toton
Étymologie
modifier- (XVIIe siècle)[1] Du latin totum (« tout »)[2]. Un toton est une toupie changée en jeu de hasard. Elle comporte quatre faces portant les lettres A (accepter [un jeton]), D (donner) R (rien) et T (tout prendre). Les Anglais disent teetotum, c'est-à-dire : le T emporte tout[2].
- Le -um latin se prononçait -on → voir dicton et rogaton.
Nom commun 1
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
toton | totons |
\tɔ.tɔ̃\ |
toton \tɔ.tɔ̃\ masculin
- Petite toupie qui porte souvent sur ses faces latérales des lettres ou des chiffres qui servent à indiquer le gagnant lorsqu’on y joue à plusieurs.
Je vous jure, Que je ne comprends rien à ce maudit jargon,
— (Jean-François Regnard, « Le Bal », scène 14, dans les Œuvres de J.F. Regnard, tome 1, Paris : chez L. de Bure, 1825, page 104)
Et ne sais, pour tout jeu, que l'oie et le toton.Il avait femme illégitime, mais qu’il adorait, et qui le faisait tourner comme un toton ; il répondait aux bourrades par des tendresses d’enfant ! On se raccommodait vite, la commère n’étant pas méchante, et il était touchant à voir, ce petit merle roucoulant sous l’aile de cette grosse poule.
— (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)Le patron doute
— (Guillaume Apollinaire ; « Hôtels », in Alcools, 1913)
Payera-t-on
Je tourne en route
Comme un toton.T’es-tu assez jouée de ce pauvre Breugnon ! L’as-tu assez fait tourner, virer, vire-vire, virevolter comme un toton !
— (Romain Rolland, Colas Breugnon, 1919)- (Sens figuré) Rambervillers servait un peu de toton : pris, repris, donné en gage, vendu, racheté… — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
Des Juives aussi ont dansé. Elles ont bondi désordonnément comme des totons en délire.
— (A. Gide, Journal 1889-1939, Gallimard, Pléiade, 1951, page 85)
- Idiot, abruti, personne que l'on fait tourner en bourrique.
- Sont pas totons, y sont dégourdis
Tasse-toi Simone, je mets mes bigoudis
Ah frétillons, frétillons, frétillons
Du croupion de nos deux dindons
Ah frétillons, frétillons, frétillons
Du croupion de nos deux dindons — (Robert Charlebois, chanson Le Reel à Pauline, album Cartier : L'Opéra-Rock, 1993) C’est plus fort que nous, comme de s’étirer le cou pour voir c’est qui le toton qui vient de se faire pincer par les flics le long du boulevard Industriel.
— (Brigitte Pellerin, Épître aux tartempions, 1999, page 68)- Faire de quelqu’un un toton, le faire tourner, aller, agir à volonté.
- Sont pas totons, y sont dégourdis
- Seins ou des gros seins. Langage très familier, voire vulgaire.
Dérivés
modifierVocabulaire apparenté par le sens
modifier- toto (idiot)
Traductions
modifierNom commun 2
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
toton | totons |
\tɔ.tɔ̃\ |
toton \tɔ.tɔ̃\ masculin
- (Québec) Variante de téton.
Vous êtes pas tannés de parler du maudit toton de Janet Jackson!
Prononciation
modifier- Canada (Shawinigan) : écouter « toton [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi
modifier- toton sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (toton), mais l’article a pu être modifié depuis.
- ↑ « toton », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a et b « toton », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Altération enfantine d’oncle
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
toton \tuˈtun\ |
totons \tuˈtuns\ |
toton \tuˈtun\ (graphie normalisée) masculin
- (Gascon) (Famille) Oncle.
Variantes dialectales
modifier- oncle (Languedocien)
Références
modifier- Congrès permanent de la lenga occitana, 20 dictionnaires occitans en ligne, XIX - XX s → consulter cet ouvrage
- Patric Guilhemjoan, Elisa Harrer Diccionnari Occitan / Francés (Gasconha), 3 tòmes (A-D ISBN 978-2-86866-159-3, E-N ISBN 978-2-86866-160-9, O-Z ISBN 978-2-86866-161-6), Per Noste, 2020