Voir la source de Bataille de Champagne (1914-1915)

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{{Voir homonymes|Bataille de Champagne}}
{{Infobox Conflit militaire
 | image           = Tranchée_à_Souain_dans_la_Marne,_soldats_avec_un_crapouillot.jpg
 | légende         = Soldats français dans une tranchée à Souain en juin 1915
 | conflit         = (Première) bataille de Champagne
 | guerre          = [[Première Guerre mondiale]]
 | date            = du {{date|14|décembre|1914}} au {{date|17|mars|1915}}
 | lieu            = en [[Champagne (province)|Champagne]] entre [[Saint-Hilaire-le-Grand]] et [[Perthes-lès-Hurlus]]
 | issue           = Indécise
 | combattants1    = {{France (1870-1940)}}
 | combattants2    = {{Empire allemand}}
 | commandant1     = [[Fernand de Langle de Cary|Langle de Cary]]
 | commandant2     = [[Karl von Einem|von Einem]]
 | forces1         = [[4e armée (France)|{{4e|armée}}]]<br />[[1er corps d'armée colonial (France)|{{1er|corps}} colonial]]<br>[[12e corps d'armée (France)|{{12e|corps}} d'armée]]<br>[[17e corps d'armée (France)|{{17e|corps}} d'armée]]
 | forces2         = [[3e armée (Allemagne)|{{3e|armée}}]]<br>{{12e|corps}} de réserve<br>[[8e corps de réserve (Empire allemand)|{{8e|corps}} de réserve]]<br>[[16e corps d'armée (Empire allemand)|{{16e|corps}} d'armée]]<br>[[27e division d'infanterie (Empire allemand)|{{27e|division}} d'infanterie]]<br>{{21e|brigade}} d'infanterie<br>{{13e}}, {{47e}} et {{49e|brigades}} de landwehr
 | pertes1         = 
 | pertes2         = Environ {{unité|10000|Allemands}}
 | batailles       = {{Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)}}
 | géolocalisation = France/Marne
}}
La '''bataille de Champagne''', par rétronymie '''première bataille de Champagne''', est une offensive des [[Ordre de bataille de l'armée française en août 1914|armées françaises]] contre les [[Ordre de bataille de l'armée allemande en 1914|armées allemandes]] en [[Histoire de la Champagne#Le XXe siècle|région Champagne]] lors de la [[Première Guerre mondiale]]. Elle fait partie d'une série d'offensives prévue entre la [[mer du Nord]] jusqu'à [[Verdun]]. L'offensive commence le {{date-|14 décembre 1914}} et se poursuit jusqu'au {{date-|17 mars 1915}}.

== Situation ==
[[Fichier:Western front 1914.jpg|thumb|350px|gauche|Front au déclenchement de l'offensive.]]

Malgré la dégradation du temps et le renforcement des défenses allemandes, les Français et les Britanniques projettent une offensive générale depuis la [[mer du Nord]] jusqu'à [[Verdun]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=165|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>. Ce serait la première offensive d'importance depuis la [[course à la mer]]. Français et Britanniques sont en supériorité numérique par rapport aux Allemands. Beaucoup de troupes allemandes sont envoyées sur le [[Front de l'Est (Première Guerre mondiale)|front Est]]<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Maréchal Joffre|titre=Mémoires du Maréchal Joffre|passage=52|lieu=Paris|éditeur=Librairie Plon|date=1932}}</ref> pour stopper l'avancée russe. Fin {{date-|novembre 1914}}, le général [[Joseph Joffre|Joffre]] demande de pousser les lignes françaises à distance d’assaut des positions allemandes partout où il est envisageable d'attaquer. Dans le cas contraire, il ordonne de renforcer les défenses pour rendre ces points inviolables. La résistance des [[tranchée]]s et la bravoure des soldats allemands obligent les états-majors à revoir rapidement leur plan. Le projet d'une offensive générale est abandonné pour se concentrer sur des zones qui ont montré des faiblesses au cours de premiers jours de l'offensive.

