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{{Voir homonymes|Kalina}}
{{En-tête label|AdQ|année=2007}}
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 | nom               = Kali’na
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 | légende           = Un groupe d'autochtones Kali'na de village [[Bigi Poika]] (Suriname)
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}}
Les '''Kali’nas'''<ref name="langue" group=note>Orthographié parfois aussi Kalina, Karina, Carina, Kalinha, Kariña, Kari’ña, Kaliña ou Karinya.</ref>, [[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|kaliɲa}}, (anciennement '''Galibis''' ou '''Karib'''<ref group=note>Aux premières années de la colonisation, les Européens appelaient toutes les tribus de culture caraïbe « Karib » ; aujourd’hui, il existe une petite tribu ayant gardé ce nom.</ref>) sont une [[ethnie]] [[Autochtones d'Amérique|autochtone d'Amérique]] que l’on retrouve dans plusieurs pays de la côte caraïbe d’[[Amérique du Sud]]. Ils sont de [[langues caribes|langue]] et de culture [[kalinago]].

L’origine du nom que les Européens leur donnèrent, ''Galibi'', est inconnue, mais eux-mêmes préfèrent s’appeler ''Kali’na tilewuyu'', c’est-à-dire « les vrais Kali’na » , en partie pour se différencier des métis [[Marronnage (esclavage)|marron]]-kali’na habitant le [[Suriname]]<ref>{{mul|en|nl}} Wim Hoogbergen, ''Origins of the Suriname Kwinti Marrons'' ; Nieuwe West-Indische Gids, vol. 66 (1 & 2), {{p.|27-59}}. 1992. Pour un cas similaire de métissage afro-caribéen voir l’article [[Garifunas]]. Source citée dans Gérard Collomb et Félix Tiouka, [http://www.ibisrouge.fr/livre.php?ref=068&PHPSESSID=fd23d5a92e519bf01c1f43fc81e9e158 ''Na’na Kali’na - Une histoire des Kali’na en Guyane''] ; Ibis Rouge Éditions, 2000 ; {{ISBN|2-84450-068-4}}, dorénavant appelé ''Na'na''.</ref>. L’emploi de « Kali’na » n’est devenu habituel dans les publications que récemment{{Quand|date=1 février 2020}}. Les '''Kali'nas,''' qui ont peuplé un temps les [[Antilles]], se faisaient  appeler Kalinago.

== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire de la Guyane}}

[[Fichier:Kalina.png|vignette|upright=2|Carte indiquant la répartition actuelle des populations kali’na ''(voir la section [[#Répartition géographique|Répartition géographique]] pour plus de précisions)''.]]

=== Introduction ===
Les Kali’na ne connaissant pas l’écriture avant l’arrivée des Européens, leur histoire se transmettait donc oralement de génération en génération sous forme de récits légendaires.

Pendant longtemps les rares Européens qui se sont penchés sur l’histoire des Amérindiens de cette région n’ont pas fait de distinction entre les différentes [[Tribu (ethnologie)|tribus]] caraïbes. La période de l’exploration passée, l’intérêt pour l’étude de ces peuples diminua beaucoup et n’a ressurgi qu’à la fin du {{s-|XX|e}} quand quelques [[France métropolitaine|métropolitains]], [https://lesc-cnrs.fr/fr/profil-utilisateur/gcollomb Gérard Collomb] notamment, se sont intéressés aux Kali’na et qu’eux-mêmes ont commencé à relater leur histoire, en particulier [[Félix Tiouka]], président de l’Association des Amérindiens de Guyane française (AAGF), et son frère Alexis.

Toutes ces données expliquent que les sources historiques concernant cette population soient rares et incomplètes.

=== Ère précolombienne ===
Palliant l’absence de sources écrites, l’[[archéologie]] a permis de mettre au jour 273&nbsp;sites archéologiques amérindiens sur seulement {{unité|310|km|2}} de la zone recouverte par le [[barrage de Petit-Saut]] sur la [[Sinnamary (fleuve)|Sinnamary]]. Certains datent de deux mille ans, établissant ainsi l’ancienneté de l’implantation amérindienne dans cette région<ref>Stéphane Vacher, Sylvie Jérémie, Jérôme Briand ; ''Amérindiens du Sinnamary (Guyane), Archéologie en forêt équatoriale'' ; Documents d’Archéologie française, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 1998.</ref>{{,}}<ref>''Na'na'', {{p.|35}}.</ref>.

Les faibles indices historiques disponibles montrent que, avant 1492, les Kali’na habitaient la côte (de l’embouchure de l’[[Amazone (fleuve)|Amazone]] jusqu’à celle de l’[[Orénoque]]), partageant leur territoire avec les [[Arawaks]]<ref name="Nana_p45">''Na’na'', {{p.|45}}.</ref>, contre lesquels ils luttèrent pendant leur expansion vers l’est et l’[[Amazone (fleuve)|Amazone]]<ref name="Nana_p41">''Na’na'', {{p.|41}}.</ref>.

[[Fichier:Village amazonia3.jpg|vignette|left|Village kali’na.]]

Ils étaient de grands voyageurs sans pour autant être [[nomadisme|nomades]] ; ils faisaient souvent des voyages terrestres et maritimes jusqu’aux rives de l’Orénoque pour rendre visite à leur famille, faire des échanges ou se marier<ref>''Na’na'', {{p.|38}}.</ref>. Ils allaient souvent jusqu’aux rives de l’[[Essequibo]] (aujourd’hui au [[Guyana]]) pour y prendre des [[galet]]s de [[porphyre (roche)|porphyre]] rouge (''takuwa''), très prisés des Kali’na parce que les femmes les utilisent pour lustrer les [[poterie]]s<ref>Pierre Barrère, ''Nouvelle relation de la France équinoxiale'', Paris, 1783. Cité dans ''Na'na''.</ref>. Le mot ''takuwa'' désigna aussi le [[jade]], dont le commerce était très actif aux Amériques en général<ref>{{en}} Arie Boomert, ''Gifts of the Amazons: "green stones", pendants and beads as items of ceremonial exchange in Amazonia and the Caribbean'', ''Antropologica'', Caracas, 1987. Cité dans ''Na'na''.</ref>.

Il existe un site appelé [[Roches gravées de la Carapa|Les Roches Gravées]] sur le mont Carapa derrière [[Kourou]] où l’on peut voir plusieurs exemples d’[[art rupestre]] qui ont probablement{{référence nécessaire}} été produits par des Kali’na, majoritaires dans la région.

=== Colonisation ===
==== Arrivée des ''Palanakiłi'' ====
[[Fichier:Kalina weapons tools.jpg|Armes et outils kali’na.|vignette]]
Au premier contact avec des Européens, les Kali’na pensèrent avoir affaire à des esprits de la mer, ''Palanakiłi'', nom qu’ils continuent à utiliser pour nommer les Blancs aujourd’hui<ref>''Na’na'', {{p.|31}}.</ref>{{,}}<ref group=note>Il existe aussi une version fluviale de ces esprits, ''Tunakiłi'', qui apparaît dans la forme d’une jeune femme qui renverse les pirogues et provoque des noyades.</ref>.

