campagne placées sur des môles qui s’avançaient dans la baie de Naples, ils jouissaient tout à la fois de l’aspect du ciel, de la mer et du continent. Une nouvelle Campanie s’était formée sur la côte orientale de l’Adriatique, dans la belle et fertile province de l’Istrie, qui communiquait avec le palais de Ravenne par une navigation aisée d’environ cent milles. Les riches productions de la Lucanie et des provinces voisines s’échangeaient à la fontaine Marcilienne, dans une foire très en vogue, où tous les ans venaient se traiter des affaires de commerce et se renouveler des scènes de débauche et de superstition. Dans la solitude de Côme, jadis animée par l’aimable génie de Pline, un bassin de plus de soixante milles de longueur réfléchissait encore les maisons champêtres placées autour du lac Larien ; et des oliviers, des vignes et des châtaigniers, tapissaient les collines qui s’élevaient en amphithéâtre[1]. L’agriculture se ranimait à l’ombre de la paix, et le rachat des captifs multipliait le nombre des laboureurs[2].
- ↑ Les épîtres de Cassiodore décrivent, d’une manière agréable les maisons de campagne, le climat et le paysage de Baies (Variar., IX, 6. Voyez Cluver, Italia antiq., l. IV, c. 2, p. 1119, etc.), de l’Istrie (Variar., XII, 22, 26) et de Côme (Variar., XI, 14, comparaison avec les deux maisons de campagne de Pline, IX, 7).
- ↑ In Liguriâ numerosa agricolarum progenies. (Ennod., p. 1678, 1679, 1680). Saint Épiphane de Pavie racheta des Bourguignons de Lyon et de Savoie six mille captifs, qu’il obtint par ses prières ou en payant une rançon. De telles actions sont les plus beaux miracles d’un saint.