== Déroulement ==
La [[4e armée (France)|{{4e|armée}} française]] doit attaquer en direction d’[[Attigny (Ardennes)|Attigny]]<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=167|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

L'effort principal est réalisé par le [[12e corps d'armée (France)|{{12e|CA}}]] et le [[17e corps d'armée (France)|{{17e|CA}}]] entre [[Saint-Hilaire-le-Grand]] et [[Perthes-lès-Hurlus]] en direction de [[Sommepy-Tahure|Somme-Py]]:

* Le {{12e|CA}} doit attaquer entre la cote 147 et [[Souain-Perthes-lès-Hurlus|Souain]].
* Le {{17e|CA}} doit lui attaquer dans la zone de Perthes-lès-Hurlus.
* Le [[1er corps d'armée (France)|{{1er|CA}}]] reste en réserve.
* Le [[2e corps d'armée (France)|{{2e|CA}}]] doit maintenir ses positions.
* Le [[1er corps d'armée colonial|{{1er|CAC}}]] doit attaquer les hauteurs au nord-est de Beauséjour<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=168|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

[[Fichier:Offensive de la 4e armée française en Champagne.jpg|thumb|center|922x922px|Offensive de la {{4e}} armée française en Champagne]]

=== {{date-|Décembre 1914}} ===
Les combats se concentrent vers Perthes-lès-Hurlus, [[Massiges]], [[Bataille de la Ferme de Beauséjour|ferme de Beauséjour]].

==== {{date-|20 décembre 1914}} ====
Le {{17e|CA}} lance trois attaques avec la [[33e division d'infanterie (France)|{{33e|DI}}]] :

# À gauche, un bataillon du [[207e régiment d'infanterie|{{207e}} RI]] avance jusqu’au bois de bouleaux.
# Au centre, un des deux bataillons du [[20e régiment d'infanterie (France)|{{20e}} RI]] est bloqué.
# À droite, le deuxième bataillon du {{20e}} RI est également bloqué.

Le {{17e}} CA lance également une attaque avec sa [[34e division d'infanterie (France)|{{34e}} DI]] : deux bataillons du [[83e régiment d'infanterie (France)|{{83e}} RI]] et deux bataillons du [[14e régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste|{{14e}} RI]]. Un seul bataillon du {{83e}} RI parvient à enlever quelques éléments. Les autres bataillons sont tenus en échec.

Le {{1er}} CAC attaque entre la croupe Calvaire et la {{nobr|cote 180}}. La colonne de gauche est composée d’un bataillon du {{22e}} RIC et un bataillon du [[33e régiment d'infanterie coloniale|{{33e}} RIC]]. La colonne de droite est formée par deux bataillons du [[7e régiment d'infanterie coloniale|{{7e}} RIC]]. Le calvaire de Beauséjour et les tranchées ennemies sont pris en très peu de temps. C’est un succès.

==== {{date-|21 décembre 1914}} ====
Le {{12e|CA}}A échoue à attaquer entre le Moulin de Souain et Souain.

Du côté du {{17e|CA}} :

* La {{33e}} DI a fait quelques progrès pendant la nuit.
* Du côté de la {{34e}} DI, un bataillon du {{83e}} RI et un bataillon du [[59e régiment d'infanterie (France)|{{59e}} RI]] ont atteint la route de Souain à Perthes.

Le {{1er}} CAC organise le terrain conquis et repousse deux contre-attaques allemandes.

==== {{date-|22 décembre 1914}} ====
La {{4e}} armée organise le terrain conquis les jours précédents et repousse plusieurs contre-attaques.

==== {{date-|23 décembre 1914}} ====
Le {{17e|CA}} attaque avec un bataillon du {{20e}} RI et un bataillon du [[7e régiment d'infanterie (France)|{{7e}} RI]] de la {{33e}} DI. Ils prennent avec succès la position des Tranchées brunes et repoussent les contre-attaques.

