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Page:NRF 14.djvu/175

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SI LE GRAIN NE MEURT 169

rue de Fontenelle. Elle ouvrait sa porte cochère sur celle-là ; sur celle-ci le plus grand nombre de ses fenêtres. Elle me paraissait énorme ; elle l'était. Il y avait en bas, en plus du logement du concierge, de la cuisine, de Técurie, de la remise, un magasin pour les " rouenneries " que fabriquait mon oncle à son usine du Houlme, à quelques kilomètres de Rouen. Et à côté du magasin, ou plus proprement de la salle du dépôt, il y avait un petit bureau, dont l'accès était également défendu aux enfants, et qui du reste se défendait bien tout seul par son odeur de vieux cigare, son aspect fastidieux et rébarbatif. Mais combien la maison, par contre, était aimable !

Dès l'entrée, la clochette au son doux et grave sem- blait vous souhaiter bon accueil. Sous la voûte, à gauche, la concierge, de la porte vitrée de sa loge exhaussée de trois marches, vous souriait. En face s'ouvrait la cour, où de décoratives plantes vertes, dans des pots alignés contre le mur du fond, prenaient l'air, et, avant d'être ramenées dans la serre du Houlme, d'où elles venaient et où elles allaient refaire leur santé, se reposaient à tour de rôle de leur service d'intérieur. Ah ! que cet intérieur était tiède, moite, discret et quelque peu sévère, mais confortable, honnête et plaisant. La cage d'escalier pre- nait jour par en bas sous la voûte, et tout en haut par un toit vitré. A chaque palier, de longues banquettes de velours vert, sur lesquelles il faisait bon s'étendre à plat ventre pour lire. Mais combien on était mieux encore, entre le second étage et le dernier, sur les marches mêmes, que couvrait un tapis chiné noir et blanc, bordé de larges bandes rouges. Du toit vitré tombait une riche

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