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[[Fichier:Hervé, Tarbé, Gibiat, Dalloz, Laurières Thémines, Jenty.jpg|vignette|upright=1.5|Détail d'une gravure du ''[[Le Monde illustré (Paris)|Monde illustré]]'' d'après un dessin de [[Gustave Janet]] montrant une réunion de l'Union parisienne de la presse au n{{o}} 1 de la [[rue Drouot]]. Debout, de gauche à droite : [[Édouard Hervé|Hervé]] (''Journal de Paris''), [[Edmond-Joseph-Louis Tarbé des Sablons|Tarbé]] (''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]''), [[Paul Dalloz|Dalloz]] (''[[Le Moniteur universel]]'', ''[[Le Monde illustré (Paris)|Le Monde illustré]]''...) et [[Charles Jenty|Jenty]] (''[[La France]]''). Lauzières-Thémines (''[[La Patrie (Paris)|La Patrie]]'') est assis au premier plan.<br />[[Eugène Gibiat|Gibiat]] (''[[Le Constitutionnel]]'', ''[[Le Pays (1849-1914)|Le Pays]]''), président de l'UP, est assis au centre.]]
L''''Union parisienne de la presse''' (ou ''Union de la presse parisienne'', ou simplement ''Union parisienne'') est une organisation électorale fondée en {{date||juin|1871}} autour de plusieurs grands journaux conservateurs ou modérés de la [[Paris|capitale française]].

== Histoire ==

=== Objectifs et méthodes ===

[[Fichier:Courses du 2 juillet 1871, par Bertall.jpg|vignette|Dessin satirique de [[Bertall]] à propos des élections du 2 juillet. Faisant la course avec l'hydre de l'anarchie, le char de la République est attelé au cygne [[Légitimisme|légitimiste]], au coq [[Orléanisme|orléaniste]], à l'aigle [[Bonapartisme|bonapartiste]] et au cheval de labour des ruraux.]]

L'Union parisienne de la presse (UP)<ref>Initiales utilisées dans ''Le Gaulois'' du 26 juillet 1871, {{p.|2}}.</ref> a initialement été créée en vue des [[Élections législatives françaises de 1871#Élection partielle du 2 juillet 1871|élections législatives partielles du 2 juillet 1871]], mais elle sera reconduite à la fin du même mois, lors de la campagne des [[Élections municipales du 30 juillet 1871 à Paris|élections municipales des 23 et 30 juillet]].

Imaginée par [[Émile de Girardin]] (fondateur de ''[[La Presse (France)|La Presse]]'' et directeur de ''La Liberté'') puis formée concrètement à la mi-juin sur l'initiative de [[Charles Jenty]] (directeur de ''[[La France]]'') et d'[[Eugène Gibiat]]<ref name="Revue710701">Eugène Yung, « Le mouvement électoral à Paris », ''La Revue politique et littéraire : revue des cours littéraires'', {{2e|série}}, n{{o}} 1, {{1er}} juillet 1871, {{p.|1-}}.</ref> (propriétaire du ''[[Le Constitutionnel|Constitutionnel]]'' et du ''[[Le Pays (1849-1914)|Pays]]'')<ref name="Fig711120">''Le Figaro'', 20 novembre 1871, {{p.|1}}.</ref>, l'organisation est présidée par ce dernier<ref name="Fig710805">''Le Figaro'', 5 août 1871, {{p.|1}}.</ref> et dotée d'un siège installé à l'hôtel de Russie, au n{{o}} 1 de la [[rue Drouot]].

