[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Abbaye d'Iona

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Abbaye d'Iona
Photo de l'abbaye d'Iona
L'abbaye d'Iona vue de l'ouest, en 2011.
Présentation
Nom local Iona Abbey (Anglais)
Abaid Eilean ì (Gaélique écossais)
Culte Œcuménisme (Communauté d'Iona)
Type Abbaye
Site web http://www.ionahistory.org.uk
Géographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation Drapeau de l'Écosse Écosse
Council area Argyll and Bute
Coordonnées 56° 20′ 06″ nord, 6° 23′ 29″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Écosse
(Voir situation sur carte : Écosse)
Abbaye d'Iona

L'abbaye d'Iona est située sur l'île d'Iona près de la côte de l'île de Mull sur la côté ouest de l'Écosse.

C'est l'un des plus vieux centres religieux chrétien de l'Europe de l'Ouest. Cette abbaye avait un rôle de diffusion de la foi chrétienne à travers l'Écosse et cette abbaye recèle les traces de la communauté monastique de saint Colomba d'Iona quand l'île d'Iona faisait partie du royaume Dal Riada. Saint Aidan a servi comme moine à Iona, avant d’aider à rétablir le christianisme dans le Northumberland, sur l’île de Lindisfarne.

L’abbaye d’Iona est le foyer spirituel de la communauté Iona, un ordre religieux chrétien œcuménique, dont le siège est situé à Glasgow. L’abbaye reste aujourd’hui un lieu de pèlerinage chrétien populaire.

La période celtique

[modifier | modifier le code]

En 563[1], saint Colomba d’Iona ou Columcille, exilé d'Irlande, a fondé un monastère sur l'île d'Iona sous le double patronage de Conall mac Comgaill, roi de Dal Riada, et de Brude mac Maelchon, roi des Pictes.

À cette époque, le nom de l’île et donc l’abbaye était « Hy » ou « Hii »; « Iona » ne semble dater que du XIVe siècle, comme une mauvaise transcription d’un « Ioua » latinisé pour « Hy »[2].

Sa communauté connut une belle évolution, comme en témoignent les croix savamment sculptées et les pierres tombales, mais fut décimée par les invasions nordiques au VIIIe et au IXe siècles.

De là partit la christianisation de l'Écosse. La communauté fut dirigée pendant une centaine d'années par des princes abbés issus comme le fondateur de la dynastie irlandaise du Cenél Conaill[3].

En 716 après une période de troubles, la communauté monastique d'Iona abandonne finalement le christianisme celtique et accepte les usages romains sous l'influence de la prédication de saint Ecgberht un moine anglo-saxon élevé en Irlande [4].

On croit aussi que le Livre de Kells a été rédigé sur l'île à cette époque. Le monastère est brûlé par les Vikings en 802[5] et en 806 lorsque 68 membres de la communauté sont massacrés[6]. Un nouveau monastère mieux abrité des envahisseurs sera construit à Kells en 807[7]. En 830, l'abbé Diarmait transportera les reliques de saint Colomba en Irlande pour les protéger des Vikings. À cette époque l'église d'Iona se divise entre une « paruchia »[8] scote établie à Dunkeld et une « paruchia » irlandaise dont le centre qui sera transféré de Kells à Raphoe puis Derry. Les liens entre les deux églises se dissolvent vers 986.

En 989 Dub dá Leithe, « successeur de Patrick » (i.e abbé d'Armagh), assume la succession de Colum Cille à la demande des hommes d'Irlande et d'Alba [9]. La dignité d'abbé sera ensuite dévolue à des abbés irlandais de Kells puis de Derry, non résidents jusqu'à Amalgaid Ua Fergail vers 1204, abbé de Derry.

Iona était aussi devenue la nécropole des rois de Dal Riada et de leurs successeurs, les premiers rois d'Écosse qui y furent inhumés jusqu'à Donald Ban à la fin du XIe siècle. Ecgfrith de Northumbrie et son vainqueur le roi des Pictes Brude mac Bili y trouvèrent également leur sépulture à l'époque de l'abbé Adomnan d'Iona.

L'abbaye bénédictine

[modifier | modifier le code]

À cette époque l'île d'Iona fut prise par le roi de Norvège et il la contrôlera cinquante ans avant que Somerled en prenne possession en 1164. Le monastère sera reconstruit en 1203 pour les Bénédictins par Reginald, fils de Somerled, et ancêtre du Clan Donald, Maître de Mull et Seigneur des Îles. Il fit édifier par la nouvelle abbaye sur le site de l’ancienne abbaye de Columba. L'abbaye fondée au XIIIe siècle avec un style d'Augustin, l'une des seules en Écosse à voir ce style architectural survivra jusqu'à la Réforme et la destruction des bâtiments en 1561 sur ordre du Parlement d'Écosse.

Mode de vie et pratiques

[modifier | modifier le code]

Le but premier du monastère était de créer « un monastère parfait comme image de la ville céleste de Jérusalem » – Columba voulait « représenter le summum des vertus chrétiennes, comme un exemple à imiter pour les autres » – plutôt qu’une activité explicitement missionnaire[10].

Le monastère de Columba aurait été composé d’un certain nombre de bâtiments en bois[11]. Ceux-ci auraient inclus une église ou un oratoire, le réfectoire, le scriptorium, des cellules de moines ou des dortoirs, et une maison d’hôtes pour les visiteurs, y compris les pèlerins[12]. On pense que vers 800, la chapelle en bois d’origine a été remplacée par une chapelle en pierre[13].

