Claude Bonnier
Nom de naissance | Claude Etienne Bonnier |
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Naissance |
8e arrondissement de Paris |
Décès |
(à 46 ans) Le Bouscat, banlieue de Bordeaux, France |
Nationalité | France |
Profession | |
Distinctions | |
Famille |
Pierre Bonnier (Père) Louis Bonnier (Oncle) Jules Bonnier (Oncle) Charles Bonnier (Oncle) Therese Renaudel (Femme) |
Claude Bonnier est un ingénieur de l'aéronautique, résistant français, né le à Paris et mort le au Bouscat, en banlieue de Bordeaux.
Famille
[modifier | modifier le code]Il était le fils de Pierre Bonnier et Esfir Cherchewski, médecins à Paris.
Son père, Pierre Bonnier, était d’une famille flamande du Nord. Pierre Bonnier et ses frères, Jules Bonnier, zoologiste, Louis Bonnier, architecte, et Charles Bonnier, professeur de littérature française aux universités d'Oxford et Liverpool, étaient non-croyants, intellectuels, socialistes guesdistes. Ils étaient germanophiles et aimaient beaucoup la musique de Wagner.
Sa mère, Esfir Cherchewski, était de Brest-Litovsk, en Russie. Elle avait un frère, Isha Cherchewski, médecin à Saint-Germain-en-Laye, et un cousin, Jacques Festein, ingénieur en Afrique subsaharienne.
Il avait un frère, Michel Bonnier, médecin à Paris, et une sœur, Noemi Bonnier, instructrice d’allemand.
Son cousin, Marc Bonnier, était un des pionniers de l'aviation.
Biographie
[modifier | modifier le code]En 1915, Claude Bonnier interrompt ses études pour s'engager dans le Génie, alors qu'il n'a pas 18 ans. Il est envoyé au front, puis intègre le cours spécial des élèves officiers du Génie à Versailles. À la fin de la guerre, il est devenu lieutenant et chevalier de la Légion d'honneur.
Il reprend ses études, intègre en 1920 à l'École des mines et en sort ingénieur civil en 1922.
Il épouse en 1923 Thérèse Renaudel, fille de Pierre Renaudel, socialiste proche de Jean Jaurès.
Il prépare une thèse à la Sorbonne et obtient le grade de docteur ès science en 1925, puis poursuit ses recherches à la Station nationale des recherches et expériences techniques de Bellevue.
Pendant cette période, il est le secrétaire des étudiants socialistes.
En 1936, il est directeur du cabinet de Marcel Déat, ministre de l'Air du gouvernement d'Albert Sarraut.
De 1936 à 1939, il est directeur-général de la Société nationale de construction des moteurs, l'usine Lorraine-Dietrich à Argenteuil, nationalisée en 1936 dans le réarmement de la France.
Mobilisé en 1939, il est affecté à la base aérienne de Chartres comme commandant mécanicien. Il est évacué de Dunkerque vers l'Angleterre en mai 1940.
En 1991, son épouse, Thérèse Renaudel, meurt[1].
Rôle dans la Résistance
[modifier | modifier le code]Il rejoint rapidement la Résistance et s'installe d'abord à Alger puis rejoint Londres en 1943. Lieutenant-colonel et délégué militaire régional de la région B (Charente, Charente-Maritime, Gironde, Dordogne Sud, Landes, Hautes-Pyrénées occupées), il est déposé par vol de nuit à Angeac avec Jacques Nancy, dit « Sape »[Note 1]. Sous le pseudonyme d'« Hypoténuse », il organise les forces des groupes-francs et des maquis du sud-ouest de la France, préparant des opérations de sabotage des voies de communication en vue du débarquement (Plan vert). Il réorganise les maquis charentais, leur donne le nom de Bir Hacheim et, après un premier parachutage d'armes et de munitions, permet aux sabotages de reprendre[2].
