Casot
Un casot est un cabanon dans les Pyrénées-Orientales.
Terminologie
[modifier | modifier le code]Le terme est la francisation du catalan casot. Le Diccionari català-valencià-balear d'Antoni Maria Alcover donne la définition suivante : Casa petita i dolenta (pir-or., or.), c'est-à-dire « petite et mauvaise cabane (Pyrénées-Orientales, catalan oriental »).
Matériaux
[modifier | modifier le code]Les murs sont généralement en pierres maçonnées avec du mortier, parfois en pierre sèche, mais aussi en parpaings. Dans les Corbières, on mentionne un casot dont la maçonnerie alterne lits de galets et lits de briques.
Les toitures, généralement à une pente, parfois à deux, sont portées par des pannes, avec ou sans chevrons. Le matériau de couverture peut être des tuiles, de la tôle ondulée, ou encore des panneaux de ciment.
Aire d’extension et fonction
[modifier | modifier le code]On rencontre des casots dans les terrasses vinifères du vignoble de Collioure, où ils furent édifiés naguère par le petit peuple des pêcheurs-vignerons, à côté des cabanes en pierre sèche ou barracas, plus anciennes[1].
Le terme est employé actuellement dans l’ensemble des Pyrénées-Orientales pour désigner le moindre cabanon.
Évolution actuelle
[modifier | modifier le code]La rénovation de casots va bon train, ainsi que leur agrandissement, pour en faire des cabanons du dimanche ou des résidences de vacances, avec tonnelle, terrasse, voire piscine[2].
L’écrivain britannique Patrick O'Brian (1914-2000), qui vint s’installer à Collioure en 1949, fut un précurseur dans ce domaine, vivant et travaillant dans un casot de vigne qu’il restaura et agrandit[3].
Anecdote
[modifier | modifier le code]En 2007, des casots abandonnés ou en ruine ont été transformés en « totems » identitaires en y faisant peindre par un artiste des objets ou des produits catalans typiques. Ainsi, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, près de l’Étang de Leucate, le Conseil général des Pyrénées-Orientales a subventionné la peinture, sur les murs de casots, de barques catalanes, une embarcation de pêche utilisée autrefois le long de la côte méditerranéenne de Marseille à la frontière espagnole[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sentiers de découverte, section « Promenade dans le vignoble de Collioure (Pyrénées-Orientales) », sur le site pierreseche.com.
- Guy Oliver, Le paysage des terrasses du cru Banyuls (Pyrénées-Orientales) et son évolution, sur le site pierreseche.com.
- O’Brian à Collioure, sur le site collioure.net : « En 1955, ils achètent une petite vigne, au lieu-dit "Correc d'en Baus". Dans un premier temps, Patrick vient seulement travailler dans le petit "casot" (quelques contrariétés en constatant des fuites d'eau juste dessus sa machine à écrire…). Progressivement, ils aménagent une pièce au-dessus du casot semi enterré, entièrement de leurs mains. Ils habitent un temps dans ce petit logement au confort plutôt sommaire. Plus tard, en 1968, ils peuvent acheter une autre petite vigne adjacente et font procéder à des extensions du bâtiment existant pour parvenir à ce qui sera leur maison, telle qu'on la connaît aujourd'hui, l'ancien "casot amélioré", devenu "séjour", restant le cœur de l'habitation (la seule habitation dans le secteur à cette époque). »
- Les Barques catalanes sur un casot en tôles ondulées, sur le blogue CASOTS : « Ces petites constructions en plein champs servaient à entreposer des outils, de la nourriture. Certaines sont aménagées pour partager quelques bons moments entre amis, au frais... Grâce à l'action lancée, organisée et financée par le Conseil Général des PO, j'ai entrepris de les peindre pour illustrer les identités culturelles des lieux où ils sont implantés. Je les ai considéré[s] comme des Totems, symboles construits d'une population, de ses rêves, de sa réalité. »