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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/354

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eût osé revenir, il aurait à peine échappé un petit nombre des vainqueurs. Pénétré de la honte et du danger d’un pareil désordre, Bélisaire passa une nuit pénible sur le champ de bataille, théâtre de sa victoire. À la pointe du jour il arbora son drapeau sur une colline ; il rappela ses gardes et ses vétérans, et rétablit peu à peu dans son camp la soumission et la discipline. Il mettait un égal intérêt à vaincre ceux de ses ennemis qui se défendaient et à sauver ceux qui se montraient soumis. On ne trouva plus de Vandales que dans les églises où ils s’étaient réfugiés en supplians ; il les protégea par son autorité, et les fit désarmer et renfermer séparément, afin qu’ils ne pussent ni troubler la paix publique, ni devenir victimes de la vengeance populaire. Après avoir envoyé un léger détachement à la poursuite de Gelimer, le général se porta avec toute son armée à dix journées de là, jusqu’à Hippo-Regius, qui ne possédait plus les reliques de saint Augustin[1]. La saison et la nouvelle certaine que le prince

  1. Les évêques d’Afrique, lors de leur exil en Sardaigne (A. D. 500), avaient emporté les reliques de saint Augustin. L’on croyait au huitième siècle que Luitprand, roi des Lombards, avait transporté (A. D. 721) ces reliques de la Sardaigne à Pavie. En 1695, les Augustins de Pavie trouvèrent un caveau en ruines, un tombeau de marbre, un coffre d’argent, un linceul de soie, des ossemens, du sang, etc. et peut-être l’inscription portant le nom d’Agostino en lettres gothiques ; mais la raison et l’envie ont contesté cette découverte. (Baronius, Annal., A. D. 725, nos 2-9 ; Tillemont, Mém. ecclés. ; t. XIII, p. 944 ; Montfaucon, Diar. italic.,