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Page:NRF 14.djvu/541

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NOUVELLE PATRIE 535

saut périlleux pour représenter notre planète hérissée de visages comme un nid.

Pour finir : le revers et le dessous. Il faut bien voir comment c'est fabriqué la beauté du monde.

Avec nos mille pattes cassons le joujou. Le joujou de Dieu. Ce nom de Dieu, depuis le temps.

Raz, ravage, nous détruirons tout ce que nous ne connaissons pas. Rébellion, révolution, retournement.

C'est nous les travailleurs, nous avons besogné jadis quand nous étions forcés forçats avec nos mains, nos pieds. Nous n'en sommes pas plus peu fiers, que notre fierté embellisse maintenant notre paresse.

C'est nous les producteurs. C'est nous qui pavons avec des pavés. Notre doigt huileux sur un bouton et de l'usine il sort une machine délicate comme une femme.

11 n'y a pas de doute, c'est nous qui faisons tout cela, nous touchons à tout cela, cela passe par nos mains. Il n'y a que nos mains.

Le cerveau. Ah oui! nous avons des cerveaux et toute la vérité y est imprimée comme dans un journal.

Plus rien : plus de maîtres dans le ciel ni sur la terre. Dans le ciel, les aviateurs n'y ont pas trouvé le Père Eternel. Ah ! Ah !

Un vieillard à barbe, non tout de même vous ne vou- driez pas I Le Dieu que nous voyons est idiot.

Dans l'armée, plus de guerre. Mais les maîtres de la dernière heure — des types comme nous pas d'erreur — pour une dernière fois ils nous envoient au casse- gueule.

La dernière fois. Ce sera bien la dernière fois. Quoi! il n'y a que 2.000 ans qu'on rêve de dormir dans son lit.

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