Ce rassemblement d'une vingtaine de journaux à des fins politiques n'est pas inédit. En effet, la plupart d'entre eux s'étaient déjà associés trois mois auparavant, au début de la [[Commune de Paris (1871)|Commune]], pour publier une protestation, soutenue dans la rue par les « [[Amis de l'Ordre]] »<ref>[[Pierre Milza]], ''« L'Année terrible »'', t. II (''La Commune''), Paris, Perrin, 2009, {{p.|94}}.</ref>, qui dénonçait l'illégitimité du [[Comité central de la Garde nationale|Comité central de la garde nationale]]<ref group=N name="Commune">Cités notamment dans ''Le Gaulois'' du 24 mars 1871, les journaux ayant signé la ''Déclaration de la presse'' contre la convocation des électeurs par le Comité central de la garde nationale sont indiqués en '''gras''' dans la liste des adhérents de l'UP. Les signataires de cette déclaration légaliste qui n'ont pas ensuite adhéré à l'UP sont : ''Le Temps'' (comité Renouard), ''Le National'', ''La Cloche'', ''Le Bien public'' (membres, avec ''L'Opinion nationale'', de l'Union républicaine de la presse), ''L'Avenir libéral'' (liste [[Clément Duvernois]]), ''Le Journal des villes et des campagnes'', ''[[Le Charivari]]'', ''La France nouvelle'', ''Le Petit National'' et ''[[L'Électeur libre]]''.</ref>.

Instruite de l'échec parisien des conservateurs lors du [[Élections législatives françaises de 1871|scrutin du 8 février]] (quand la plupart des journaux de cette tendance avait publié des listes de candidats différentes)<ref>''Le Constitutionnel'', 8 février 1871, {{p.|1}}.</ref>, traumatisée par la Commune (qui a été [[Semaine sanglante|réprimée quelques semaines plus tôt]]), et consciente d'un contexte national où l'avenir de la [[Troisième République française|République]] semble très incertain (les [[Monarchisme|monarchistes]] étant majoritaires mais divisés à l'[[Assemblée nationale (1871)|Assemblée nationale]]), l'UP a pour but d'éviter la dispersion des voix des partisans de l'ordre, en établissant une liste unique de candidats conservateurs ou libéraux acceptables à la fois par les monarchistes ([[Orléanisme|orléanistes]], [[Légitimisme|légitimistes]] et [[Bonapartisme|bonapartistes]]) et par les [[républicains modérés]]. Il n'est donc pas question de se prononcer sur le régime politique que doivent mettre en place les députés, mais plutôt de proposer un certain conservatisme social. Selon le rédacteur en chef du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', [[Hippolyte de Villemessant]], les membres de l'Union, en lien avec plusieurs comités électoraux d'arrondissement, se sont contentés de faire « de l'essence d'honnêtes gens, d'hommes d'ordre avant tout, et pas un nom n'a été accepté [...] sans avoir subi la formalité, ou plutôt l'épreuve, d'un scrutin secret »<ref name="Fig710706">''Le Figaro'', 6 juillet 1871, {{p.|1}}.</ref>.

Contrairement à l'idée initiale de Girardin, qui avait proposé la candidature des 19 rédacteurs en chef de journaux qui s'étaient aussi bien opposés aux menées [[Léon Gambetta|gambettistes]] en province qu'à la Commune de Paris<ref name="Revue710701"/>, il est décidé de ne retenir aucun nom de journaliste, [[Paul Dalloz|Dalloz]], Jenty et [[Édouard Hervé|Hervé]] acceptant de renoncer à toute candidature par « dévouement à l'union si nécessaire dans ces graves circonstances »<ref name="JDD710702">''Journal des débats'', 2 juillet 1871, {{p.|2}}</ref>. Sur la liste définitive, constituée de notables parisiens monarchistes ou républicains modérés, on retrouve aussi bien un évêque catholique, [[Charles-Émile Freppel|Monseigneur Freppel]], qu'un pasteur protestant, [[Edmond de Pressensé]]. Une délégation avait été envoyée auprès du [[Patrice de Mac Mahon|maréchal de Mac-Mahon]] pour lui proposer de faire figurer son nom en tête de liste, mais le futur président avait alors courtoisement décliné cette candidature<ref name="Temps710630">''Le Temps'', 30 juin 1871, {{p.|1}}.</ref> et proposé, à la place, celle du [[Ernest Courtot de Cissey|général de Cissey]]<ref name="Fig730605">''Le Figaro'', 5 juin 1873, {{p.|1-2}}.</ref>.

