nombreux et pénibles volumes de controverse prouvèrent la faiblesse de l’esprit et la corruption du cœur ; ils insultèrent la raison humaine dans la personne des sages de l’antiquité, et ils proscrivirent les recherches philosophiques, si peu convenables à la doctrine ou du moins au caractère d’un humble croyant. La secte des platoniciens, que Platon aurait rougi de reconnaître, survécut seule à cette condamnation, et mêla à la sublime théorie de son maître des pratiques superstitieuses et l’usage de la magie ; et, demeurés seuls au milieu du monde chrétien, les platoniciens se livraient à une secrète aversion pour le gouvernement, soit civil, soit ecclésiastique, dont la rigueur menaçait toujours leurs têtes. [Proclus.]Environ un siècle après la mort de Julien[1], on permit à Proclus[2] de monter dans la chaire de l’académie ; et telle fut son activité, que souvent, dans la même journée, il prononçait cinq leçons et composait sept cents vers. Son esprit pénétrant analysa les questions les plus abstraites de la morale et
- ↑ Cette époque n’est point arbitraire. Les païens comptaient leurs malheurs de la fin du règne de leur héros. Proclus, dont la naissance est marquée par son horoscope (A. D. 412, février 8, à C. P.), mourut à cent-vingt-quatre ans απο Ιουλιανου βασιλεως, A. D. 485, Marin, in vit. Procli, c. 36.
- ↑ Fabricius publia à Hambourg, en 1700, et ad calc. Bibl. lat., Lond. 1703, la Vie de Proclus, par Marin. (Voyez Suidas, t. III, p. 185, 186 ; Fabricius, Bibl. græc., l. V, c. 26, p. 449-552 ; et Brucker, Hist. crit. de la philosophie, t. II, p. 319-326.)