L’une des toutes premières conséquences de l’arrivée des ''Palanakiłi'' fut, comme pour beaucoup d’autres peuples amérindiens, une diminution de la population due aux [[Échange colombien|maladies importées par les Européens]]. Leur [[système immunitaire]] n'étant pas adapté aux virus et bactéries provenant de l’[[Ancien Monde]], les Kali’na succombèrent rapidement en grand nombre.

{{Début citation bloc}}À cette époque, les Kali’na ne connaissaient que les haches de pierre, et les machettes en bois dur. Ces hommes amenaient avec eux des haches et des machettes en fer, ils montrèrent que celles-ci coupaient bien mieux... Cette fois, les Palanakiłi avaient apporté de bonnes choses<ref>Mémoire orale des Kali’na, ''Na’na'', {{p.|32}}.</ref>.{{Fin citation bloc}}

Les premiers Blancs rencontrés étaient des commerçants espagnols<ref>{{pt}} [http://www.geocities.com/RainForest/Jungle/6885/ias-d/txgulito.htm L'évêque espagnol Vazques de Espinosa, qui visita la région dans le premier quart du {{s-|XVII|e}}, faisait déjà référence à des ''Garina'' et à des ''Caribes Garinas'' sur le delta de l'Orénoque]</ref>, ils avaient beaucoup de marchandises qu’ils donnaient aux Kali’na et aux autres tribus tout au long de leurs voyages. C’étaient le plus souvent des objets de [[Pacotille (marchandises)|pacotille]] : perles de verre, miroirs, etc., mais parfois aussi des couteaux et autres outils<ref>''Na’na'', {{p.|33}}.</ref>. La langue kali’na emprunte de l’espagnol des mots désignant lesdits objets<ref>Odile Renault-Lescure, ''Évolution lexicale du galibi, langue caribe de Guyane française'', Travaux et Documents de l’Orstom 16 ; Paris, 1985. [https://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:24236 pdf à l'IRD]. Cité dans ''Na'na''.</ref>.

==== De ''Palanakiłi'' à ''Pailanti’po'' ====
Se rendant compte que les Européens détruisaient leur culture et leur territoire, les Kali’na les rebaptisèrent ''Pailanti’po'', ou « destructeurs des Kali’na »<ref>''Na’na'', {{p.|51}}.</ref> ; la résistance commença, mais fut rapidement annihilée du fait de la supériorité des armes des nouveaux venus<ref>{{Lien web|titre=Kali'na - Résistance à Circonsequet|url=https://groupe2.circonsequet.fr/decouvrir-circonsequet/histoire/|date=}}.</ref>.

Après plusieurs tentatives dans la seconde moitié du {{s-|XVII|e}}, infructueuses en raison des conflits avec les Amérindiens en général, les Français fondèrent la ville de [[Cayenne]] en 1664 ; les Anglais et les Hollandais, eux, s’installèrent sur le fleuve Suriname<ref name="Nana_p45"/>. Quant au territoire Kali’na, il s’étendait depuis l’île de Cayenne jusqu’à l'Orénoque :

{{Début citation bloc}}C’est dans cette Isle que commence la Nation des Galibis, qui s’estend jusqu’au grand fleuve d’Orénocque, n’y ayant qu’une nation entr’eux qui s’appelle des Arrouagues, fort peuplée et fort courageuse, comme aussi les Galibis qui sont leurs voisins, avec lesquels ils sont continuellement en guerre. [...] Depuis la rivière de [[Kourou (fleuve)|Corou]] jusques à celles de Coonama, il n’y a aucune habitation de Sauvages, mais depuis ladite rivière et celle d’Amana jusques à Suriname, ce païs est peuplé de la Nation des Galibis. Toutes ces nations ont presque un même langage, excepté quelques mots. Les Galibis d’auprès de Suriname sont amis des nôtres. Ils leur donnent secours dans leur guerre<ref>Antoine Biet, ''Voyage de la France Equinoctiale en l’Isle de Cayenne, entrepris par les Français en l’année 1652 avec un dictionnaire de la langue du mesme païs'', Paris, F. Clouzier. 1664. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}
[[Fichier:Kalina hunter gatherer.jpg|vignette|Gravure d’un couple kali’na.]]

Le gouverneur Lefebvre de la Barre, qui s’installa à Cayenne l’année de sa fondation avec {{formatnum:1200}} colons<ref>M. de Milhau, ''Histoire de l’île de Cayenne et province de Guianne'', manuscrit, 1733. Bibliothèque Méjeanne (MS 430), Aix-en-Provence. Cité dans ''Na'na''.</ref>, écrivit alors des Kali’na:

{{Début citation bloc}}[Les Galibis] éstoient autrefois si puissans, qu’ils ont imprimé la terreur et la crainte dans les cœurs des François qui s’estoient établis à Cayenne ; en sorte que plusieurs de ces anciens Habitants qui se sont retirez à la [[Martinique]] ont peine à nous croire quand nous leur disons qu’ils ne sont d’aucune considération. Ils sont à présent si fort diminuez, que tous ceux qui habitent depuis [[Approuague]] jusqu’à [[Maroni (fleuve)|Marony]] ne peuvent pas mettre ensemble vingt Pirangues [pirogues] de guerre armez chacune de vingt-cinq Hommes. Ce qui est arrivé tant par des maladies qui les ont attaquez que par diverses rencontres de guerre où ils ont esté battus par les Palicours<ref>Lefebvre de la Barre, ''Description de la France equinoctiale, ci-devant appelée Guyane.'' Paris, 1666. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}

L’arrivée des Européens changea radicalement les anciens circuits commerciaux. Ils ne longèrent plus la côte pour aller à l’Orénoque, mais se rendaient directement dans les petits ports sur la côte, où ils échangeaient des pierres précieuses, de l’or et d’autres marchandises plus « exotiques » (animaux, plantes) contre des bouteilles de [[rhum]] ou des outils en [[acier]]<ref name="Nana_p39">''Na’na'', {{p.|39}}.</ref>.

Les Kali’na luttèrent souvent contre les Européens (Anglais, Français, Espagnols) les premières années après l’arrivée de ceux-ci. Il y eut plusieurs combats pour le contrôle de [[Awala-Yalimapo|Yalimapo]], un emplacement stratégique, à mi-chemin entre les fleuves [[Mana (fleuve)|Mana]] et [[Maroni (fleuve)|Maroni]]. Il y existe un site archéologique appelé ''Ineku-tupo'' (« là où pousse la liane ''ineku'' »), où l’on peut trouver des céramiques antérieures de plusieurs siècles à l’arrivée des Européens<ref>''Na’na'', {{p.|34}}.</ref>.

[[Fichier:Kalina boy pirogue 1892.jpg|vignette|Jeune homme kali’na dans une pirogue à Paris en 1892.]]

Décimés par les maladies et harcelés par les Européens avides d’or et des richesses de l’[[Eldorado]], ils s’enfuirent à l’intérieur des terres, dans la [[forêt tropicale]] quasiment infranchissable pour les Européens. Seuls de petits groupes s’installèrent à [[Cayenne]] et dans d’autres villes côtières. Les Kali’na furent particulièrement nombreux sur les fleuves [[Approuague]], [[Mana (fleuve)|Mana]], [[Suriname (fleuve)|Suriname]] et [[Saramacca (fleuve)|Saramacca]]<ref name="Nana_p39"/>. Les Kali’na sur la côte furent progressivement repoussés vers l’ouest, cédant leur territoire aux plantations<ref>''Na’na'', {{p.|53-54}}.</ref>.

