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Boire et déboires (Les Simpson)

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Boire et déboires
Saison 15 Épisode no 15

Titre original Co-Dependent's Day
Titre québécois Un soûlon c'est bien mais deux c'est mieux
Code de production FABF10
1re diffusion aux É.-U.
1re diffusion en France (Canal+)
1re diffusion au Québec (Télétoon)
Tableau noir Aucun
Gag du canapé Les Simpson vieillissent de façon accélérée : ils se transforment en squelettes puis tombent en poussière.
Scénariste Matt Warburton
Réalisateur Bob Anderson
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Liste des épisodes des Simpson

Boire et déboires (en France) ou Un soûlon c'est bien mais deux c'est mieux (au Québec) (Co-Dependent's Day) est le 15e épisode de la saison 15 de la série télévisée d'animation Les Simpson.

Logo de Cosmic Wars
inspiré du logo de Star Wars

Les Simpson vont au cinéma voir le film Cosmic Wars (parodie de l'épisode I de Star Wars). Le film étant très mauvais, Lisa et Bart décident alors d'écrire au réalisateur du film, Randall Curtis, pour se plaindre. Une lettre leur revient dans laquelle Curtis dit sa joie de savoir qu'ils ont apprécié son film. Devant cette réponse qui n'a rien à voir avec leur courrier, les Simpson décident d'aller au ranch de Curtis.

Après discussion, Lisa et Bart parviennent à le remettre sur le droit chemin. Pendant ce temps, Homer et Marge vont déguster des vins dans la région. Ils reviennent saouls mais Marge prend goût à cette vie nocturne... De retour de la Fête de la bière, Homer a un accident de voiture qu'il met sur le compte de Marge. Marge intègre alors un centre de désintoxication...

Références culturelles

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  • « Cosmic Wars » . Au pied de l’entrée rutilante de l’ « Aztec », le grand cinéma multisalles de Springfield, le journaliste TV Kent Brockman est surpris par la caméra alors qu’il a subrepticement allumé une cigarette ; il la jette rapidement… Il est là pour « couvrir » l’évènement du jour : la première projection du film The Gathering shadow (« L’ombre qui s’amasse »), un nouvel épisode de Cosmic Wars. Reflétant la fascination exercée aux États-Unis par la fameuse saga Star Wars, une longue file de « geeks » (fanas) s’étire devant le cinéma où va être projeté l’épisode. Presque tous sont déguisés, et on peut reconnaître dans la file (outre quelques extraterrestres à morphologie improbable) la « version centaure » du robot C-3PO -un jedi en cuculle, sabre laser au côté - le petit Ralph, en ewok - une navette spatiale sphérique tenant en laisse un petit bull-dog blanc, qui pantèle sous le masque noir et luisant de Dark Vador etc. Le premier de la file est naturellement « Comic Book Guy » (Jeff Albertson), le gérant obèse du magasin « Le Donjon de l’Androïde & Baseball Cards », qui a pour l’occasion enfilé un authentique costume du producteur mythique Curtiss Randall (après l’avoir équipé de soufflets pour le rendre extensible)… Mais le film, trop statique, et qui s’ouvre sur une session soporifique de l’assemblée législative débattant des droits de douane intergalactiques, va décevoir tous les fans. Sans parler de Otto, qui a fait la queue par erreur dans la file menant à la salle où est projeté un film britannique (fictif) : « The Momentum of things » montrant la dureté du sort des mineurs de fond des Midlands. Curtiss Randall (en fait George Lucas) est montré ici comme un très petit homme, toujours vêtu d’un jeans et d’une chemise à gros carreaux (du type « de bûcheron »). Quand Bart et Lisa, irrités par la fadeur de son dernier film, lui écrivent une lettre de remontrances, il leur répond par des remerciements stéréotypés et une photo de Jim-Jam (Jar Jar Binks) portant en dédicace l’exhortation « Stay in school ! » (« Restez à l’école ! »). Aussi les enfants obtiennent-ils que la famille Simpson se rende en Californie : ils pourront exprimer de vive voix leurs doléances au fameux producteur-réalisateur-scénariste-monteur. Les Simpson arrivent à Fresno et pendant que les enfants parcourent les studios de cinéma à la recherche de Randall, les parents vont visiter une des nombreuses caves viticoles : le climat méditerranéen sec et ensoleillé de la « Lush Valley » (l’opulente vallée de San Joaquin) favorisa l’implantation des studios de cinéma autant que la viticulture (sur le sceau de Fresno figure d’ailleurs une grosse grappe de raisin).

