Voir la source de Tatars

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{{Autre4|le peuple tatar|la langue tatare|tatar}}
{{Infobox Groupe ethnique
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}}

Les '''Tatars''' (ou '''Tatares'''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=[[Centre national de ressources textuelles et lexicales|CNRTL]] |titre=Entrée "Tatar" (étymologie) |url=http://cnrtl.fr/etymologie/tatar |site=cnrtl.fr |consulté le=27 mars 2016}}. ''Tartares'' : ce nom est une déformation due à l'influence du [[Tartare (mythologie)|Tartare]] de la [[mythologie grecque]].</ref>) sont un [[peuples turcs|peuple turcique]], parlant le [[tatar]].

La plupart des Tatars vivent au centre et au sud de la [[Russie]], en [[Ukraine]], au [[Kazakhstan]], en [[Turquie]] et en [[Ouzbékistan]]. On en dénombre plus de huit millions à la fin du {{XXe siècle}}. Les Tatars forment par ailleurs l'un des [[Groupes ethniques de Chine|cinquante-six groupes ethniques]] recensés par la [[Chine|république populaire de Chine]]. Il existe des distinctions entre les Tatars eux-mêmes, parmi lesquels les [[Nogaïs]].

== Confusion entre Tartares et Tatars ==
Il ne faut pas confondre les Tatars avec ceux que l'on appelait en Occident les [[Tartarie|Tartares]]. Ce dernier terme désigne des [[peuples turcs]] d'[[Europe orientale]], d'[[Asie centrale]] et d'[[Asie du Nord]] qui parlent différentes [[langues turques]] autres que le tatar, ainsi que les [[Mongols]], qui parlent des [[langues mongoles]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Alfred Maury |titre=: La Terre et l'Homme, ou Aperçu historique de géologie, de géographie et d'ethnologie générales, pour servir d'introduction à l'histoire universelle — Race jaune, page 452 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k210207w/f457.image |site=Gallica}}</ref>, les [[Toungouses]], qui parlent des [[langues toungouses]] (ces trois dernières familles étaient considérées à l'époque comme faisant partie de la macro-famille des [[langues altaïques]]), auxquels on ajoute parfois les [[Tibétains]], qui parlent des [[langues bodiques]], du groupe des [[langues sino-tibétaines]].

Cette désignation donna lieu à l’appellation de [[Tartarie]] pour les régions habitées par les peuples [[turco-mongol]]s.

Il était parfois question de Turco-Tartars<ref>{{Article |auteur1=J. Deniker |titre=La taille en Europe. La taille des populations Turco-tartars et des Caucasiens |périodique=Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris |série={{Ve}} |volume=10 |année=1909 |doi=10.3406/bmsap.1909.8043 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1909_num_10_1_8043 |pages=66-77}}</ref>.

== Origines ==
Le nom de ''Tatars'' désigne à l'origine un ancien peuple turco-mongol qui, aux {{s|XI|e}} et {{s|XII|e}}, nomadisait à l'est de la [[Grande Mongolie|Mongolie]], dans les fertiles pâturages près de [[Hulun]] et du [[lac Buir]]. Un temps inféodés aux [[Dynastie Jin (1115-1234)|Jurchen]], ils ont pu contrôler une route commerciale avec la [[Chine]]. Vaincus par [[Gengis Khan]] dès 1202, leurs guerriers sont placés à l'avant-garde par [[Batu#L'invasion de la Rus' (1236-1240)|Batu]] et [[Subötaï]] lors de leurs conquêtes de l'Europe, et c'est ainsi que nous parvint leur nom pour désigner en Europe les Mongols, nom souvent déformé en « Tartares », par rapprochement avec le « [[Tartare (mythologie)|Tartare]] », l'enfer de la mythologie grecque antique{{Référence nécessaire|date=28 mai 2024}}.

L'ancien peuple tatar a disparu comme tel ; les descendants se sont mélangés aux populations des territoires qu'ils ont conquis. Leur nom a été transmis à ces populations qui regroupent aujourd'hui diverses origines : ainsi, les Tatars de [[Kazan]] ou de la [[Volga]] descendent des [[Khanat bulgare de la Volga|Bulgares de la Volga]] et de tribus finno-ougriennes ; les [[Tatars de Crimée]] proviennent du mélange des nombreux peuples ayant habité la [[Crimée]] avant eux (dont des [[Goths de Crimée|Goths]], des [[Khazars]], des [[Coumans]], des [[Karaïsme|Karaïm]]{{etc}}). Les Tatars ont également assimilé des déserteurs des armées adverses : Russes, Polonais ou autres, ainsi que des [[Roms]] qui furent longtemps leurs charrons, éleveurs de chevaux, bûcherons, chaudronniers, éclaireurs ou tanneurs<ref>{{Article |auteur1=Stéphane Zweguintzow |titre=Khaladytika Roma et Tataritika Roma, les Roms dans la CEI |périodique=Échos de Russie |numéro=24 |mois=janvier-février |année=1995 |issn=1250-8659 |pages=16}}.</ref>. D'abord peuples hétéroclites désignés ainsi par leurs voisins par commodité, les Tatars acquirent peu à peu un sentiment d'appartenance à une même communauté au sein de la Russie. Contre eux, les rois de [[Pologne]] et les [[tsar]]s de [[Russie]] levèrent des troupes de soldats-éleveurs libres, vivant dans la steppe en campements initialement nomades et en pillant l'ennemi, de la même façon que les Tatars : ce furent les [[Cosaques]].

