bonasse

(Date à préciser) Composé de bon et du suffixe -asse.

bonasse \bɔ.nas\ masculin et féminin identiques

1. (Familier) Qui est simple, sans malice et de peu d’esprit.
   • Il est si bonasse que vous lui ferez croire tout ce que vous voudrez.
   • Le mari, un gros bonasse, ayant fait la noce jadis et s’étant laissé entraîner à des spéculations malheureuses, était un peu cause de leur précaire situation du moment. — (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 256)
   • – Mais je ne connais rien de plus bonasse que cet âne. Il vous regarde d'un œil si bienveillant ! — (Henri Bosco, L’Âne Culotte, 1937)
   • L’hostilité que j’ai contre le mien [son père] vient surtout de son aspect physique inélégant, de sa vulgarité bonasse et de l’absence totale de goût qu’il avait en matière artistique. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, réédition collection Folio, page 88)
   • On entrevoit ici le passage possible vers le général Dourakine, ogre bonasse, goinfre et soupe-au-lait dont les éclats inoffensifs retentissent dans deux des romans de Sophie. — (Michel Tournier, Les bonheurs de Sophie, dans Les vertes lectures, collection Folio, 2007, page 69)
   • Qu’on le prît pour un idiot, pour un savant inapte au pouvoir, pour un goinfre à la digestion difficile ou pour tout cela à la fois, au moins prévoyait-on davantage un prince bonasse qu’un tyran cruel. — (Pierre Renucci, Claude, Perrin, Paris, 2012, page 73)
2. (Par extension) Qualifie un aspect, un air, des manières simples et sans apprêt.
   • Mais, en garçon rompu aux comédies du vieux négoce, il gardait sa carrure tranquille, son air bonasse, avec son pli de ruse aux lèvres. — (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883)
   • Il m’a salué à sa manière, en portant deux doigts à sa tête et en souriant d’un air bonasse. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 133)
   • Des statuettes à demi-hauteur dans les piliers du chœur, naïves, bonasses et déjà bien expressives et bien proportionnées, indiquent sans doute le XIV^e siècle et l’achèvement de l’édifice. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
   • Inquiet, la peau tremblante il s’est dressé sur ses courtes pattes de derrière, posant au ras de la table sa tête monstrueuse aux yeux de nègre, les dents luisantes et les griffes trapues d’un bonasse démon issant de l’abîme. — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
   • Le docteur était parti sans se douter de la tristesse qu’il laissait. Il s’était enfoncé dans les ténèbres chaudes après un rire et un geste bonasse. — (Pierre Gamarra, Le Maître d’école, chapitre VI ; Éditeurs Français Réunis, Paris, 1955)

• bonasserie
• bonassement
• bonasson

• La prononciation \bɔ.nas\ rime avec les mots qui finissent en \as\.
• \bɔ.nas\
• France (Vosges) : écouter « bonasse [Prononciation ?] »

• bonace
• bonnasse

• Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bonasse), mais l’article a pu être modifié depuis.