encroûter

Du latin incrustare → voir en- et croûter.

encroûter \ɑ̃.kʁu.te\ transitif 1^er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’encroûter)

1. (Maçonnerie) Enduire un mur de mortier.
   • [...] une église qui serait passable, d’ailleurs, si elle n’était encroûtée par le plus épais des badigeons qu’aient jamais rêvés les conseils de fabrique. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 129, 2012)
2. (Sens figuré) Recouvrir d'une couche de crasse.
   • La façade, ornée et fleurie des plus pures arabesques de la renaissance, est un chef-d’œuvre d’élégance et de noblesse. L’ardent soleil d’Espagne, qui rougit le marbre et donne à la pierre des tons de safran, l’a revêtue d’une robe de couleurs riches et vigoureuses, bien différentes de la lèpre noire dont les siècles encroûtent nos vieux édifices. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
3. (Sens figuré) Recouvrir d’une substance qui a séché.
   • Ses narines et ses lèvres encroûtées d’une sèche écume jaune remuaient, flairaient, goûtaient le vent léger du soir. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
4. Se figer dans des habitudes constantes et se replier sur soi.
   • Toutes ces opérations anti-isolement, antihospice, antiségrégation se font dans un climat de gentillesse, mais Tabernacle ! — comme on dit ici — il ne s’agit plus de laisser les vieux s’encroûter ni se gaver de potions et de pilules. — (revue L'Express, 1979)

• encrouter

• encroûté

• France (Lyon) : écouter « encroûter [Prononciation ?] »
• Somain (France) : écouter « encroûter [Prononciation ?] »

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• Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (encroûter), mais l’article a pu être modifié depuis.