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Page:NRF 14.djvu/390

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384 l-A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Brusquement, il vira sur son tabouret, orna son nez d'un binocle et fit un sinueux sourire à canines d'or :

— Eh bien, z'aime mieux vous dire tout dé souite qu'il est idiot, voutre petite machine.

— Monsieur le Professeur...

— Pas la peine ! Ze connais la question beaucoup mieux que vous et c'est pas à moi qu'il faut racounter des çoses comme voilà. C'est très drôle, mais c'est idiot, absolument idiot.

— Je n'ai plus qu'à me retirer, Monsieur le Profess...

— Ze ne vous dis pas ça pour que vous vous retirez. Moi, ze m'en fous ; si ze vous dis que c'est idiot, c'est pour vous rendre oune service.

��Léonard était déjà dans la rue. Le cœur ivre de mélan- colie, il se présenta chez M. Gaupillat, qui ne l'avait pas reçu la veille, qui ne le reçut pas ce jour-là et qu'il ne devait pas, dans la suite, réussir à rencontrer.

Un accueil cordial heureusement lui fut réservé par M. Stanislas Galoche, un des chefs de notre Ecole Supé- rieures des Sciences appliquées.

Stanislas Galoche est une âme d'élite, un caractère d'une indépendance farouche:

— C'est très bien, vraiment très bien, dit-il en tritu- rant les mains de Léonard dans les siennes. J'espère que vous n'avez pas fait circuler ce document merveilleux dans le monde de fantoches, de canailles et d'aigrefins qui infecte ce malheureux pays.

— A la vérité, commença Léonard...

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