Mélangés au cours des siècles avec des [[Mongols]] et des [[Slaves]], les Tatars se distinguent des [[Turcs (peuple)|Turcs osmanlis]] (anatoliens) par un [[phénotype]] plus [[Asiatique (humain)|asiatique]] : on y remarque souvent des [[yeux bridés]] ainsi que des pommettes saillantes et une couleur de cheveux noire.

== Histoire ==
Les Tatars sont signalés en Europe à partir de [[1222]], lorsque les chefs [[mongols]] [[Djebé]] et [[Subötaï|Subötai]], après avoir saccagé le [[Chirvan (province)|Chirvan]], passent le [[Caucase]] par [[Derbent]] et débouchent dans les steppes situées entre la [[mer Caspienne]] et la [[mer Noire]] (pays des [[Coumans]] Kiptchak). [[Köten]], khan des [[Coumans]], allié aux [[Alains]] et aux [[Adyguéens|Circassiens]], appelle les princes de la [[Rus' de Kiev]] à son secours. Les Mongols, après avoir réduit les [[Alains]] et les [[Circassiens]], envoient en [[Rus' de Kiev]] une ambassade qui est massacrée, ce qui déclenche les hostilités. Köten se réfugie chez son beau-père, le prince de [[Galitch (Kostroma)|Galitch]] [[Mstislav Mstislavich|Mstislav]], lequel convainc les princes de la [[Rus' de Kiev]] de constituer une armée de {{nombre|80000|hommes}} pour arrêter les [[Mongols]] et les Tatars. La [[bataille de la Kalka]], près de la [[mer d'Azov]]<ref name="Grousset">{{Ouvrage |auteur1=[[René Grousset]] |titre=[[L’Empire des steppes]] |lieu=Paris |éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]] |année=1965 |numéro d'édition=4 |pages totales=620 |format livre={{pdf}} |lire en ligne=http://classiques.uqac.ca/classiques/grousset_rene/empire_des_steppes/grousset_steppes.pdf |consulté le=30/11/2016}}.</ref> marque le début des invasions mongoles et tatares en [[Rus' de Kiev]] et en [[Europe]]. Le {{date|31|mai|1223}} (ou [[1222]]), elle oppose les généraux de [[Gengis Khan]] : [[Djebé]] et [[Subötaï]], à la coalition des Coumans, des princes de [[Galitch (Kostroma)|Galitch]] et de [[Kiev]], des princes de [[Tchernihiv|Tchernikov]] et de [[Smolensk]], aidés de troupes [[Empire byzantin|grecques]] de [[Crimée]]. Les Mongols et Tatars écrasent les coalisés<ref>[[Michel Heller]] : ''Histoire de la Russie et de son Empire'', 2015, Éd. Tempus Perrin, {{ISBN|978-2262051631}}</ref>. Le [[Mstislav III Boris de Kiev|prince de Kiev]], qui n’a pas participé aux combats, se bat encore quelques jours puis croit pouvoir déposer les armes à des conditions acceptables. Les Mongols ne les respectent pas et massacrent ses hommes jusqu’au dernier.

[[Fichier:suzdal-invasion2.jpg|vignette|gauche|alt=Dessin médiéval : un groupe d'individus (à gauche) détruit une ville (à droite - on voit également un groupe d'individus en position horizontale).|La dévastation de la ville de Souzdal par les troupes tatares (des annales médiévales russes).]]

