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أَلْـ

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

أَلْـ (al°-) /ʔal./ écriture abrégée : الـ

  1. Préfixe inséparable marquant la forme définie d'un mot, équivalent à un article défini ; le, la, les.

Variantes orthographiques

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En position de citation : أَلْ
a) Liaison avec le mot défini
La marque du défini est invariable, et précède toujours le nom qu'il détermine et auquel il se joint. Ce préfixe, dans sa forme actuelle, n'a en réalité qu'une seule lettre propre لْـ (l°-). Par suite, ce préfixe doit se joindre dans l'écriture au mot qu'il détermine, car il est de règle absolue qu'un mot qui n'a jamais qu'une seule lettre ne doit jamais rester isolé.
b) Fermeture de la syllabe initiale
Ce préfixe لْـ (l°-) ne porte pas de voyelle, et est suivi du mot définit, dont la première syllabe commence toujours par une consonne. Par conséquent, le préfixe ne peut pas être suivi d'une voyelle, et porte normalement un sukûn.
Le mot défini peut cependant se présenter en début de phrase, et par ailleurs on peut avoir besoin de lire un mot isolément, dans des exemples grammaticaux. Par exemple, le mot قَمَرٌ (qamarũ), « une lune », avec l'article défini devrait théoriquement donner le groupe suivant : ٭ لْقَمَرٌ (* lqamarũ) « la lune ». :Mais un mot en arabe ne peut pas commencer par deux consonnes. Pour pouvoir, dans ce cas, lire le mot avec sa marque du défini, on a recours au procédé en usage pour tous les mots qui se trouvent dans les mêmes conditions (à savoir, de ne pouvoir se lire avec un mot qui précède, et de commencer par une consonne avec sukûn, donc par un groupe de deux consonnes). Ce procédé consiste :
  • à placer devant la consonne avec sukûn une voyelle « ـَ » (de même qu'en français on passerait de « spécial » à « espécial »),
  • parce qu'une syllabe en arabe commence toujours par une consonne, de faire porter cette voyelle par une hamza instable « ء », pour donner théoriquement ءَ ;
  • parce que la hamza initiale doit avoir un alif support, de placer l'ensemble sur cet alif support « ا (A) », conduisant logiquement faire précéder le préfixe par la forme أَ (a) en position isolée.
Bien que n'ayant qu'une lettre significative, la marque préfixe du défini s'écrira donc naturellement أَلْـ (al°-) (avec diacritiques, en position de citation), conduisant en pratique à un squelette (sans diacritique) comportant deux lettres الـ (Al-).
c) Marque du défini et tanwîn
Il est à peine besoin d'ajouter qu'un mot qui a l'article défini ne saurait en aucun cas avoir le tanwïn, dont la valeur lui est précisément opposée. Le tanwin étant une marque d'indétermination, il disparaît dans les formes déterminées, c'est-à-dire préfixées par الـ (el-). Dans ces cas, la voyelle casuelle retrouve sa forme non dédoublée, ـُ (-u), ـِ (-i) et ـَ (-a).
Inversement, il faut remarquer qu'un nom propre peut être par lui-même défini, et dans ce cas n'a pas de tanwin sans recevoir le préfixe marquant l'état défini.

Prononciation

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a) Liaison avec le mot précédent
Le mot défini est le plus souvent en position de liaison. Le mot se lira ainsi sans la moindre difficulté, s'il est dans l'intérieur d'une phrase. Pour dire que la lune (قَمَرٌ (qamarũ)) s'est levée (طَلَعَ (Tala3a)) on aura :
طَلَعَ ٱلقَمَرُ /tˁa.la.ʕa‿l.qa.ma.ru/ «la lune s'est levée», et non un inutile طَلَعَ أَلْقَمَرُ /tˁa.la.ʕa ʔal.qa.ma.ru/ .
Dans une telle position, le groupe ٭ لْقَمَرٌ (* lqamarũ) peut s'articuler avec la dernière voyelle du mot précédent, ce qui rend inutile la voyelle prosthétique, et donc la hamza qui la porte. Le alif de support est maintenu, mais est à présent muet.
b) Lettres solaires et lunaires

La prononciation de la marque du défini لـ (l-) dépend de la lettre initiale du mot :

