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Bernard Faucon

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Bernard Faucon
Bernard Faucon
Naissance
(74 ans)
Apt
Période d'activité
Nationalité
Activité
Formation
Lieu de travail
Mouvement
Distinction
Œuvres principales
Les Grandes Vacances, Chambres d'amour, Chambres d'or, Idoles et sacrifices, La Fin de l'image, Le Plus Beau Jour de ma jeunesse

Bernard Faucon est un photographe et plasticien français né en 1950 à Apt. Il a été l'un des premiers artistes à explorer les grandes mises en scène photographiques. Il a reçu le Grand Prix national de la photographie en 1989.

Biographie

Issu d'une famille de grands faïenciers d'Apt, les Bernard-Faucon, il refuse de prendre la succession, se lance dans des études de philosophie et étudie, même un temps, la théologie. C'est la période pendant laquelle il se passionne pour la peinture, qu’il place alors au-dessus de la photographie qu'il pratiquait depuis l'âge de 14 ans[1].

Dans les années 1970, le hasard lui permet de s'intéresser au commerce de mannequins d’enfants des années 1930. Il commence à les photographier, vers 1974. Cette série d'œuvres intitulée Les Grandes Vacances, qui montre des groupes de mannequins d'enfants habillés et installés dans des mises en scènes très étudiées, parfois accompagnés de quelques enfants réels, le rend célèbre[1].

Cette œuvre inaugure à l'époque un genre encore peu exploré, celui de la mise en scène photographique. Bernard Faucon explique : « L'été 1976, tout a démarré en trombe. J'ai senti éclater mes forces et ma jeunesse. J'ai rempli la méhari de mannequins et j'ai envahi les chemins, les dortoirs de la maison d’enfant de mes parents, le cimetière de Lioux, la piscine de Saint-Saturnin, les plages des Saintes-Maries de la mer en Camargue. Je fixais en hâte les poses, après le déclic, je remballais tout, je repartais[2] ».

Par la suite, son travail a évolué vers des formes plus épurées, exprimant l'absence, la mélancolie et l'échec du désir : dans les années 1980, les Chambres d'amour puis les Chambres d'or montrent des pièces aménagées dans de vieilles maisons en ruine, sans présence humaine hormis quelques évocations furtives ou fondues dans le décor. À la fin des années 1980, la série des Idoles et sacrifices oppose à des paysages ensanglantés, des quasi monochromes dorés qui montrent de jeunes adolescents au regard fixe, hypnotisé par un feu (hors champs). L'ombre du corps fortement présente derrière chacun d'entre eux (et particulièrement soulignée dans l'édition japonaise du catalogue de l'exposition) figure sans doute l'enfance qu'on laisse derrière soi quand on rencontre le désir qui mène à la perte de l'innocence.

Au début des années 1990, il photographie une série de paysages où sont installées, en lettres brillantes, des phrases exprimant le désenchantement et les regrets.

Enfin, il termine son œuvre entre 1993 et 1995 par une série de "paysages" humains, intitulée La Fin de l'image : des photographies en très gros plan de corps d'enfants, de telle sorte qu'il soit difficile de déterminer quelles parties sont représentées. À même leur peau sont écrites en lettres blanches des phrases que l'artiste décrit lui-même comme des paroles murmurées, des formules sibyllines qui cachent d'énormes évidences, indécences. [3]

Après cette dernière série, Bernard Faucon décide de suspendre son œuvre. Il poursuit néanmoins de 1997 à 2000 un projet intitulé Le Plus Beau Jour de ma jeunesse avec des jeunes filles et jeunes gens de plus de vingt pays, invités à mettre en scène ce plus beau jour.

Œuvre

Bernard Faucon a du mal à se présenter comme un photographe ou un plasticien, préférant parler de démarche poétique. Le temps qui passe, l'angoisse du voyage et le vertige du désir sont ses formulations. Il a souvent exprimé son travail photographique sous formes de séries de mises en scène, rendant explicite sa vision du monde qui l'entoure, car il se situe au centre de tout. Ces mises en scène, événements uniques et « petites stations sur l'océan du temps », sont vite démontées après le déclic. Peu passionné par les expositions et la culture en général, ses sources sont sa propre vie, ses rencontres, ses fascinations et ses envies[4].

