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Georg von Rauch

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Georg von Rauch
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 24 ans)
BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière d'Eichhof (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Mouvement

Georg von Rauch, né le à Marbourg et mort le à Berlin-Ouest, est un anarchiste allemand, actif dans le mouvement étudiant des années 1960.

Membre de l'Union socialiste allemande des étudiants (SDS), secrétaire de la section berlinoise de l'Anarchist Black Cross[1], il se radicalise et est parmi les fondateurs des Tupamaros West-Berlin précurseurs du Mouvement du 2 Juin[2],[3]

Le , il est abattu par un policier lors d'un échange de coups de feu.

Benno Ohnesorg : Der Tod des Demonstranten (La mort du manifestant) par Alfred Hrdlicka à Berlin
Georg-von-Rauch-Haus, 2008

En 1966, il étudie la philosophie à l'Université Christian Albrecht de Kiel.

Après la mort le , de l'étudiant Benno Ohnesorg, qui contribue à tendre le climat politique en République Fédérale d'Allemagne, il s'implique de plus en plus dans l'action politique et s'inscrit en sociologie à l'Université libre de Berlin.

Peu après son arrivée à Berlin, il rejoint la Sozialistischer Deutscher Studentenbund (SDS) et s'implique dans des initiatives militantes, notamment dans le domaine de l'éducation et dans le mouvement de protestation contre la guerre du Vietnam.

Il vit alors dans une communauté de la Wielandstraße à Berlin-Charlottenburg connue sous le nom de Wielandkommune qui réunit de 10 à 20 personnes. Il fréquente l'avocat Otto Schily et l'ouvrier Bommi Baumann de la « Kommune 1 ».

Guérilla urbaine

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Les événements de 1968, en particulier la tentative d'assassinat, le , de Rudi Dutschke et l'écho du Mai 68 français, alimentent la radicalisation de la mouvance qu'il fréquente et conduit à une volonté d'affrontement avec l'État. Même s'il puise son identité politique dans la théorie et la pratique de l'anarchisme historique, inspiré par l'idée de la guérilla urbaine des Tupamaros en Uruguay, adoptant des positions anti-impérialiste, s'impose l'idée que seule une « avant-garde » de combattants révolutionnaires dans les grandes métropoles occidentales pourrait devenir « de vrais alliés des mouvements de libération du tiers monde ».

De la Wielandkommune émerge un collectif d'activistes qui se projettent en « guérilleros urbains », le Zentralrat der umherschweifenden Haschrebellen (de) (Conseil central des haschich rebelles itinérants). Rauch passe alors dans la clandestinité. Avec quelques camarades, il voyage en Jordanie à la fin du mois de et s'entraîne, dans un camp palestinien du Fatah, au maniement des armes à feu[4].

L'idée est de former un groupe à Berlin pour la « lutte armée » contre l' « impérialisme américain » et le « sionisme ». Cela signifie concrètement la pose de bombes incendiaires contre diverses institutions susceptibles, selon eux, « d'opprimer » les Palestiniens et d'autres peuples du tiers-monde[5]. Les Tupamaros West-Berlin sont responsables de plusieurs incendies et attentats à la bombe de fin 1969 à 1971[4].

Il est arrêté le , pour avoir avec, notamment, Thomas Weisbecker (de) et Bommi Baumann agressé un journaliste[6]. Inculpé et incarcéré, le , il réussit à s'échapper grâce à une confusion lors d'une audience au tribunal pénal de Berlin-Moabit[6].

Après cinq mois de fuite, il est intercepté, le , grâce à une surveillance policière. Dans la fusillade qui suit, il est mortellement blessé à la tête par un policier en civil[7],[8]. Des milliers de personnes manifestent à Berlin dénonçant une politique répressive qui consiste à « tirer d'abord, poser des questions plus tard »[9].

Selon les autorités, environ 25 coups de feu ont été tirés du côté des fugitifs comme de la police[6]. Baumann dira, deux ans plus tard, dans une interview au Spiegel, que les tirs avaient été quasi simultanés[10].

Postérité

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En 1970, à la fermeture de la maison de retraite Bethanien Hospital à Berlin-Kreuzberg, une initiative populaire empêche sa démolition. En 1971, une partie des bâtiments, la Martha-Maria-Haus, est squattée. Les occupants renomment les locaux Georg-von-Rauch-Haus (de)[11].

En 1972, le groupe de rock allemand Ton Steine Scherben en a fait le thème de leur morceau Rauch-Haus-Song (de)[12].

En 2011, la Georg-von-Rauch-Haus a fêté son 40e anniversaire en tant qu'association à but non lucratif, le Centre des jeunes et de la culture De Kreuzberg (Jugend und Kulturzentrum Kreuzberg)[6].

Bibliographie et sources

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  • (de) Aribert Reimann, Dieter Kunzelmann : Avantgardist, Protestler, Radikaler, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2009, extraits en ligne.
  • (de) Heinrich Böll, Rudi Dutschke, Otto Schily, Die Erschießung des Georg von Rauch. Eine Dokumentation anläßlich der Prozesse gegen Klaus Wagenbach, Politik, Sonderband, Berlin, 1976, (ISBN 3-8031-1000-9), (OCLC 252045760), [lire en ligne].
  • (de) Karin König, Zwei Ikonen des bewaffneten Kampfes. Leben und Tod Georg von Rauchs und Thomas Weisbeckers., in Wolfgang Kraushaar (dir.), Die RAF und der linke Terrorismus, tome 1, Hamburger Edition, 2006, pp. 430-471.
  • (de) Collectif, Wie starb Georg von Rauch?, Zeitung, Beilage Agit 883, , [lire en ligne].

Iconographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. L'Éphéméride anarchiste, Stuart Christie.
  2. (de) Bewegung 2 Juni, Ministère de l'Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, lire en ligne.
  3. Paul Ponsaers, Modèles pour analyser le phénomène du "terrorisme" (illustration : L'affaire "Baader Meinhof"), Déviance et société, 1978, vol. 2, n°1, page 9, DOI 10.3406/ds.1978.967, lire en ligne.
  4. a et b (en) Ingrid Gilcher-Holtey, A Revolution of Perception ? Consequences and Echoes of 1968, Berghahn Books, 2014, pp. 79 et suivantes.
  5. (de) Aribert Reimann, Dieter Kunzelmann : Avantgardist, Protestler, Radikaler, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2009, page 232.
  6. a b c et d (de) Brigitte Fehrle, Vor 30 Jahren wurde der Anarchist erschossen - Der nie geklärte Tod des Georg von Rauch, Berliner Zeitung, 1 décembre 2001, lire en ligne.
  7. Michel Deutsch, La Décennie rouge, Christian Bourgois éditeur, 2007, page 31.
  8. Anne Steiner, Loïc Debray, La Fraction armée rouge : guérilla urbaine en Europe occidentale, Meridiens Klincksieck, 1987, page 33.
  9. (en) J. Smith, Andre Moncourt, The Red Army Faction, a Documentary History, Volume 1, Projectiles for the People, PM Press, 2009, page 110.
  10. (de) Bommi Baumann, « Freunde, schmeißt die Knarre weg » (Amis, jetez le pistolet), Der Spiegel, 11 février 1974, lire en ligne.
  11. David Sanson, Berlin : Histoire, promenades, anthologie dictionnaire, Robert Laffont, 2014, page 425.
  12. (de) Dietrich Helms, Ware Inszenierungen : Performance, Vermarktung und Authentizität in der populären Musik, Transcript Verlag, 2014, page 137.