  • Devant les lettres dites « lunaires » « ء ب ج ح خ ع غ ف ق ك م ه و ي », le ل (l) se prononce,
    Exemple : الْقَمَرُ /al.qa.ma.ru/ : La lune (d'où « lettres lunaires »).
  • mais devant les lettres dites « solaires » « ت ث د ذ ر ز س ش ص ض ط ظ ل ن », il est assimilé à la consonne suivante (qui est alors redoublée) et ne se prononce pas suivant sa valeur propre.
    Exemple : الشَّمْسُ /aʃ.ʃam.su/ : Le Soleil (d'où « lettres solaires »).
De د à ظ, dix de ces lettres solaires se suivent dans l'ordre alphabétique. Il est bien inutile d'énumérer les lettres lunaires qui ne modifient en rien la prononciation de l'article, ni du mot qui suit; on les trouvera aisément d'ailleurs si l'on connaît l'alphabet et les lettres solaires, dont la série est de beaucoup plus facile à retenir.
Un autre moyen mnémotechnique est que les lettres « solaires » « ت ث د ذ ر ز س ش ص ض ط ظ ل ن » s'articulent vers l'avant de la bouche, où elles peuvent assimiler le point d'articulation du ل (l) ; tandis que les lettres « lunaires » « ء ب ج ح خ ع غ ف ق ك م ه و ي (sauf le ج (j) jim et le و (w) waw) s'articulent vers l'arrière.
c) Voyelle de disjonction
Il arrive souvent qu'un mot se terminant par une consonne (donc par une syllabe fermée, par exemple مِنْ (min), « venant de ») soit suivi par un mot défini (donc commençant par أَلـ (al-), par exemple الكُوفَةُ (elkûf@u), « Koufa »). Étant en position de liaison avec le mot précédent, le mot défini perd normalement l'attaque vocalique, l'article se transformant en ٱلـ (^l-). Mais derrière une syllabe fermée, se terminant par une consonne, cette élision conduirait théoriquement à un groupe de trois consonnes consécutives, ce qui est impossible en arabe. Dans ce cas, il y a réapparition d'une voyelle brève de disjonction (neutre, « schwa », notée ـَ (-a)), mais cette voyelle s'adjoint à la consonne finale du premier mot, lui permettant de faire la liaison avec le mot suivant. On aura ainsi les transformations suivantes :
مِنْ أَلْكُوفَةِ (min 'alkûf@i) —> (élision) —> مِنْ ٱلكُوفَةِ (min ^lkûf@i) —> (disjonction du bloc trilittère ـنْ ٱلكـ) —> مِنَ ٱلكُوفَةِ (min_a ^lkûf@i) « de Coufa ».
Phonétiquement on a remplacé un أَ (a) initial par un ـَ (-a) final, ce qui ne change rien sur le plan des voyelles, mais supprime l'effet de la hamza initiale.
Sur le plan orthographique, la transformation conduit à l'écriture correcte مِنَ ٱلكُوفَةِ (mina ^lkûf@i) (au lieu de ٭ مِنْ أَلكُوفَةِ (* min al_kûf@i), incorrect parce que la liaison n'a pas été faite).
d) Effet phonétique de la marque du déterminé
La marque du défini est normalement en position de liaison, comme dans :
طَلَعَ ٱلقَمَرُ /tˁa.la.ʕa‿l.qa.ma.ru/ «la lune s'est levée».
L'effet phonétique de l'article est de fermer la dernière syllabe du mot précédent طَلَعَ (Tala3a), normalement ouverte et courte, pour former une syllabe fermée et longue, laissant le mot défini invariant dans son rythme, comme pour lire : طَلَعَل قَمَرُ /tˁa.la.ʕal qa.ma.ru/ : bien que le préfixe marque comme défini le mot auquel il est préfixé, l'effet phonétique de la marque du défini porte sur le mot précédant.
Lorsque la dernière syllabe du mot précédant était une voyelle longue, celle-ci devient phonétiquement courte en faisant la liaison avec la marque du défini ; mais elle reste graphiquement inchangée.
فِي القَمَرِ /fi‿l.qa.ma.ri/ : Dans la Lune, par opposition à فِي قَمَرٍ /fiː qa.ma.rin/ : dans une lune.
Des règles précédentes on voit que la marque du défini non seulement influe sur le mot précédent, et non sur le mot auquel elle est graphiquement liée, mais elle peut ne prononcer ni le alif ni le lam que comporte l'écriture, quand il y a à la fois liaison et lettre solaire :
يَنْظُرُ ٱلرَّبُ إِلَيْكُمَا /jan.ðˁu.ru‿r.ra.bu ʔi.laj.ku.maː/ : Le Seigneur vous regarde tous les deux.
بِسْمِ ٱللّٰهِ ٱلرَّحْمٰنِ ٱلرَّحِيمِ /bis.mi‿l.laː.hi‿r.raħ.maː.ni‿r.ra.ħiː.mi/ « Au nom d’Allah, le Miséricordieux, le Compatissant »; le bismillah.
a) Écriture de la liaison et de l'assimilation
