[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Bombe carbone

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'expression bombe à carbone (aussi dénommée bombe climatique, ou encore bombe carbone[1]) désigne toute nouvelle extraction d'hydrocarbures du sous-sol terrestre.

Elle désigne également tout phénomène physique déclenché ou accéléré par le réchauffement climatique et contribuant lui-même à augmenter ce réchauffement via une boucle de rétroaction positive.

De telles « bombes » libèrent des quantités énormes de gaz à effet de serre, qui renforce la capacité de l'atmosphère à retenir la chaleur[2].

Exploitation des hydrocarbures

[modifier | modifier le code]

En , une étude montre qu'il existe 425 projets d'extraction de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz) dont les émissions potentielles de CO2 sont supérieures à 1 milliard de tonnes au niveau mondial. Les émissions potentielles de ces projets dépassent de deux fois le budget carbone de 1,5 °C de l'Accord de Paris. Selon ces chercheurs, le désamorçage des bombes à carbone devrait être une priorité de la politique d'atténuation du changement climatique[3].

Selon cette même étude ainsi que les associations « Global Energy Monitor » et « Banking on Climate Chaos », entre et , les principaux financeurs de ces bombes climatiques sont les banques américaines JPMorgan Chase, Citibank et Bank of America[4].

Une carte interactive permet de découvrir ces 425 bombes carbone et les entreprises concernées.

Entre et , au moins vingt nouvelles « bombes climatiques » ont été mises en exploitation, révèle une enquête journalistique internationale[5],[6],[4]. Dans cette enquête, le Français Total Energies est cité comme le deuxième groupe le plus responsable des mégagisements fossiles avec une présence au sein de 23 grands sites d'extraction d'hydrocarbures[1]. En , le Chinois China Energy tient la tête de ce classement et le Saoudien Saudi Aramco complète le podium[7].

En Belgique, « bombe climatique » est élu « Mot de l'année  » avec 20,8 % des voix dans le cadre d'un sondage organisé par Le Soir et la RTBF[8].

Rétroactions climatiques positives

[modifier | modifier le code]

Le terme « bombe climatique » peut également se référer aux rétroactions climatiques positives : l'accélération du réchauffement climatique augmente les risques d'incendies de forêts, libérant ainsi du dioxyde de carbone supplémentaire, et accélère également la fonte du pergélisol qui contient de grandes quantités de méthane, ce qui accélère encore le réchauffement.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Maxime Vaudano et Raphaëlle Aubert, « « Bombes carbone » : TotalEnergies, numéro deux mondial des mégagisements fossiles », Les Décodeurs, Le Monde, (consulté le ).
  2. Michel Weber, « Le changement climatique est politique », Kairos, no 11,‎ , p. 12–13 (lire en ligne).
  3. Kjell Kühne, Nils Bartsch, Ryan Driskell Tate, Julia Higson et André Habet, « “Carbon Bombs” - Mapping key fossil fuel projects », Energy Policy, vol. 166,‎ , article no 112950 (DOI 10.1016/j.enpol.2022.112950, lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b (en-GB) Ajit Niranjan, « Banks pumped more than $150bn in to companies running ‘carbon bomb’ projects in  », The Guardian, (consulté le ).
  5. Joël Matriche et Bernard Padoan, « Émissions de CO2 : vingt nouvelles « bombes climatiques » exploitées depuis  », Le Soir, (consulté le ).
  6. « « Bombes carbone » : ces projets fossiles qui ruinent les efforts pour le climat », Le Monde, (consulté le ).
  7. Raphaëlle Aubert, Léa Sanchez, Maxime Ferrer et Maxime Vaudano, « Les « bombes carbone » qui empirent le dérèglement climatique, une responsabilité partagée entre Etats, entreprises et banques », Les Décodeurs, Le Monde, (consulté le ).
  8. Isabelle Huysen, « Le mot de l'année est… 'Bombe climatique' : le climat bel et bien une préoccupation majeure pour les Belges », RTBF, (consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]