[[Djebé]] et [[Subötaï]] exploitent leurs victoires en rançonnant les villes prises et en recueillant des renseignements sur les pays situés à l’ouest pour une campagne future, puis repartent vers l'est rejoindre le gros de l'armée mongole en faisant le tour de la Caspienne par le Nord. Ils s'allient à un autre peuple nomade mais pacifique de langue indo-européenne, qui met à leur service des compétences de charriers, d'éleveurs de chevaux, de chaudronniers et d'éclaireurs : les [[Roms]]<ref>{{Article |auteur1=Henriette Asséo |titre=L'odyssée des Tsiganes |périodique=Collections de l'Histoire |numéro=43 |mois=février |année=1996 |lire en ligne=http://www.lhistoire.fr/lodyss%C3%A9e-des-tsiganes-0 |consulté le=30/11/2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Paul Clébert |titre=Tziganes |éditeur=Tchou |année=1976 |pages totales=266 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref name="Grousset" />{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Donald Kenrick |traducteur=Janine de Waard |titre=De l'Inde à la Méditerranée |sous-titre=la migration des tsiganes |éditeur=Centre de recherches tsiganes |collection=Une histoire européenne des Tsiganes |année=1994 |isbn=978-2-86565-081-1}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ljalja Kuznetsova |auteur2=Inge Morath |titre=Gypsies |sous-titre=Free Spirits of the Open Steppe |éditeur=Thames & Hudson Ltd |année=1998 |mois=mai |jour=18 |pages totales=168 |isbn=0-500-54220-1 |isbn2=978-0500542200}}.</ref>{{,}}<ref name="Laszlo">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=László Lőrincz |titre=Histoire de la Mongolie |sous-titre=des origines à nos jours |lieu=Le Coteau |éditeur=Horvath |collection=Histoire des nations |année=1984 |pages totales=292 |isbn=2-7171-0212-4 |isbn2=9782717102123 |issn=0768-0775}}.</ref>{{,}}<ref name="Roux">{{Ouvrage |auteur1=Jean-Paul Roux |titre=Histoires des Turcs |sous-titre=deux mille ans du Pacifique à la Méditerranée |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2000 |mois=juin |jour=2 |pages totales=494 |isbn=978-2-213-60672-9}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=François de Vaux de Foletier |titre=Mille ans d’histoire des tsiganes |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |collection=Les grandes études historiques |année=1970 |isbn=}}.</ref>.

De [[1239]] à [[1243]], les Tatars ravagent toute l'Europe orientale, mettant fin à l'empire couman, vainquant diverses coalitions à [[Kiev]] ({{date-|décembre 1240}}), Chmielnik ([[Pologne]], début 1241), [[Bataille de Legnica (1241)|Legnica]] ([[Silésie]], printemps 1241) ou [[Bataille de Mohi|Ebene Mohi]] ([[Hongrie]], printemps 1241) et vassalisant les principautés de la [[Rus' de Kiev]] et [[Valachie|valaques]] (mis à part [[Novgorod]], ils ont ruiné toutes les villes : [[Kiev]], [[Vladimir (Russie)|Vladimir]], [[Souzdal]], [[Riazan]], [[Kolomna]], [[Bârlad]], [[Cetatea Albă]])<ref name="AtlasDE">{{Ouvrage |langue=de |auteur1=Hans-Erich Stier |responsabilité1=directeur |titre=Grosser Atlas zur Weltgeschichte |lieu=Brunswick |éditeur=Westermann |année=1985 |pages totales=170 |passage=67, 71, 73, 93, 98, 117, 119 |isbn=3-14-100919-8}}.</ref>. Ils s'installent dans les steppes au nord de la mer Noire et de la Caspienne, où ils fondent le khanat de la [[Horde d'or]] (dynastie [[Mongols|mongole]] issue de [[Djötchi]], le fils aîné de [[Gengis Khan]]), dont la capitale est [[Saraï Batu|Saraï]], sur la [[Volga]], près de l'actuelle [[Volgograd]]. Le khan [[Batu]] y établit sa capitale. ''Horde d'Or'' est une expression utilisée par les Russes depuis le {{s-|XVI|e}}. Les Arabes et les Persans parlent de ''Royaume des Tatars'' ou ''Khanat de [[Coumans|Kiptchak]]''. Les Tatars, au fil des décennies, se sédentarisent partiellement, se mettant à exploiter plutôt qu'à piller les populations et formations politiques soumises, qui, en échange de la paix, leur fournissent vivres, artisans et même troupes, accroissant ainsi leur autonomie grâce aux divisions entre princes d'ascendance mongole. Des mariages mixtes ont lieu. Des marchands, des artisans [[Christianisme|chrétiens]], [[Judaïsme|juifs]] et [[Islam|musulmans]] commencent à convertir les Tatars, jusque-là [[Chamanisme|chamanistes]]. Le [[bouddhisme]] fait également des adeptes (dans sa variante [[Tantrisme|tantrique]]). Les [[Roms]] (''Chaladytika Roma'', ''Tataritika Roma'') attachés aux hordes mongoles, sont vendus ou se vendent eux-mêmes aux [[boyard]]s et aux monastères chrétiens, et passent eux aussi au [[monothéisme]]. Le commerce se développe, et sur les fleuves, des nefs en bois à rames, construites par des charpentiers navals amenés par les commerçants [[République de Gênes|génois]] et [[République de Venise|vénitiens]], remplacent les [[coracle]]s ronds en cuir dont les hordes se servaient auparavant pour traverser les eaux, et qui, légers, pouvaient être transportés à travers la steppe. Enfin des palais en dur s'élèvent grâce à des architectes [[Empire byzantin|grecs]] ou [[italiens]] à la place des anciennes [[yourte]]s royales<ref name="Grousset" />{{,}}<ref name="Laszlo" />{{,}}<ref name="Roux" />{{,}}<ref name="AtlasDE" />.

