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Beta Scorpii

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Acrab
β Scorpii
Description de l'image Scorpius constellation map-fr.png.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite

16h 05m 26,23198s[1]

16h 05m 26,57128s[2]
Déclinaison

−19° 48′ 19,63″[1]

−19° 48′ 06,8556″[2]
Constellation Scorpion
Magnitude apparente β1: +2,56 / β2: +4,90

Localisation dans la constellation : Scorpion

(Voir situation dans la constellation : Scorpion)
Caractéristiques
Type spectral B1 V[1] / B2 V[2]
Indice U-B −0,87
Indice B-V −0,07
Indice R-I −0,09
Astrométrie
Vitesse radiale −1,0 (±0,9) km/s[1]
Mouvement propre μα = –5,20 (±0,92) mas/a[1]
μδ = –24,04 (±0,64) mas/a[1]
Parallaxe 8,07 (±0,78) mas[1]
Distance 530 al
(163 pc)
Magnitude absolue β1: −3,50 / β2: −1,16
Caractéristiques physiques
Température β1: 27 000 K / β2: 22 000 K

Désignations

Acrab, El Acrab, Akrab, Graffias, β Sco, 8 Sco, ADS 9913 ABC, CCDM J16054 -1948 AB/C, WDS J16054 -1948 AB,C[3]

β1 Sco : HR 5984, HD 144217, HIP 78820, SAO 159682, BD-19°4307, FK5 597, NSV 7424[1]

β2 Sco : HR 5985, HD 144218, HIP 78821, SAO 159683, BD-19°4308[2]

Beta Scorpii (en abrégé β Sco), en français Bêta du Scorpion, dans la Désignation de Bayer est une étoile multiple située dans la constellation du Scorpion, nommée Acrab ou Graffias.

Contrairement à ce que semble indiquer sa désignation β Acrab n'est pas la seconde étoile la plus brillante de sa constellation, mais la sixième, sa désignation β Sco étant probablement due à la place d'avant-plan qu'elle occupe à la Tête du Scorpion.

Nomenclature

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Acrab est le nom propre approuvé pour désigner spécifiquement β1 Sco, soit l'étoile principale du système, par l’Union astronomique internationale (UAI)[4].

Cette appellation vient du nom de la constellation en arabe, soit العقرب al-ᶜaqrab, introduit par Giuseppe Piazzi (1814)[5], à partir de la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Thomas Hyde (1665)[6],[7].

Beta Scorpii possède d'autres noms:

Le plus connu est Graffias, accusatif latinisé du grec Γραψαῖος, signifiant « Pinces » et utilisé dans les traductions médiévales du Τετράβιβλος) (Quatre livres) de Ptolémée[8]. Il est affecté de façon arbitraire à ξ Sco dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603)[9], passe ensuite sur β Sco avec Elijah Hinsdale Burritt (de) (1835)[10], et se diffuse enfin, par le truchement de Richard Allen (1899)[11], dans les catalogues des XXe et XXIe siècles.

Un nom moins connu est Iklil-al-Jebhah, introduit par John Ellard Gore (en) (1893)[12], et relevé par Richard Allen (1899)[13]. Il vient de l’arabe إكليل الجبة Iklīl al-Ğabha à partir de la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Thomas Hyde (1665)[14].

Notons que الإكليل al-Iklīl, « la Couronne », est le nom classique, dans les calendriers arabes traditionnels, du groupe βδπ Sco, attesté dans poésie antéislamique et correspondant à XVIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires ». Son nom est passé sous la forme Alachid dès les premières listes latines de stations autour de l’an mil[15].

Dans l’astronomie mésopotamienne, β et δ Sco forment vers 600 av. é.c mul.SAG GÍR.TAB, soit « la Tête du Scorpion »[16].

Propriétés

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Acrab est située très près de l'écliptique, il arrive donc parfois qu'elle soit occultée par la Lune, et même, phénomène encore plus rare, par l'une des planètes du système solaire. Une partie de ce qu'on l'on sait d'Acrab provient d'ailleurs de la dernière de ces occultations, le , lorsque le satellite de Jupiter Io occulta β2[17],[18].

Acrab apparaît dans un petit télescope comme une étoile binaire dont les deux composantes, notées β1 et β2 Scorpii, sont des étoiles naines de type spectral B. Elles sont séparées de 13,6 secondes d'arc et elles orbitent l'une autour de l'autre en approximativement 12 550 ans[19]. Elles forment les branches principales d'un système hiérarchique qui est composé de six étoiles en orbite.

β1 Scorpii, la plus brillante de la paire, comprend deux sous-composantes, désignées β Scorpii A et β Scorpii B, qui orbitent l'une autour de l'autre à une séparation angulaire de 0,3 seconde d'arc et avec une période orbitale de 610 ans. β Scorpii A est elle-même une binaire spectroscopique, son spectre indiquant la présence d'une autre étoile. Ses deux composantes sont désignées β Scorpii Aa et β Scorpii Ab. Elles sont séparées de 1,42 milliseconde d'arc (soit 0,3 ua, une distance inférieure à celle entre Mercure et le Soleil) et présentent une période orbitale de 6,82 jours[20].

β2 Scorpii possède également deux sous composantes, qui sont β Scorpii C et β Scorpii E, et qui sont distantes de 0,1328 seconde d'arc. Leur période orbitale est de 28,1 ans. β Scorpii E est à son tour une binaire spectroscopique, dont les composantes, désignées β Scorpii Ea et β Scorpii Eb, orbitent l'une autour de l'autre avec une période de 10,7 jours[18].

β Scorpii D est l'étoile de septième magnitude HD 144273, distante de 520 secondes d'arc. C'est un compagnon purement optique qui n'est pas lié au système[21]. Certains auteurs ont également pu faire référence à la composante Ab comme D[17].

Il a été proposé l'existence d'un autre compagnon à β Scorpii B, alors désigné β Scorpii G, afin de prendre en compte la masse qu'il manque au système et qui avait été déduite à partir de sa magnitude absolue, mais son existence n'a jamais pu être confirmée[18]. β Scorpii F est quant à lui un compagnon théorisé pour la composante E[17].

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h (en) β1 Scorpii sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le ).
  2. a b c et d (en) β2 Scorpii sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le ).
  3. (en) * bet Sco -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. (en) IAU, « « Star Names », sur le site « UAI », List of January 1st, 2021. ».
  5. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 106.
  6. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 40. ».
  7. Voir Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 121.
  8. Paul Kunitzsch & Tim Smart, A Dictionary of Modern Star Names, Cambridge (Ma) : Sky & Telescope, 1986, p. 52-53.
  9. Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 29r.
  10. Elijah Hinsdale Burritt, The Geography of Heavens, éd. New York: Mason Brothers, 1860, p. 101.
  11. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 367.
  12. John Ellard Gore, An Astronomical Glossary, London: Crosby Lockwood & son, 1893, accessible sur Archive.org, p. 53.
  13. Richard Hinkley Allen, Star-names..., op. cit., p. 367.
  14. Thomas Hyde, Tabulae..., op. cit., p. 40.
  15. Roland Laffitte, « Le comput arabe des manāzil al-qamar ou 'stations lunaires, sur le site URANOS. ».
  16. Roland Laffitte, « Le Catalogue de Dalbanna (K 6490 & div.), site URANOS. ».
  17. a b et c (en) T. C. van Flandern et P. Espenschied, « Lunar occultations of beta Scorpii in 1975 and 1976 », The Astrophysical Journal, vol. 200,‎ , p. 61 (DOI 10.1086/153760, Bibcode 1975ApJ...200...61V).
  18. a b et c (en) G. Catanzaro, « First spectroscopic analysis of β Scorpii C and β Scorpii E. Discovery of a new Hg Mn star in the multiple system β Scorpii », Astronomy & Astrophysics, vol. 509,‎ , A21 (DOI 10.1051/0004-6361/200913332, Bibcode 2010A&A...509A..21C).
  19. (en) Andrei Tokovinin, « Beta Scorpii », sur Multiple Star Catalog (MSC) (consulté le ).
  20. (en) Brian D. Mason, William I. Hartkopf et Andrei Tokovinin, « Binary Star Orbits. IV. Orbits of 18 Southern Interferometric Pairs », The Astronomical Journal, vol. 140, no 3,‎ , p. 735–743 (DOI 10.1088/0004-6256/140/3/735, Bibcode 2010AJ....140..735M).
  21. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M).

Liens externes

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