Eguberri
Eguberri est le mot basque désignant Noël ou littéralement « jour nouveau ». Quelle que soit l'interprétation étymologique retenue, ce nom doit signifier le premier jour qui suit le solstice d'hiver.
Traditions associées
[modifier | modifier le code]Les pratiques populaires qui sont rattachées à Eguberri débutent le jour ou la nuit précédente, cette dernière recevant en général le nom de Gauon[1] (nuit de Noël). On la connaît aussi sous le nom de Olentzero gaua (nuit de Olentzero) (Oiartzun), Suilaro atsa (Sara), Xiularo (Uharte-Hiri).
Diverses croyances et rites solsticiaux sont en rapport avec ce jour, ainsi qu'avec la nuit précédant la nouvelle année. On y voit un personnage, Olentzero, au moins dans une partie du Guipuscoa et dans une zone contigüe à la Navarre. Olentzero est de plus en plus connu dans les provinces du Labourd ainsi qu'en Soule où les enfants le fêtent.
À Oiartzun, on dit qu'après le repas du réveillon de Noël, quand tout le monde va se coucher, Olentzero descend par la cheminée. C'est un homme à la figure noircie par du charbon, armé d'une faux dentelée. Tout le monde se souvient de lui grâce à cette chanson :
Basque | Français |
---|---|
Olentzero juantzaigu Mendira lanera intentziiuarekin |
Olentzero nous a quittés Pour aller travailler à la montagne |
À Larraun, jusqu'à minuit passé, on suspend un pantin de paille à la cheminée. De forme humaine, il tient dans la main une faux. On dit ici que cette effigie a pour nom Onontzaro, elle a autant d'yeux que l'année a de jours, plus un.
Dans la cheminée, durant la nuit de Noël, on fait brûler un gros tronc d'arbre (souvent du hêtre). À Zegama, on l'appelle Gabonzuzi (torche de Noël). C'est avec son feu que l'on prépare le repas dans lequel sont mélangés les classiques zurru sutun (soupe avec des morceaux de morue) et azolio (chou assaisonné d'huile) ou encore intxur sala (pâté de noix).
En allant à la messe de la nuit de Noël, chacun porte une nouvelle broche afin d'arracher un œil au diable. On connaît également cette coutume dans le Baztan, à Saint-Jean-Pied-de-Port et à Barcus. Elle est peut-être en rapport avec la conjuration de la Saint Jean. Ce jour-là, on souhaite arracher un œil à la sorcière (Oiartzun), car c'est par le seul regard que certains génies ou certaines personnes, parfois même à leur insu, provoquent des maux et des malheurs ; ces personnes ont le Betadur.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Eguberri signifie « Noël » en basque. Il est la contraction des mots egu (jour) et berri (nouveau). Le composant egu a signifié probablement « lumière » et « soleil ». On connaît des variantes : Eguerri à Uhart-Hiri et Egoarri à Ataun, Zarautz, etc.
Notes
[modifier | modifier le code]- On dit aussi « gauon » pour souhaiter une bonne nuit.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)