Grandgoujon s’épanouit :
— Des notes sur moi ?
— Des honoraires… Qu’avait-il été diagnostiqué, Monsieur ? Rappelez-moi, dit le jeune médecin.
— Docteur… il paraît que je suis aérophage.
— Aéro… Voulez-vous vous déshabiller ?
— Volontiers, dit Grandgoujon. Quand il s’agit d’habits militaires…
Mais le jeune médecin n’eut pas l’air d’entendre. Alors Grandgoujon voulut se rattraper.
— L’homme qui parle ainsi devant vous, docteur, était pourtant l’armée de l’am… l’ami de l’armée…
Il s’embrouillait.
— Étendez-vous sur le sopha, dit le jeune médecin, qui commença de le palper.
Ils étaient tous deux sérieux, l’un par métier, l’autre par appréhension. Enfin, le médecin prononça :
— Je ne crois pas du tout que vous soyez aérophage.
— Diable ! dit Grandgoujon, se dressant.
Son ton marquait la crainte d’un état plus funeste.
— On a prétendu que vous avaliez trop d’air ?
— Oui.
— Vous n’en avalez plus assez.
— Diable ! répéta Grandoujon.
Et aussitôt il hasarda :
— Pourtant, docteur… je suis ballonné.
— Du ventre. Mais moi je suis spécialisé dans