En l'absence de partis politiques structurés (qui n'apparaîtront sous leur forme actuelle qu'à partir de 1901), l'UP coordonne ainsi le « parti libéral et conservateur »<ref>''Le Figaro'', 30 juillet 1871, {{p.|2}}.</ref> ou le « parti de l'ordre »<ref name="Revue710701"/>{{,}}<ref name="Fig710818">''Le Figaro'', 18 août 1871, {{p.|1}}.</ref> dans la capitale face à la liste républicaine [[Radicalisme|radicale]], qu'elle présente abusivement comme l'héritière des [[Communard]]s.

[[Fichier:Le Figaro 1871-07-03.jpg|vignette|''[[Le Figaro]]'' portant la date du 3 juillet 1871 (mais publié la veille) offre six [[bulletin de vote|bulletins de vote]] de l'Union parisienne de la presse à découper.]]

=== Organisations concurrentes ===

Cependant, tous les journaux hostiles à l'[[extrême gauche]] ne font pas front commun.

Trois des titres qui s'étaient opposés à la Commune, ''[[L'Opinion nationale]]'' de [[Adolphe Georges Guéroult|Guéroult]], ''Le Bien public'' et ''La Cloche'' de [[Louis Ulbach|Ferragus]] ont ainsi préparé leur propre liste d'« Union républicaine de la presse »<ref name="Temps710629">''Le Temps'', 29 juin 1871, {{p.|2}}.</ref>. Guéroult avait pourtant accueilli dans ses bureaux la première réunion préparatoire de l'UP, mais il s'en était immédiatement désolidarisé au profit d'une ligne exclusivement républicaine modérée<ref name="Revue710701"/>.

Encore plus intraitables quant au républicanisme, ''[[Le Siècle (journal)|Le Siècle]]'', ''[[L'Avenir national]]'' et ''La Nation souveraine'' appuient quant à eux le Comité républicain de la Seine, dit « comité de la [[rue Turbigo]] » ou « comité [[Alphonse Peyrat|Peyrat]] ». Celui-ci adopte une ligne de gauche modérée, certes fermée au tribun [[Léon Gambetta|Gambetta]] et aux radicaux suspectés de complaisance avec la Commune, mais résolument hostile à toute forme de monarchie<ref name="Revue710701"/>.

Une démarche conciliatrice, proche des positions du [[centre gauche]] incarné par [[Adolphe Thiers|Thiers]], a été tentée par le Comité électoral de la rive gauche ou « Comité de la [[rue Le Peletier]] », présidé par [[Charles Renouard]]<ref>Louis Teste, « Chronique politique », ''[[Revue de France]]'', 8 juillet 1871, {{p.|201}}.</ref> avec l'aide du [[Edmond Rousse|bâtonnier Rousse]]. Soutenu par ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]''<ref name="Temps710630"/>, ce « comité Renouard » était entré en pourparlers avec les trois autres organisations ainsi qu'avec une « Union des chambres syndicales ». Après s'être rapproché de l'Union républicaine de Guéroult<ref group=N name="Ulbach">Pour justifier ce rapprochement, Ferragus ([[Louis Ulbach]]), de ''La Cloche'', a déclaré : « Notre conscience nous dit qu'en travaillant pour l'ordre nous travaillons pour la République : tant pis ou tant mieux si nous ne travaillons pas pour certains républicains ! » (cité par Eugène Yung, « Le mouvement électoral à Paris », ''[[Revue politique et littéraire|La Revue politique et littéraire : revue des cours littéraires]]'', {{2e|série}}, n{{o}} 1, {{1er}} juillet 1871, {{p.|3}}).</ref> et après avoir proposé une liste ayant des noms communs avec celle de l'UP<ref name="Temps710629"/>, le comité Renouard s'est finalement rallié en ordre dispersé aux choix de cette dernière peu de temps avant l'ouverture du scrutin<ref name="Fig710702">''Le Figaro'', 2 juillet 1871, {{p.|1}}.</ref>, apportant avec lui l'appui du ''Soir'' ([[Hector Pessard]]), du ''[[Le Français (1868)|Français]]'' (Étienne Récamier) et du ''Paris-Journal'' ([[Henry de Pène]])<ref name="JDD710702"/>, mais pas celui du ''Temps''<ref>''Le Temps'', 2 juillet 1871, {{p.|1}}.</ref>.

