[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Urolophus cruciatus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 17 septembre 2015 à 12:37 et modifiée en dernier par TodLavond (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Urolophus cruciatus est une espèce de raie de la famille Urolophidae. Elle est endémique du sud-est de l'Australie : on la trouve principalement au large de l'État de Victoria et de la Tasmanie, et plus ponctuellement en Nouvelle-Galles du Sud et Australie-Méridionale. Ce poisson benthique vit généralement dans des habitats sableux ou coralliens à plus de 100 m de profondeur au large de Victoria, mais on le rencontre dans des baies et estuaires peu profonds dans les eaux de Tasmanie. Sa surface dorsale est caractérisée par un motif sombre consistant en une ligne médiane que croisent trois bandes transversales. Le disque formé par la nageoire pectorale est de forme ovale, le museau est arrondi et un rabat de peau similaire à une jupe relie les narines. La courte queue de l'animal se distingue par l'absence de repli de peau sur les côtés et s'achève par une épaisse nageoire caudale en forme de feuille. Les plus jeunes spécimens disposent parfois d'une petite nageoire dorsale en avant de l'aiguillon situé sur la queue. Cette espèce atteint 50 cm de long.

U. cruciatus est une raie plutôt oisive lors de la journée et se rencontre partiellement ou complètement enterrée sous le fond marin. Une fois la nuit tombée, les adultes de cette espèce carnivore se mettent en quête de proies : des crustacés, des vers polychètes et d'autres invertébrés présents sur le fond marin. Les jeunes raies se nourrissent de crustacés plus petits comme les isopodes, les amphipodes ou bien de petites crevettes.

À l'instar de nombreuses raies, celle-ci est ovovivipare : lors du développement intra-utérin, les jeunes sont d'abord nourris avec du vitellus puis plus tard avec un « lait utérin » produit par la mère. Après une période de gestation d'au moins six mois, les femelles donnent naissance jusqu'à quatre petits chaque année. L'espèce est fortement liée à U. sufflavus au point qu'une hybridation soit envisagée. L'aiguillon venimeux de la raie présente un danger potentiel pour l'homme. Ce poisson assez commun est rarement péché sauf dans la zone la plus septentrionale de sa distribution. Puisque la population de cette espèce n'est pas en danger immédiat, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) la considère comme « préoccupation mineure ».

Description

La taille maximale enregistrée pour cette espèce est de 50 cm. Le plus souvent, les femelles sont plus grandes que les mâles[3]. La nageoire pectorale discoïdale d'Urolophus cruciatus est légèrement plus large que longue, elle épouse une silhouette ovale. Les parties antérieures du disque sont quasiment droites et convergent selon un angle obtus. Généralement, le museau charnu et arrondi ne s'avance pas au-delà du disque pectoral. Les stigmates ressemblant à une larme sont surmontés d'un rebord pouvant être arrondi ou anguleux ; ils sont situés juste derrière les petits yeux de la raie. Un bouton en retrait formé par la paroi extérieure des narines est parfois visible. Les narines sont reliées par un rabat de peau s'apparentant à une jupe dont la paroi postérieure profondément renfoncée. La gueule est de petite taille et largement arquée : elle contient entre 3 et 6 papilles sur le plancher buccal et quelques autres sur l'extérieur de la mâchoire inférieure[4]. Les dents supérieures comme inférieures sont petites et grossièrement ovales à leur bases, elles sont disposées en quinconce. Les cinq paires de fentes branchiales sont de taille modeste. Les nageoires pelviennes sont petites et arrondies[5].

La queue est relativement courte et mesure entre 63 et 84% de la longueur du disque. Elle est dépourvue de replis cutanés latéraux ; vue en coupe transversale, la queue est un ovale aplati. L'unique aiguillon est dentelé et à peu près situé à mi-longueur de la queue[4]. Chez les jeunes individus, l'aiguillon est précédé d'une petite nageoire dorsale que l'animal perd avec l'âge ; une légère cicatrice indique parfois la disparition de cette nageoire. La très courte nageoire caudale en forme de feuille est située au bout de la queue[6]. La peau est entièrement dépourvue d'écailles placoïdes qui sont pourtant courantes dans la sous-classe Elasmobranchii[7]. Sur sa surface dorsale, le poisson adopte une teinte comprise entre le grisâtre et le jaune marron à laquelle vient s'ajouter un motif de marques sombres. Ce motif est constitué d'une bande courant le long de la médiane dorsale et qui est croisée de trois bandes transversales de plus petite taille : une près des yeux, une autre au niveau des fentes branchiales, et la dernière au centre du disque. Ces particularités physiques sont plus prononcées chez les raies qui vivent le plus au sud de la distribution géographique. Quelques individus marron sombre voire noirs ont été enregistrés. La surface ventrale est blanche, s’assombrissant parfois à la bordure du disque. La nageoire caudale est plus grisâtre que le corps[4].

Répartition et habitat

Répartition géographique de l'espèce.

L'espèce U. cruciatus est relativement abondante dans les eaux côtières de l'État de Victoria et de la Tasmanie qui constituent la majeure partie de sa zone de distribution. Cette dernière s'étend à l'Est jusque Jervis Bay, en Nouvelles-Galles du Sud, et à l'Ouest jusqu'au littoral de Beachport (en), en Australie-Méridionale. La présence de ce poisson benthique est certaine depuis la zone intertidale jusque 210 m de profondeur, sur la partie supérieure du talus continental[8],[4]. Les raies vivant dans les eaux du Victoria préfèrent les plaines sablonneuses et les récifs rocheux ; elles sont rarement aperçues à une profondeur inférieure à 25 m mais se rencontrent plus généralement au-delà de 100 m[3]. Au contraire, la population de Tasmanie vit sur des fonds vaseux à l'intérieur de baies peu profondes et de grands estuaires, parfois au sein d'une eau saumâtre[8],[9].

Relations avec l'homme

Annexes

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 12 septembre 2015
  2. (en) M. A. Treloar, « Urolophus cruciatus », sur iucnredlist.org, (consulté en )
  3. a et b (en) Treloar, M. and L. Laurenson, « Preliminary observations on the reproduction, growth and diet of Urolophus cruciatus (Lacépéde) and Urolophus expansus, McCulloch (Urolophidae) in Southeastern Australia », Proceedings of the Royal Society of Victoria, vol. 117, no 2,‎ , p. 341–347
  4. a b c et d (en) Last, P.R. and J.D. Stevens, Sharks and Rays of Australia, Harvard University Press, (ISBN 0-674-03411-2), p. 412–413
  5. (en) Last, P.R. and L.J.V. Compagno, FAO identification guide for fishery purposes: The living marine resources of the Western Central Pacific, Food and Agricultural Organization of the United Nations, , 1469–1476 (ISBN 92-5-104302-7), chap. Myliobatiformes: Urolophidae
  6. (en) Waite, E.R., « Scientific results of the trawling expedition of H.M.C.S. 'Thetis' », Memoir, Australian Museum, Sydney, vol. 4,‎ , p. 3–128 (DOI 10.3853/j.0067-1967.4.1899.428)
  7. (en) « Sur les écailles placoïdes. », sur marinelife.about.com
  8. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées iucn
  9. (en) Last, P.R., Elasmobranch biodiversity, conservation and management: Proceedings of the International Seminar and Workshop, Sabah, Malaysia, July 1997, Gland & Cambridge: IUCN SSC Shark Specialist Group, , 185–193 (ISBN 2-8317-0650-5, lire en ligne), chap. Freshwater and estuarine elasmobranchs of Australia