En [[1290]], [[Toqtaï]], fils de [[Mengü Temür]], est porté au pouvoir par [[Nogaï]] mais se débarrasse de la tutelle de ce dernier après sa victoire sur les rives du [[Dniepr]] en [[1299]] grâce à l'appui de troupes auxiliaires russes. [[Nogaï]] est tué dans la bataille. Les femmes, les enfants et les Roms de son ''ulus'' (peuple-état) sont vendus comme esclaves. En [[1307]], [[Toqtaï]] fait arrêter des commerçants européens séjournant à [[Sarai Berke|Saraï]], sa capitale. Il envoie une armée à [[Théodosie|Caffa]] contre les [[République de Gênes|Génois]] de [[Crimée]] responsables du [[rapt d’enfants]] tatars et roms vendus dans les pays à domination musulmane, et les chasse de la ville en [[1308]]. À sa mort en août [[1312]], son neveu [[Özbeg]] lui succède et règne jusqu'en [[1341]]. Peu avant sa mort, il autorise les commerçants génois et [[République de Venise|vénitiens]] à reconstruire Caffa. Son fils Djanibeğ lui succède. À la suite des désordres survenus entre chrétiens et musulmans dans les comptoirs de l’embouchure du [[Don (fleuve)|Don]], il chasse de nouveau les commerçants européens. Il assiège [[Théodosie|Caffa]] à trois reprises ([[1343]], [[1347]] et [[1355]]).

Les Tatars sont un des vecteurs de la [[peste noire]] de [[1348]]. En effet, lors du [[siège de Caffa]] de 1346, Djanibeğ sur le point de l'emporter voit ses troupes décimées par cette maladie. Obligé de se retirer, il donne l'ordre de catapulter les corps de ses soldats morts de la peste dans la cité de Caffa. Les nefs génoises en provenance de Caffa firent escale en [[Sicile]], à [[Naples]], à [[Gênes]] et à [[Marseille]] dont les habitants n'avaient pas d'[[anticorps]] contre cette nouvelle variante de la peste. L'épidémie qui débuta en [[1348]] emporta plus d'un tiers de la population de l'Europe occidentale en cent ans.

En [[1355]], Djanibeğ conquiert l’[[Azerbaïdjan]] qu’il rattache provisoirement à la Horde d’Or. Il est assassiné en [[1357]]. Sous le règne de son fils Berdibeğ (1357-1359) et ses successeurs, l’empire se disloque à nouveau. La Horde change 14 fois de khan de [[1360]] à [[1380]]. Un seigneur féodal, [[Mamaï]], détient le pouvoir effectif. À partir de [[1371]], les princes russes refusent de payer le tribut. Mamaï lance alors contre eux une expédition qui est repoussée par le grand duc [[Dimitri Ier Donskoï|Dimitri Donskoï]] à la Voja ({{date|11|août|1378}}), puis dispersée à [[Bataille de Koulikovo|Koulikovo]], au confluent du Don et de la Népriavda le {{date|8|septembre|1380}}.

[[Fichier:Facial Chronicle - b.10, p.049 - Tokhtamysh at Moscow.jpg|vignette|alt=Dessin médiéval illustrant un livre : une armée se présente devant les remparts d'une ville où des soldats s'apprêtent à repousser les assaillants.|[[Tokhtamych]] devant Moscou en 1382]]

[[Tokhtamych]], général de [[Tamerlan]] et khan de la Horde Blanche régnant sur les steppes du [[Syr-Daria]], vainc Mamaï sur la Khalkha et se proclame khan de la Horde d’Or. Mamaï sera exécuté par les commerçants génois de Crimée. Tokhtamych rétablit pour un temps l’unité de la Horde d’Or. Il oblige de nouveau les princes russes à se rendre à [[Sarai Berke|Saraï]] avec des tributs, mais ceux-ci refusent. [[Tokhtamych]] entreprend alors une campagne contre les [[Liste des principautés slaves de l'Est|principautés russes]] : il incendie Souzdal, Vladimir, puis pille et brûle Moscou le {{date|26|août|1382}}.

Les Tatars sont à leur tour les victimes des campagnes d'un nouveau conquérant. En [[1392]] et [[1395]], [[Tamerlan]] mène des expéditions contre la Horde d'Or. [[Sarai Berke|Saraï]] et [[Astrakhan]] sont détruites. Après avoir vaincu Tokhtamych sur le [[Terek (fleuve)|Terek]] le {{date|15|avril|1395}}, il menace [[Moscou]] et ravage [[Riazan]]. [[Vassili Ier Dmitrievitch|Vassili {{Ier}}]], prince de Moscou, le repousse le {{date-|26 août}}. [[Tamerlan]] pille la [[Crimée]] à l'automne. Il met La Tana ([[Azov]]) à sac et réduit en captivité tous les résidents chrétiens. Le riche comptoir génois de [[Théodosie|Caffa]] est désorganisé.

