NOTES 613
ingénieuses, paraît bien manqué. Ces deux livres un peu inattendus, témoignent, dans l'ensemble, d'une souplesse et d'un renouvellement remarquables, qui font bien augurer des prochaines œuvres de l'auteur.
��ALBERT THIBAUDET
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��PETIT MANUEL DU PARFAIT AVENTURIER, par Pierre Mac-OrJan (La Sirène).
L'Esprit d'aventure est une perversion de l'imagination, dont il ne tient qu'à nous désormais, guidés par M. Pierre Mac-Orlan, de tirer le meilleur parti voluptueux. Cette faculté, dont les développements possibles sont innombrables, n'est-elle pas, à l'origine, une feinte, un déguisement de l'instinct poétique, refréné par la prudence bourgeoise ? La guerre a fourni maint exemple de l'esprit d'aventure tournant au sadisme intellectuel. Les acteurs de cette tragédie — aventuriers actifs, donc inconscients — n'étaient pas les meilleurs clients des fabricants de récits militaires. Mais nombreux furent ces « aventuriers passifs » qui prati- quèrent l'héroïsme par délectation morose, et goûtaient ainsi de secrètes jouissances.
D'un trait sagace, et dont l'arabesque imprévue s'inscrit
- avec une singulière netteté, l'auteur du Chaut de l'équipage
souligne les rapports étroits de l'érotisme et de l'esprit d'aventures. Il isole le ferment de cruauté qui repose au fond ■de toute littérature aventurière, exception faite des compila- tions entomologiques, cynégétiques et géographiques à la Jules Verne.
Il y a dans le petit traité de M. Mac-Orlan l'esquisse d'une •étude littéraire et psychologique extrêmement importante. Le nom de M. Fernand Fleuret et ceux des libertins du xviF siècle y reviennent à diverses reprises. Ce n'est pas par iiasard. Dans l'attrait tout spécial de la poésie satirique de
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