==== {{date-|24 décembre 1914}} ====
Le {{17e|CA}} continue d’attaquer avec la {{33e}} DI. Deux compagnies du [[11e régiment d'infanterie (France)|{{11e}} RI]] prennent les positions du bois Jaune et du bois Mouton. Elles parviennent à repousser les contre-attaques ennemies.

==== 25, 26 et {{date-|27 décembre 1914}} ====
La {{4e}} armée organise ses nouvelles positions, règle son artillerie et prépare des sapes.

==== {{date-|25 décembre 1914}} ====
Le [[Fernand de Langle de Cary|Général de Langle]] revoit son plan initial :

* Le {{12e|CA}} doit maintenir ses positions.
* L’effort principal se déplace entre Perthes-lès-Hurlus et Massiges. Il sera réalisé par le {{17e|CA}}, le {{1er|CA}} et le {{1er|CAC}}.
* Le {{2e|CA}} doit toujours maintenir ses positions.

==== {{date-|28 décembre 1914}} ====
Le {{1er}|CAC}} échoue à attaquer les tranchées de la Verrues.

==== {{date-|30 décembre 1914}} ====
Un bataillon du [[9e régiment d'infanterie (France)|{{9e}} RI]] de la {{33e}} DI du {{17e|CA}} attaque avec succès les Tranchées blanches.

La {{34e}} DI du {{17e}} CA échoue à avancer.

==== {{date-|31 décembre 1914}} ====
Malgré les bombardements, les contre-attaques allemandes sont repoussées<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=168-170|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

=== Janvier 1915 ===

==== Nuit du 7 au {{date-|8 janvier 1915}} ====

* Le saillant de la {{nobr|cote 200}} est perdu par le {{83e}} RI puis repris par la [[14e division d'infanterie (France)|{{14e}} DI]].
* Le village de Perthes-lès-Hurlus est occupé par le [[88e régiment d'infanterie (France)|{{88e}} RI]] après l’évacuation allemande.
* La contre-attaque allemande sur Perthes et la cote 200 est un échec.

==== {{date-|9 janvier 1915}} ====
Le {{1er|CA}} parvient à avancer jusqu’à la lisière du bois des Trois-Coupures et enlève la position du « Fortin »<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=170|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

==== {{date-|10 janvier 1915}} ====
Les mauvaises conditions climatiques obligent à la suspension des combats pour quelques jours<ref name=":a1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Maréchal Joffre|titre=Mémoires du Maréchal Joffre|passage=56|lieu=Paris|éditeur=Librairie Plon|date=1932}}</ref>.

=== Fin de la première partie des combats ===
Les positions conquises permettent de tenir l’ennemi sous la menace d’une attaque.

Le Général Joffre demande de laisser en première ligne un minimum d’hommes pour assurer la sécurité. Le reste des troupes est envoyé à l’arrière pour reprendre des forces. Les états-majors travaillent sur les reconnaissances, les liaisons et vérifient les lignes de défense. L’artillerie en profite pour améliorer ses observatoires et gêner les travaux adverses.

De nouveaux renseignements sont remontés au général Joffre. L'Allemagne puise dans ses dépôts pour constituer de nouveaux corps d’armée. Ils sont aussi bien envoyés sur le front occidental que sur leur front oriental. L’hypothèse que l’Allemagne dégarnit son front Ouest en faveur de l'Est ne tient plus<ref name=":a1" />.

==== {{date-|21 janvier 1915}} ====
Le général Joffre décide de poursuivre l’offensive de la {{4e}} armée. Il constitue d’importantes réserves pour soit exploiter une hypothétique brèche, relancer des attaques soit bloquer une offensive allemande.

Les forces suivantes vont être déplacées dans la région de la {{4e}} armée en renfort avant déclenchement des opérations du Général de Langle :

* La [[7e division d'infanterie (France)|{{7e}} DI]] du [[4e corps d'armée (France)|{{4e}} CA]] de la [[5e armée (France)|{{5e}} armée]] ;
* Le {{2e}} CA retiré de la [[3e armée (France)|{{3e}} armée]] en [[Argonne (région)|Argonne]] ;
* Le [[1er corps de cavalerie (France)|{{1er}} Corps de cavalerie]] venant de la [[2e armée (France)|{{2e}} armée]]<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Maréchal Joffre|titre=Mémoires du Maréchal Joffre|passage=57-58|lieu=Paris|éditeur=Librairie Plon}}</ref>.