L’arrivée des Européens bouleversa les alliances amérindiennes traditionnelles; les Kali’na s’allièrent aux Français et les aidèrent à repousser les [[Pays-Bas|Hollandais]] et leurs alliés les [[Arawaks|Arouagues]] à l’ouest du fleuve Maroni<ref name="Nana_p41"/>. Ils devinrent actifs dans la traite d’esclaves amérindiens, allant jusqu’à établir des postes permanents dans le bas [[Itany]] et le bas [[Marwini]] pour servir de base à leurs raids sur les populations de [[Tiriyó]], [[Wayana]] et [[Tekos (peuple)|Emerillons]], les vendant ensuite aux Hollandais, Anglais ou Français. Ils ne firent pas de même avec les [[Lokono (peuple)|Lokono]] et les [[Palikur]]s, les relations avec ceux-ci étant exclusivement guerrières<ref>''Na’na'', {{p.|42-43}}.</ref>. Ils eurent même un mot pour les tribus chez lesquelles il était possible de monter des expéditions esclavagistes : ''itoto''.

Le gouverneur Fiedmont écrivit en 1767 :

{{Début citation bloc}}Il nous est revenu que la nation des Emerillons, qui ne respirent que la paix et ne désirent que d’éviter la guerre injuste à laquelle les forcent les Indiens des Hollandais et dont toutes nos autres nations ressentiront bientôt les cruels effets, ne peut abandonner ses établissements pour s’en préserver sans s’exposer d’un autre côté à la disette jusqu’à ce qu’elle ait pourvu par de nouvelles plantations à sa subsistance ; que les agresseurs sont excités par des [[nègre]]s [[mulâtre]]s et autres sujets du Surinam qui ont intérêt à la perpétuer et qui la peuvent porter dans le centre de notre province, qu’ils se proposent d’y venir encore faire des courses en force et à main armée, pour tomber sur les Emerillons, les détruire ou faire esclaves pour les vendre ; que plusieurs ont été tués ou vendus à Surinam il y a quelques mois par ceux de Marony qui font encore de nouveaux préparatifs contre les Indiens qui sont sur notre territoire<ref>''Instructions données par Fiedmont à Brisson et Beaulieu'', Archives nationales - C14, 34/38. 16 mars 1767. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}

Les excursions contre les ''itoto'' prirent fin au {{s-|XVII|e}} quand l’accès au haut Maroni tomba sous le contrôle des Marrons [[Ndjuka (langue)|Ndjuka]] et [[Aluku]].

==== Missions jésuites ====
[[Fichier:Kalina chief test amazonia.jpg|upright|vignette|Gravure d’une cérémonie kali’na.]]
Les Pères [[Compagnie de Jésus|jésuites]] fondèrent leur première [[Mission (christianisme)|mission]] à Ikaroua (sur la crique Karouabo) en 1709, mais la déplacèrent à un site sur le fleuve [[Kourou (fleuve)|Kourou]] en 1713<ref group=note>Une autre mission sera fondée sur la Sinnamary en 1736, et deux autres, plus petites, sur l’[[Oyapock]] : Saint-Paul en 1733 et Sainte-Foy en 1740.</ref>{{,}}<ref>Rv. Père Fortuné Demontezon, ''Voyages et travaux des missionnaires de la Compagnie de Jésus, publiés par les PP. de la même Compagnie pour servir de complément aux Lettres Édifiantes'', Paris, 1857. Cité dans ''Na'na''.</ref>.

Le but principal des missions était, comme ailleurs en Amérique du Sud, de répandre la foi catholique parmi les Amérindiens vus comme « sauvages » ayant besoin d’être « sauvés ».

{{Début citation bloc}}[…] depuis près de vingt ans cette mission est entièrement à la charge des Jésuites qui y ont considérablement dépensé, surtout pour se concilier par leurs libéralités l’esprit des Indiens, qui sont des demandeurs importuns. […] Kourou est à présent comme un petit bourg où les Indiens rassemblés en bon nombre sont entretenus dans la religion avec un zèle très édifiant<ref>''Décision du Conseil de Marine sur une lettre de d’Albon au sujet de la mission de Kourou''. Archives nationales - C14, 14/113. Avril 1730. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}
{{Article détaillé|Mission jésuite du Paraguay}}
Les missions facilitèrent le métissage entre différentes populations amérindiennes parce que toutes y étaient mélangées indifféremment<ref group="note">Elles furent en majorité Kali’na, mais aussi [[Arua (indiens d'Amérique du Sud)|Arua]], [[Kusari]], et [[Maraones]] du Brésil.</ref>. Si la forte concentration de population ({{nobr|450 Amérindiens}} en 1740 sur le site de Kourou<ref>''Lettres édifiantes et curieuses écrites des Missions étrangères par quelques missionnaires de la Compagnie de Jésus'', Paris, 1717-1776, 34 volumes. Cité dans ''Na'na''.</ref>) facilita la [[Contagion|diffusion]] des maladies, elle protégea les Amérindiens de l’[[esclavage]] puisque les colons y étaient interdits d’accès<ref>''Na’na'', {{p.|7}}.</ref>.

La mission fut abandonnée par les jésuites quand l’ordre fut expulsé de France en 1763, avant que la dissolution définitive par le pape n’intervienne en 1773.

==== Entre le Maroni et la Mana ====

À la suite de l’abandon de la mission par les jésuites et de la désastreuse [[Kourou#Expédition de Kourou|expédition de Kourou]], il ne restait en 1787 qu’une cinquantaine d’Amérindiens :

{{Début citation bloc}}... restes infortunés d’un très grand nombre qui existait dans cette partie avant le désastre de l’établissement qui y fut tenté en 1763, et qui a entraîné la perte d’un nombre de ces indigènes, en même temps que la plupart des colons qu’on y avait transplantés<ref>''Mémoire sur la situation actuelle de la colonie, par Lescalier'', 1787. Archives nationales/Outre-mer - DFC Guyane {{n°|436}}. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}

Ayant été maltraités et exploités par les colons de l’expédition<ref>Fitz-Maurice et Lescallier, ''Mémoire sur l’état actuel de la colonie de Cayenne'', 15 janvier 1786. Archives nationales/Outre-mer - DFC Guyane {{n°|427}}. Cité dans ''Na'na''.</ref>, ils fuirent à l’ouest pour rejoindre le Surinam ou la région entre la Mana et le Maroni<ref>''Na’na'', {{p.|61}}.</ref>. Ils se déplacèrent très souvent entre le Surinam et la Guyane pour profiter des aléas des économies des deux colonies<ref>M. Fitz-Maurice, ''Mémoire concernant la situation actuelle de la Guyane française'', 1787. Archives nationales/Outre-mer - DFC Guyane, {{n°|440}}. Cité dans ''Na'na''.</ref>.