Sous les successeurs de Tokhtamych, le pouvoir appartient au roi de la horde Nogaï ou Mengit, l’Idi Qu'ou [[Edigu]] (1400-1412). En [[1408]], il exige le tribut des Russes, incendie [[Nijni Novgorod]] et Goradetz, marche vers Moscou puis se retire contre de vagues promesses d’alliance. Minés par leurs divisions, les Tatars s'affaiblissent. En [[1359]], la [[principauté de Moldavie]] s'émancipe et conquiert [[Cetatea Albă]] à l’embouchure du [[Dniestr]]. La [[Lituanie]] de son côté, bientôt unie à la [[Pologne]] en [[1386]], atteint la mer Noire en [[1412]]. Désormais les Tatars sont sur la défensive. En outre, le territoire de la Horde d'Or commence à se morceler en [[1430]] avec la création du [[Khanat de Crimée]] par [[Haci Ier Giray|Hadji Girey {{Ier}}]] (1430-1466) entre l’embouchure du [[Boug méridional]] et du [[Dniepr]], du [[khanat de Kazan]] en [[1438]], puis du [[khanat d'Astrakhan]] entre la [[Volga]], le [[Don (fleuve)|Don]], le Kouban et le Terek en [[1466]]. En [[1480]], [[Ivan III]], prince de [[Moscou]], s’allie au [[khanat de Crimée|khan de Crimée]] [[Mengli Ier Giray|Mengli Giray]] et à [[Ouzoun Hassan]] (sultan des [[Aq Qoyunlu]]) et refuse de payer le tribut à la Horde d'Or. [[Ahmed de la Horde d'or|Ahmad Khan]] marche contre lui et l'affronte sur les rives opposées de l’[[Ougra]], mais la Horde, ne recevant pas de renforts du roi de [[Pologne]], doit reculer le {{date-|11 novembre}}. [[Ivan III|Ivan III le Grand]] libère Moscou du [[joug tatar|joug mongol]] et commence l'unification de la [[Russie]]<ref name="Grousset" />{{,}}<ref name="Laszlo" />{{,}}<ref name="Roux" />{{,}}<ref name="AtlasDE" />.

Les Tatars de [[Kazan]] et d'[[Astrakhan]], puis ceux du Khânat de [[Sibir]] sur l'[[Irtych]] (à l'origine du nom de [[Sibérie]]) sont tour à tour vaincus et soumis par les Russes de Moscou en [[1552]], [[1556]] et [[1584]], tandis que ceux de [[Crimée]] parviennent à sauvegarder leur khanat jusqu'en [[1783]], en devenant les alliés et les vassaux de l'[[Empire ottoman]] à partir de [[1475]]<ref name="AtlasDE" />. Ils restent dangereux pour les États chrétiens voisins de l'Empire ottoman (Moldavie, Pologne, Russie), leur dernière expédition de pillage datant de [[1782]]. Pour se prémunir contre les raids tatars, ces États élèvent des citadelles au niveau des gués (telles [[Soroca]] par exemple), mais les incursions venues de la steppe s'espaçant de plus en plus, l'utilité de ces fortifications est remise en question, comme l'évoque le roman ''[[Le Désert des Tartares]]'' de [[Dino Buzzati]].

== Répartition géographique ==
=== Répartition des Tatars en Russie ===
[[Fichier:Tatars by federal subject 2010.svg|vignette|alt=Carte de Russie, les régions étant colorées en nuances de vert.|Proportion de Tatars par sujet de la fédération de Russie en 2010 :
{{Légende/Début}}
{{Légende|#f5fff5|0 - 0,1 %}}
{{Légende|#c3ffc3|0,1 - 0,3 %}}
{{Légende|#91ff91|0,3 - 0,5 %}}
{{Légende|#5fff5f|0,5 - 1 %}}
{{Légende|#2dff2d|1 - 3 %}}
{{Légende|#00fa00|3 - 5 %}}
{{Légende|#00c800|5 - 10 %}}
{{Légende|#009600|10 - 30 %}}
{{Légende|#006400|30 - 50 %}}
{{Légende|#003200|50 - 100 %}}
{{Légende/Fin}}]]
[[Fichier:Ареал расселения татар в России. По данным Всероссийской переписи населения 2010 года.png|vignette|alt=Carte de la Russie portant un code de couleur.|Carte de répartition des Tatars en Russie (2010).]]

Environ 36 % des Tatars de Russie vivent au [[Tatarstan]] ; les 64 % restant se répartissent dans pratiquement toutes les régions de la fédération. Le tableau suivant donne la répartition des Tatars dans les régions où on en trouve les populations les plus significatives<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Composition par nationalité de la population par sujet de la fédération de Russie |url=http://www.gks.ru/free_doc/new_site/population/demo/per-itog/tab7.xls |format={{xls}} |consulté le=30/11/2016}}.</ref> :