=== {{date-|Février 1915}} ===
[[Fichier:Bois-Sabot - Vue d'un champ de bataille dans la Marne, entre Souain et Perthes.jpg|vignette|270x270px|Vue du bois Sabot entre Souain et Perthes]]
Le général de Langle revoit une nouvelle fois sa stratégie pour se concentrer sur un front de huit kilomètres. Il s’étend de Perthes à l'Ouest, jusqu’au fortin de Beauséjour à l'Est. Le front est à ce moment-là tenu par le {{1er|CA}} et le {{17e|CA}}.

Le {{12e|CA}} et le {{1er|CAC}} doivent se maintenir respectivement sur l'aile gauche et l'aile droite de l'offensive. En menaçant les lignes allemandes d’une potentielle attaque, ils empêchent un redéploiement sur la zone principale des combats.

La [[60e division d'infanterie (France)|{{60e}} DI]] mène une attaque secondaire sur le bois Sabot juste à l'ouest de Perthes.

Le général de Langle vise {{cita|une rupture totale des lignes allemandes}}<ref name=":m1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=179|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

==== {{date-|3 février 1915}} ====
Les Allemands lancent une attaque au nord de Massiges en fin de matinée. Ils parviennent dans un premier temps à prendre la première ligne des tranchées du Médius, de l’Annulaire et de la {{nobr|cote 191}}. Le [[4e régiment d'infanterie de marine|{{4e}} RIC]] et le [[8e régiment d'infanterie de marine|{{8e}} RIC]] contre-attaquent sans parvenir à reprendre l’Annulaire.

==== {{date-|12 février 1915}} ====
Initialement prévue pour ce jour, l'attaque doit être repoussée pour des raisons météorologiques.

Un bataillon du [[271e régiment d'infanterie|{{271e}} RI]] n’a pas reçu l’information et lance l’attaque sur le bois Sabot. Après avoir pris par surprise les deux premières tranchées allemandes, une violente contre-attaque l’oblige à se replier.

==== {{date-|16 février 1915}} ====
L’attaque générale est lancée à {{nobr|10 h 00}}.

Le {{1er}} CA attaque avec la [[1re division d'infanterie (France)|{{1re}} DI]] et [[2e division d'infanterie (France)|{{2e}} DI]] :

* Le [[43e régiment d'infanterie (France)|{{43e}} RI]] de la [[1re division d'infanterie motorisée (France)|{{1re}} DI]] enlève la partie Sud du « Fortin ». Le [[84e régiment d'infanterie (France)|{{84e}} RI]] de la même division s’enfonce de {{nobr|400 mètres}} dans les tranchées à l’est de la lisière nord du bois de la Truie.

* Le [[110e régiment d'infanterie (France)|{{110e}} RI]] de la {{2e}} DI parvient à prendre pied dans les Tranchées blanches. Le [[33e régiment d'infanterie (France)|{{33e}} RI]] de la même division échoue devant les Tranchées grises.

Le {{17e}} CA attaque avec sa {{33e}} DI et {{34e}} DI :

* Le {{11e}} RI et un bataillon du {{207e}} RI (il est ici rattaché à la {{33e}} DI) sont repoussés sur leurs tranchées de départ. Un bataillon du {{20e}} RI et deux compagnies du {{7e}} RI sont parvenus à se positionner dans le bois rectangulaire. Ils tiennent la lisière sud du bois.

* Le {{88e}} RI de la {{34e}} DI renforcé par un bataillon du [[159e régiment d'infanterie (France)|{{159e}} RI]] atteint ses objectifs et tient ses positions.