Le monastère de Columba était entouré d’un fossé et d’un banc de terre, dont une partie aurait préexisté à l’arrivée de Columba, et dont une partie peut encore être vue au nord-ouest des bâtiments abbatiaux actuels[10].

L'abbaye à l'époque moderne

[modifier | modifier le code]

En 1938 Reverend George MacLeod un pasteur écossais a dirigé un groupe de reconstruction de l'abbaye et a fondé la Communauté d'Iona. La communauté œcuménique continue à utiliser ce site. John Smith, le politicien et avocat écossais fondateur du Parti travailliste (Royaume-Uni) (ou Labor party), est enterré à Iona en 1994.

Liste des abbés d'Iona

[modifier | modifier le code]

Liste des comarbai Coluim Cille et abbés d'Iona non résidents

[modifier | modifier le code]
  • 891- †  : Máel Brigte mac Tornáin également abbé d'Armagh depuis 883 ;
  • 927- 938 : Dubthach mac Dubáin également, abbé de Raphoe ;
  • 947-954 : Cáenchomarac abbé d'Iona ?
  • 954-959 : Robartach, abbé de Raphoe ;
  • 959-964 : Dub Duin ua Stepháin
  • 964- 980/981 : Mugron abbé d'Iona "coarb de ColumCille in Ire & Scotland" ,
  • 980/981 - †  : Máel Ciaráin ua Maigne, abbé d'Iona ;
  • 986-989 : Dunchad ua Robacháin abbé de Raphoe ;
  • 989 - † juin 998 : Dub dá Leithe mac Cellaig également abbé d'Armagh depuis 965 ;
  • 998 - 1005 : Máel Brigte mac Rimeda, abbé d'Iona ;
  • 1005 - résilie 1007 : Muiredach Mac Cricháin abbé de Raphoe † 1011 ;
  • 1007- 1008 : Ferdomnach abbé de Kells ;
  • 1009-1009 : Máel Muire hUchtáin, abbé de Kells ;
  • 1009-1025 : Flandabra Iona meurt 1025 "coarb de Iona"
  • 1025-1025 : Máel Eóin Ua Toráin Derry Died 1025 nommé "coarb de Derry"
  • 1025-1040 : Máel Muire ua hUchtáin Kells/Raphoe meurt 1040 abbé de Kells et de Raphoe
  • 1040-1057 : Murchad mac Flainn ua Máel Sechlainn Kells (?) Deposé (?) 1057
  • 1057-1057 : Robartach mac Ferdomnaig Kells meurt 1057
  • 1057-1062 : Gilla Críst Ua Maíl Doraid meurt en 1062 "coarb de Colum Cille en Irlande et Écosse".
  • 1062-1070 : Mac meic Báethéne Iona meurt en 1070
  • 1070-1098 : Domnall mac Robartaig Kells résigne avant 1098
  • 1098-1099 : Donnchad mac meic Máenaig Iona meurt en 1099

Liste des comarbai Coluim Cille à Kells et Derry

[modifier | modifier le code]
  • Ferdommach Ua Clucain , abbé de Kells mort en 1114
  • Mael Brigte mac Ronain abbé de Kells mort en 1117
  • Conaing Ua Becleiginf abbé de Kells mort en 1128
  • Gilla Adamnain Ua Coirthen abbé de Kells
  • Gilla Meic Liac mac Diarmata meic Ruaidri (Gelasius) abbé de Derry depuis 1121 puis archevêque d'Armagh 1137 mort le
  • Muiredach Ua Clucain abbé de Kells mort en 1154
  • Flaithbertach Ua Brolchain abbé de Derry mort en 1175
  • Gilla Meic Liac Ua Branain abbé de Derry
  • Gilla Crist Ua Cerbaing abbé Derry
  • Fonachtan Ua Brainain abbé de Derry
  • Flann Uu Brolchain abbé de Derry
  • Muircherteach Ua Milliucain abbé de Derry
  • Mael Isu Ua Daigre airchinnech de Derry
  • Gofraid Ua Daigre airchinnech de Derry mort en 1233
  • Amalgaid Ua Fergail vers 1204, abbé de Derry.

Dans la fiction

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Annales de Tigernach T563.1
  2. (en) Paul Meyvaert, The Book of Kells and Iona., vol. 71, CAA, (JSTOR 3051211, lire en ligne), p. 6-19
  3. Francis J Byrne Irish Kings and High-Kings Four Courts Press (réédition Dublin 2001) (ISBN 1-85182-196-1) « Abbots of Iona and Cenél Conaill Kings of Tara » p. 258
  4. Bède le Vénérable Histoire ecclésiastique du peuple anglais Éditions Gallimard (Paris 1995) (ISBN 2-07-073015-8) (BNF 35794107). Chapitre XXII p. 358-359
  5. Annales d'Ulster U802.9
  6. Annales d'Ulster U806.8
  7. Annales d'Ulster U807.4
  8. (en) Paruchia, Les grandes églises de l'organisation ecclésiastique d'Irlande médiévale, what-when-how.
  9. Annales d'Ulster: AU 989.7
  10. a et b Iona Official Guide, published by Historic Scotland, 2018
  11. (en) « St Columba’s cell on Iona revealed by archaeologists », sur www.gla.ac.uk (consulté le )
  12. « Catholic Encyclopedia : School of Iona », sur www.newadvent.org (consulté le )
  13. « Iona Abbey - Part 1 », sur wasleys.org.uk (consulté le )
  14. Annales d'Ulster U854.4

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]