{| class="wikitable sortable collapsed"
|+Nombre de Tatars dans les régions de Russie où leur population est la plus significative (2010)
|-
!scope=col|Région !! scope=col|Nombre total de Tatars !! scope=col|Pourcentage de la population
|-
|align="left" |[[Tatarstan]]
|align="right" |{{formatnum:2012571}}
|align="right" |53,15 %
|-
|align="left" |[[Bachkirie]]
|align="right" |{{formatnum:1009295}}
|align="right" |24,78 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Tioumen]]
|align="right" |{{formatnum:239995}}
|align="right" |7,07 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Tcheliabinsk]]
|align="right" |{{formatnum:180913}}
|align="right" |5,2 %
|-
|align="left" |[[Oblast d'Orenbourg]]
|align="right" |{{formatnum:151492}}
|align="right" |7,45 %
|-
|align="left" |[[Oblast d'Oulianovsk]]
|align="right" |{{formatnum:149873}}
|align="right" |11,59 %
|-
|align="left" |[[Moscou]]
|align="right" |{{formatnum:149043}}
|align="right" |1,3 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Sverdlovsk]]
|align="right" |{{formatnum:143803}}
|align="right" |3,35 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Samara]]
|align="right" |{{formatnum:126124}}
|align="right" |3,92 %
|-
|align="left" |[[Kraï de Perm]]
|align="right" |{{formatnum:115544}}
|align="right" |4,38 %
|-
|align="left" |[[Khantys-Mansis]]
|align="right" |{{formatnum:108899}}
|align="right" |7,1 %
|-
|align="left" |[[Oudmourtie]]
|align="right" |{{formatnum:98831}}
|align="right" |6,5 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Penza]]
|align="right" |{{formatnum:86431}}
|align="right" |6,24 %
|-
|align="left" |[[Oblast d'Astrakhan]]
|align="right" |{{formatnum:60523}}
|align="right" |5,99 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Moscou]]
|align="right" |{{formatnum:56202}}
|align="right" |0,79 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Saratov]]
|align="right" |{{formatnum:52884}}
|align="right" |2,1 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Nijni Novgorod]]
|align="right" |{{formatnum:44103}}
|align="right" |1,33 %
|-
|align="left" |[[Mordovie]]
|align="right" |{{formatnum:43392}}
|align="right" |5,2 %
|-
|align="left" |[[Oblast d'Omsk]]
|align="right" |{{formatnum:41870}}
|align="right" |2,12 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Kemerovo]]
|align="right" |{{formatnum:40229}}
|align="right" |1,46 %
|-
|align="left" |[[République des Maris]]
|align="right" |{{formatnum:38357}}
|align="right" |5,51 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Kirov]]
|align="right" |{{formatnum:36457}}
|align="right" |2,72 %
|-
|align="left" |[[Kraï de Krasnoïarsk]]
|align="right" |{{formatnum:34828}}
|align="right" |1,23 %
|-
|align="left" |[[Tchouvachie]]
|align="right" |{{formatnum:34214}}
|align="right" |2,73 %
|-
|align="left" |[[Saint-Pétersbourg]]
|align="right" |{{formatnum:30857}}
|align="right" |0,63 %
|-
|align="left" |[[Iamalie]]
|align="right" |{{formatnum:28509}}
|align="right" |5,45 %
|-
|align="left" |[[Kraï de Krasnodar]]
|align="right" |{{formatnum:24840}}
|align="right" |0,48 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Volgograd]]
|align="right" |{{formatnum:24557}}
|align="right" |0,94 %
|-
|align="left" |[[Oblast de Novossibirsk]]
|align="right" |{{formatnum:24158}}
|align="right" |0,91 %
|-
|align="left" |[[Oblast d'Irkoutsk]]
|align="right" |{{formatnum:22882}}
|align="right" |0,94 %
|}

== Minorités et assimilation ==
Devenus, au {{s-|XIX|e}}, minoritaires au sein d'États chrétiens, les Tatars, en butte comme les [[Roms]] à l'hostilité des paysans sédentaires, deviennent eux-mêmes cultivateurs et éleveurs et choisissent l'assimilation. Cette dernière peut n'être qu'économique ou politique, mais non culturelle, et permet alors, comme en [[Sibérie]], à [[Kazan]] ou en [[Crimée]], la survie de la langue [[tatar]]e. À Kazan, les [[Groupes ethniques d'Union soviétique|Soviétiques]] instituent d'ailleurs une république autonome du [[Tatarstan]], alors qu'en Crimée les [[Tatars de Crimée|Tatars locaux]], accusés d'avoir fait bon accueil à la [[Wehrmacht]] en [[1941]], sont intégralement déportés, même si ultérieurement certains ont la permission de revenir. Dans d'autres cas, l'assimilation est totale, des familles tatares choisissant de passer au christianisme et devenant [[moldaves]] (famille [[Dimitrie Cantemir|Cantemir]]) ou [[russes]] (familles [[Haroun Tazieff|Tazi]] ou [[Rudolf Noureev|Fasli]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=Ernst Eichler |responsabilité1=directeur |titre=Manuel international d'onomastique |lieu=NY |éditeur=[[Walter de Gruyter]] |année=1995 |pages totales=1023 |isbn=978-3-11-020342-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ck1CLzJq9vAC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Romuald Romański |titre=Les Tatars |éditeur=??? |année= |isbn=978-83-11-11035-9}}</ref>.
En [[Pologne]] à la frontière avec la [[Biélorussie]] subsistent deux petites communautés tatares à [[Bohoniki]] et à [[Kruszyniany]].
<gallery widths="280px" mode="traditional" caption="Images">
Fichier:Nicolae Tonitza - Tataroaica din Balcic.jpg|Jeune fille tatare baltique par [[Nicolae Tonitza]] (1886-1940)
Fichier:Petre Iorgulescu-Yor - Tataroaice.jpg|Jeunes filles tatares de [[Dobroudja]] par {{lien|Petre Iorgulescu-Yor}} (1890-1938)
Fichier:ESC2016 winner's press conference 15.jpg|[[Jamala]], chanteuse tatare de Crimée
Fichier:Aida Garifullina.jpg|[[Aida Garifullina]], soprano tatare russe de Kazan
</gallery>

