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Bertrand-Sévère Laurence

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Bertrand-Sévère Laurence
Image illustrative de l’article Bertrand-Sévère Laurence
Portrait d'apparat de Laurence, peint en 1860.
Biographie
Naissance
à Oroix,
Drapeau de la France France
Ordination sacerdotale
Décès (à 79 ans)
à Rome,
Drapeau de l'Italie Italie
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
Denis Auguste Affre
Évêque de Tarbes
Autres fonctions
Fonction religieuse
  • Supérieur du Séminaire de Saint-Pé (1822-1834)
  • Père conciliaire (concile Vatican I)

« Virtus et lux »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Bertrand-Sévère Laurence, né le à Oroix (Hautes-Pyrénées) et mort le à Rome lors du premier concile œcuménique du Vatican, est un prélat catholique français, évêque de Tarbes de 1845 à sa mort. Il est principalement connu du grand public pour avoir été évêque de Tarbes durant les apparitions de Lourdes en 1858, et pour les avoir reconnues quatre ans plus tard.

Né le dans une famille de petits artisans du petit village d'Oroix, le jeune homme passe sa jeunesse en fréquentant très peu l'école. À 20 ans, il sait à peine lire et écrire et ses connaissances intellectuelles ne vont guère plus loin. Cependant, il se révèle un élève distingué à la pension de Bordères et à l'école secondaire de Bétharram, avant de se faire particulièrement remarquer au collège d'Aire-sur-l'Adour, dans les Landes, où il est envoyé pour terminer ses études[1].

Ministères

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En 1821, à l'âge de 31 ans, il est ordonné prêtre et l'année suivante nommé supérieur du petit séminaire qu'il s'agist de créer à Saint-Pé-de-Bigorre, sur les ruines d'un ancien monastère bénédictin, racheté par l'abbé Procope Lassalle, recteur du sanctuaire de Bétharram. L'abbé Laurence fait face à toutes les difficultés et c'est alors que se révèlent son esprit d'initiative et son talent d'administrateur[2]. Le père quitte son séminaire en 1834, à la demande de son évêque Double, qui le nomme vicaire général et lui confie la direction du grand séminaire de Tarbes. Ainsi connu du diocèse, l'abbé est réclamé par les prêtres locaux pour succéder à l’évêque à sa mort. C'est ainsi que, exceptionnellement, un prêtre porte la crosse épiscopale sur les lieux de son enfance.

Le , le père Laurence est nommé évêque de Tarbes, la confirmation a lieu le suivant, et enfin, il est consacré le par l'archevêque de Paris, Denis Auguste Affre. Ses principaux co-consécrateurs sont Pierre-Dominique-Marcellin Bonamie, archevêque titulaire de Chalcédoine (de) et Jean-Paul Courvezy, évêque titulaire de Bida (de)[3].

D'une dévotion filiale envers la Vierge Marie à qui il attribue son élévation, il fait réédifier en son honneur, dans son diocèse, plusieurs sanctuaires que la Révolution avait détruits : Garaison, Héas, Piétat, … Il y rétablit également le culte et les manifestations populaires d'autrefois[2]. Toujours soucieux des intérêts matériels et moraux de ses diocésains, il s'occupe des hôpitaux, fonde des écoles et favorise les missions paroissiales.

Apparitions de Lourdes

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Bernadette Soubirous.
La grotte miraculeuse à Lourdes (Ch. Mercereau).

Au début de l'année 1858, l’évêque est confronté aux apparitions mariales de la cité lourdaise. Il s'informe par courrier de l'évolution des évènements, en constante relation avec l'abbé Peyramale, doyen et curé de la ville de Lourdes en ce temps-là[4].

Le , il établit une commission d'enquête chargée d'évaluer les faits et de déterminer quelle doit être la position de l'Église à leur sujet.

Il rencontre Bernadette Soubirous pour la première fois le , soit environ deux ans après les apparitions.

Le , après mûre réflexion [5] et au nom de l'Église, Laurence, publie un mandement par lequel il reconnaît officiellement les apparitions de Lourdes. Dans son mandement, après un rappel descriptif des apparitions, l'évêque explique la sage lenteur que l'Église apporte dans l'appréciation des faits surnaturels. Pour lui, l'Église demande des preuves certaines, avant de les admettre et de les proclamer divins, car le démon peut égarer l'homme en se déguisant en ange de lumière :

« Nous nous sommes inspiré auprès de la commission, composée de prêtres sages, pieux, instruits, expérimentés, qui ont interrogé l'enfant, étudié les faits, tout examiné, tout pesé. Nous avons aussi invoqué l'autorité de la science, et nous sommes demeurés convaincus que l'apparition est surnaturelle et divine, et que, par conséquent, ce que Bernadette a vu, c'est la Très Sainte Vierge. Notre conviction s'est formée sur le témoignage de Bernadette, mais surtout d'après les faits qui se sont produits et qui ne peuvent être expliqués que par une intervention divine[6]. »

Alors qu'il doit se rendre à Rome pour le premier concile œcuménique du Vatican, déjà menacé par la maladie, certains prêtres et laïcs le prient de différer son voyage. Laurence leur répond alors : « Et mon devoir d'évêque ? Si je meurs, n'y a-t-il pas de cimetières à Rome ? ».

Il meurt à Rome le [4].

Une monumentale statue dans la cour d'entrée du petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre a été érigée après son décès pour lui rendre hommage[7]. Elle y trône toujours depuis plus d'un siècle. C'est la seule statue connue de Laurence.

Par testament il lègue au petit séminaire un portrait à l'huile de lui-même, peint par Anatole Dauvergne, qui a été exposé dans le réfectoire de 1870 à 1999[8] et qui a échu actuellement dans un bureau des archives diocésaines à Lourdes.

D'or à la Croix ancrée et rayonnante de gueules, au chef d'azur chargé de 3 étoiles d'argent[9].

Distinctions

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Bibliographie

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  • Jean-Baptiste Estrade, Les apparitions de Lourdes ; Souvenirs intimes d'un témoin, Lourdes, Œuvre de la Grotte, .

Notes et références

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  1. Estrade 1989, p. 217
  2. a et b Estrade 1989, p. 218
  3. (en) « Bishop Bertrand-Sévère Mascarou-Laurence [Catholic-Hierarchy] », sur catholic-hierarchy.org (consulté le ).
  4. a et b Estrade 1989, p. 219
  5. Jean-Marie Guénois, « Comment l'Église a enquêté à Lourdes, il y a 150 ans », sur lefigaro.fr, Le Figaro,
  6. « La reconnaissance officielle des apparitions : 1862 », sur lourdes-france.org via Internet Archive (consulté le ).
  7. « Patrimoine des Hautes-Pyrénées » (consulté le )
  8. Raoul Le Bas de Courmont, Annuaire du Petit-Séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre, Saint-Pé-de-Bigorre, Imprimerie Léon Péré, Bagnères-de-Bigorre, , 272 p. (lire en ligne), p. 174
  9. Comte de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p.174. Consultable sur Gallica.
  10. « Cote LH/1498/68 », base Léonore, ministère français de la Culture