[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Claude Hagège

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Claude Hagège
Claude Hagège en 2013.
Fonction
Président
Société de linguistique de Paris
Claude Gouffé (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse
Influencé par
Site web
Distinctions
Œuvres principales
L'Homme de paroles (1985)
Le Français et les siècles (1987)
Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d'Europe (1991)
Combat pour le français (2006)
Dictionnaire amoureux des langues (2009)
Contre la pensée unique (2012)

Léon Hagège, dit Claude Hagège (arabe : كلود حجاج[1]), né le à Carthage (Tunisie), est un linguiste français d'origine tunisienne[2].

Débuts et carrière scientifique

[modifier | modifier le code]

Fils d'Edmond Hagège, entrepreneur en électricité tunisien de confession juive, et de Liliane Taïeb, « juive d'attaches chrétiennes », Claude Hagège passe son enfance à Tunis dans un milieu polyglotte[2],[3], et s'applique dès ses six ans à s'adresser aux gens dans leur propre langue, et s'attache à étudier et analyser les langues tout en utilisant un esprit de libre-pensée[3]. Et en demandant à chaque personne qu'il croise dans les rues de Tunis la signification d'un mot ou d'une phrase[3].

Bachelier du lycée Carnot de Tunis en 1953[4], il poursuit ses études à Paris au lycée Louis-le-Grand en classes de lettres supérieures et de première supérieure (1953-1955), puis à l'École normale supérieure (1955-1959), à l'université de Paris, où il obtient une licence de lettres classiques et une licence d'arabe en 1956, un diplôme d'études supérieures d'arabe en 1957, une licence de linguistique générale en 1965 et une licence de chinois en 1969[4]. Il suit également des cours à l'École pratique des hautes études et à l'École nationale des langues orientales, où il obtient un diplôme d'hébreu en 1964, un diplôme de chinois en 1967, et un diplôme de russe en 1970[5].

Reçu à l'agrégation de lettres classiques en 1958[6], Claude Hagège enseigne au lycée de Carthage (1959-1961)[4]. Il fait son service militaire (1961-1963), puis est affecté aux lycées Victor-Duruy et Saint-Louis à Paris (1963-1965)[4]. En détachement, comme attaché de recherche du CNRS de 1965 à 1970, il prépare, sous la direction d'André Martinet, une thèse de doctorat ès lettres qu'il soutient en 1971 à l'université Paris-V[4]. Nommé maître de conférences en 1970, puis professeur à l'université de Poitiers[4], Claude Hagège devient directeur d'études en linguistique structurale à l'École pratique des hautes études en 1977[4], et professeur titulaire de la chaire de théorie linguistique au Collège de France entre 1988 et 2006[7] tout en étant un candidat malheureux à l'Académie française à deux reprises (en 2000[8] et en 2007[9]).

Professeur honoraire au Collège de France[10], il est renommé pour sa maîtrise d'une dizaine de langues[3] et ses connaissances éparses dans une cinquantaine de langues, parmi lesquelles l'italien, l'anglais, l'arabe, le mandarin, l'hébreu, le russe, le guarani, le hongrois, le navajo, le nocte (en)[11], le pendjabi, le persan, le malais, l'hindi, le malgache, le peul, le quechua, le tamoul, le tetela, le turc et le japonais[12].

Homme attaché à la culture française[13], Claude Hagège pourfend l'anglais comme vecteur de pensée unique dans son ouvrage Contre la pensée unique (2012)[14]. Il précise cependant que l'anglais est aussi le support d'« esprits libres », d'une « pensée libertaire […] défendant la liberté, contre la fausse liberté qu'est le néolibéralisme, c'est-à-dire la liberté de faire de l'argent en profitant des malheureux qui sont incapables d'en faire et qu'on exploite. » Il explique aussi qu'il s'agit d'un livre inspiré par ses amis américains[15].

Vie privée

[modifier | modifier le code]

De son union avec Marie Gaudin, il a deux enfants : Emmanuel et Hélène.

Prix et distinctions

[modifier | modifier le code]

Récompenses

[modifier | modifier le code]

Décorations

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]
  • La Langue mbum de Nganha (Cameroun) : phonologie, grammaire, Paris, Klincksieck, 1970.
  • Le Problème linguistique des prépositions et la solution chinoise, Paris, Société de linguistique de Paris, 1975[19].
  • La Phonologie panchronique, Paris, PUF, 1978.
  • Le Comox lhaamen de Colombie-Britannique : présentation d'une langue amérindienne, Amerindia numéro spécial, Paris, Association d'ethnolinguistique amérindienne, 1981.
  • La Structure des langues, Paris, PUF. Que sais-je ?, 1982[20].
  • L'Homme de paroles, Paris, Fayard, 1985.
  • L'Homme de paroles : contribution linguistique aux sciences humaines, Paris, Fayard, 1985[21].
  • Le Français et les siècles, Paris, Éditions Odile Jacob, 1987.
  • Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d'Europe, Paris, Éditions Odile Jacob, 1992[22].
  • The Language Builder: an Essay on the Human Signature in Linguistic Morphogenesis, Amsterdam, John Benjamins, 1992.
  • L'Enfant aux deux langues, Paris, Éditions Odile Jacob, 1996[23].
  • Le Français, histoire d'un combat, Paris, Le Livre de Poche, 1996.
  • Halte à la mort des langues, Paris, Éditions Odile Jacob, 2000.
  • Combat pour le français : au nom de la diversité des langues et des cultures, Paris, Éditions Odile Jacob, 2006.
  • Dictionnaire amoureux des langues, Paris, Éditions Plon-Odile Jacob, 2009. Pocket, 2014 (ISBN 978-2-266-24911-9)
  • Contre la pensée unique, Paris, Éditions Odile Jacob, 2012[24].
  • Parler, c'est tricoter, Paris, Éditions de l'Aube, 2013.
  • C'est quoi le langage ?, Paris, Éditions de l'Aube, 2015.
  • Les religions, la parole, la violence, Paris, Éditions Odile Jacob, 2017[25].
  • Le Linguiste et les langues, Paris, CNRS, 2019[26].
  • La Musique ou la mort, Paris, Éditions Odile Jacob, 2020[27] (ISBN 978-2738150837)

