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Étymologie

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(1922) De l’italien fascista, lui-même de fascio (« faisceau »), symbole de l’Empire romain repris vers 1919 par les milices squadristes de Mussolini.

Adjectif

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Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
fasciste fascistes
\fa.ʃist\
ou \fa.sist\

fasciste \fa.ʃist\ masculin et féminin identiques

  1. (Politique) Qui est propre au fascisme.
    • Leur sympathie pour le corporatisme, tel qu'avait tenté de l'établir le gouvernement Pétain sur le modèle de l’Italie fasciste et du Reich hitlérien, et qui, soumettant le travailleur au règne unique des traditions et des coutumes, c'est à dire de l’habitude, tend à ruiner en lui tout exercice de la liberté et de la raison. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, page 30)
    • Il y eut aussi la révolution fasciste, que le Baron de D. refusait d'appeler autrement que « cette mascarade funèbre… », ou bien : « la pitrerie que vous savez ». — (Edmonde Charles-Roux, Oublier Palerme, Grasset, 1966)
    • Les groupements fascistes ne peuvent pas arriver au pouvoir sans l'aide multiforme des classes dirigeantes, et plus particulièrement des industriels. — (H. Michel, Les Fascismes, Paris, P.U.F., 1977)
  2. (Par extension) Qui utilise les méthodes du fascisme, totalitaire.
    • À l’Assemblée nationale, Jacqueline Chonavel (…) a rappelé que les communistes avaient déjà déposé une proposition de loi « tendant à la protection contre le racisme et à la dissolution des organisations fascistes. » (— (Humanité, 22 décembre 1978)
    • Repaire de fanatiques fascistes dont le seul mot d'ordre est de tuer tous ceux qui ne sont pas de leur avis, voire de ceux qui se foutent de leur gueule et d'asservir les autres... — (Jean Pierre Bonnavion, Métaphysique de mes deux, Société des Écrivains, 2012, page 330)
  3. (Par extension) (Péjoratif) Qualificatif polémique attribué à toute personne, à tout groupe de personnes, ou à leurs théories, par leurs adversaires afin de les diaboliser, de les discréditer.
    • Aujourd’hui une bonne partie de la jeunesse réprouve, comme fasciste, toute manifestation d’autorité, qu’elle émane du père, du professeur ou du patron. — (H. Michel, Les Fascismes, Paris, P.U.F., 1977)
« si le terme fasciste peut prendre une connotation outrageante quand il est utilisé en dehors de tout contexte politique ou s’il est accompagné d’autres termes dégradants, il est, en revanche, dépourvu de caractère injurieux lorsqu’il est employé entre adversaires politiques sur un sujet politique » — (Jugement du tribunal correctionnel de Paris, 10 avril 2014, Le Pen versus Mélenchon, www.lepoint.fr)

Variantes orthographiques

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Abréviations

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Dérivés

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Traductions

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Nom commun

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Singulier Pluriel
fasciste fascistes
\fa.ʃist\
ou \fa.sist\

fasciste \fa.ʃist\ masculin et féminin identiques

  1. Membre du mouvement et du régime fasciste italien de 1922 à 1945.
  2. Tout partisan du fascisme.
    • […], et, petit à petit, sans bien sûr interrompre leur feu qui cependant faiblissait, les fascistes ont pris la poudre d’escampette, et les derniers assez vite pour que l'envie de courir après ne nous prît pas. — (Michel Fauquier, Itinéraire d'un jeune résistant français (1942-1945), page 224, L’Harmattan, 2005)
  3. (Par extension) (Péjoratif) Personne perçue comme autoritaire ou extrême dans sa démarche, souvent qualifiée ainsi par un adversaire idéologique afin de la diaboliser, de la discréditer, quand bien même son engagement n’aurait aucun rapport avec le fascisme.
    • Les communistes disent toujours de leurs ennemis qu'ils sont des fascistes. — (Malraux, Espoir, 1937)
    • De Gaulle fonde le Rassemblement du peuple français ? C’est un fasciste. Certains prétendent que l’URSS abrite des camps de concentration ? Ce sont des fascistes. Le terme « fascisme » ne correspond plus à un contenu objectif. Il n’est plus qu’une insulte, une arme pour disqualifier l’adversaire. — (Jean Sévillia, Le terrorisme intellectuel de 1945 à nos jours, Paris, Perrin, 2000)
    • Pourquoi brandir le fantôme de Hitler, sinon pour comparer (même pas subtilement) les gens qui appuient la loi 21 aux pires fascistes ? — (Joseph Facal, « Tous les coups sont permis contre les nationalistes », Le journal de Québec, 9 décembre 2020)

Variantes orthographiques

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Abréviations

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Témoignage d’Éric Rohmer (1920-2010) : « Il y a un film dans lequel je suis à l’aise, du moins pour les voix en français, c’est Triple agent. Je suis contemporain de cette histoire. J’avais 17 ans quand elle s’est déroulée. Je sais comment je parlais à 17 ans et comment les gens parlaient à cette époque. C’est en moi. Dans ce film j'ai fait en sorte que des mots soient prononcés comme ils l’étaient à l’époque. La prononciation des mots a changé. [...] On disait alors fassiste [Éric Rohmer met l’accent sur le s] et non pas comme aujourd’hui fachiste [Éric Rohmer met l’accent sur le ch]. Cette prononciation est très récente. Elle date d’après la guerre. » — (« De la musique en image » : Entretien avec Éric Rohmer, entretien réalisé par Frank Madlener et Gabriel Leroux, juin 2008 ; http://etincelle.ircam.fr/791.html , site de l’IRCAM : page consultée le 28 octobre 2014)

Anagrammes

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Références

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Forme d’adjectif

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Singulier Pluriel
Masculin fascista
\fa.ˈʃi.sta\
fascisti
\fa.ˈʃi.sti\
Féminin fasciste
\fa.ˈʃi.ste\

fasciste \fa.ˈʃi.ste\ féminin

  1. Pluriel de fascista.

Forme de nom commun

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Singulier Pluriel
Masculin fascista
\fa.ˈʃi.sta\
fascisti
\fa.ˈʃi.sti\
Féminin fasciste
\fa.ˈʃi.ste\

fasciste \fa.ˈʃi.ste\ féminin

  1. Pluriel de fascista.