Anne O'Shiell
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Anne O'Shiell (né le 18 novembre 1720 à Nantes[1]- morte le 28 juillet 1793 dans la même ville[2]), est une femme d'affaires nantaise, épouse de l'armateur Guillaume Grou.
Contexte familial
[modifier | modifier le code]Elle est la fille de Luc O'Shiell et la belle-sœur d'Antoine Walsh, un des fondateurs de la Société d'Angola. Elle fait partie du milieu des Irlandais de Nantes, très actifs dans le grand commerce. À Nantes, la famille O'Shiell est installée dans le quartier de la Fosse, paroisse Saint-Louis, comme la plupart des armateurs nantais[3].
Les grandes fortunes nantaises se sont surtout édifiées entre 1725 et 1755[4]. Parmi ces millionnaires en 1725, Jean Baptiste Grou possède 14000 livres. En 1740 son fils Guillaume en possède 100 000 et 10 ans plus tard, on lui suppose une fortune de 4 000 000 livres.
De 1714 à 1765, la famille Grou, finance 114 expéditions, plus de la moitié pour la traite négrière.
Biographie
[modifier | modifier le code]Le 17 janvier 1741[5], dans l’église Saint Nicolas, elle épouse le négociant et armateur nantais Guillaume Grou (1698 - 1774). Elle apporte une dot de 100 000 livres[6]. Et, comme ses sœurs Agnès et Mary, le mariage aura lieu au manoir de la Placelière, propriété de son père à Château-Thébaud.
Entre 1748 et 1751, la nouvelle société Grou et Michel, dotée de capitaux supplémentaires, représente 21 % des expéditions négrières au départ de Nantes. La guerre de Sept Ans donne cependant un coup de frein à son activité.
À la mort de son père en 1745, Anne, ses sœurs Agnès et Mary, ainsi que leur frère Luc Nicolas héritent du domaine de la Placelière. Deux ans plus tard Guillaume Grou et Anne rachètent ce dernier. Le couple fera entièrement reconstruire le manoir[7]et sera en travaux de 1747 à 1748. Coté cour, l’avant corps est surmonté d’un fronton curviligne portant les armes de Grou et O’shiell[8]. Le blason de la Famille O’Shiell était d'argent, au lion de gueules, accompagné en chef de deux gantelets et en pointe d'une étoile[9]
Ils font aussi construire à cette même époque de 1747 à 1752 leur hôtel particulier à Nantes, baptisé hôtel Grou situé sur l'île Feydeau, à l’angle de Rue Kervégan et Place Petite Hollande.
Dix ans après la mort de Luc O'Shiell, sa famille a été reconnue d'origine noble par un arrêt du conseil et par lettres patentes de l'an 1755.
le 28 novembre 1774, Guillaume Grou décède et fait d'importants legs « en faveur de l'humanité » dans son testament dont 200 000 livres destinées à la création d'un orphelinat à Nantes, où une rue de la ville et un immeuble, l'Hôtel-Dieu de Nantes portent son nom.
Le 8 décembre 1776, elle invite Benjamin Franklin à venir au Manoir de la Placelière[10]. Tout juste désigné comme commissaire auprès de la cour de France par le congrès des États-Unis[11].Il venait alors de débarquer à Auray[12] et, avant de poursuivre son périple vers Versailles[13], tenait à s'arrêter quelques jours à Nantes pour y prendre l'opinion de ses amis armateurs et négociants sur l'aide que les insurgés peuvent espérer de la France. Franklin résidera quelque temps à Nantes chez l’armateur Jacques Barthélémy Gruel[14].
Anne O'Shiell fut veuve pendant 19 ans. À la mort de son mari, Guillaume Grou, faute de descendants, ses affaires et sa fortune (près de 4,5 millions de livres) sont reprises par Anne, qui décède 19 ans plus tard, en 1793 (elle est enterrée avec son mari, au cimetière La Bouteillerie[15]). En , le comité révolutionnaire de la ville confisque la totalité des biens de la famille, dans des circonstances controversées.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de baptême d'Anne O'Shiell (20 novembre 1720, née le 18) : St-Nicolas, source Archives municipales de Nantes; Cote BMS 1720 AD 44 3E109/124 ; Vue 47/52
- Décès d'Anne O'Shiell le 28 juillet 1793 ; Acte de décès rédigé le 30 juillet 1793 An 2 ; Source Archives municipales registres paroissiaux de Saint Nicolas canton Section La Montagne-Scevola ; Cote BMS 1720 AD44 3E109/124 vue 47/52
- Armel de Wismes, Nantes et le temps des négriers, Paris, Edité par France-Empire. Paris, , 232 p. (ISBN 2-7048-0694-2)
- Armel de Wismes, Nantes et le temps des négriers, Paris, Edité par France-Empire., , 232 p. (ISBN 2-7048-0694-2)
- Source Archives municipales de Nantes ; registre paroissiaux de saint Nicolas ; Cote BMS 1741 - AD 44 3E109/130 ; Vue 5/134
- Cf. Natacha Bonnet.
- Site Infobretagne
- Maria del Carmen Marquez-Gomez, « Les maisons Grou : trois formes d’architecture civile à Nantes au XVIIIe siècle », Histoire de l'art, vol. 54, no 1, , p. 87–102 (DOI 10.3406/hista.2004.3050, lire en ligne, consulté le )
- « Famille O'Shiel alias O'Shiell », sur man8rove.com (consulté le )
- Source archives dep - Revue L'Hospitalier nantais - Quelques mots sur l'histoire d'une "folie" du C.H.R., la Placelière" / M. Savariau Cote Per 344 / 1
- Léon Rouzeau, « Aperçus du rôle de Nantes dans la guerre d'indépendance d'Amérique (1775-1783) », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 74, no 2, , p. 217–278 (DOI 10.3406/abpo.1967.2406, lire en ligne, consulté le )
- Ouest-France, « Auray. Le jour où Benjamin Franklin a fait escale au port de Saint-Goustan », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Le grand Paris de Benjamin Franklin », sur lejdd.fr, (consulté le )
- BNF data, « Documents sur Jacques-Barthélemy Gruel (1731?-1787) »
- Éric Lhommeau et Karen Roberts, Guide du cimetière de la Bouteillerie Nantes, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 88 p. (ISBN 978-2-9528652-5-8), p. 9.