confluent avec le Mein et la Moselle, les formidables essaims Allemands occupaient les deux bords du fleuve par le droit de possession ancienne ou de victoire récente. Ils s’étaient répandus dans les provinces connues aujourd’hui sous les noms d’Alsace et de Lorraine, et l’invasion du royaume de Cologne appela le prince Salien au secours de ses alliés les Francs ripuaires. Clovis attaqua les Allemands dans la plaine de Tolbiac, à vingt-quatre milles environ de Cologne ; et les deux plus belliqueuses nations de la Germanie s’animèrent au combat par la mémoire de leurs exploits passés et par l’espérance de leur grandeur future. Après une résistance opiniâtre, les Francs cédèrent, et les Allemands, poussant des cris de victoire, les poursuivirent avec impétuosité ; mais le génie, la valeur et peut-être la piété de Clovis, rétablirent le combat, et l’événement de cette sanglante journée décida pour toujours de quel côté serait l’empire ou la servitude. Le dernier roi des Allemands perdit la vie sur le champ de bataille ; ses sujets furent poursuivis et taillés en pièces jusqu’à ce que, mettant bas les armes, ils implorèrent la clémence du vainqueur. Le défaut de discipline leur ôtait les
s’élever successivement le château de Habsbourg, l’abbaye de Kœnigsfield et la ville de Bruck. Le voyageur philosophe peut comparer les monumens de la conquête des Romains, de la tyrannie féodale ou de celle des Autrichiens, de la superstition monastique, et ceux de l’industrieuse liberté. S’il est réellement philosophe, il sentira le mérite et le bonheur de son siècle.