=== Résultats électoraux ===

[[Fichier:Veuillot, Bapst, Villemessant.jpg|vignette|De gauche à droite : [[Gustave Janicot|Janicot]] (''[[La Gazette (France)|La Gazette de France]]''), [[Eugène Veuillot|Veuillot]] (''[[L'Univers (journal)|L'Univers]]''), [[Jules Bapst|Bapst]] (''Le [[Journal des débats]]''), [[Hippolyte de Villemessant|Villemessant]] (''[[Le Figaro]]'') et Neychens (''L'Union'').]]

Le 2 juillet 1871, 16 des 21 candidats<ref group="N" name="députés">Les députés élus sur la liste de l'UP sont : [[Alfred André|André]], le [[Ernest Courtot de Cissey|général de Cissey]], [[Ernest Denormandie|Denormandie]], [[Charles Dietz-Monnin|Dietz-Monnin]], [[Jean-Baptiste Drouin|Drouin]], [[Jean-Baptiste Sébastien Krantz|Krantz]], [[Édouard Lefebvre de Laboulaye|Laboulaye]], [[Léon Lefébure|Lefébure]], [[Auguste Louvet|Louvet]], [[Ferdinand Moreau|Moreau]], [[Paul Morin (homme politique)|Morin]], [[Charles Pernolet|Pernolet]], [[Alexandre de Plœuc|de Plœuc]], [[Edmond de Pressensé|de Pressensé]], [[Louis Sébert|Sébert]] et [[Louis Wolowski|Wolowski]].
<br />
Les cinq candidats battus sont : [[Maurice de Flavigny|Flavigny]], [[Charles-Émile Freppel|Monseigneur Freppel]], [[Joseph d'Haussonville|d'Haussonville]], [[Jules Le Berquier|Le Berquier]] et [[Charles Piérard|Piérard]].</ref> patronnés par l'UP sont élus à l'Assemblée nationale<ref name="Fig710706"/>.