La {{60e}} DI est bloquée derrière les tirs de barrage allemands. Elle se retrouve dans l’incapacité de menacer le bois Sabot.

==== 17, 18 & {{date-|19 février 1915}} ====
Les {{1er}} et {{17e}} CA répètent leurs attaques sur les positions ennemies. Quelques gains sont réalisés mais les Allemands reçoivent des renforts et lancent de violentes contre-attaques.

Joffre donne le feu vert au Général de Langle pour rapprocher le {{2e}} CA et engager une DI dans l’offensive<ref name=":m1" />.

==== {{date-|20 février 1915}} ====
Le Général Joffre met à la disposition du Général de Langle :

* Les groupes de cyclistes du {{1er}} Corps de cavalerie ;
* La [[8e division d'infanterie (France)|{{8e}} DI]] du {{4e}} CA de la {{3e}} armée ;
* La [[4e division d'infanterie (France)|{{4e}} DI]] du {{2e}} CA aussi de la {{3e}} armée.

Le [[16e corps d'armée (France)|{{16e|CA}}]] de la {{2e}} armée est déplacé dans la région d'Épernay-Châlon pour intervenir en cas de coup dur. Il est renforcé par la [[48e division d'infanterie (France)|{{48e}} DI]] fraîchement créée.

Une partie de l’artillerie lourde de la {{3e}} armée doit prendre à partie l’artillerie allemande sur son côté gauche en face de la {{4e}} armée.

Le Général Joffre demande à de Langle de faire intervenir rapidement le {{1er}} CAC ainsi que le {{12e|CA}}. Il estime qu’avec l’ensemble des moyens mis à sa disposition, le général de Langle doit montrer rapidement des succès<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Maréchal Joffre|titre=Mémoires du Maréchal Joffre|passage=59|lieu=Paris|éditeur=Librairie Plon|date=1932}}</ref>.

==== {{date-|23 février 1915}} ====
À la suite des redéploiements, l’offensive est relancée avec plus d’intensité :

* Le {{1er|CA}} continue ses attaques sur le « Fortin » et le bois Jaune-Brulé. La progression est pénible et lente. Le [[22e régiment d'infanterie de marine|{{22e}} RIC]] est très éprouvé.

* Les [[101e régiment d'infanterie (France)|{{101e}}]], [[102e régiment d'infanterie (France)|{{102e}}]], [[103e régiment d'infanterie (France)|{{103e}}]] et [[104e régiment d'infanterie (France)|{{104e}} RI]] de la {{7e}} DI arrivés en renfort au {{17e|CA}} ne parviennent pas à prendre les positions ennemies.

Le Général de Langle modifie le commandement de la ligne de front pour le simplifier :

* Entre [[Saint-Hilaire-le-Grand]] et le bois Sabot, le front est tenu par les {{12e|CA}} et {{16e|CA}} ainsi que par la {{48e}} et {{60e}} DI. Cette zone sera commandée par le [[Paul François Grossetti|Général Grosseti]] commandant du {{16e}} CA.

* Entre le bois Sabot et [[Le Mesnil-lès-Hurlus|Mesnil-lès-Hurlus]], le front est tenu par le {{4e}} et le {{17e|CA}}. Cette zone sera commandée par le [[Noël Jean-Baptiste Henri Alphonse Dumas|général Dumas]] commandant du {{17e|CA}}.

* Entre Mesnil-lès-Hurlus et Beauséjour, le front est tenu par le {{1er}} et le {{2e}} CA. Cette zone sera commandée par le [[Augustin Gérard|Général Gérard]] commandant du {{2e}} CA.

==== {{date-|25 février 1915}} ====
Une attaque de nuit de la {{60e}} DI sur le bois Sabot avec deux bataillons du [[248e régiment d'infanterie|{{248e}} RI]] échoue.

Au milieu du front entre le bois Sabot et Mesnil-lès-Hurlus, les vagues d’assaut se brisent sur les mitrailleuses allemandes et les barrages d’artillerie lourde.

À l’est du front de menus progrès sont faits au « Fortin » et à la {{nobr|cote 196}}.