Randall est donc en somme responsable (indirectement) de la chute du couple Simpson dans l’alcoolisme (certes Homer était déjà lui-même passablement enclin aux excès de boisson) mais il va en être puni : admonesté par les enfants Simpson, il décide de revenir à son ancien cinéma dynamique et vigoureux (et, dit-il, « inspiré des westerns et des films de samouraïs »). Il enfourche donc une monture des temps inspirés (un tauntaun, espèce de kangourou à la laine épaisse et aux grosses cornes torsadées de bélier d’Ammon), et part au galop. Mais il tombe entre les mains des parents Simpson, qui, sortant d’un cellier complètement ivres, vont jouer à « toss the baby » (« lancer le bébé ») avec lui…

  • Toss the baby : « jeu » dangereux que Homer et Marge pris de boisson pratiquent avec Curtiss Randall (George Lucas) : ils se lancent le petit bonhomme à la volée, et se le relancent. La pratique de ce « jeu » (qui a souvent pour résultat le syndrome de l'enfant secoué) est démontrée dans le film 1900 avec (entre autres acteurs) Donald Sutherland. La fascination malsaine exercée par ces sévices apparemment innocents et ludiques apparaît dans la collection nord-américaine de « livres pour enfants » Dear Dumb Diary (Cher Journal Idiot, journal prétendument tenu par une écolière naïve) de Jim Benton : M. Ben Dover, le professeur de gymnastique, lance ses élèves dans une partie de toss the baby à travers le gymnase, mais le bébé est remplacé par une poupée, ce qui est plus « politiquement correct »…
  • Alcoolisme et œnologie. L’épisode décrit l’impact sociologique de l’alcoolisme dans 3 domaines hyper-sensibles aux États-Unis : professionnel et familial (où il entraîne un délabrement des relations normales) - et le domaine de la sécurité routière : la conduite en état d’ivresse (drunk driving ou « DUI », « driving under influence ») a été responsable de 17 941 décès par accidents de la route aux États-Unis en 2006. L'année 2006 fut justement celle qui vit le mugshot (photo d’identité en gros plan généralement prise par la police) de Mel Gibson, totalement hébété après son arrestation (en) pour « DUI » patent.
Les Deux Nobles Cousins (The Two Noble Kinsmen)

D'ailleurs, le problème de l'alcoolisme sera abordé à nouveau en 2007 dans l'épisode Eternal Moonshine of the Simpson Mind (Soupçons) : Krusty y raconte qu'il « s'est fait un Mel Gibson »…

Cependant l’alcoolisme de Homer et Marge est particulier en ce sens qu’il débute dans une région viticole, par une imbibition de vin et non de whisky ou de bière - et qu'il s'exerce en couple (comme dans le film Barfly) ou en groupe, et non en solitaire. D’ailleurs, confirmant cette tendance à l'alcoolisation « de type européen », les Simpson reviennent à Springfield avec une provision de bouteilles de vin, et ils boivent libéralement à table, sous les yeux arrondis de surprise de leurs enfants. Puis Homer entraîne Marge chez Moe, et ils y demandent encore du vin ; et Moe, abasourdi, leur ouvrira la seule bouteille de vin qu’il ait en réserve. Elle s’avère d'ailleurs être un poussiéreux mais inestimable flacon de Château Latour 1886, qu'il répartit en 2 verres (aussitôt imperturbablement vidés par les 2 Simpson) ; et il en demandera seulement 4 $, avant d’éclater en sanglots lorsqu’il se rend compte de la perte qu’il s’est causée… Et il s'essuie alors les yeux avec un vieux torchon de papier, en fait le manuscrit d'une pièce de Shakespeare.

Le couple Simpson vit alors quelques nuits de fête grandioses : à l’euphorie provoquée par l’alcool s’ajoute pour Marge le plaisir d’accompagner l’homme de sa vie dans ses « activités sociales » sans avoir à se demander, seule à la maison, où il peut bien être…

Mais Marge vérifie bientôt une notion physiologique classique : la femme ne supporte pas l’alcool aussi bien que l'homme... Et, un matin de terrible gueule de bois, Marge décide d’arrêter de boire. Cependant le soir même elle ne peut s’empêcher de suivre Homer à l’Oktoberfest (il se demande en y entrant « s’ils servent de l’alcool dans ce type de fête »). Marge se laisse finalement tenter par une grande chope de bière (« Tu n’as qu’à la faire durer... », lui suggère gentiment Homer) et succombe à l’ébriété. Lors du trajet de retour, la voiture des Simpson (conduite par Homer complètement ivre) saute dans le ravin, et Homer, pour ne pas être pris en flagrant délit de « DUI » par la police, place Marge (qui est inconsciente) derrière le volant. Marge est brièvement emprisonnée pour « DUI » : elle est libérée grâce au régime du bail out (paiement d'une caution, accepté en général rapidement après comparution du délinquant qui plaide coupable devant une DWI court).

Marge ressent ensuite très vivement la réprobation de la communauté : à l’église, les paroissiens (Mrs Skinner en tête...) lui reprochent de boire plus que sa part du vin de la communion, et ils rentrent en courant chez eux avant qu’elle ne monte en voiture. Barney (pour une fois propre et à jeun) lui recommande une excellente institution (excellente, affirme-t-il, car « ils l’ont guéri 6 fois »). Marge entre donc à la clinique spécialisée « Quitters » pour une cure de désintoxication. Mais les séances de thérapie de groupe qu’elle y suit lui paraissent peu efficaces : elle se retrouve en compagnie d’Otto (connu pour être un addict invétéré), du capitaine Horatio (qui cache une réserve de brandy dans sa jambe de bois), de Mrs Krabapple et de Mrs Skinner (qui ont dans leur sac les verres à pied et les ingrédients nécessaires à la préparation de nombreux cocktails). Marge ne sera guère aidée non plus par l’indécrottable Homer, qui vient lui rendre visite en état d’ébriété, avec une Bible pour soutien (elle contient une flasque de whisky, et de temps en temps « il en lit un chapitre ») .

Finalement Marge, aidée par ses amies de cure, se rend compte qu’elle est en fait « homerolique », dépendante de Homer, qu’elle est soudée par l’amour à cet homme-enfant (qui ne changera sans doute jamais), qu’elle doit le protéger et le guider dans la vie (ainsi que leurs enfants), et qu’elle doit assumer sa fonction : pierre angulaire de leur famille. Homer avoue à Marge qu’il lui a fait endosser le délit de « DUI ». Il obtient son pardon et promet à sa femme de s’améliorer, en particulier « de ne plus boire de cocktails à base de rhum, sauf le rhum-coca et le punch ». Quant au gin, dit-il, « ce n’est pas un problème, je n’en bois que quand je suis saoul ». Le couple sort de la clinique, main dans la main, devant un coucher de soleil hollywoodien. Mais Homer, qui « cherche un soutien dans sa Bible » creuse, se rend compte avec stupeur qu’elle ne contient plus sa flasque : toutes les pages sont bien là. Il fixe les cieux, atterré, et crie : « Pourquoi, Seigneur ??...Pourquoi ??... ».

  • À noter que l’orchestre atypique qui anime la fête de la bière d’inspiration bavaroise est Brave Combo, un ensemble polka-rock originaire de Denton (Texas). Selon WP english, Matt Groening, très amateur de leurs interprétations décalées, a lui-même demandé leur apparition dans l’épisode.
  • Le panneau de la « rehab clinic » porte : « Andy Dick is in » : discret coup de patte à cet acteur connu pour avoir fait de nombreux séjours en clinique de désintoxication. Homer, à qui Marge manque beaucoup, appelle la clinique et cherche à parler à sa femme ; et il voudrait (stupidement) faire croire à la standardiste de la clinique qu'il la place « on hold » (en attente) : il chante alors « Wichita Lineman » et « MacArthur Park », de Jimmy Webb dans le combiné... Mais, sous le regard accusateur de ses enfants, il s'arrête et file en gémissant.
  • Le titre original (Co-Dependent's Day) est inspiré du film Independance Day de Roland Emmerich - et le titre français est emprunté de Boire et Déboires (Blind Date) de Blake Edwards (avec Bruce Willis et Kim Basinger).
  • Homer et Marge vont au cinéma en état d'ivresse. On peut reconnaître plusieurs titres faisant référence à des films sur l'alcoolisme (et ils en sortent en riant aux éclats) : Le Poison (The Lost Weekend) de Billy Wilder ; Days of Wine and Roses (Le Jour du vin et des roses) de Blake Edwards ; et Barfly de Barbet Schroeder. Par contre, ils ont l'air terrorisés après avoir vu une bluette de l'entreprise Walt Disney Pictures : Lizzie McGuire, le film.
  • Otto se trompe de file d'attente devant le cinéma et, au lieu du fameux épisode de la saga Cosmic Wars, il assiste (en pleurant et en maudissant Margaret Thatcher) à The Momentum of Things (La force d'inertie des choses), un film (fictif) avec l'acteur Jim Broadbent sur les malheurs de la working class britannique, dans la ligne de Kes, Les Virtuoses ou Billy Elliot.
  • Autre allusion à la Grande-Bretagne contemporaine : le robot géant qui réveille les spectateurs en faisant une entrée fracassante dans l'amphithéâtre galactique s'assied tranquillement et déplie le journal Evening Standard.