Ce succès encourage l'UP à rester active en vue des [[Élections municipales du 30 juillet 1871 à Paris|élections municipales de la fin du mois]], pour lesquelles elle revendique un certain [[apolitisme]] face à des radicaux qui ne comptent pas se contenter de questions purement administratives. Les recommandations de l'UP sont à nouveau très suivies, mais surtout dans les quartiers bourgeois de l'Ouest et du Centre, les « quartiers excentriques » [sic] de l'Est étant, selon Villemessant, « éternellement voués aux agitateurs »<ref name="Fig710818"/>. Ainsi, les candidats de l'UP remportent tous les quartiers des [[6e arrondissement de Paris|6{{e}}]] et [[9e arrondissement de Paris|9{{e}}]] arrondissements, ainsi que les trois quarts des sièges des [[1er arrondissement de Paris|1{{er}}]], [[2e arrondissement de Paris|2{{e}}]], [[4e arrondissement de Paris|4{{e}}]], [[7e arrondissement de Paris|7{{e}}]], [[8e arrondissement de Paris|8{{e}}]], [[10e arrondissement de Paris|10{{e}}]], [[13e arrondissement de Paris|13{{e}}]] et [[17e arrondissement de Paris|{{17e|arrondissements}}]], mais ils n'en obtiennent qu'un seul dans les [[3e arrondissement de Paris|3{{e}}]], [[12e arrondissement de Paris|12{{e}}]], [[14e arrondissement de Paris|14{{e}}]], [[15e arrondissement de Paris|15{{e}}]], [[19e arrondissement de Paris|19{{e}}]] et [[20e arrondissement de Paris|20{{e}}]], et même aucun dans les [[11e arrondissement de Paris|11{{e}}]] et [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissements}}]]. Finalement, les candidats de l'UP détiennent 42 des 80 sièges du [[Conseil municipal de Paris|conseil municipal]]<ref group=N name="conseillers">Les conseillers municipaux élus avec la recommandation de l'UP sont : Prestat, Bouruet-Aubertot, Bernard ([[1er arrondissement de Paris|{{1er}} arr.]]), [[Edmond Joubert|Joubert]], Louvet, Thorel ([[2e arrondissement de Paris|{{2e}} arr.]]), Leleux ([[3e arrondissement de Paris|{{3e}} arr.]]), Callon, Loiseau, Desouches ([[4e arrondissement de Paris|{{4e}} arr.]]), Lavocat, Dubief ([[5e arrondissement de Paris|{{5e}} arr.]]), Bréton-Hachette, Rondelet, Beudant, Depaul ([[6e arrondissement de Paris|{{6e}} arr.]]), [[Charles Tranchant|Tranchant]], [[Victor-Auguste Frémyn|Frémyn]], Delzant ([[7e arrondissement de Paris|{{7e}} arr.]]), Watel, Férot, [[Louis Binder|Binder]] ([[8e arrondissement de Paris|{{8e}} arr.]]), Prétet, Perrin, [[Léon Ohnet|Ohnet]], Meunier ([[9e arrondissement de Paris|{{9e}} arr.]]), Dehaynin, Saglier, Christofle ([[10e arrondissement de Paris|{{10e}} arr.]]), [[Frédéric-Eugène Piat|Piat]] ([[12e arrondissement de Paris|{{12e}} arr.]]), [[Ulysse Trélat (1795-1879)|Trélat]], Paymal, Bouvery ([[13e arrondissement de Paris|{{13e}} arr.]]), Gavrel ([[14e arrondissement de Paris|{{14e}} arr.]]), Thomas ([[15e arrondissement de Paris|{{15e}} arr.]]), Leclerc, Dehaynin ([[16e arrondissement de Paris|{{16e}} arr.]]), Raynal, Puteaux, Gouin ([[17e arrondissement de Paris|{{17e}} arr.]]), Richard ([[19e arrondissement de Paris|{{19e}} arr.]]) et Topart ([[20e arrondissement de Paris|{{20e}} arr.]]).
<br />
Les candidats de l'UP battus sont : Grellou ({{1er}} arr.), Carlhian ({{2e}} arr.), Piault, Paillard, Ranvier ({{3e}} arr.), La Renaudière (qui s'est désisté au second tour en faveur de Desouches) ({{4e}} arr.), Houette puis Maillot au second tour, Lartigue ({{5e}} arr.), Dargent ({{7e}} arr.), Jenty ({{8e}} arr.), Laisné ({{10e}} arr.), Mignon, Simon puis Hochard au second tour, Francastel, Grados ({{11e}} arr.), Agnellet, Hadot, Baudelot ({{12e}} arr.), Durand ({{13e}} arr.), Decaux, Genevoix, La Grandière ({{14e}} arr.), Cartelier puis Aubry au second tour, Fauvage, Chevalier-Cheylus ({{15e}} arr.), [[Louis Calla|Calla]] puis Possoz au second tour, Klein ({{16e}} arr.), Duchêne, Bertrand (au premier tour) ({{17e}} arr.), Jean puis Cochin au second tour, Dodin puis Labat au second tour, Goullet ({{18e}} arr.), Gargan (au premier tour), Maujean, Hellot puis Mullet, Couvreur ({{19e}} arr.), Héret, Ferry, et Lazard (ou Lazare) ({{20e}} arr.). Noms et désistements publiés dans ''La Presse'' des 24 et 29 juillet 1871.</ref>.

Bien que certains membres de l'UP soient déçus de ne pas avoir remporté une majorité aussi absolue qu'au début du mois<ref>''Le Figaro'', 2 août 1871, {{p.|3}}.</ref>, le résultat reste encourageant et incite Villemessant à imaginer de transformer l'UP en une organisation permanente élargie à d'autres notabilités<ref name="Fig710818"/>. Cet enthousiasme se manifeste le 3 août, à l'occasion d'un dîner des membres de l'UP chez [[Restaurant Ledoyen|Ledoyen]], auquel ont été conviés [[Louis Veuillot]] et Émile de Girardin ainsi que [[Jules Ducatel|Ducatel]], le « sauveur de Paris », en guise d'invité surprise<ref name="Fig710805"/>.

