LA aUADRATURE DU FAUX-ART . 539
voudrait « exorciser» les débauchés !) touffes de fraisiers, mères, enfants ingénus, etc.. Mais ses notes de fraîcheur sont encore de fausses notes. Quand il est question d'en- fants, dans ce livre, on croit voir un de ces enfants qu'une proxénète faussement maternelle promène sur les boulevards.
Un poème, Premier Baiser, nous montre une petite fille qui fait boire une goutte d'encre dans le creux de sa main (non sans «écarquiller les cinq doigts») à l'au- teur, alors âgé de quelque six ans.
La petite fille avec grâce
Tendit la paume et lui dit : « bois / »
Ma bouche innocente et gourmande
S'inclina pour saisir l'offrande
Et but d'un seul trait, à la fois
La perle d'encre et le haiser.
Et l'enfant le rouge au visage
Sur ma bouche fit s'écraser
Le goût de V encre et de la chair.
Ces gentillesses dignes d'un divin marquis retombé en enfance font vivement regretter « la gaillardise ignoble de nos pères». O gaietés de Ronsard, sonnets libertins de Malherbe et Priapées de Maynard !
��11 faudrait pouvoir transcrire ici l'horrifique évocation des Damnés dans la nature, cette marche à l'abîme d'opéra, brossée par un Bouguereau satanique.
Leurs écumantes voluptés me font presque dresser les cheveux sur la tête.
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