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Page:NRF 14.djvu/800

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794 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Roi, notre cousine, Lady Guendolen, fiancée de mon frère, tous sont vôtres.

Mertoun. — Je vous remercie... moins pour vos compliments mêmes que seule leur origine rend pré- cieux, qu'elle seule m^empêche de repousser... vos éloges, mon cœur les reçoit... mais ils excitent moins ma gratitude que votre compréhension de ce qui peut compter pour un homme qui vient, comme moi, par la permission d'un autre, demander une faveur, un don... le demander à mots pesés et mesurés, sans passion, de même que, si ce don lui était avec autant de calme refusé, il lui faudrait se retirer, le visage impassible et le désespoir dans l'âme... que j'ose solliciter, fermement, presque hardiment, presque avec confiance, un tel don, c'est de cela que je vous remercie ! Oui, Lord Tresham, j'aime votre sœur, comme vous pouvez vouloir qu'un homme l'aime. Oh ! plus, bien plus ! La richesse, le rang, tout ce que le monde prétend être moi, tout cela €st à vous, vous le savez, pour être par vous accepté ou rejeté, à votre choix. Mais accordez-la moi à moi, à mon être véritable, à moi sans terre et sans or, avec un nom dliier, donnez-la moi!... Est-ce la vie, ou la^ mort?

Guendolen (A part, à Atistin). — Voilà qui s'appelle aimer, Austin !

AusTiN. — Il est si jeune.

Guendolen. — Si jeune ? Assez homme déjà, je crois, pour faire à demi entendre qu'il ne fût jamais entré ici si tant de crainte et de tremblement avaient été nécessaires.

Austin. — Chut ! il rougit.

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