Thèmes artistiques

L'ensemble de son œuvre, de 1976 à 1995, s'articule autour de sept grands thèmes : Les Grandes Vacances, Évolution probable du Temps, Les Chambres d'amour, Les Chambres d'or, Les Idoles et les Sacrifices, Les Écritures et La Fin de l'image[5].

Expositions

Une rétrospective de l'œuvre de Bernard Faucon a été organisée à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris du 7 décembre 2005 au 7 mars 2006. La dimension des tirages photographiques était de 60×60 cm. Le choix du tirage quadrichrome au procédé charbon direct appelé procédé Fresson : charbon et pigmentation sur gélatine déposée sur le papier, créait un effet visuel proche du pointillisme.

La Galerie VU a organisé cinq rétrospectives de son œuvre dans le cadre d'expositions collectives. En 2009, Djân. Atiq Rahimi et les artistes de la Galerie VU suivi de Tout l'univers…, en 2006, 80+80, photo-graphisme, et en 2005, Le Temps, suivi de Accrochage d'été[6]. En 2009, il est exposé aux Rencontres d'Arles, France.

Éditions

Bernard Faucon a cosigné l'ouvrage "fous d'enfance, qui a peur des pédophiles"(Revue Recherches, 1979), certaines de ses photos ayant servi à l'illustrer[7] [1]

Bernard Faucon a fait publier quatorze albums illustrés par ses photos. Il s'agit de Été 2550, chez Actes Sud (2009), Le tour du monde, aux éditions De l'Œil (2008), Bernard Faucon, chez Actes Sud (2005), Atelier Faucon à Pingyao, aux éditions De l'Œil (2004), Une singulière gourmandise, avec un texte de Hervé Guibert, chez William Blake & co (2003), Le plus beau jour de ma jeunesse, aux éditions de l'Imprimeur (2000), La plus belle route du monde avec un texte d'Antonin Potoski[8], aux éditions P.O.L. (2000), La peur du voyage, chez William Blake (1999), La fin de l'image, chez William Blake (1997), Alcobas de Amor, chez William Blake & co (1997), Les chambres d'amour, chez William Blake (1997), Les écritures, chez William Blake (1993), Tables d'amis, chez William Blake (1991), Les grandes vacances aux éditions Herscher (1980)[9].

Influence

Les photographies de Bernard Faucon ont inspiré la série télévisée The Fuccons - Oh! Mikey de la télévision japonaise. Celle-ci présente les aventures de la famille Fuccons, des américains installée au Japon, tous les personnages étant joués par des mannequins.

Réception critique

  • « Jouant de la dialectique du dehors et du dedans, alternant la magie de l'évanescence et du concret, le monde de Faucon a toujours quelque chose d'éminemment fragile et de farouche, mais l'artiste a le courage d'affronter un mur neutre, peint en bleu, au pied duquel il dépose des dunes de neige, des fleurs de cerisier, des draps défaits... Cage, miroir à deux faces ou chambre de torture, chaque image offre un nouveau paysage, contient un monde imprévu ou traduit une fable épurée. Fabriquant de métaphores illogiques et secrètes, il prend la lumière pour acteur principal et se livre à autant de variations émues sur le désir, la nostalgie, la hantise du départ ou la trahison que marquent le tracé d'une ombre ou les reliefs d'une explosion. » - Patrick Roegiers, Le Monde, juin 1986

Notes et références

  1. a et b La période bleue de Bernard Faucon
  2. Les grandes vacances sur le site Bernard Faucon
  3. Site officiel de Bernard Faucon
  4. D'après des citations extraites de son ouvrage de 1987
  5. Bernard Faucon, sur le site de agencevu.com
  6. Expositions de Bernard Faucon sur le site galerievu.com
  7. Bernard Faucon et al., Fous d'enfance - qui a peur des pédophiles ?, Revue Recherches, , 216 p.
  8. Antonin Potoski sur le site des éditions POL
  9. VU' la Galerie. La liste de ses publications - VU' la Galerie.

Bibliographie

  • Jean-Michel Michelena, La Part de calcul dans la grâce, William Blake & co, 1985.
  • Pierre Borhan, Bernard Faucon, Éditions Belfond, 1988.
  • Guy Davenport (en), The Illuminations of Bernard Faucon, in The Georgia Review (en), été 2002.

Filmographie

Voir aussi

Liens externes