{{Début citation bloc}}... ce peuple change souvent de demeure, & ne paraît pas d’un esprit fort stable à ce sujet ; j’ignore cependant si c’est par inconstance ou par précaution ; mais à peine ont-ils formé leur bourg ou village dans un endroit, qu’on les en voit souvent partir pour aller s’installer ailleurs<ref>Philipe Fermin, ''Description générale, historique géographique et physique de la colonie de Surinam'', Amsterdam, 1769, 2 volumes. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}

[[Fichier:Wilfred Pranawaré - Baba.jpg|vignette|left|''Uwapotosan'' du village kali’na de [[Bigi Poika]] au Surinam.]]
Il fut donc très difficile de recenser le nombre exact d’Amérindiens dans la colonie<ref>''Recensement général de la population pour l’année 1818''. Archives nationales/Outre-mer Série Géo/Guyane, G9 (03). Cité dans ''Na'na''.</ref>.

Plus tard, vers les années 1780, les Noirs [[Marronnage (esclavage)|Marrons]] [[Aluku]] (Boni) et [[Ndjuka (langue)|Ndjuka]], fuyant le conflit avec les Hollandais, se déplacèrent sur les rives du Maroni et ses affluents, entrant dans le territoire des Kali’na. Un certain nombre de métissages entre les Kali’na et les Noirs se produisirent malgré le fait que les Amérindiens évitaient le plus souvent le contact avec ces derniers<ref>{{en}} Wim Hoogbergen, ''The Boni Maroon Wars in Suriname'', E.J. Brill, [[Leyde|Leiden]], 1990, {{p.|202}}. Cité dans ''Na'na''.</ref>. Ces métis sont considérés Kali’na et sont acceptés comme faisant partie de la communauté, mais ne sont pas considérés ''Kali’na tilewuyu'' - « vrais Kali’na. »

La population Kali’na connut son apogée dans la première moitié du {{s-|XIX|e}}. C’est vers cette époque aussi qu’[[Anne-Marie Javouhey]] installa sa mission pour esclaves libérés à Mana sur territoire kali’na, diminuant leur isolement du reste de la colonie. Il y eut des tentatives de colonisation de la région (à Nouvelle-Angoulême notamment), mais toutes furent des échecs<ref>Anne-Marie Bruleaux, « Les plans de la colonisation de la Guyane » dans ''Voyage aux îles d’Amérique''. Archives nationales, Paris, 1992, {{p.|157-168}}. Cité dans ''Na'na''.</ref>. Les Amérindiens ayant fui au Surinam<ref>''Mémoire sur la Guyane, par le chevalier Bernard. État de la colonie relativement aux Indiens'', 1814. Archives nationales - C14 88/021. Cité dans ''Na'na''.</ref>, il ne resta que d’épars villages kali’na sur la Sinnamary<ref>M. Banon, ''Voyage dans l’intérieur de la rivière de Sinnamary'', 1819. Archives nationales/Outre-mer - Série Géo, GF/172 (2). Cité dans ''Na'na''.</ref>, la Counamama (environ 50 kali’na)<ref name=IndiensMana>''Indiens depuis la Mana jusqu’à Cayenne, Brache, 23 mai 1823.'' Archives nationales/Outre-mer - Série Géo Guyane, f.5 carton 59. Cité dans ''Na'na''.</ref> et la Mana<ref name=IndiensMana/>{{,}}<ref>''Journal de M. Hippolyte Lefèvre, Commission d’exploration de la Guyane française, janvier 1821''. Archives départementales de la Guyane, Série X, Documents divers (38-39). Cité dans ''Na'na''.</ref>.

==== Bagne ====
L’établissement des [[bagne]]s sur les rives du Maroni, particulièrement à [[Saint-Laurent-du-Maroni|Saint-Laurent]], força les Kali’na et autres Amérindiens à se déplacer à nouveau du côté hollandais du fleuve.

{{Début citation bloc}}Nous venions mouiller près du pénitencier de Saint-Laurent, près de la rive droite. C’est sur l’autre rive, basse et boisée comme tout le littoral guyanais, que sont dispersés, au sein même de la forêt, [[Carbet (architecture)|les carbets]] (huttes) des Galibis<ref>Léon Rerolles, "Note sur les Galibis", ''Bulletin de la Société d’anthropologie de Lyon'', 1881-1882, {{p.|160}}. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}

C’est à Saint-Laurent, pôle commercial (de même qu’[[Albina]], en face) que les Kali’na rencontrèrent une nouvelle sorte de Blanc, le bagnard. Ils furent appelés ''Sipołinpo'', ou « vieux Blanc ». Ils n’aidèrent pas en général les ''Sipołinpo'' en fuite<ref>''Na’na'', {{p.|85}}.</ref>.

==== Des Amérindiens à Paris ====
{{Article détaillé|Zoo humain|Jardin d'acclimatation (Paris)#Zoo humain}}
[[Fichier:Kalina man 1892.jpg|vignette|left|upright|Homme kali’na à Paris en 1892. Il tient un ''putu'', ou massue en bois.]]
La seconde moitié du {{s-|XIX|e}} a vu l’âge d’or des [[exposition internationale|expositions universelles]], au sein duquel les pays européens faisaient étalage de leurs richesses coloniales avec des « [[Zoo humain|villages]] » représentant les cultures colonisées. Quoique les [[expositions universelles de Paris]] n'eussent pas de « villages amérindiens », la curiosité du public fut telle que des Kali’na furent envoyés à la capitale à deux reprises - l’une en 1882 et l’autre en 1892 - pour être exhibés au [[Jardin d'acclimatation (Paris)|Jardin d’acclimatation]]<ref name="Pau:wa">Gérard Collomb, Félix Tiouka et M.P. Jean-Louis, ''Pau:wa Itiosan:bola : Des Galibi à Paris en 1892'', décembre 1991.</ref>{{,}}<ref group=note>Il y eut aussi des Kali’na et des [[Arawaks]] du centre du [[Suriname]] dans l’Exposition universelle d’[[Amsterdam]] en 1883, ainsi que des [[Marronnage (esclavage)|Noirs Marrons]] [[Saramaca]] et des [[Créoles]].</ref>, alors dirigé par [[Albert Geoffroy Saint-Hilaire]].

===== 1882 =====
[[Fichier:Galibis à Paris (Draner 1882).jpg|vignette|Les Galibis à Paris (dessin de [[Draner]], 1882).]]
Quinze Kali’na, tous membres d’une même famille habitant [[Sinnamary]] et [[Iracoubo]], furent envoyés à ''Pau:wa'' (« Le pays des Blancs ») en {{date-|juillet 1882}}<ref name="Pau:wa"/>. On ne sait presque rien d’eux à part leurs noms<ref>[[Léonce Manouvrier|L. Manouvrier]], ''Sur les Galibis du Jardin d’acclimatation'', Bulletin de la Société d’Anthropologie de Paris, 1882, {{p.|602-640}}. Cité dans ''Pau:wa''.</ref> et le fait qu’ils furent logés dans des [[Carbet (architecture)|carbets]] sur la pelouse du Jardin d’acclimatation. Le voyage dura quatre mois, dont trois à Paris et un mois de trajet en bateau (aller et retour). Ils furent accompagnés d’un Créole qui servit d’intermédiaire et, on le présume, d’interprète<ref>J. Noutous, ''Les Galibis du Jardin d’Acclimatation'', ''La vie moderne'', quotidien, Paris, 12 août 1882. Cité dans ''Pau:wa''.</ref>. Il existe plusieurs portraits d’eux, pris par le photographe Pierre Petit<ref group=note>Faisant partie de la Collection de la Société de Géographie de Paris, elles peuvent être consultées à la [[Bibliothèque nationale de France]], Département Cartes et Plans.</ref>.

===== 1892 =====
Cette fois, ce sont trente-trois Kali’na et quelques Arawaks, tous d’Iracoubo, de Sinnamary et du bas [[Maroni (fleuve)|Maroni]], qui furent envoyés à Paris en plein hiver. Quoiqu’ils fussent originaires de la même région, ils n’étaient pas apparentés aux Kali’na envoyés en France en 1882.

Ils y furent emmenés par un certain F. Laveau, un explorateur qui était en Guyane expressément pour ''«... recruter des Indiens Peaux-Rouges Caraïbes »''<ref name="Pau:wa"/> et les montrer au public à Paris. La mémoire orale des Kali’na en témoigne, puisqu’il y a une chanson qui dit ''«... Lawo nous a emmenés au pays des Blancs »''<ref name="Pau:wa"/>.

Le bateau partit de [[Paramaribo]], où leur chef attendit les survivants à leur retour. Ils ne furent pas embarqués de force, mais il est possible que de l’argent leur ait été offert<ref name="Pau:wa"/>.

Ils furent logés sur la pelouse du jardin, comme en 1882, mais cette fois en ''«... deux vastes huttes largement ouvertes en forme de hangar »'' fournies de nattes et de hamacs sur lesquels la plupart des Amérindiens d’Amazonie se reposent. Ils passèrent leur temps surtout en dansant au son des ''sanpula'' (tambours), parce que le public et les photographes le demandaient. Les femmes tressaient de la [[vannerie]] et faisaient des [[poterie]]s avec des matériaux apportés de Guyane. Le prince [[Roland Bonaparte]] les prit en photo<ref>Roland Bonaparte (photographies), Gérard Collomb /présentation), ''Kaliña, des Amérindiens à Paris'', Editions Créaphis, Saint-Étienne, 1992, 118 p.</ref>{{,}}<ref group=note>Ces belles photos (en majorité des portraits) sont dans la collection de la photothèque du [[musée de l'Homme]], à Paris. Le prince était un artiste doué avec une passion pour l’anthropologie ; il dessina ou peignit beaucoup d’objets kali’na, léguant des documents précieux sur leur monde et leurs traditions.</ref>.

Les Kali’na n’étant pas habitués au froid, les danses s’arrêtèrent quand ils tombèrent malades. Huit Kali’na, six hommes et deux femmes (dont l'une  enceinte) âgé(e)s de 12 à 25 ans, moururent de froid<ref group="note">On peut rapprocher leur destin de celui des [[:es:Guyunusa|quatre Charruas]] déportés de la même façon en France en 1833, disparus ou morts en exil, de froid ou « de mélancolie ».</ref> à Paris entre le 5 mars et le 10 mai 1892 et y furent enterré(e)s<ref name=":0">{{Article|langue=fr|titre=En Guyane, la quête des descendants des victimes des zoos humains parisiens : « On a eu des morts, ils sont où ? »|périodique=Le Monde.fr|date=2023-08-07|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/08/07/on-a-eu-des-morts-ils-sont-ou-en-guyane-la-quete-des-descendants-des-victimes-des-zoos-humains-parisiens_6184666_823448.html|consulté le=2023-08-07}}</ref>. La cérémonie d'''Epekotono'', célébrant la fin du deuil deux à trois ans après la mort du défunt, ne put se faire jusqu’en 1996<ref name="Nana_p17">''Na’na'', {{p.|17}}.</ref>.

Les recherches de Corinne Toka Devilliers, arrière-petite-fille de Moliko, l'une des rescapées, ont permis d'identifier vingt-sept des trente-trois Kali’na du Jardin d'acclimatation et, en janvier 2023, de montrer que six de leurs dépouilles sont toujours présentes dans les collections du [[Muséum national d'histoire naturelle]]<ref name=":0" />. Les descendants comptent sur la proposition de loi transpartisane Morin-Desailly, adoptée en première lecture par le Sénat le 13 juin 2023, qui permettrait la restitution des restes humains étrangers et ultramarins sans avoir à passer chaque fois par une loi dédiée<ref name=":0" />.

== Situation contemporaine ==
=== Répartition géographique ===
La partie de l'Amérique du Sud où vivent les Kali'na est très faiblement peuplée, pourtant cette ethnie est elle-même extrêmement minoritaire dans tous les pays où elle est établie bien que localement elle soit majoritaire dans certaines zones très reculées. Leur répartition actuelle ne constitue qu'un reliquat de leur zone d'expansion à l'époque précolombienne.   
[[Fichier:School girls Bigi Poika.jpg|vignette|Petites filles Kali’na au Surinam dans le village de [[Bigi Poika]].]]
* Au [[Brésil]], ils sont surtout localisés à São José dos Galibi, village fondé en 1950 sur la rive droite de l’[[Oyapock]] en face de [[Saint-Georges (Guyane)|Saint-Georges]] en Guyane par plusieurs familles venues de la région de la Mana. Il y en a aussi dans la capitale de l’[[Amapá]], [[Macapá]], et dans le [[Pará]], à [[Belém]]<ref>{{pt}} [https://web.archive.org/web/20020209111249/http://www.socioambiental.org/website/epi/g-oiapoque/galibi.htm ''Galibi do Oiapoque'']</ref>.
* En Guyane, ils sont encore très présents sur leur terre d’origine, la région entre le [[Maroni (fleuve)|Maroni]] et la [[Mana (fleuve)|Mana]] (en particulier les communes d’[[Awala-Yalimapo]] la seule où ils sont majoritaires, [[Saint-Laurent-du-Maroni]], [[Mana (Guyane)|Mana]] et [[Iracoubo]]), et au Village amérindien de [[Kourou]] ainsi que, en moindre nombre, sur l’île de [[Cayenne]].
* Au [[Suriname]], ils ont une forte présence sur la rive gauche du Maroni et sur les rives du fleuve [[Coppename]].
* En Guyana, ils sont situés le long du fleuve [[Río Cuyuní|Cuyuní]], frontalier du Venezuela<ref>Pour une localisation précise des Kali’na du Guyana, voir [http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/amsudant/Guyana-carte-lng.htm cette carte].</ref>.
* Au [[Venezuela]], le pays où ils sont les plus nombreux, on les retrouve dans deux zones distinctes :  dans les [[llanos]] de la vallée de l'[[Orénoque]], région dans laquelle ils se rendaient autrefois pour se marier et pour faire du commerce, et le long du fleuve [[Río Cuyuní|Cuyuní]]<ref>Pour une localisation précise des Kali’na du Venezuela, voir [http://www.a-venezuela.com/mapas/map/html/gruposindigenas.html cette carte].</ref> ce qui correspond aux États du [[État de Sucre|Sucre]], de [[État de Bolívar|Bolívar]], de [[État de Monagas|Monagas]] et surtout à celui de l’[[État d'Anzoátegui|Anzoátegui]], où ils sont concentrés dans la Mesa de Guanipa<ref>{{lien web|url=http://www.edumedia.org.ve/indigenas/mapa.asp|titre=Carte : Amérindiens du Venezuela|date=|site=edumedia.org.ve|consulté le=26 février 2019}}.</ref>.

