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ment façonnée, mais qui dénote un tempérament. Revold utilise avec adresse les procédés précieux de ce cubisme d'avant-guerre, dont il me faudra parler longuement un jour. Sa fenêtre ouverte se déforme sans arbitraire, et la ville chavire doucement dans l'atelier, où un modèle, immobile, con- serve ses proportions normales. Il est à peu près le seul, avec Lotiron, à cultiver ici une formule dont je m'excuse de noter que j'ai moi-même essayé de l'utiliser dans l'Hommage à Watteau, et qui tend à reconstituer le mécanisme intérieur de la sensation.
J'oublie volontairement quelques jeunes peintres insuffisam- ment représentés.
Je ne saurais terminer cette étude sans dire mon impatience de voiries " Indépendants" et la " Jeune peinture française"» puisque ce fut, cet automne, partie remise pour ceux qui attendaient les manifestations sensationnelles. Tous les espoirs sont permis, car un travail considérable de " mise au point " se fait chez la plupart des peintres dont le tempérament à quelque degré que ce soit, ressortit à ce que je demande la permission de nommer, sans ironie, la " diathèse cubiste" par opposition à la " diathèse impressionniste ". L'esprit nouveau souffle, sans s'occuper des méchants vents contraires, en plus de vingt ateliers et un grand artiste en est avant tous les autres empli et inspiré. La renaissance, proche, a trouvé son premier artisan en Derain, le plus grand des peintres français vivants.
ANDRÉ LHOTE
��NOTES SUR LA VIE MUSICALE
On prophétisait l'extinction du goût musical. Après la guerre, riches et pauvres useraient leur activité physique et intellectuelle en un écrasant labeur ; ils ne connaîtraient d'autres joies que la ruée vers les cinémas, les cafés-concerts et les lieux de délices faciles. La France serait une vaste usine et
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