mit tous les crimes que punit la justice dans l’état ordinaire de la société ; les Huns se distinguèrent par leurs cruautés et leurs sacriléges ; et Bélisaire fut le seul qui se montra dans les rues et les églises pour diminuer les malheurs dont il avait menacé les habitans. « L’or et l’argent, s’écria-t-il à diverses reprises, vous appartiennent à juste titre, comme une récompense de votre valeur ; mais épargnez les habitans ; ils sont chrétiens, ils sont soumis, ils sont vos concitoyens. Rendez les enfans à leurs pères, les femmes à leurs maris, et que votre générosité leur apprenne de quels amis ils se sont obstinément privés. » Les vertus et l’autorité du conquérant sauvèrent la ville[1], et lorsque les Napolitains revinrent chez eux, ils éprouvèrent quelque consolation à retrouver les trésors qu’ils avaient cachés. Les Barbares qui composaient la garnison entrèrent au service de l’empereur. La Pouille et la Calabre, délivrées de l’odieuse présence des Goths, reconnurent son empire ; et l’historien de Bélisaire a soin de décrire les dents du sanglier de Calydon, qu’on montrait encore à Bénévent[2].
- ↑ Bélisaire fut réprimandé par le pape Sylvestre à l’occasion du massacre. Il repeupla Naples, et établit des colonies de captifs africains dans la Sicile, la Calabre et la Pouille. (Hist. Miscell., l. XVI ; in Murat., t. I, p. 106, 107.)
- ↑ Bénévent fut bâti par Diomède, neveu de Méléagre. (Cluvier, t. II, p. 1195, 1196.) La chasse du sanglier de Calydon offre un tableau de la vie sauvage. (Ovide, Métam., l. VIII.) Trente ou quarante héros se liguaient contre un