Malgré leur dispersion géographique les Kali’na maintiennent des contacts entre eux, ainsi en 2006 a eu lieu une rencontre culturelle entre Kali’na du Venezuela et de Guyane française séparés par une distance de plus d'un millier de kilomètres<ref>Pour plus de précisions voir {{es}} [http://enoriente.com/content/view/1871/32/ cette page].</ref>.

=== Mode de vie ===
[[Fichier:School children Bigi Poika.jpg|vignette|Le futur des Kali’na sourit : écoliers à [[Bigi Poika]], Surinam.]]

Certains Kali’na continuent à vivre de leurs activités traditionnelles dans le cadre d'une [[économie de subsistance]]. Ainsi, ils pratiquent la [[chasse]], la [[pêche (halieutique)|pêche]], la cueillette et une [[agriculture vivrière]] sur [[Agriculture sur brûlis|brûlis]] comme le faisaient leurs ancêtres. Néanmoins, une  partie d’entre eux est intégrée dans les [[secteur économique|secteurs primaire et secondaire]] des économies de leurs pays respectifs, occupant le plus souvent des emplois non qualifiés. Les Kali’na du Venezuela vivant dans les [[llanos]] de l’[[Orénoque]] travaillent souvent dans le secteur [[pétrole|pétrolier]]<ref name="Venezuela">{{es}} [http://www.edumedia.org.ve/indigenas/indi3.asp Voir cet article sur les Kali’na du Venezuela]</ref>, principal employeur de la région, tandis que ceux de Guyana effectuent des tâches de [[bûcheron]]nage et sont parfois [[Orpaillage|orpailleurs]]<ref>{{en}} [http://www.kacike.org/BulkanNWIG.html Article] sur les Kali’na de Guyana.</ref>.

En Guyane française, ils ont participé à la construction du [[centre spatial guyanais]] à proximité de [[Kourou]]<ref>Voir [http://terrain.revues.org/document3147.html ce texte].</ref>. Globalement cette ethnie vit donc en marge du monde moderne, cependant des signes de changement sont par endroits observables. Ainsi, le groupe des  Kali’na français dont certains membres ont pu accéder à l’[[enseignement secondaire]] dès les années 1960 constituent le fer de lance de la Fédération des organisations amérindiennes de Guyane qui lutte pour la reconnaissance des droits des amérindiens guyanais<ref>{{Article |auteur1=Gérard Collomb |titre=En Guyane : « ethnologie » ou « patrimoine » ? |périodique=Terrain. Anthropologie & sciences humaines |numéro=31 |date=1 septembre 1998 |doi=10.4000/terrain.3147 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/terrain/3147 |consulté le=26 février 2019 |pages=145–158}}</ref>.

=== Culture ===
[[Fichier:Kalina headdress.jpg|vignette|upright|''Umali'' ou coiffe de plumes.]]
Les Kali’na ont une structure sociale de type [[Patriarcat (sociologie)|patriarcale]]. Les chefs de famille sont appelés ''yopoto'' et ils portent parfois des coiffes de plumes (''umali'') pour se différencier des autres membres de la famille.

Chaque village a un chef coutumier ayant la fonction de "capitaine". C'est un rôle exclusivement pour les hommes. Néanmoins, en 1997, [[Cécile Kouyouri]] fut nommée, première femme, cheffe coutumière amérindienne appartenant au groupe Kali'na de Guyane. Elle est toujours actuellement cheffe coutumière du village de Bellevue, situé sur la commune d'[[Iracoubo]]<ref>{{Chapitre|prénom1=Stéphanie|nom1=Guyon|titre chapitre=Chapitre 12 / Militer dans le mouvement amérindien en guyane française|titre ouvrage=Le sexe du militantisme|éditeur=Presses de Sciences Po|date=2009-01-01|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/scpo.01.0641|consulté le=2022-03-31|passage=277–297}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Belfort-Chanol, Aline (19..-....).|nom1=Auteur.|titre=Portraits de femmes guyanaises : nos pionnières dans les métiers à dominance masculine|oclc=1291532297|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1291532297|consulté le=2022-03-31}}</ref>.

Ils témoignent énormément de respect pour leurs "anciens", les membres les plus âgés de la communauté, qui sont appelés ''uwapotosan''. Quand un ''uwapotosan'' parle, les autres écoutent. Leur culture et histoire étant [[Tradition orale|orales]], les anciens sont leur mémoire vivante.

Ils changent encore aujourd’hui fréquemment de lieux de résidence, en partie pour éviter de fâcher les esprits des morts enterrés dans leurs villages ainsi que les ''imawale'' (esprits forestiers malfaisants<ref>''Na’na'', {{p.|70}}.</ref>) et pour profiter de meilleures conditions de chasse ou de cueillette ailleurs<ref>''Na’na'', {{p.|63}}.</ref>.

Si les Kali’na habitant la forêt peuvent mener une vie paisible loin des établissements commerciaux, vivant de la [[chasse]], la [[Pêche (halieutique)|pêche]] et la cueillette, ce n’est souvent pas le cas pour leurs frères urbains. L’alcool fut introduit par l’ancien gouvernement colonial<ref>''Na’na'', {{p.|65}}.</ref>, comme en témoigne la correspondance du gouverneur Fiedmont en 1767 :

{{Début citation bloc}}Ce qui flatte le plus particulièrement les Indiens est la boisson, que l’on épargne trop ici, à laquelle cependant il ne serait pas mal de les accoutumer, ainsi qu’à l'usage de toutes les choses d’une grande consommation qui multiplient leurs besoins et les mettent dans le cas de ne pouvoir se passer de nous<ref>''Fiedmont au Ministre de la Marine et des Colonies, 11 mars 1767''. Archives nationales - C/14/34/029. Cité dans ''Na'na''.</ref>.{{Fin citation bloc}}

Nous devons nuancer que le manioc tient une place primordiale dans les rituels, notamment funéraires. L’ethnographie spécialisée montre, en effet chez les Kali’na, en particulier, que la consommation reste collective.

=== Mythologie et rituels ===
Les Kali’na disent descendre du dernier homme survivant sur Terre après un déluge appelé ''umuti’po'' et qui pour se protéger des eaux montantes se réfugia dans un palmier ''kumu'' avec son [[chien]] et un [[perroquet]]. Il mangea les fruits du ''kumu'', et, ne pouvant pas voir le sol depuis le sommet de l’arbre, il jetait les noyaux dans l'eau. Quand il ne les entendit plus tomber dans les flots, il descendit. Il alla à la chasse, tua du gibier, le ramena à sa hutte, et repartit. Quand il fut parti, le chien enleva sa peau et se métamorphosa en femme. Elle prépara le repas puis se retransforma en chien avant l’arrivée de l’homme<ref group=note>Le thème des femmes qui s’ôtent leurs peaux animales pour enseigner aux hommes beaucoup de choses se voit aussi dans les légendes des [[Wayãpi]].</ref>. Le jour suivant, l’homme intrigué se cacha derrière un petit buisson ; il vit le chien ôter sa peau, s'en empara et courut la jeter dans le feu. La femme eut alors honte de sa nudité, et l’homme lui donna un ''kuyu''<ref group=note>Pagne en perles tissées. Les femmes Kali’na portent aujourd’hui la ''kamisa'' rouge, similaire mais en tissu.</ref> pour cacher leur sexe<ref>Légende racontée par [[Anne-Marie Javouhey]], ''Correspondance : 1798-1851'', Les Éditions du Cerf, Paris, 1994.</ref>.