=== Groupes ethniques ===
Les Tatars sont divisés en différentes sous-ethnies. Les plus importantes sont :
* les [[Tatars de la Volga#Tatars de Kazan|Tatars de Kazan]] ({{Lang-tt|казанлы}}), l'un des groupes les plus importants, dont l’ethnogenèse est indissociable du [[Khanat de Kazan]]. Ils parlent le {{Lien|langue=ru|trad=Казанский (средний) диалект|fr=dialecte tatar de Kazan}} ;
* les [[Tatars de la Volga#Mishars|Mishars]] ({{Lang-tt|мишәр}}), un autre groupe très important de tatars, dont l'ethnogenèse se situe sur les territoires du [[Volga#Cours moyen de la Volga|cours moyen de la Volga]], de la [[Kama (rivière)|Kama]], des [[champs sauvages]] et de l'Ouest de l'[[Oural]]. Ils parlent le {{Lien|langue=en|trad=Mishar Tatar dialect|fr=dialecte tatar mishar}}<ref>{{Ouvrage |langue=ru |auteur1=Ramziya Giniyatovna Moukhamedova |titre=Tatars Mishars |sous-titre=Étude ethno-historique |lieu=Moscou |éditeur=[[Nauka (éditeur)|Nauka]] |année=1972 |isbn=}}.</ref> ;
* les [[Tatars de la Volga#Tatars de Qas.C3.ADm|Tatars de Qasím]] ({{Lang-tt|кәчим}}), un groupe de tatars issus du [[Khanat de Qasim]]. Ils parlent le {{Lien|langue=ru|trad=Казанский (средний) диалект|fr=dialecte tatar de Kazan}} ;
* les {{Lien|langue=en|trad=Siberian Tatars|fr=Tatars de Sibérie}} ({{Lang-tt|себер}}), issus du Khanat de [[Sibir]]. Ils parlent le [[Tatar de Sibérie|dialecte tatar de Sibérie]] ;
* les {{Lien|langue=en|trad=Astrakhan Tatars|fr=Tatars d'Astrakhan}} ({{Lang-tt|әстерхан}}), issus du [[Khanat d'Astrakhan]] ;
* les {{Lien|langue=ru|trad=Тептяри|fr=Teptyars}} ({{Lang-tt|типтәр}}), un groupe ethnique présent en [[Bachkirie]] depuis le {{s-|XVII|e}} ;
* les [[Tatars de la Volga#Kriachens|Kriachens]] ({{Lang-tt|керәшен}}), groupe ethno-confessionnel de [[tatars de la Volga]] des régions de l'Oural de confession [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] ;
* les [[Tatars baltiques]], un groupe indépendant de Tatars, en majorité sunnites mais aussi chrétiens (catholiques, orthodoxes et protestants). Ils ne parlent plus le tatar ;
* les [[Tatars de la Volga#Tatars de Perm|Tatars de Perm]] dont l'ethnogenèse est liée au kraï de Perm ;
* les {{Lien|langue=en|trad=Nağaybäk|fr=Nağaybäk}} ({{Lang-tt|нагайбәкләр}}), un groupe de Tatars issu des Cosaques de l'[[oblast de Tcheliabinsk]]. Ils parlent le dialecte tatar de Kazan et sont principalement orthodoxes.

Certains peuples ont, à tort, été connus sous le nom de ''Tatars'', en particulier les [[Tatars de Crimée]], même si leur [[tatar de Crimée|langue]] est proche du [[tatar]], du fait de l'appellation de ''Tatars'' attribuée autrefois à de nombreux peuples en Russie<ref>{{Article |langue=ru |auteur1=S. V. Sokolovsky |titre=Le « problème tatar » dans les recensements de la population de Russie (vision de Moscou) |périodique=AB IMPERIO |numéro=4 |année=2002 |lire en ligne=http://www.tataroved.ru/publication/npop/7/ |consulté le=21/10/2016}}.</ref>.

=== Diaspora tatare ===
Les Tatars sont présent dans le nombreux pays à travers le monde incluant :

* [[Tatars de Crimée en Turquie]]
* [[Tatars de Chine]]
* [[Tatars au Canada]]

== Culture ==
[[File:Bashkirs, Steppe Dweller, Tartar Woman from Kazan.JPG|thumb|180px|[[Bachkirs]] (à g.) et Tatars de [[Kazan]], v. 1861-1880.]]