En théorie, l'écriture complète de la marque du défini est généralement de la forme أَلْـ (al°-) : le alif porte à la fois une hamza instable et la fatha de vocalisation en a, et le lam porte un soukoun marquant l'absence de voyelle sur cette consonne. Cependant, la prononciation de ce préfixe dépend donc de la lettre qui le suit et de ce qui précède, et dans les textes avec diacritiques cette prononciation variable est reflétée par les diacritiques :
  • En début de phrase, le a se fait entendre sur une hamza instable (c'est-à-dire une attaque vocale). L'écriture complète du alif est alors أَ (a)
  • Lorsque le mot fait une liaison avec le précédent, supprimant le a initial, le alif support se transforme en alif waṣla (-ٱ-) pour marquer la disparition du a.
  • Lorsque le ل (l) est suivi d'une lettre lunaire, il se prononce et ne porte pas de voyelle, et est normalement transcrit avec sukûn لْـ.
  • Lorsque le ل (l) est assimilé par une lettre « solaire » qui le suit, le soukoun du ل (l) lâm disparaît (marquant qu'il ne se prononce plus), et la lettre suivante est marquée d'une shadda marquant l'assimilation.
Indépendamment de sa prononciation (par l'effet de liaison et d'assimilation) l'article conserve toujours son squelette propre.
On conclura de ce qui précède que dans une écriture avec diacritiques, le préfixe marque du défini لـ (l-) est généralement écrit ٱلـ (^l-) ou ٱلْـ (^l°-), et n'est qu'exceptionnellement أَلْـ (al°-). En pratique, la marque de détermination est le plus souvent laissée sans aucun diacritique : la forme rencontrée est الـ (el-).
b) Marque du défini d'un mot avec hamza initiale
Le préfixe marque du défini se lie au mot qu'il détermine, mais celui-ci garde sa forme propre, la hamza initiale gardant sa forme initiale. Lorsque le mot début par une hamza instable, comme إِبْرَةٌ (ibr@ũ) (une aiguille), le alif supportant la hamza est conservé dans l'écriture ; et se liant au lam qui le précède il s'écrit alors lam-alif : الإِبْرَةُ (elibr@u), l'aiguille.
On doit sporadiquement noter la disparition totale de I'alif prosthétique quand, dans le mot, il est précédé de l'article الـ (el-) :
إِمْرَأَةٌ (imra'@ũ) « une femme » donne المَرْأَةُ (elmar'@u) « la femme » (reflétant la forme régulière مَرْأَةٌ (mar'@ũ)) ;
أُنَاسٌ (unâsũ) «gens» donne النَّاسُ (elnâsu), « les gens ».
Remarque. On voit que cette disparition a conduit, dans le premier cas, à un bouleversement syllabique du mot, qui passe d'un schème atypique إِزْرَزَةٌ à une forme régulière de type زَرْزَةٌ. Dans le second, la disparition est d'autant plus anormale que l'attaque vocalique est radicale, à l'origine.
c) Marque du défini précédée de لِـ (li-)
Lorsque الـ (el-) est précédé du préfixe لِـ (li-), l'alif du préfixe (qui ne se prononce pas du fait de la liaison) est également supprimé de l'orthographe, ce qui donne l'orthographe لِلْـ (lil°-) au lieu d'un théorique لِٱلـ (li_^l-). La prononciation est cependant régulière dans tous ces cas, puisque la hamza qui disparaît était alors muette
Si la première lettre qui suit l'article défini est également lam, alors le lam avec sukûn du préfixe défini fusionne avec l'initiale du mot, qui est marqué par un techdid, ce qui donne une orthographe commençant par لِلّـ (li_l²-) ; par exemple, لِلَّيْلَ (li_llayla) « pour ce soir », لِلّٰهِ (li_llEhi) « à Dieu ».
  • لِلّٰهِ دَرُّهُ   ( li_llEhi darru_hu) : « De Dieu son lait ! » = L'abondance de son lait (du lait qu'il fait couler) est digne de Dieu, par manière d'éloge.

Prononciation

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  • (Région à préciser) : écouter « أَلْـ [al] »

La prononciation de cet article défini dépend de la lettre qui le suit et de ce qui précède.

  • En début de phrase, le a se fait entendre sur une hamza instable (c'est-à-dire une attaque vocale). L'ensemble est supprimé phonétiquement derrière un autre mot qui permet la liaison, seul le l se faisant éventuellement entendre (voir ci-dessous).
  • Devant les lettres dites « lunaires » « ء ب ج ح خ ع غ ف ق ك م ه و ي », le \l\ se prononce , mais devant les lettres dites « solaires » « ت ث د ذ ر ز س ش ص ض ط ظ ل ن », il est assimilé à la consonne suivante et ne se prononce pas.

Références

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  • Faruk Abu-Chacra, Arabic: An Essential Grammar, Routledge, 2007, page 31