==== 27 et {{date-|28 février 1915}} ====
Le {{17e}} CA fait des progrès entre le bois Sabot et le Mesnil. Il en va de même pour le {{1er|CA}} entre le Mesnil et Beauséjour<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue - racontée - illustrée par les combattants|passage=179-180|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

=== {{date-|Mars 1915}} ===

==== {{date-|1 mars 1915}} ====
Le [[120e régiment d'infanterie (France)|{{120e}} RI]] de la {{4e}} DI du {{2e}} CA a atteint ses objectifs à prendre la position. Le [[51e régiment d'infanterie (France)|{{51e}} RI]] de la [[3e division d'infanterie (France)|{{3e}} DI]] du {{2e}} CA parvient à prendre la {{nobr|cote 196}}. Sur une très faible largeur, les défenses adverses sont percées de part en part.

Les puissantes contre-attaques allemandes ne parviennent pas à faire reculer la {{4e}} DI.

La {{1re}} DI du {{2e}} CA tient la première ligne allemande du bois des Trois-Coupures jusqu’au «Fortin».

==== {{date-|3 mars 1915}} ====
Un bataillon du {{43e}} RI de la {{1re}} DI du {{1er}} CA attaque sans succès la butte du Mesnil.

==== {{date-|4 mars 1915}} ====
Les {{51e}} RI et [[128e régiment d'infanterie (France)|{{128e}} RI]] de la {{3e}} DI ainsi que les {{120e}} RI et {{9e}} bataillon de chasseurs à pied de la {{4e}} DI du {{2e}} CA réussissent à élargir leurs positions autour de la {{nobr|cote 196}} et à arriver au bord du ravin des Cuisines.

Le Général de Langle envoie la {{61e}} brigade du {{16e}} CA composée des [[81e régiment d'infanterie (France)|{{81e}} RI]] et [[96e régiment d'infanterie (France)|{{96e}} RI]] dans la zone du {{2e}} CA pour exploiter ces derniers succès.

Le {{81e}} RI parvient à sa deuxième tentative à prendre {{nobr|250 mètres}} de tranchées allemandes dans la zone du bois Oblique et à se maintenir.

Très peu de progrès au centre de l’offensive, dans la région du Général Dumas.

==== {{date-|7 mars 1915}} ====
Sous les ordres du Général Grossetti :

Une attaque est lancée entre le moulin de [[Souain-Perthes-lès-Hurlus|Souain]] et la route de [[Sommepy-Tahure|Somme-Py]]. Le [[201e régiment d'infanterie|{{201e}} RI]] et le [[336e régiment d'infanterie|{{336e}} RI]] de la {{60e}} DI progressent au-delà des entonnoirs laissés par l’explosion de leurs mines. Ils doivent reculer dès le {{date-|9 mars 1915-}} sous la pression allemande.

Deux bataillons du [[15e régiment d'infanterie (France)|{{15e}} RI]] du {{16e}} CA prennent le contrôle d’une partie du bois Sabot mais rencontrent des difficultés à la lisière nord. Elle est dominée par une crête contrôlée par les Allemands qui les obligent à se replier<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=180|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

Le Général de Langle demande au Généralissime l’approbation d’une offensive qu’il estime décisive. Le {{16e}} CA renforcé par la {{48e}} DI doit attaquer entre la {{nobr|cote 116}} et la {{nobr|cote 198}}. Il n’y a plus que des défenses construites à la hâte. Avec assez de puissance, il n’est pas impossible de les faire céder, puis de progresser rapidement.

==== {{date-|8 mars 1915}} ====
Joffre approuve le projet du Général de Langle, sous réserve : si les résultats restent seulement locaux après trois ou quatre jours d’effort, quatre des cinq CA devront être remis à sa disposition. L’attaque débutera le {{date-|12 mars 1915}}<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Maréchal Joffre|titre=Mémoires du Maréchal Joffre|passage=60|lieu=Paris|éditeur=Librairie Plon|date=1932}}</ref>.

