Doctrine Dulles
La doctrine Dulles, ou doctrine des «représailles massives», fut la doctrine nucléaire des États-Unis de 1953-54 à 1962 (où elle fut remplacée par la doctrine McNamara, dite de « riposte graduée »). Elle est adoptée officiellement par l'OTAN en [1].
Cette doctrine nucléaire extrêmement rigide avait un principe simple : toute attaque contre un pays membre de l'OTAN par l'URSS l'exposerait à des représailles nucléaires massives, sans préavis et sans retenue. Il s'agit d'une composante primordiale du roll back d'Eisenhower.
Formulée au début des années 1950, la doctrine s'inscrit dans le contexte d'une supériorité des États-Unis en armes nucléaires telle que leur emploi peut paraître présenter un risque relativement limité pour les États-Unis au regard des destructions potentielles très importantes qui en résulteraient en URSS, ce qui donne à cette stratégie un caractère crédible qu'Eisenhower et son secrétaire d'État Dulles se sont toujours efforcés de mettre en avant [2]. Elle répond aussi à la volonté d'Eisenhower d'une stricte orthodoxie en matière budgétaire, via en particulier une forte limitation des budgets d'armements conventionnels rendue possible par le développement, pour un coût comparativement modeste, des armes nucléaires[3].
Lien interne
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Georges-Henri Soutou, « Les accords de 1957 et 1958 : vers une communauté stratégique nucléaire entre la France, l'Allemagne et l'Italie? », Matériaux pour l'histoire de notre temps, vol. 31, no 31, , p. 1-12 (lire en ligne)
- Pierre Mélandri, « Imaginer l'inimaginable : guerre nucléaire et stratégie américaine depuis 1945 », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 1, no 1, , p. 57-74 (lire en ligne)
- (en) David Kunsman and Douglas Lawson, « A Primer on U.S. Strategic Nuclear Policy », sur Sandia Laboratory, , p. 31-40 Site de référence