=== Habitat et costume traditionnels ===
L'habitation traditionnelle des Tatars du cours moyen de la Volga et des contreforts de l'Oural était l'[[isba]] en bois, avec une clôture extérieure. La façade extérieure était peinte de couleurs vives. Les Tatars d'[[Astrakhan]], ayant conservé certaines de leurs coutumes pastorales des steppes, vivaient en été dans des [[yourte]]s.

Les vêtements de l'homme et de la femme se composaient du [[Sarouel|charovar]] ample et d'une chemise (les femmes portaient en plus un pectoral brodé), sur laquelle on mettait un {{Lien|langue=ru|trad=Камзол|fr=kamzol}} sans manches. Pour l'extérieur, on portait un [[casaquin]], et en hiver un {{Lien|langue=ru|trad=Бешмет|fr=bechmet}} matelassé ou une [[fourrure]]. La coiffe des hommes est la {{Lien|langue=en|trad=Tubeteika|fr=toubeteika}}, par-dessus laquelle on pouvait porter une chapka de fourrure ou un chapeau de feutre ; les femmes portaient un bonnet de velours brodé (''kalfak'') et une écharpe. Les chaussures traditionnelles sont les {{Lien|langue=ru|trad=Ичиги|fr=itchigi}} de cuir à semelle souple, par-dessus lesquelles on portait des {{Lien|langue=ru|trad=Калоши|fr=kaloches}} (galoches) de cuir pour aller à l'extérieur. Des ornements métalliques enjolivaient les vêtements de femmes.

=== Cuisine ===
{{Article détaillé|Cuisine tatare}}

=== Fêtes et rites ===
Les fêtes et rites du peuple tatar dépendaient en grande partie du cycle agricole. On peut les diviser en deux catégories<ref name="RFO">{{Ouvrage |langue=ru |auteur1=Raoufa Karimovna Ourazmanova |titre=Rites et fêtes des Tatars de la Volga et de l'Oural. Cycle annuel. Début du {{sp-|XIX|au|XX}}. Atlas historico-ethnographique du peuple tatar. |lieu=Kazan |éditeur=Maison d'impression |année=2001 |pages totales=198 |isbn=}}.</ref> : le cycle printemps-été et le cycle automne-hiver.

'''Cycle printemps-été''' :
* rites et fêtes précédant les semailles, comme [[Sabantuy]] ;
* rites liés au début des semailles ;
* rites et fêtes ayant lieu après les semailles, comme [[Djien]].

'''Cycle automne-hiver'''

À la différence du cycle printemps été, le cycle automne-hiver ne présente pas de division nette selon les activités agricoles. On peut distinguer les fêtes et rites suivant<ref name="RFO" /> :
* l'''aide'' pendant les travaux particulièrement pénibles, notamment pour l'abattage des oies ({{Lang-tt|каз өмәсе}}), où on invitait beaucoup de monde, même si ce n'était pas vraiment nécessaire ;
* les ''jours saints'', autour du solstice d'hiver (l'équivalent de Noël : {{lien|fr=Nardugan|lang=en|trad=Nardoqan}})<ref>{{Lien web |langue=en |titre=2. The main forms of the calendar holidays: ideological world-looking and cosmological principles |url=http://arhiv.tatarstan.ru/rus/2-the-main-forms-of-the-calendar-holidays.htm |site=Comité gouvernemental des archives du Tatarstan |date=30 mai 2014 |consulté le=23/10/2016}}.</ref>. C'était le moment de rencontrer ses connaissances. Un élément particulier de cette fête est la pratique de la divination ;
* le ''nouvel an'' ;
* le ''Carnaval''. Une des fêtes les plus répandues chez les {{Lien|langue=en|trad=Kryashens|fr=Kryachens}}.

=== Littérature ===
{{Article détaillé|Littérature tatare}}

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|ru|Татары|81396180}}
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Tatar people}}

=== Bibliographie ===
* [[Michel Heller]] : ''Histoire de la Russie et de son Empire'', 2015, Éd. Tempus Perrin, {{ISBN|978-2262051631}},
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Güzel Amalrik |titre=Memories of a Tartar Childhood |éditeur=Hutchinson |année=1979 |isbn=978-0-09-139890-3}}.
* {{Chapitre |langue=en |auteur1=Jeffrey E. Cole |titre chapitre=Tatars |titre ouvrage=Ethnic Groups of Europe: An Encyclopedia |éditeur=ABC-CLIO |année=2011 |isbn=9781598843033 |passage=362-365}}.

=== Articles connexes ===
* [[Tatars baltiques]]
* La langue [[tatar]]e

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}

{{Palette|Tatars|Peuples de Sibérie et d'Extrême-Orient russe|Ethnies de Chine|Groupes ethniques d'Europe|Communautés ethniques de Roumanie}}
{{Portail|minorités|anthropologie|Europe|Asie|Sibérie}}

[[Catégorie:Tatars| ]]
[[Catégorie:Groupe ethnique en Asie]]
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[[Catégorie:Tatarstan]]

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