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Voir aussi : saoûl

Étymologie

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Du latin satullus (« rassasié »).

Attestations historiques

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    • 1540: Le dit valet, monte comme un saint George/ Et vous laissa Monsieur dormir son saoul — (Les oeuvres de Clement Marot valet de chambre du roy, desquelles le contenu s'ensuyt (...) Clément Marot, 1540)

Adjectif

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Singulier Pluriel
Masculin saoul
\su\

saouls
\su\
Féminin saoule
\sul\
saoules
\sul\

saoul \su\[1] (orthographe traditionnelle)

  1. Ivre, aviné.
    • Il avait dit qu'il ne boirait pas hier soir, pourtant il a fini complètement saoul.
    • À cet instant, la porte de la rue s’ouvrit et un homme encore jeune, visiblement saoul, entra. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • C’est vrai qu’il y en a déjà qui sont saoules parmi les passagères, surtout celles qui descendent au marché vers Saint-Ouen, les demi-bourgeoises. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
  2. (Sens figuré) Qui est las, dégoûté de quelqu’un ou de quelque chose.
    • D’horribles massacres périodiques changent le Pô et le Tibre en fleuves de sang ; l’herbe pousse dans les rues des villes désertes ; mais, une fois saouls de tueries, les massacreurs s’établissent, se marient. — (Joseph Reinach, La France et l’Italie devant l’Histoire, 1893)
  3. (Archaïsme) Repus.
    • Le dit valet, monte comme un saint George/ Et vous laissa Monsieur dormir son saoul. — (Les œuvres de Clement Marot valet de chambre du roy, desquelles le contenu s’ensuyt (…) Clément Marot, 1540)
    • Il y avait là, à une telle examination & d’une si grande & renommée dame comme ceste-ci était, presque tous ceux de la ville de Prato, lesquels oyant une si plaisante demande crièrent soudainement (âpres avoir ri leur saoul) tous d’une voix que la dame avait raison & qu’elle disait très bien. — (Le Decameron de Messire Iehan Bocace, Boccace, traduction de l’italien en français par Anthoine le Macon, 1545)
    • Mais ton réveil les a disparées : combien qu’elles ne fussent encore saoules de te regarder, & que plusieurs en y eût qui louaient ta douce somnolence, & étaient délibérées de te dérober un baiser, en dormant. Toutes voyes nonobstant leurs absences, je veux que tu goûtes du doux fruit que pour elles j'avais cueilli sur les arbres fertiles de mes sœurs les Nymphes Hamadryades: lesquelles tiennent en conserve tous les plus beaux jardinages du monde, sans excepter celui des Hespendes, qui est comme un Paradis terrestre en Afrique. — (Les Illustrations de Gaule et singularités de Troye, par maître Jean Le Maire de Belges, avec la Couronne margaritique et plusieurs autres œuvres de lui. [Les trois Contes intitulez de Cupido et d'Atropos, dont le premier fut inventé par , chapitre 23, Séraphin, poète italien, traduction Jean Le Maire de Belges, 1549)

Variantes orthographiques

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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  • La prononciation \su\ rime avec les mots qui finissent en \su\.
  • France (Muntzenheim) : écouter « saoul [su] »
  • France (Saint-Maurice-de-Beynost) : écouter « saoul [su] »

Anagrammes

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Références

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  1. Joseph de Malvin-Cazal, Prononciation de la langue française au XIXe siècle, Imprimerie royale, Paris, 1846, page 99