Mais avant l’''umuti’po'', il y eut une période où les hommes et les animaux pouvaient se parler, ''Isenulupiłi''<ref>''Na’na'', {{p.|27}}.</ref>, à propos duquel il existe plusieurs légendes. Les Kali’na gardent un profond respect pour les animaux, puisque, il y a longtemps, ils étaient leurs frères.

Bien qu’en majorité baptisés, ils continuent de pratiquer de nombreux rituels animistes en [[syncrétisme]] avec le [[christianisme]]<ref name="Venezuela"/>.
Ils rendent un culte à la nature symbolisée par plusieurs sortes d’esprits qui peuplent leur panthéon, dont des esprits forestiers malfaisants à quatre doigts (''imawale''), ''Amana'' (aussi le nom d’un fleuve), un très puissant esprit de l’eau, ''palanakiłi'' (esprits de la mer), ''tunakiłi'' (des fleuves), etc. Les gardiens de la tradition sont les [[Chamanisme|chamans]] appelés ''piyai'' qui disposent de leur propre abri, ''tokai'', isolé du reste du village pour y officier. Ils sont respectés par toute la communauté en raison de leur savoir sur l’au-delà.

Les Kali’na possèdent des [[Rite funéraire|rituels funéraires]] très élaborés. Ceux du Venezuela et de Guyana célèbrent le 2&nbsp;novembre, ce qui correspond au jour des [[Commémoration de tous les fidèles défunts|Défunts]], un rituel appelé [[Akaatompo]] : au lever du jour, les parents et les proches des défunts se rendent au cimetière, les bras chargés de nourriture, d’alcool et de fleurs et, s’accompagnant de chants et de danses, ils accueillent chaleureusement les morts pour les mettre à l’aise, déposent leurs offrandes sur les tombes et en consomment une partie. Ils nettoient les [[Tombe|sépultures]] et réparent les objets personnels des morts qu’ils ont déposés là lors de l’[[enterrement]], ils allument des bougies pour les éclairer, leur dédient des chants en kali’na tandis qu'un ''uwapotosan'' se charge de mener la danse dite du ''mare mare'', spécifique à cette cérémonie, durant laquelle les participants, submergés par l’émotion du moment, peuvent entrer en [[transe]]. <br />
Dans les foyers Kali’na, dès l’aube, de grandes quantités des plats préférés du défunt sont préparés pour accueillir son esprit qui, selon la tradition, se réincarne dans les personnes qui visitent la maisonnée (qu’ils soient kali’na ou non), et qui est censé être affamé après sa longue absence.

Les visiteurs se succèdent l’après-midi passant de maison en maison, mangeant et buvant dans chacune d’elles, dansant le ''mare mare'' tandis qu'un chanteur fait l’éloge du disparu. Dans certains cas la fête dure jusqu’au lendemain.

Une variante de ce rituel existe pour les enfants morts ; elle a lieu le {{1er}} novembre, et est codifiée de la même manière mais se déroule sans alcool et les paroles des chants ''mara mara'' sont dirigées en direction du monde de l’enfance.<br />
[[Fichier:Kalina young 1892.jpg|vignette|left|upright|Jeune homme kali’na à Paris en 1892 avec une ''kuwama''.]]

Deux autres rituels funéraires existent, bien qu’ils n'aient pas la même transcendance que l’''Akaatompo'' ils n'en sont pas moins importants, il s'agit  du ''Boomaankano'', la prise de [[deuil]] et du ''Beepekootono'' (au Venezuela) ou ''Epekotono'' (en Guyane)<ref name="Nana_p17"/>, la levée du deuil. Le premier s’effectue sept jours après le décès. Une cérémonie a lieu la nuit dans la maison touchée par le malheur, ceux qui prennent le deuil s’immergent dans un bain rituel pour purifier leur esprit et avoir la force d’affronter cette période. Au cours de ce rite, un [[éloge funèbre]] du  disparu est effectué et les participants jouent et chantent une ''mare mare'' spéciale appelée ''Sheññorijsha''.

La levée du deuil s’effectue, elle, un an après le décès. La communauté se réunit à nouveau autour de la famille. Durant cette cérémonie, les personnes présentes boivent pour célébrer la fin du deuil et aux alentours de minuit, les cheveux des anciens endeuillés<ref>Une description complète des rituels funéraires Kali’na est disponible sur {{es}} [http://encontrarte.aporrea.org/creadores/warime/13/a8547.html ce site.]</ref> sont coupés.

=== Musique ===
[[Fichier:Carib Sambura.jpg|vignette|Des Kali’na jouant sur des ''sanpula''.]]
Ils utilisent surtout des [[instrument de percussion|instruments de percussion]], dont la ''sanpula'' (ou ''sambula''), un grand [[tambour (instrument)|tambour]] à deux membranes muni d’une corde de timbre sous laquelle une fine baguette végétale est coincée, et que l’on joue avec une petite [[mailloche]]. Ils ont aussi deux sortes de [[maraca]]s de danse appelées ''kalawasi'' (ou ''kalawashi'') et ''malaka''.

Leur trompe traversière, la ''kuwama'', se fait encore mais est de plus en plus souvent remplacée par la [[flûte traversière]] européenne. Il existe aussi une trompe en terre cuite appelée ''kuti''.

=== Langue ===
{{Article détaillé|Kali'na (langue)}} 
Ils parlent le [[kali'na (langue)|kali'na]], qui fait partie de la famille des [[langues caribes]]. Cette langue est encore pratiquée par plus de {{nombre|10000|personnes}} dans la bande côtière qui va du Venezuela ({{nombre|5000|locuteurs}}) au Brésil (100) en passant par le Guyana (475), le Surinam ({{formatnum:2500}}) et la Guyane française ({{nombre|3000|personnes}}).

Grâce au nombre relativement important de locuteurs, c’est une des langues amazoniennes qui semblent avoir le plus de chances de survivre. Quelques expériences de transcription écrite ont été menées en Guyane<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Nicole Mounier |titre=Une aventure éditoriale en Guyane française : créer, publier, diffuser des livres pour enfants. 1988-1997. |url=http://origin-archive.ifla.org/IV/ifla63/63moun.htm |site=[[Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques|ifla.org]]}}. Voir la section 2.2. « Le Caprice de Maïpouri : le choix du bilinguisme. » qui parle spécifiquement du kali'na.</ref>, la normalisation [[linguistique]] d'une forme [[écriture|écrite]] de Kali’na bute cependant sur la diversité des graphies actuelles, influencées par les langues léguées par les [[Colonisation|colonisateurs]] des  pays où vivent les Kali’na soit l'[[espagnol]], le [[portugais]], le [[néerlandais]], le [[français]] et l'[[anglais]]. Ainsi rien qu'en ce qui concerne leur  [[Ethnonymie|ethnonyme]] : ''Kali’na'', on compte pas moins de neuf graphies différentes<ref name="langue" group=note/>. Le Kali’na reste donc une langue essentiellement [[Oralité|orale]].