=== Dissolution ===

Au-delà des élections, une certaine solidarité subsiste pendant quelques mois entre les différents titres. Ainsi, lors de la suspension du ''Pays'' par le gouvernement, ''Le Figaro'' prend la défense de ce journal bonapartiste au nom de l'UP, qui a « empêché qu'une quinzaine de rouges et de communeux ne pénétrât dans l'Assemblée »<ref name="Fig711120"/>.

L'un des députés de l'UP, le général de Cissey, ayant été élu aussi bien par la Seine que par l'[[Ille-et-Vilaine]] et ayant opté pour ce dernier département, une nouvelle élection complémentaire a lieu à Paris le 7 janvier 1872. Cependant, l'UP n'aura cette fois-ci pas de candidat officiel, Mac-Mahon ayant une nouvelle fois décliné ses sollicitations<ref name="Fig730605"/>. Par conséquent, ses membres et son électorat vont se disperser, essentiellement au profit du républicain modéré [[Joseph Vautrain]]<ref>''Journal des débats'', 5 janvier 1872, {{p.|1}}.</ref>, qui bat ainsi [[Victor Hugo]], candidat des républicains plus avancés et des radicaux. L'UP n'est plus à l'ordre du jour, comme le confirme l'[[Élection législative partielle de 1873 dans la Seine|élection législative complémentaire du 27 avril 1873]], provoquée par la mort de [[François Clément Sauvage|François-Clément Sauvage]] : les anciens partenaires de 1871 se partagent alors entre la candidature de [[Charles de Rémusat|Rémusat]], un républicain modéré proche de Thiers, et celle du [[Eugène Stoffel|colonel Stoffel]], un bonapartiste également soutenu par les légitimistes<ref group=N name="Monprofit">Rémusat est notamment soutenu par ''L'Ami de la Religion'', ''Le Constitutionnel'', ''Le Français'', ''Le Temps'', ''La Patrie'', ''La Presse'', ''Le Messager de Paris'', ''La Liberté'', ''Le Journal de Paris'', ''Le Moniteur universel'', ''Le Paris-Journal'', ''Le Soleil'', ''Le Bien public'', ''Le XIX{{e}} siècle'', ''L’État'', ''Le Figaro'', ''La France'', ''Le National'', ''L'Opinion nationale'' et ''Le Soir'', tandis que Stoffel est patronné par ''Le Monde'', ''L'Univers'', ''Le Pays'', ''L'Ordre'', ''La Gazette de France'', ''L'Union'', ''Le Gaulois'' et ''La France nouvelle'' (cf. [[Onésime Monprofit]], ''Les murs de Paris en avril 1873'', Paris, Sagnier, 1873, {{p.|139}}).</ref>. Cette division facilite l'élection du républicain [[Désiré Barodet|Barodet]], qui entraîne la chute de Thiers. Quelques semaines plus tard, ''Le Figaro'' prend ses distances avec ses confrères de droite qui ont fait acte d'allégeance à Mac-Mahon<ref name="Fig730605"/>.

À l'approche des élections municipales de 1874, les légitimistes de ''L'Union'' proposent de réactiver l'UP. Si cet appel est accueilli favorablement par ''La Presse'', ''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'', ''[[Le Pays (1849-1914)|Le Pays]]'' et ''[[Le Moniteur universel]]'', il est cependant rejeté par le ''[[Journal des débats]]'', qui y voit avant tout une « manifestation antirépublicaine »<ref>''Journal des débats'', 13 novembre 1874, {{p.|1}}.</ref>. Le ''Paris-Journal'', le ''Journal de Paris'' et ''[[L'Ordre (journal)|L'Ordre]]'' refusent également ce nouveau projet de coalition, auquel ni ''Le Figaro'', ni ''Le Soir'', ni ''Le Français'' ne donnent suite, contraignant ainsi ''L'Union'' à renoncer à cette résurrection de l'UP<ref>''La Presse'', 16 novembre 1874, {{p.|1}}.</ref>.

