Érato d'Arménie
Érato | |
Érato, reine d'Arménie. | |
Titre | |
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Reine d'Arménie | |
(ou 12 av. J.-C.) – 1 ap. J.-C. (ou 1 av. J.-C.) | |
Avec | Tigrane IV |
Prédécesseur | Tigrane III |
Successeur | Ariobarzane II d'Atropatène |
ca. 12 – ca. 12 | |
Prédécesseur | Tigrane V Hérode |
Successeur | Vononès Ier |
Biographie | |
Dynastie | Artaxiades |
Père | Tigrane III |
Conjoint | Tigrane IV |
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Érato (en arménien Էրատո) est une reine d'Arménie de la dynastie artaxiade, le dernier membre régnant de cette dynastie. À la mort de son père Tigrane III, Érato règne avec son frère-époux Tigrane IV[1] de 6 av. J.-C. (ou 12 av. J.-C.[2]) à 1 ap. J.-C.[3] (ou 1 av. J.-C.[4]), puis seule vers 12. Des candidats pro-romains lui sont opposés, dont le dernier est le premier Arsacide à occuper le trône arménien.
Biographie
[modifier | modifier le code]Érato et Tigrane succèdent à leur père sur le trône d'Arménie sans l'assentiment d'Auguste[5], ce que Rome considère comme un acte de rébellion[6] ; les deux souverains sont même selon certains ouvertement pro-parthes[7]. Auguste tire alors profit de la division de la cour arménienne entre pro-parthes et pro-romains pour imposer le candidat de ces derniers, Artavazde III[1], un frère de Tigrane III, donc l'oncle d'Érato et de Tigrane IV[3].
Face à la rébellion alimentée par le roi parthe Phraatès IV[5], Artavazde semble ne pas avoir réussi à se maintenir très longtemps sur le trône[6], et Tigrane et Érato sont restaurés. L'autorité première semble avoir appartenu à Tigrane : sur les pièces frappées à leur effigie, alors que Tigrane est coiffé de la tiare traditionnelle, Érato ne porte ni diadème ni le titre de reine[8].
Lorsque Auguste envoie son petit-fils Caius César régler les affaires d'Arménie en 1 ap. J.-C. (ou 1 av. J.-C.[4]), Tigrane est déjà mort, ayant été tué au cours d'une expédition contre les barbares, et Érato a abdiqué[9] (certains auteurs estiment toutefois qu'elle a pu se maintenir seule sur le trône un certain temps[10]). Caius rencontre néanmoins Phraatès V sur l'Euphrate, et Parthes et Romains se mettent d'accord : l'Arménie revient sous l'autorité de Rome, qui lui donne pour nouveau roi Ariobarzane II d'Atropatène[5]. Après les courts règnes de ce dernier et de son fils Artavazde IV, Tacite fait à nouveau monter Érato sur le trône[11], mais il est plus probable qu'un autre roi imposé par Rome leur succède, Tigrane V Hérode[12]. Ce n'est qu'à la déposition de ce dernier par les nobles arméniens (vers 12[13]) qu'Érato remonte sur le trône, alors que le pays sombre dans l'anarchie[14]. La même année, un roi parthe renversé, Vononès Ier, se voit offrir le trône arménien[7]. Il devient ainsi le premier roi arsacide d'Arménie. Quant à Érato, sa fin n'est pas connue.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Tacite, Annales [lire en ligne], II, 3.
- Voir Tigrane III.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 94 et 500.
- René Grousset, Histoire de l'Arménie : des origines à 1071, Paris, Payot, (réimpr. 1984, 1995, 2008), 644 p. (ISBN 978-2-228-88912-4), p. 104.
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 137.
- Marie-Louise Chaumont, « L'Arménie entre Rome et l'Iran : I de l'avènement d'Auguste à l'avènement de Dioclétien », dans Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, 9.1, 1976, p. 76.
- (en) « Armenia and Iran », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne).
- Marie-Louise Chaumont, op. cit., p. 77.
- Dion Cassius, Histoire romaine, livre LV, chapitre 10 [lire en ligne (page consultée le 17 juin 2008)].
- Marie-Louise Chaumont, op. cit., p. 81, note 44.
- Tacite, op. cit., livre II, chapitre IV.
- Marie-Louise Chaumont, op. cit., p. 83.
- La date est très incertaine, cf. Gérard Dédéyan (dir.), ibid.
- Marie-Louise Chaumont, op. cit., p. 84.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Tacite, Annales, livre II, Chapitre IV.
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions], p. 103-104.