{{clr}}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Bibliographie ==
=== Littérature orale ===
* {{Ouvrage|auteur1=Odile Renault-Lescure|auteur2=Daniel William|titre=Kaleda silesimae : textes de lecture en galibi, langue amérindienne de Guyane|éditeur=ORSTOM-CDDP|année=1990|pages totales=35-6|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Marie-Hélène Appolinaire|titre=Commère Waiwai et commère Sisi : conte amérindien de Guyane : texte ; illustrations, Sess ; révision orthographique de la version kali'na Isabelle Appolinaire, Marie-Hélène Appolinaire, Wellya Jean-Jacques, Odile Lescure|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2012|pages totales=15|isbn=}}
* {{Ouvrage|auteur1=Odile Renault-Lescure (galibi)|auteur2=Françoise Grenand (wayãpi)|auteur3=Éric Navet (émerillon)|titre=Contes amérindiens de Guyane : textes recueillis, transcrits et trad. ; couv. et ill. Frits Stjura|lieu=Paris|éditeur=Fleuve et Flamme Textes bilingues|année=1987|pages totales=160|isbn=}}

=== Études ===
* [[Jean-Baptiste Du Tertre]], ''Histoire Générale des Antilles…'' (2 vol.), Paris, Jolly, 1667.
* Jules Brunetti, ''La Guyane française. Souvenirs et impressions de voyage'' (1840), Len Pod, 2017. Chap. XXV « Indiens Gallibis (Peaux-Rouges) ».
* Jean Hurault, ''Français et Indiens en Guyane. 1604-1972'', Paris, 1972 ; Guyane Presse Diffusion, Cayenne, 1989.
* Gérard Collomb, Félix Tiouka et M.P. Jean-Louis, ''Pau:wa Itiosan:bola : Des Galibi à Paris en 1892'' ; Awala-Yalimapo, {{date-|décembre 1991}}.
* {{article|auteur1=Jean-Jacques Chalifoux|titre= Ethnicité, pouvoir et développement politique chez les Galibis de la Guyane française|périodique=Anthropologie et Sociétés|volume=16|numéro=3|date=1992|pages=37-54|lire en ligne=http://classiques.uqac.ca/contemporains/chalifoux_jean_jacques/ethnicite_pouvoir_devel_pol/ethnicite_pouvoir_devel_pol_texte.html}}
* Roland Bonaparte (photographies), Gérard Collomb (présentation), ''Kaliña. Des Amérindiens à Paris'', Éditions Créaphis, Paris, 1992. Exposition « Kaliña - des Amérindiens de Guyane à Paris en 1892 », organisée au Musée national des arts et traditions populaires d'{{date-|octobre 1992}} à {{date-|janvier 1993}}.
* {{article|auteur1=Jean-Jacques Chalifoux|titre=Chamanisme et couvade chez les Galibi de la Guyane française|périodique=Anthropologie et Sociétés|volume= 22|numéro=2|date= 1998|pages=99-123|lire en ligne=http://classiques.uqac.ca/contemporains/chalifoux_jean_jacques/chamanisme_et_couvade/chamanisme_et_couvade_texte.html}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Collomb |prénom2=Jean |nom2=Appolinaire |prénom3=Odile |nom3=Renault-Lescure |titre=Na'na Kali'na |sous-titre=une histoire des Kali'na en Guyane |lieu=Petit-Bourg (Guadeloupe) |éditeur=Ibis rouge éditions |année=2000 |pages totales=145 |isbn=2-84450-068-4 |isbn2=9782844500687 |oclc=44172558 |consulté le=2019-02-18 |présentation en ligne=http://www.ibisrouge.fr/livre.php?ref=068 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Serge |nom1=Mam-Lam-Fouck |titre=Histoire générale de la Guyane française des débuts de la colonisation à la fin du {{s-|XX}} |sous-titre=les grands problèmes guyanais |lieu=Matoury |éditeur=Ibis rouge |année=2002 |pages totales=220 |isbn=2-84450-163-X |isbn2=9782844501639 |oclc=496272998 |présentation en ligne=http://www.ibisrouge.fr/livre.php?ref=163 |consulté le=2019-02-18}}
* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jill |nom1=Silberstein |titre=Kali'na, une famille indienne de Guyane française |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |année=2002 |pages totales=489 |isbn=2-226-13300-3 |isbn2=9782226133007 |oclc=60558782}}
*[https://web.archive.org/web/20071007152043/http://www.laios.msh-paris.fr/collomb.html Autres œuvres de Gérard Collomb], chercheur au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et spécialiste en culture kali’na.

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Kali'na
| commons titre = Kali'na
}}

=== Articles connexes ===
* [[Capitaine (chef coutumier)|Chef coutumier]]
* Villages : [[Awala-Yalimapo]], [[Camopi]]
* Fleuves : [[Mana (fleuve)|Mana]], [[Maroni (fleuve)|Maroni]]
*[[Kali'na (langue)|Kali'na (Langue)]]
* [[Kalinago]]
*[[Amérindiens de Guyane]]
*[[Histoire de la Guyane]]
*[[Cécile Kouyouri]]
==== Droit international ====
* [[Coutume]], [[Savoirs traditionnels]]
* [[Peuple autochtone]], [[Droit des peuples autochtones]], [[Déclaration des droits des peuples autochtones]]
* [[Terra nullius]], [[Doctrine de la découverte]]
* [[Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes]]
* [[Colonisation]], [[Décolonisation]]
* [[Association Moliko Alet+po]]

=== Liens externes ===
* [http://www.ulb.ac.be/soco/apft/GEO/amaz2.htm Carte des ethnies de la grande Amazonie]
* [http://www.sololiya.fr/tout_sur_l_eau/eau_et_culture/la_zone_littorale/la_zone_littorale/une_population_pluri_ethnique Guyane. Une population pluri-ethnique]
* {{Lien web|titre=Langues amérindiennes de Guyane française|url=http://www.cartographie.ird.fr/images/amazone/guyane.pdf|site=cartographie.ird.fr|date=1998}}
* [http://cocomagnanville.over-blog.com/2014/03/grande-amazonie-les-kali-na.html Grande Amazonie. Les Kali'na]
* [http://www.infos-guyane.com/tag/kali%E2%80%99na/ Liste de documents sur la langue et la culture Kali'na] - Infos Guyane
* [http://www.solidarite-guyane.org/FoagP0.htm Fédération des Organisations Autochtones de Guyane (FOAG)]
* [http://www.blada.com/chroniques/2005/218-De_la_revendication_a_l_entree_en_politique_1984_%E2%80%93_2004_.htm ''De la revendication à l’entrée en politique (1984-2004)'', Gérard Collomb] - Site de [http://www.blada.com/ Blada], le petit journal de [[Kourou]]
* {{pt}} [https://web.archive.org/web/20020209111249/http://www.socioambiental.org/website/epi/g-oiapoque/galibi.htm ''Galibi do Oiapoque'']
* {{en}} [http://www.centrelink.org/FrenchGuiana.html ''Caribbean-American Centrelink: Amerindians of French Guiana'']
* {{es}} [http://encontrarte.aporrea.org/media/50/chamanesamazonas.pdf ''Ritos y mitos del Amazonas. Chamanes del Amazonas.''] {{pdf}}
* {{en}} [http://www.centrelink.org/resurgence/frguiana.htm Galerie d'images]

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{{Portail|minorités|Amérique|anthropologie|Amazonie|Guyane|Venezuela}}
{{Article de qualité|oldid=13807726|date=16 février 2007}}

[[Catégorie:Groupe ethnique en Guyane]]
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