l’honnêteté d’un homme… Et c’est vous qui portez une capote… mais c’est lui qui sert le pays… Le jour où les avions sont venus sur notre gare…
— Mais, reprit Grandgoujon élevant la voix, je ne vous parle pas de ça, moi : je veux sortir !
— Pas avant…
— Quoi ?
Il devint brusquement rouge, et, gros comme il était, Madame Poisson le trouva redoutable, car elle recula d’un pas. Soufflant fort, Grandgoujon reprit :
— Vous oubliez chez qui vous êtes : c’est moi qui paye le terme ici !
— Nous sommes chez ma tante ! cria la nièce.
— Et nous avons des droits, balbutia enfin le neveu, qui était blême.
— Quels droits ? rugit Grandgoujon.
— Le droit de savoir ce qu’elle nous a laissé ! dit la nièce.
— Laissé ? Mais elle vous a laissé tomber ! fit Grandgoujon. Ah ! vous n’allez pas me faire avaler des couleuvres de cette taille !
— Parbleu ! cria la nièce qui commençait à pleurnicher, nous voyions bien qu’on nous évinçait… J’étais dans la seconde voiture de deuil…
— Ça… reprit le mari, ce n’est pas la question… mais maintenant nous avons le droit…
— Encore !
Grandgoujon roulait des yeux gonflés de colère, et il avait un peu d’écume aux lèvres.
— Vous ne me connaissez donc pas, voyons !