Scille maritime
Drimia maritima
Règne | Plantae |
---|---|
Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Lilianae |
Ordre | Asparagales |
Famille | Asparagaceae |
Genre | Drimia |
Drimia maritima, la Scille maritime ou scille officinale (du grec ancien σκίλλα) est une espèce de plante à fleurs bulbeuse de la famille des Liliaceae selon la classification de Cronquist, ou des Asparagaceae selon la classification APG IV. Ses autres noms communs sont : Squille, urginée maritime, urginée fausse-scille, charpentaire, oignon marin, oignon de mer.
On ne la trouve que sur les bords de la mer Méditerranée, où on voit en dehors de sa saison affleurer au ras du sol ses énormes bulbes, qui peuvent avoir jusqu'à 20 cm de diamètre. C'est en automne qu'apparaissent les feuilles, larges, lancéolées, entières et dressées. C'est en août-octobre que se montrent les fleurs sous la forme d'un épi serré de fleurs blanches d'un mètre de haut et davantage. Elles sont très serrées et disposées en spirale. La corolle est blanche, veinée de vert davantage à l'extérieur (elle ressemble un peu aux eremurus et aux asphodèles). On trouve en Corse une espèce très voisine, à fleurs mauves et à feuilles élégamment ondulées, qui a les mêmes propriétés.
Histoire
[modifier | modifier le code]Au cours des Thargélies, fêtes qui, dans l'Athènes antique et dans les cités ioniennes, se célébraient en mai en l'honneur d'Apollon, dieu purificateur par excellence, deux pharmakoï parés l'un d'un collier de figues blanches, l'autre d'un collier de figues noires, étaient escortés à travers la ville ; on les frappait à coups de branches de figuier et de tiges de scille, et on les expulsait hors de la cité pour écarter avec eux les souillures dont on les supposait chargés[1]. Elle fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe siècle ou début du IXe).
Utilisations
[modifier | modifier le code]- Dans l'Antiquité, les scilles maritimes sont dites apotropaïques dans Histoire des plantes[2],[3] du philosophe péripatéticien grec Théophraste. Dans l'éthopée Les Caractères du même auteur, le Superstitieux (Caractère XVI)[4] convoque des prêtresses à qui il demande de le purifier en traçant un cercle autour de lui avec la plante[5],[6].
- On utilise un extrait de cette plante comme raticide car comme la digitale, la scille maritime contient un hétéroside cardiotonique, la scillarine, poison violent qui a jadis été utilisé comme cardiotonique (code ATC de la proscillaridine : C01AB01 et C01AB51).
- La plante a aussi une valeur ornementale et on la cultive dans les jardins (dans le nord, elle demande l'abri d'une orangerie pour l'hiver).
Le nom scientifique complet (avec auteur) de ce taxon est Drimia maritima (L.) Stearn[7].
Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Scille maritime[7],[8],[9], oignon marin[9], scille de mer[9], scille officinale[9], urginée fausse-scille[9], urginée maritime[9], urgine scille[9].
Drimia maritima a pour synonymes[7] :
- Charybdis anthericoides (Poir.) Véla & Bélair
- Charybdis maritima (L.) Speta
- Ornithogalum anthericoides (Poir.) Link
- Ornithogalum anthericoides (Poir.) Link ex Steud.
- Ornithogalum maritimum (L.) Lam.
- Ornithogalum squilla Ker Gawl.
- Scilla anthericoides Poir.
- Scilla lanceolata Viv.
- Scilla maritima L.
- Scilla rubra Garsault
- Scilla rubra oppr
- Scilla serotina Schousb.
- Squilla anthericoides (Poir.) Jord. & Fourr.
- Squilla insularis Jord. & Fourr.
- Squilla littoralis Jord. & Fourr.
- Squilla maritima (L.) Steinh.
- Squilla sphaeroidea Jord. & Fourr.
- Stellaris scilla Moench
- Urginea anthericoides (Poir.) Steinh.
- Urginea anthericoides var. secundiflora Maire
Images
[modifier | modifier le code]-
Inflorescence de scille maritime photographiée à Djerba
-
Plantes fleuries dans un champ
-
Drimia Maritima, Iran
Liste des variétés et sous-espèces
[modifier | modifier le code]Selon Tropicos (17 mai 2021)[10] :
- sous-espèce Drimia maritima subsp. maura (Maire) Förther & Podlech
- variété Drimia maritima var. hesperia (Webb & Berthel.) O.Erikss., A. Hansen & Sunding
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lévêque & Séchan 1966, p. 205
- Livre VII (13, 4)
- Amigues 2010, p. 285.
- victime de Deisidaimona, obsessionnel dont le nom est proche d'un synonyme de religion ; en grec ancien δεισδαιμονια
- Bordes 1996, p. 34.
- Waquet 1996, p. 53.
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 18 mai 2021
- UICN, consulté le 18 mai 2021
- Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 18 mai 2021
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 17 mai 2021
Références biologiques
[modifier | modifier le code]- (en) Référence BioLib : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Drimia maritima (L.) Stearn (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence OEPP : Drimia maritima (Linnaeus) Stearn (consulté le )
- (en) Référence POWO : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Drimia maritima (L.) Stearn (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Drimia maritima Stearn (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Drimia maritimaL. Stearn (consulté le )
- (en) Référence WCSP : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence WCVP : Drimia maritima (L.) Stearn (consulté le )
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Drimia maritima (L.) Stearn (+descriptions) (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Charybdis maritima (L.) Speta (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Charybdis maritima (L.) Speta, 1998 (TAXREF) (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Les Caractères (trad. du grec ancien par Nicolas Waquet, préf. Nicolas Waquet), Paris, Payot & Rivages, coll. « La Petite Bibliothèque », , 112 p. (ISBN 978-2-7436-2138-4).
- Les Caractères (trad. du grec ancien par Xavier Bordes, préf. Xavier Bordes), Paris, Mille et Une Nuits, , 72 p. (ISBN 2-84205-044-4).
- Suzanne Amigues (trad. du grec ancien), Recherches sur les plantes : À l’origine de la botanique, Paris, Belin, , 432 p. (ISBN 978-2-7011-4996-7).
- Pierre Lévêque et Louis Séchan, Les grandes divinités de la Grèce, Éditions E. de Boccard, , 448 p. (ISBN 978-2-200-37211-8).