Journaux, revues et tribunes

[modifier | modifier le code]
  • Élisabeth Lévy, « J'aime les langues comme les femmes », Le Point, 25 juin 2009[28].
  • Eléonore Sulser, « L'éloge de Babel », Le Temps, 9 mai 2009.
  • « Les langues, étendard des peuples », Le Monde, 15 février 1990, tribune sur les langues d'Europe de l'Est au moment de la chute du Mur de Berlin.
  • Préface de l'ouvrage de Magda Jeanrenaud, La Traduction là où tout est pareil et rien n'est semblable, (SUDOC 167616471)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Claude Hagège », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  2. a b et c « Claude Hagège, l’homme de Carthage », L'Orient littéraire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d Denis Peiron, « Claude Hagège, la symphonie des langues. Claude Hagège, la symphonie des langues », sur la-croix.com, (consulté le ).
  4. a b c d e f et g « Biographie de Claude Hagège », sur irpall.univ-tlse2.fr (consulté le ).
  5. « Claude Hagège », sur babelio.com.
  6. Les agrégés de l'enseignement secondaire, répertoire 1809-1960 (base de données, Ressources numériques en histoire de l'éducation).
  7. a b c d et e « Biographie », sur college-de-france.fr (consulté le ).
  8. « Élection blanche au fauteuil de M. Alain Peyrefitte (F11) », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  9. « Élection blanche au fauteuil de M. Bertrand Poirot-Delpech (F39) », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  10. Claude Hagège, « Claude Hagège : « Ce n’est pas la langue qui est sexiste, mais les comportements sociaux » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  11. Le nocte est parlé par 33 000 personnes (source: Ethnologue), par un groupe ethnique de la famille naga vivant essentiellement en Inde, en Arunachal Pradesh. Il s'agit d'une variété des langues konyak (en) ou naga du nord (famille sino-tibétaine).
  12. Antoine Perraud, « Les langues dans la chambre d'échos », sur la-croix.com, (consulté le ).
  13. « Le français, histoire d'un Combat » [PDF], sur ufmg.br (consulté le ).
  14. Victoria Gairin, « Hagège : « L'anglais détruit notre pensée » », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  15. [vidéo] « Marc Voinchet, Les Matins de France Culture, 25 janvier 2012 », sur YouTube.
  16. « Prix d’Académie », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  17. « Claude Hagège reçoit la Médaille d'or du CNRS 1995 », sur cnrs.fr (consulté le ).
  18. Décret du 29 novembre 2023 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite (lire en ligne)
  19. Viviane Alleton, « Claude Hagege, "Le problème linguistique des prépositions et la solution chinoise (avec un essai de typologie à travers plusieurs groupes de langue)" », Cahiers de Linguistique - Asie Orientale, vol. 3,‎ , p. 85-92 (lire en ligne).
  20. Guy Serbat, « Claude Hagège, "La structure des langues" », L'information grammaticale, vol. 17,‎ , p. 50-51 (lire en ligne).
  21. Gabriel Vahanian, « Claude Hagège, "L'Homme de paroles : contribution linguistique aux sciences humaines" », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol. 66, no 4,‎ , p. 468-470 (lire en ligne).
  22. Roger Comtet, « Claude Hagège, "Le Souffle de la langue : voies et destins des parlers d'Europe" », Revue des Études Slaves, vol. 64, no 4,‎ , p. 773-776 (lire en ligne).
  23. Jacques Bres, « Claude Hagège, "L’enfant aux deux langues" », Cahiers de praxématique, vol. 26,‎ , p. 168-170 (lire en ligne).
  24. « Hagège : "L'anglais détruit notre pensée" », sur lepoint.fr, .
  25. Pierre Lassave, « Claude Hagège, "Les Religions, la Parole, et la Violence" », Archives de sciences sociales des religions, vol. 180,‎ , p. 353-355 (lire en ligne).
  26. « Claude Hagège et Jean Sellier : "Les langues sont menacées de la même manière que la biodiversité, et pour les mêmes raisons" », sur lemonde.fr, .
  27. « Claude Hagège: "La musique nous rappelle à la vie" », sur lefigaro.fr, .
  28. Élisabeth Lévy, « Claude Hagège : « j'aime les langues comme les femmes » », sur lepoint.fr, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]