offre la principauté souveraine de Piombino[1] par le décret du 27 ventôse an XIII (). Peu après, le 15 prairial an XIII (), le « conseil des Ducs » (Sénat) de la petite république de Lucques demande à Napoléon, en sa qualité de roi d'Italie, de confier le gouvernement de la République à un membre de sa famille et de le rendre héréditaire dans la descendance naturelle de celle-ci. En conséquence, Napoléon choisit le mari d'Élisa, Félix Baciocchi, et le choix est ratifié par Lucques le 25 prairial (). Baciocchi est nommé prince de Lucques par la constitution du 4 messidor ()[2]. Le couronnement du prince Baciocchi et de sa femme a lieu le 12 messidor (). Reconnaissant la haute supériorité de sa femme, Baciocchi lui laisse l'entière direction des affaires et se contente d'un rôle qui oscille entre ceux d'aide de camp et de prince consort. Mari complaisant, il supporte avec sérénité les infidélités de sa femme et se satisfait de la voir gouverner les états qu'elle tient de l'Empereur.

En 1809, un sénatus-consulte du ayant érigé en grande dignité de l'Empire les départements de l'ex-royaume d'Étrurie, l'Empereur nomme la princesse de Piombino et de Lucques grande-duchesse de Toscane. Le prince est fait quant à lui général de division et commandant de la 29e division militaire à Florence.

Bienveillant, humain, doux, libéral, juste, aimant et protégeant les arts et les gens de lettres les plus recommandables, Félix Baciocchi laisse, en Toscane et partout où il a été connu, une mémoire honorée. Talleyrand a à son égard un de ses mots cruels : le prince, dépossédé de Piombino, se plaint de ne plus savoir quel nom prendre : « Prenez donc celui de Baciocchi, il est vacant », lui répond le ministre des Relations extérieures. Alors que son absence de Paris lui a évité d'avoir à voter la déchéance de l'Empereur avec le reste du Sénat (1814), Félix Baciocchi éprouve le besoin de publier une proclamation par laquelle il se rallie à cette décision.

Exclu du royaume de France

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Après les événements de 1814, Baciocchi suit la princesse Élisa à Bologne. Le prince et la princesse, trompés dans les espérances que la position du roi Joachim leur a fait concevoir, fixent leur résidence à Bologne, qu'ils doivent quitter pour se retirer à Trieste puis en Allemagne. Établis à Villa Vicentina (aujourd'hui dans la province d'Udine en Frioul-Vénétie julienne), la princesse y meurt le . La loi du , a exclu Baciocchi à perpétuité du royaume de France, comme membre de la famille Bonaparte, et une ordonnance royale du de la même année a prescrit de le radier des registres matricules de l'ordre de la Légion d'honneur. Il obtient plus tard la permission de retourner à Bologne, où il meurt le et est inhumé en la chapelle Baciocchi de la basilique Saint-Pétrone, auprès de son épouse.

Félix et Élisa ont eu de leur mariage Élisa Napoléone Baciocchi, née le , morte le à Colpo (Morbihan), devenue comtesse Camerata d'Ancône ; c'est à cette jeune nièce que l'Empereur constitue en 1808, une dotation de 150 000 francs, sur laquelle il veut que 100 000 francs par an soient placés en rentes sur le Grand Livre de la Dette publique de la France, avec clause d'immobilisation jusqu'à la majorité civile ou au mariage de la donataire, rente qui est confisquée sur ordre de Louis XVIII au profit du Trésor public.

État des services

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Marie-Guillemine Benoist, Portrait en pied de Félix Baciocchi, 1806 (musée napoléonien de Rome

Décorations

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Autres fonctions

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Hommages, honneurs et mentions

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Lorenzo Bartolini fils d'un maréchal-ferrant toscan, est appelé à Carrare par Élisa ; il exécute en 1808 un premier buste de Félix Baciocchi. Le travail de la chevelure, les délicats passages dans le marbre contrastant avec la sévérité de la forme en Hermès font que le buste reçoit l’agrément d’Elisa pour devenir le portrait officiel de son époux.

Plusieurs exemplaires sont aussitôt exécutés, dont celui qui est conservé au musée du château de Versailles. La bibliothèque Marmottan à Boulogne-Billancourt en conserve un exemplaire (reprod. par César Garçon, ds "L'Empire Marmottan" - "Décoration Internationale", no 78, , p. 97).

Vie familiale

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Fils cadet de François Marie Baciocchi (1716 † 1779), propriétaire, membre du Conseil des Anciens d'Ajaccio et de Flaminia Benielli (1719 † 1769), Félix épouse le 1er mai (ou le 5) 1797, à Marseille (Bouches-du-Rhône), Élisa Bonaparte, sœur de Napoléon, malgré les réticences de ce dernier.

Le couple a en tout cinq enfants, dont un seul survécut à ses parents :

Il a par ailleurs pour neveu, Félix-Marnès Baciocchi, qui est chambellan de Napoléon III puis sénateur.

Figure Blasonnement
Armes anciennes des Baciocchi : D'or, au pin de sinople, fruité de trois pièces du champ, issant d'un brasier de gueules.[4]
Supports : deux lions.
Devises :
  1. DALLE CENERI SUAE OGNIOR RIVASCE
    (Renaît toujours de ses cendres)
  2. JAMAIS MESQUIN.
Armes du prince de Lucques et Piombino : Coupé d'argent sur gueules (Lucca) ; au chef de prince souverain brochant.[5]


Notes et références

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  1. La principauté de Piombino avait été cédée à la France par le royaume de Naples (traité de Florence du 29 mai 1801).
  2. En cas de décès, la principauté devait revenir à Élisa et après elle, à sa descendance mâle légitime, par ordre de primogéniture. ; Source : Titres souverains, Grands Ducs et Princes sur www.histoire-empire.org.
  3. « Cote LH/87/64 », base Léonore, ministère français de la Culture
  4. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  5. www.napoleon-empire.net

Articles connexes

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Bibliographie

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  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, (lire en ligne) ;
  • « Félix Baciocchi (1762-1841) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition], passage AZEMA_BAILLOT ;
  • Die europäischen Verfassungen seit dem Jahre 1789, 3.Bd., F.A. Brockhaus, Leipzig,  ;

Liens externes

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