==== {{date-|10 mars 1915}} ====
Des éléments du {{15e}} RI et du [[143e régiment d'infanterie (France)|{{143e}} RI]] du {{16e}} CA parviennent à prendre la crête derrière le bois Sabot.

==== {{date-|12 mars 1915}} ====
La [[31e division d'infanterie (France)|{{31e}} DI]] du {{16e}} CA et la {{48e}} DI attaquent au centre entre le chemin Mesnil-Tahure et la {{nobr|cote 199}}. À gauche, le {{1er}} CA et à droite le {{4e}} CA appuient l’attaque.

Les deux bataillons du [[142e régiment d'infanterie (France)|{{142e}} RI]] de la DI sont bloqués par les mitrailleuses et l’artillerie allemande. En fin de journée, ils n’ont pris possession que d’une petite longueur de tranchée au nord de la {{nobr|cote 196}}.

Deux compagnies du [[174e régiment d'infanterie (France)|{{174e}} RI]] de la {{48e}} DI ont pris une tranchée à l’Est du bois Jaune-Brulé.

Au soir du 12, les Français n’avancent plus mais ne reculent pas non plus sous la pression des contre-attaques allemandes.

==== {{date-|13 mars 1915}} ====
Le [[91e régiment d'infanterie (France)|{{91e}} RI]] de la {{4e}} DI du {{2e}} CA a perdu pendant la nuit entre {{unité|150|et=200|mètres}} de tranchées. Il parvient à rétablir la situation au petit matin. Les tranchées sont reprises et il est fait un nombre important de prisonniers.

Le [[122e régiment d'infanterie (France)|{{122e}} RI]] et le {{142e}} RI de la {{31e}} DI du {{16e}} CA échouent à attaquer respectivement sur l’axe Beauséjour-{{nobr|cote 199}}et à l’est de la {{nobr|cote 196}}.

Dans la journée, le régiment de tirailleurs marocains, le [[170e régiment d'infanterie (France)|{{170e}} RI]] et le {{174e}} RI de la {{48e}} DI n’avancent pas non plus.

Dans la nuit, le {{170e}} RI parvient à enlever une partie des tranchées du bois Jaune-Brulé.

==== {{date-|14 mars 1915}} ====
Le {{122e}} RI et le {{142e}} RI de la {{31e}} DI du {{16e}} CA attaque à l’Est de la {{nobr|cote 196}}. Le {{122e}} RI parvient à avancer jusqu’à {{nobr|20 mètres}} de la cote. Les mitrailleuses du ravin des Cuisines et l’artillerie de la butte Mesnil empêchent le {{142e}} RI de progresser.

==== {{date-|15 mars 1915}} ====
Les lignes françaises résistent à une grosse contre-attaque allemande.

Le {{170e}} RI de la {{48e}} DI enlève une tranchée aux Allemands à la lisière est du bois Jaune-Brulé.

==== {{date-|16 mars 1915}} ====
Après une première tentative infructueuse, les tirailleurs marocains et les algériens du [[9e régiment d'infanterie de marine|{{9e}} RIC]] de la {{48e}} DI enlèvent les positions de la {{nobr|cote 196}}. Le {{170e}} RI et le {{174e}} RI avancent avec succès. La crête à l’Est de la {{nobr|cote 196}} et la lisière nord du bois Jaune-Brulé sont aux mains des Français.

==== {{date-|17 mars 1915}} ====
Les Allemands contre-attaquent au prix de nombreuses pertes, en vain.

Le Général Grossetti ne juge pas que les troupes adverses soient épuisées. Il estime qu’il faut employer des troupes fraîches en cas de poursuite de l’offensive.

Le Général de Langle fait remonter à Joffre les résultats de l’offensive. Bien qu’ils soient plutôt positifs, ils restent maigres. Conformément aux ordres du {{date-|8 mars 1915}}, il suspend l'offensive de la {{4e}} armée et consolide ses nouvelles positions<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Christian Frogé & Jean Frogé|titre=La Grande Guerre vécue – racontée - illustrée par les combattants|passage=180-182|éditeur=Librairie Aristide Quillet|date=1922}}</ref>.