Trahi par les adjoints de Camplan qui collaborent avec Friedrich Dhose[3], chef de la Gestapo de Bordeaux, Hypoténuse est arrêté chez le radio Kyrie (Durand) le [4]. Immédiatement après son arrestation, il est conduit au siège de la Gestapo au Bouscat pour attendre l'arrivée de Dhose et l'interrogatoire. Il est enfermé dans une cellule, menottes aux poignets dans le dos. Il se suicide en ingérant une pilule de cyanure qui était dissimulée dans sa ceinture. Celle-ci s'étant cassée en tombant par terre, il dut lécher ce qu'il restait du poison - la mort ne fut pas immédiate. De la cellule voisine, un autre prisonnier entendit des gémissements et des râles. Les geôliers constatèrent son décès lorsqu'ils vinrent le chercher quelques heures plus tard pour lui faire subir un interrogatoire. Avant même d'apprendre qui était cet homme qui s'était présenté comme un « officier français », Dhose eut ce commentaire : « C'était un chef. » [Note 2],[Note 3]
Titres et décorations
[modifier | modifier le code]- : Commandeur de la Légion d'honneur
- : Compagnon de la Libération par décret du [5]
- : Croix de guerre 1914-1918, quatre citations
- : Croix de guerre 1939-1945, deux citations
- Croix du combattant volontaire
- Croix du Mérite de guerre
- Mort pour la France le 5 février 1945
Mémoire
[modifier | modifier le code]Depuis le , Claude Bonnier repose dans la crypte du Mémorial de la Résistance de Chasseneuil.
- Mémorial Claude-Bonnier, Vibrac (Charente ).
- Mémorial Claude-Bonnier « Hypoténuse », Angeac-sur-Charente - https://resistancefrancaise.blogspot.com/2014/10/memorial-claude-bonnier-hypotenuse.html.
- Route Claude-Bonnier, entre Vibrac et Chasseneuil-sur-Bonnieure.
- Une rue du quartier de Mériadeck à Bordeaux porte le nom de Claude Bonnier depuis 1975.
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Vibrac, mémorial Claude-Bonnier.
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Borne le long de la route Claude-Bonnier.
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Plaque commémorative dans la rue Claude-Bonnier, à Bordeaux.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Hypoténuse et Sape (Jacques Nancy) ont atterri en Lysander en novembre 1943, sur le terrain Albatros (Angeac). Les auteurs du livre Nos Combats dans l'ombre, Jean Lapeyre Mensignac, Pierre Barrere, Charles Franc et Guy Margariti, les ont accueilli.
- Pendant le procès du radio Durand à la fin de 1945, le témoignage d'un des policiers faisant partie de l'équipe de tortionnaires, accompagnant Dhose dans la cellule pour le deuxième interrogatoire d'Hypoténuse rapporte la scène suivante : « Dhose a fait mettre au garde à vous l'équipe de policiers et leur a dit : vous arrivez trop tard, il a gardé son secret, saluez, c'était un chef. » Ce témoignage devrait être facile à vérifier dans les archives de la justice à Bordeaux.
- Plusieurs textes ont mentionné « de nombreuses arrestations » ou « des centaines d'arrestations » qui auraient été la conséquence du contenu d'une valise piégée qui a mal fonctionné. On peut affirmer qu'aucune autre arrestation n'a suivi l'arrestation de Claude Bonnier à cause d'une liste prétendument trouvée dans cette valise. Ceci est confirmé par un des auteurs du livre Nos Combats dans l'Ombre. De plus, tous les messages destinés à Londres avaient été codés par Mme Babillot. Dans son témoignage, contenu dans un document au Centre national Jean-Moulin de Bordeaux, Mme Babillot affirme que les documents de Bonnier étaient codés selon un procédé connu de lui seul.
Références
[modifier | modifier le code]- Fiche Insee de Thérèse Renaudel.
- Nos Combats dans l'ombre. Prix Littéraire de la Résistance 1996. Ed. Pilote 24, 2e édition, page 130 J. Lapeyre Mensignac, avec P. Barrère, C. Franc, G Margariti et J. Nancy.
- « Fiche sur Friedrich Dohse », sur a-loupe.over-blog.net (consulté le )
- J.Lapeyre-Mensignac, P. Barrere, C. Franc, G. Margaritti, J. Nancy, Nos Combat Dans L'Ombre, Bordeaux, Pilote24, 280 p. (ISBN 978-2950914941), p. 126
- « Claude BONNIER », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
Liens externes
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- Ressource relative aux militaires :
- Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération
- Site en cours sur Claude Bonnier
- Naissance en novembre 1897
- Naissance dans le 8e arrondissement de Paris
- Décès en février 1944
- Décès à Bordeaux
- Décès à 46 ans
- Suicide par le cyanure
- Suicide par empoisonnement en France
- Mort pour la France
- Délégué militaire régional
- Compagnon de la Libération
- Commandeur de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Titulaire de la croix de guerre 1914-1918
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Civil français tué pendant la Seconde Guerre mondiale