2l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
fait, et qui lui déplaisait. J'ai télégraphié à Marcelle de refuser Tappartement de la rue Pillet, que j'avais retenu contre le désir de Jacques. Il me semblait que ces petites choses avaient brusquement une importance extra- ordinaire.
Je prenais beaucoup de mal pour me les rappeler, je n'avais guère les idées présentes, et, si je n'avais pas réfléchi, tant je me trouvais confuse, c'est moi que j'aurais sentie la coupable.
�� ��J'ai demandé à Jacques de maudire Thénissey et de me laisser brûler la fleur et le nœud. Il n'a pas eu l'air surpris, il s'attendait à ce que je lui parle. Mais j'insistais, je lui demandais des explications, des dates, j'étais folle. Tout d'un coup il s'est trouvé couvert de sueur ; il m'a semblé que sa température s'abaissait, et qu'il allait mourir : je me suis ressaisie.
Cependant il me disait que j'étais seule coupable, pour l'avoir écarté de moi. Et : " Je suis sûr que je vais guérir. Tiens, pour ne pas l'oublier, j'ai mis des inscrip- tions en grosses lettres sur le mur. Ici j'ai écrit : " Je n'aurai plus la fièvre ", et là : " Demain je n'étoufferai plus. "
Alors je me suis appliquée à espérer avec lui, autant que je pouvais faire. Comme il a changé, depuis que j'ai lu ces deux lettres : il répond aujourd'hui à ce que je ne sais plus lui demander.
(Tout le reste de la nuit j'ai prié, aux moments où je pouvais m'empêcher d'être distraite.)
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