==== 18 mars 1915 ====
Joffre envoie ses félicitations et remerciements à la {{4e}} armée et à son chef. Malgré des conditions climatiques très difficiles, la {{4e}} armée s’est admirablement battue. Bien que modeste et incomplet, ce succès a montré qu’on pouvait percer les lignes ennemies comme l’a fait le {{51e}} RI<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Maréchal Joffre|titre=Mémoires du Maréchal Joffre|passage=61|lieu=Paris|éditeur=Librairie Plon|date=1932}}</ref>.

== Bilan ==
[[Fichier:4-11-1923, Pose de la 1ère pierre du monument aux morts de Champagne près de Sainte-Marie-à-Py, à la ferme de Navarin. Photographie de presse - Agence Rol.jpg|vignette|Pose de la première pierre du monument aux morts de Champagne à la ferme de Navarin, près de [[Sainte-Marie-à-Py]], le {{date-|4 novembre 1923}}.]]

La bataille a donné une place importante à l'artillerie française, qui y a exprimé tout son potentiel.

Malgré les moyens employés et une grande bravoure des soldats, les résultats de l’offensive sont assez maigres.

La Première Guerre mondiale n'a débuté qu'il y a six mois mais l'étendue des pertes humaines est sans précédent dans l'Histoire. Rien que sur le front occidental, les Français, les Belges et les Britanniques ont perdu plus d'un million d'hommes, dont une grande majorité de Français. Les Allemands comptent environ {{unité|67000|soldats}} tués, blessés ou disparus au combat.

== Commémoration ==
Tous les ans l'A.S.M.A.C ([http://asmac.fr/ Association du Souvenir aux Morts des Armées de Champagne]) commémore les morts français et alliés américains, polonais, russes et tchécoslovaques tombés sur le front de Champagne. La cérémonie se tient devant le Monument de Navarin, à cheval sur la commune de Souain-Perthes-les-Hurlus et de [[Sainte-Marie-à-Py]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Association du Souvenir aux Morts des Armées de Champagne |url=http://asmac.fr/ |site=asmac.fr |consulté le=2021-08-18}}</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{légende plume}}
* {{ouvrage |nom1=Service historique de l'état-major des armées |lien auteur1=Service historique de la Défense |titre=Les Armées françaises dans la Grande Guerre |année=1922-1934 |format=onze tomes subdivisés en 30 volumes }} :
** {{ouvrage |titre={{abréviation|AFGG|Les armées françaises dans la Grande guerre}} |année=1931 |tome=2, {{vol.|1}} |titre volume=la stabilisation du front - les attaques locales |pages totales=766|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62678327 |id=AFGG_2_1}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Victor Giraud]]|titre=Histoire de la Grande Guerre|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Librairie Hachette]]|année=1920|pages totales=777}}
* {{Ouvrage |prénom1=Joseph |nom1=Joffre |lien auteur1=Joseph Joffre |titre=Mémoires du maréchal Joffre |tome=1 |titre volume=(1910-1917) |éditeur=Plon |lieu=Paris |année=1932 |mois=octobre |jour=10 |pages totales=493 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208185j|id=Joffre1}}.

=== Article connexe ===
* [[Trêve de Noël]]

=== Lien externe ===
* http://www.chtimiste.com/ Batailles/1915/Champagne

{{Portail|histoire militaire|Première Guerre mondiale|Marne|Armée française|Empire allemand}}

{{DEFAULTSORT:Champagne 01}}
[[Catégorie:Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)|Bataille de Champagne 01]]
[[Catégorie:Bataille sur le sol français]]
[[Catégorie:Bataille de la Première Guerre mondiale impliquant la France]]
[[Catégorie:Bataille impliquant l'Empire allemand]]
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[[Catégorie:Bataille de 1915]]
[[Catégorie:1914 en France|Bataille de Champagne 01]]

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