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Page:NRF 14.djvu/384

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37^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

de tels mérites. Au demeurant, cet éminent anatomiste est l'homme le plus courtois du monde, aussi fit-il à Léonard un accueil fort chaleureux.

— Comme je suis content, dit-il, cher Monsieur Léo- tard, de vous féliciter de vive voix pour votre magnifique ouvrage.

— Je suis confus, bredouilla Léonard, je suis confus, honoré maître, et la carte que vous m'avez adressée...

— Cette carte, intervint Antoine Bourdonnet, traduit faiblement le sentiment d'estime émue que j'ai ressenti à lire votre beau travail sur « le forage des puits artésiens ».

— Maître, je pense qu'il y a erreur dans votre esprit : mon mémoire...

— Ah! pardonnez-moi, cher Monsieur Léopard, une défaillance de mémoire est naturelle chez un homme accablé de soins. Je voulais vous dire tout l'intérêt que j'ai pris à la lecture de votre «Etude de l'tnversion sexuelle chei les coléoptères ». Je me suis moi-même, il y a fort longtemps, préoccupé quelque peu des coléoptères. La portée philosophique de votre lumineux mémoire...

— Mais, cher maître...

— Non, non, ne me remerciez pas. Monsieur Limonard, je m'en voudrais de n'avoir pas distingué l'obscur mais intrépide chercheur que vous êtes. Je ne saurais même vous dire à quel point je regrette de ne pouvoir vous être d'aucun secours pour la diffusion de vos admirables documents.

— Mais, Monsieur Bourdonnet...

— J'ai perdu depuis longtemps toute compétence réelle en ce qui concerne les coléoptères, mais je vais, Monsieur Lopitard, vous donner une lettre de recommandation

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