== Journaux adhérents ==

{{colonnes|nombre=3|
*'''''[[Le Constitutionnel]]'''''<ref name="ListePresse710719">''La Presse'', 19 juillet 1871, {{p.|1}}.</ref> ([[Charles-Eugène Gibiat]])
*''[[Le Correspondant (revue)|Le Correspondant]]''<ref name="ListePresse710719"/> (Léopold de Gaillard)
*''Le Droit''<ref name="ListePresse710719"/> (M. François)
*'''''[[Le Figaro]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Hippolyte de Villemessant]], [[Alfred d'Aunay|Alfred d’Aunay]])
*'''''[[La France]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Charles Jenty]], G. Masseras)
*''[[Le Français (1868)|Le Français]]''<ref name="Fig710703">''Le Figaro'', 3 juillet 1871, {{p.|1}}.</ref>
*'''''[[Le Gaulois (France)|Le Gaulois]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Edmond-Joseph-Louis Tarbé des Sablons|Edmond Tarbé]])
*'''''[[La Gazette (France)|La Gazette de France]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Gustave Janicot]])
*''La Gazette des Tribunaux''<ref name="ListePresse710719"/> (Taillandier de Villeneuve)
*'''''Le [[Journal des débats]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Jules Bapst]])
*''Le Journal de Paris''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Édouard Hervé]])
*'''''[[La Liberté (Paris)|La Liberté]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Jules de Précy]], [[Léonce Détroyat]])
*''Le Messager de Paris''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Eugène Rolland]])
*'''''[[Le Monde (Paris, 1860)|Le Monde]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> (Armand Ravelet)
*''[[Le Monde illustré (Paris)|Le Monde illustré]]''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Paul Dalloz]])
*'''''[[Le Moniteur universel]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> (Dalloz, [[Gustave Claudin]])
*'''''Paris-Journal'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Eugène Schnerb]])
*'''''[[La Patrie (Paris)|La Patrie]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> (Achille de Lauzières-Thémines)
*'''''[[Le Pays (1849-1914)|Le Pays]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> (Gibiat)
*''[[Le Petit Journal (quotidien)|Le Petit Journal]]''<ref name="ListePresse710719"/>
*'''''Le Petit Moniteur'''''<ref name="ListePresse710719"/> (Dalloz)
*''La Petite Presse''<ref name="ListePresse710719"/> (Dalloz)
*'''''[[La Presse (France)|La Presse]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Arthur de La Guéronnière]], Vernhelle)
*''La Revue britannique''<ref name="Fig710703"/>
*''Le Salut''<ref name="ListePresse710719"/>
*''Le Soir''<ref name="Fig710703"/>
*''Le Sport''<ref name="ListePresse710719"/>
*'''''L'Union'''''<ref name="ListePresse710719"/> (Jules Neychens)
*'''''[[L'Univers (journal)|L'Univers]]'''''<ref name="ListePresse710719"/> ([[Eugène Veuillot]])
}}

Entre parenthèses : noms des principaux représentants des journaux lors des réunions de l'UP<ref>Maxime Vauvert, « Les élections du 2 juillet : l'Union parisienne de la presse », ''Le Monde illustré'', n{{o}} 744, 15 juillet 1871, {{p.|39}}.</ref> et du dîner du 3 août<ref name="Fig710805"/>.<br />
En '''gras''' : journaux ayant signé en mars 1871 la ''Déclaration de la presse'' contre la Commune<ref group=N name="Commune"/>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}

=== Références ===
{{Références|colonnes=3}}

{{Portail|presse écrite|Paris|politique française|France au XIXe siècle}}

[[Catégorie:Organisme fondé en 1871]]
[[Catégorie:Juin 1871]]
[[Catégorie:Association ou organisme fondé sous la Troisième République]]
[[Catégorie:Association ou organisme disparu en France]]
[[Catégorie:Presse sous la Troisième République]]
[[Catégorie:Paris au XIXe siècle]]

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