quiétiste
Étymologie
modifierAdjectif
modifierSingulier | Pluriel | |
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Masculin et féminin |
quiétiste | quiétistes |
\kje.tist\ |
quiétiste \kje.tist\ masculin et féminin identiques
- (Religion) Qui concerne le quiétisme.
Une contemplation quiétiste.
— (Rathenau)Des milieux quiétistes et piétistes.
— (Béguin, L’Âme romantique et le rêve, 1939)Cette idée quiétiste de l'amour pur le consolait de sa solitude.
— (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950)- Le mépris de la sagesse, la haine du libre arbitre, le renoncement à l’action, voilà l’enseignement de Julie.
« Quel est le plus heureux dès ce monde, du sage avec sa raison, ou du dévot dans son délire ? qu’ai-je besoin de penser, d’imaginer, dans un moment où toutes mes facultés sont aliénées ? « L’ivresse a ses plaisirs, » disiez-vous. « Eh bien, ce délire en est une. » Elle recueille le fruit du délire, de l’ivresse, qui est d’oublier, d’ignorer, de se perdre de vue soi-même, d’apaiser sa conscience. « Mes réflexions ne sont ni amères, ni douloureuses. Mes fautes me donnent moins d’effroi que de honte. J’ai des regrets, et non des remords. » Pente admirable, rapide. Elle ne se croit pas quiétiste. Elle rit de madame Guyon. Mais madame Guyon elle-même a-t-elle dit davantage ? On s’enfonce, non sans volupté, au fond de ce demi-sommeil. Le souvenir, s’il n’est pas douloureux, devient très-doux et Molinos nous apprend qu’on jouit de la honte même. — (Jules Michelet, Histoire de France : Louis XV et Louis XVI, tome seizième, Ernest Flammarion, Paris, 1893, p. 62) Mais le conservateur musulman traditionnel, quiétiste […] croit toujours que la vérité et la sagesse suprêmes résident dans l’Islam, supérieur, non dans l’Occident, inférieur.
— (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 38)
Traductions
modifier- Grec : ησυχαστικός (el)
- Italien : quietista (it) masculin et féminin identiques
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel | |
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Masculin et féminin |
quiétiste | quiétistes |
\kje.tist\ |
quiétiste \kje.tist\ masculin et féminin identiques
- (Religion) Adepte du quiétisme.
S’abandonner, pour laisser faire l’esprit divin, suivant les maximes des quiétistes ou des mystiques.
— (Maine de Biran, Journal, 1823)- [Fénelon]: […] s’il diffère des quiétistes absolus qu’il affecte de condamner, c’est moins pour le fonds de la doctrine que pour le degré où il admet cette doctrine. […] En reconnaissant l’inaction comme supérieure à l’action, et comme l’état parfait, ne fait-il pas désirer que l’inaction soit perpétuelle? — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, ch. VIII, Hachette & Paulin, 1845, 2e édition, page 136)
En 182.., j’étais dans le salon d’un de mes oncles, maire de cette petite ville que je vous ai décrite comme la plus antipathique aux passions et à l’aventure; et, quoique ce fût un jour solennel, la fête du roi, une Saint-Louis, toujours grandement fêtée par ces ultras de l’émigration, par ces quiétistes politiques qui avaient inventé le mot mystique de l’amour pur: Vive le roi quand même ! on ne faisait, dans ce salon, rien de plus que ce qu’on y faisait tous les jours. On y jouait.
— (Barbey d’Aurevilly, « Le Dessous de cartes d’une partie de whist », in Les Diaboliques, 1874)- Chuang-Tzù passa sa vie à prêcher la grande religion de l’Inaction et à faire remarquer l’inutilité de toutes les choses utiles. En fait, on peut dire que Chuang-Tzù a résumé en lui presque toutes les formes de la pensée métaphysique ou mystique, depuis Héraclite jusqu’à Hégel.
Il y avait aussi en lui quelque chose du quiétiste, et dans son culte du Rien, on peut dire jusqu’à un certain point, de ces étranges rêveurs de l’époque médiévale, qui comme Tauler et le Maître Eckart ont adoré le Purum Nihil et l’Abîme. — (Oscar Wilde, Derniers essais de littérature et d’esthétique : août 1887-1890, traduction d’Albert Savine, 1913) La prière, c’est […] une sorte de tapage doublé de flagornerie. Ainsi en jugent les quiétistes qui la prétendent en contradiction avec le pur amour de Dieu.
— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 248)Que sa dénomination dérive d’un nom commun ou d’un nom propre, l’adepte ne prend jamais de majuscule initiale. L’adhérent, le disciple, le fidèle, le membre pas davantage. Toutes les catégories sont concernées (religion, philosophie, littérature, arts, politique, etc.) : un anglican, sept bouddhistes, trois catholiques, un dadaïste, deux existentialistes, un gnostique, un hindou, deux impressionnistes, trois jansénistes, quelques kharidjites, soixante laxistes, trois marxistes, quatre nudistes, deux oulipistes, dix presbytériennes, un quiétiste, un rexiste, des saint-simoniens, deux trotskistes, dix ultras, une voltairienne, un wahhabite, un zoroastrien.
— (« Adepte », in Jean-Pierre Lacroux, Orthotypographie : D’Accolade à Allemand, aussi Orthotypo : Orthographe & typographie françaises : Dictionnaire raisonné, 2007)
Traductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \kje.tist\ rime avec les mots qui finissent en \ist\.
- France (Lyon) : écouter « quiétiste [Prononciation ?] »
Références
modifier- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (quiétiste)
- « quiétiste », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage