suffisance
Étymologie
modifier- (XIVe siècle) De suffisant.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
---|---|
suffisance | suffisances |
\sy.fi.zɑ̃s\ |
suffisance \sy.fi.zɑ̃s\ féminin
- Ce qui suffit, ce qui est assez.
Il n’y a aucune exagération à alléguer que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les populations se trouvaient approvisionnées plus qu’à leur suffisance, […].
— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910)Cette cérémonie assurait des pluies en suffisance pour l'ensemble des villages limitrophes.
— (Jean-Michel Lebigre, Milieux et sociétés dans le Sud-Ouest de Madagascar, 1997)Les pays en développement n'en produisant guère, en tous cas pas en suffisance, les produits pharmaceutiques doivent le plus souvent être importés.
— (Pascale Brudon, Médicaments pour tous en l'an 2000?: les multinationales pharmaceutiques face au tiers monde : l'exemple du Mexique, Lausanne : Éditions d'En bas, 1983, page VIII)
- Vanité, satisfaction de soi, présomption impertinente. Prétention à détenir la vérité sur un point de détail, ou à dicter la manière de faire.
Il observait la suffisance du chevalier de Beauvoisis, c’est ainsi qu’il s’était nommé en parlant de lui, choqué de ce que Julien l’appelait tout simplement monsieur.
— (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 372)À son ton naturellement tranchant, il ajouta la suffisance d'un parvenu, et devint même ridicule, à force d’être impertinent.
— (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782-1789, Livre IX)Chef-d'œuvre de suffisance en même temps que d'insuffisance administrative, le plan 17, en un mot, recélait autant d’impéritie, dans la préparation, qu'en devait déceler le "plan d’opérations" dans sa conduite.
— (Victor Margueritte, Au bord du Gouffre, 1919)Mais nous ne verrons rien dans une pareille phrase qu'un mélange de mépris, d'insulte, de suffisance bourgeoise.
— (Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932)M'autorisez-vous, maintenant, s'informa-t-il, en affectant une rondeur pleine de suffisance, à évoquer l'atmosphère du crime ?
— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)L'homme argue de son droit avec une suffisance presque impertinente, une humilité feinte qui voile une ironie bien claire : […].
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)Je réclame, le droit à l'impertinence, à cause, monsieur le président, de votre arrogance, de votre suffisance, de votre mépris du peuple, des jojos, des moins que rien, des Gaulois réfractaires.
— (Victor Ojeda Mari, Macron on est là pour un monde meilleur même si tu ne le veux pas !, éditions Iggybook, 2019, introduction)
Dérivés
modifierTraductions
modifierQui suffit, qui est assez. (1)
- Allemand : Hinlänglichkeit (de) féminin, Suffizienz (de) féminin, Zulänglichkeit (de) féminin
- Anglais : sufficiency (en), self-importance (en), vanity (en)
- Breton : gwalcʼh (br) masculin
- Croate : dovoljno (hr)
- Espagnol : suficiencia (es)
- Finnois : riittävyys (fi), riitto (fi)
- Gaulois : sati- (*)
- Italien : sufficienza (it) féminin
- Néerlandais : ijdelheid (nl) féminin
Vanité, satisfaction de soi. (2)
- Allemand : Selbstgefälligkeit (de) féminin, Süffisanz (de) / Süffisance (de) féminin
- Breton : brasoni (br) féminin
- Croate : dovoljnost (hr)
- Finnois : itseriittoisuus (fi)
- Néerlandais : zelfgenoegzaamheid (nl) féminin
- Occitan : cròia (oc)
Prononciation
modifier- France (Nancy) : écouter « suffisance [Prononciation ?] »
Références
modifier- « suffisance », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage