Africa Corps
L'Africa Corps est une organisation paramilitaire russe qui assure en Afrique la défense des intérêts extérieurs de la Russie. Successeur du groupe Wagner, il est plus étroitement contrôlé par l'État russe[1]. Il est aussi connu sous le nom de Corps expéditionnaire russe (CER).
Le nom « Africa Corps » apparaît publiquement le sur Telegram, dans un post du blogueur militaire Deux Majors, proche du ministère russe de la Défense[1]. Le nouveau groupe, constitué d'anciens combattants de Wagner (y compris d'anciens commandants du groupe) et de nouvelles recrues, semble étroitement contrôlé par le vice-ministre russe de la Défense Iounous-bek Evkourov et le général du GRU Andreï Averianov[2].
Activités
[modifier | modifier le code]La formation coopère avec d'autres structures gouvernementales telles que le Corps expéditionnaire volontaires d'assaut (Redut) « Bears Brigade ». L'Africa Corps opère au moyen d'un mélange de mercenaires et de volontaires, et les estimations de sa taille varient[3],[4].
En comparaison au Groupe Wagner, l'Africa Corps joue un rôle moindre et plus intégré, et se concentre sur la fourniture de matériel militaire et la coopération anti-terroriste avec les gouvernements locaux alliés avec la Russie dans des pays tels que la Libye, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la République Centre-Africaine. Le gouvernement russe vise à utiliser cette entité pour développer son influence, en remplissant le vide sécuritaire laissé par le retrait des puissances occidentales, la France en particulier, dans la région de Sahel. La Russie cherche aussi à prendre le contrôle sur les ressources stratégiques telles que l'uranium, notamment au Niger, et à peser sur les routes migratoires à des fins géopolitiques[5],[6],[7],[8].
En décembre 2023, des paramilitaires russes de l'Africa Corps s'installent au Burkina Faso, dans la base militaire de Loumbila, au nord-est de Ouagadougou[9].
Début 2024, il consolide sa présence en Libye, au Soudan, en République centrafricaine, au Mali et au Niger[10].
Le Corps a aussi été déployé en 2024 pour combattre pour la Russie lors de l'invasion de l'Ukraine pendant l'offensive de Kharhiv[11].
Sanctions
[modifier | modifier le code]En novembre 2024, le Royaume-Uni sanctionne l'Africa Corps, ainsi que le Bataillon Espanola et la Brigade Bears, accusés « d’avoir commis des violations généralisées des droits humains sur tout le continent » et « d’exploiter les ressources naturelles de ces pays pour leur profit » dans le but d’étendre la sphère d’influence du Kremlin, selon le Secrétaire d'État aux Affaires Étrangères David Lammy. L'objectif est de contrer les activités illégales russes, d'entraver la déstabilisation des pays africains et d'interrompre l'approvisionnement de l'effort de guerre russe en Ukraine. Trois sociétés privés liées au Wagner Group sont aussi visées : Marko Mining, The Officer’s Union for International Visit (Communauté des Officiers pour la Sécurité Internationale), et la radio centrafricaine Lengo Sengo, ainsi que 11 individus associés à des mandataires russes », qui ont « menacé la paix et la sécurité en Libye, au Mali et en République centrafricaine »[12].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Frédéric Bobin et Morgane Le Cam, « Africa Corps, le nouveau label de la présence russe au Sahel », sur Le Monde, (consulté le ).
- Retour gagnant de la Russie en Afrique, Le Monde, 21 août 2024
- (en) Liam Karr, « Africa File Special Edition: Russia’s Africa Corps Arrives in Niger. What’s Next? », sur Institute for the Study of War, (consulté le )
- (en-US) Jacob Zenn, « Brief: Russia’s Africa Corps Appears to Be Recruiting African Militants », sur The Jamestown Foundation, (consulté le )
- (en-US) Jacob Zenn, « Revisiting Russian “Africa Corps’” Organizational Structure - FMSOFMSO », sur Foreign Military Studies Office, (consulté le )
- (en) « Africa Corps: Russia’s new force in Africa », sur African Digital Democracy Observatory, (consulté le )
- (en) Martina Schwikowski, Kossivi Tiassou Tiassou et Jean Fernand Koena, « After Wagner, Russia makes new military plans in Africa – DW – 02/09/2024 », sur Deutsche Welle, (consulté le )
- (en) Mark Banchereau et Jessica Donati, « What to know about Russia's growing footprint in Africa », sur AP News, (consulté le )
- Morgane Le Cam, Thomas Eydoux, Laureline Savoye et Elisa Bellanger, Au Burkina Faso, la première base militaire russe d’Africa Corps, Le Monde, 6 mars 2024.
- Kim Sengupta, « Avec l'Africa Corps, le Kremlin reprend la main », Courrier international, no 1739, 29 février-6 mars 2024, p. 12-13, traduction partielle d'un article paru le dans The Independent.
- (en) Kateryna Denisova, « UK Defense Ministry: Russia deploys its Africa Corps for Kharkiv Oblast offensive », sur The Kyiv Independent, (consulté le )
- Philippe Chapleau, « Les Britanniques tirent une salve de sanctions contre des SMP russes actives en Afrique », sur Lignes de défense, (consulté le )