rains de ce pays, après une abdication volontaire ou forcée, trouva dans le palais de Ravenne un asile hospitalier. Il était chef d’une nombreuse tribu qui cultivait une petite portion de la grande île ou de la péninsule de Scandinavie, à laquelle on a donné quelquefois la dénomination vague de Thulé. Cette région du Nord était peuplée, ou avait du moins été reconnue jusqu’au soixante-huitième degré de latitude, où, à l’époque du solstice d’été, les habitans jouissent pendant quarante jours de la présence du soleil qui disparaît pour eux au solstice d’hiver pendant un même espace de temps[1]. La longue nuit que causait son absence ou sa mort amenait une saison de douleur et d’inquiétudes, et on ne se livrait à la joie qu’au moment où des messagers, envoyés au sommet des montagnes, apercevaient les premiers rayons de la lumière, et annonçaient à la plaine la résurrection du jour[2].
- ↑ Dans le système ou le roman de M. Bailly (Lettres sur les sciences et sur l’Atlantide, t. 1, p. 240-266 ; t. 2, p. 114-139), le phénix de l’Edda, et la mort et la résurrection annuelle d’Adonis et d’Osiris, sont les symboles allégoriques de l’absence et du retour du soleil sur les contrées du cercle polaire. Cet ingénieux écrivain est un digne élève du grand Buffon ; et la raison la plus froide a peine à résister à la magie dont ces deux écrivains environnent leurs idées.
- ↑ Αυτη τε Θυλιταις ἡ μεγιστη των εορτων εστι, dit Procope. Aujourd’hui un manichéisme grossier, mais assez généreux,
p. 322-328, Gmelin, Hist. gén. des Voyages, t. XVIII, p. 257, 258 ; et Lévesque, Hist. de Russie, t. V, p. 165, 166, 514, 525.